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Quel est le Sens du Voyage en Israël du Président B Obama ?

 

 

Par Albert Soued, écrivain, http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com

Paris le 25 mars 2013

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De nombreux politologues et éminents journalistes se sont perdus en conjecture pour analyser les objectifs du voyage du président américain. Normalement, visiter un pays ami et allié ne pose aucun problème et n'est pas matière à explication. Mais dans ce cas particulier, la logique se trouve devant de nombreux écueils.

Pendant les 4 années de son premier mandat, le président B H Obama n'a pas cru utile de faire ce déplacement, alors qu'il a visité avec enthousiasme l'Egypte, la Turquie et l'Arabie saoudite. Or juste après avoir été réélu, il s'empresse de faire ce voyage de 3 jours.

 

En de maintes circonstances, lors de son premier mandat, Obama n'a pas été perçu comme favorable à son allié israélien. Ses origines, sa formation idéologique et ses fréquentations (1) ont influé sur sa détestation d'un état tel qu'Israël et surtout d'un gouvernement tel que celui de Benyamin Netanyahou. Parmi ses prises de position et manquements on notera surtout:

- il n'a pas reconduit le contenu de la lettre de février 2002, de GW Bush à Ariel Sharon, précisant l'unité de Jérusalem, le non retour des réfugiés palestiniens en Israël et le rattachement à Israël des grands groupes d'implantations.

- il a innové en s'opposant à toute extension des implantations pour motif d'expansion démographique et toute construction à Jérusalem Est.

- il a demandé le gel des implantations et de la construction à Jérusalem Est.

- il a réintroduit les lignes d'armistice de 1949, comme frontières d'Israël, ne tenant pas compte des guerres de 1967 et 1973 imposées par les pays arabes.

- il ne s'est pas opposé à la mise à l'écart d'Israël à la Conférence internationale sur le contre-terrorisme, boycott demandé par le groupe arabo-musulman et n'a pas fait campagne pour empêcher l'admission de la Palestine à l'Onu comme état non membre.

- il a tenté de renverser l'opinion du Congrès favorable à Israël en incitant à la création de  JStreet, un lobby concurrent de l'Aipac pro-israélien, avec l'aide du milliardaire Soros.

- il n'a pris aucune mesure coercitive ou sanction efficace contre le régime des Ayatollahs d'Iran, qui permette de penser sérieusement que la menace nucléaire qui pèse sur l'état d'Israël soit écartée.

- ses discours et ses décisions politiques relatives au Moyen Orient ont favorisé l'essor de l'Islam radical qui s'est emparé du pouvoir dans 3 pays arabes dont l'Egypte et qui a de fortes chances de s'installer dans 2 autres pays, la Syrie et la Jordanie, encerclant ainsi, avec le Hamas, le minuscule état d'Israël.

 

Alors qu'est-il venu faire à Jérusalem le 20 mars 2013 ?

- du fait d'une opinion populaire américaine de plus en plus favorable à Israël sur une période de 25 ans, au détriment des Palestiniens (2), il est venu rectifier le tir, sur le plan des relations publiques et des medias. Mais il n'est pas allé jusqu'à oser s'adresser aux représentants du peuple à la Knesset, il a préféré choisir un auditoire qui lui est partiellement acquis, des universitaires, des intellectuels et des journalistes cherchant une paix introuvable "à tout prix" et de plus en plus minoritaires dans le pays, car éloignés des réalités du terrain.

- il a persuadé le 1er ministre turc Erdogan d'accepter les excuses du 1er ministre Netanyahou, et celui-ci de tendre la main à l'implacable islamisant pour l'affaire du navire "Marmara". Ce navire s'était introduit en Israël sans autorisation et il a été arraisonné par Tsahal avec quelques dégâts. Excuses au grand dam de nombreux politiques israéliens dont l'ex-ministre des Affaires Etrangères. Mais c'est peut-être le prix à payer pour obtenir une autorisation de survol du territoire turc et empêcher plus sûrement les transferts d'armes non conventionnelles de Syrie.

- il reste idéologiquement persuadé que la solution du conflit arabo-israélien est la "clé" pour résoudre tout problème d'extrémisme au Moyen Orient, mais il n'a plus les moyens de faire pression sur Israël, contrairement à l'époque du 1er mandat (3).

- mais surtout, il est venu s'excuser de ne pouvoir aider Israël à se débarrasser de la menace nucléaire iranienne et lui demander de ne pas agir contre l'Iran, avant de l'avoir informé. Il faut savoir qu'en 2013, l'Iran a ou aura les moyens de lancer sur l'état d'Israël au moins une bombe nucléaire.

 

Notes

(1) Pendant ses 10 premières années d'existence Obama a vécu en milieu musulman. Lors de ses études, il a été imprégné de l'enseignement d'un philosophe anarchiste Saül Alinsky. Et, pour pouvoir étudier à l'université, il a reçu l'aide financière de l'Arabie et d'un mafieux de Chicago, Tony Rezko. Il a fréquenté des intellectuels extrémistes tels qu'Edward Saïd ou Rashid Khalidi ou Ali Abounimah, ainsi que des terroristes tels que Bill Ayers. Pendant 20 ans, il a fréquenté l'église et suivi les sermons du révérend Jeremiah Wright, anti-américain et antisémite…

(2) Deux sondages d'opinion parallèles (NBC/WSJ et The Hill) montrent que sur une longue période de 25 ans, les sympathies du peuple américain vont en augmentant plutôt pour Israël, que pour les Palestiniens (45% v 13%en 2012). Sur le même sujet un sondage Gallup donne des pourcentages encore plus différenciés: 50% v 10%.

 (3) L'administration américaine a besoin de la Technologie et du Renseignement israélien et, sur le plan de la défense, son centre d'intérêt s'est déplacé vers le Pacifique et l'Asie.

 

 

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