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Géopolitique Américaine et Israël

Par Albert Soued, écrivain, http://symbole.chez.com pour www.nuitdorient.com

19/09/19

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Le président Tump aurait limogé son conseiller en stratégie internationale John Bolton parce qu’il n’aimait pas ses moustaches. Au delà de l’anecdote, pourquoi cet évènement, qui s’est souvent répété dans le passé, a-t-il suscité autant de réactions et de commentaires ?

Là, il faut expliquer que la géostratégie américaine est autant le résultat de tendances politiques dans l’administration et le Congrès que de décisions du président élu.

Le Département d’Etat américain, équivalent au Quai d’Orsay français, propose les lignes de la politique étrangère et le président décide avec ses conseillers de l’orientation à suivre. Depuis un siècle, on peut noter 3 constantes dans la géostratégie américaine :

- elle est de préférence non interventionniste

- elle est favorable aux accords bilatéraux, plutôt qu’aux accords multilatéraux

-elle est généralement pro arabe, sous réserve des décisions du président

Rappelons que lors des 2 dernières guerres mondiales, les Etats-Unis sont intervenus très tardivement, mais avec succès.  Après la 2ème guerre mondiale, ils ont dû prendre le relais de la Grande Bretagne dans la protection des intérêts de la démocratie dans le monde, et intervenir sur tous les continents.

 Après un 1/2 siècle d’interventions tout azimuth et pas toujours bien fondées, au début du 21ème siècle, les Etats-Unis ont subi un affront terroriste de grande envergure, appelé depuis le « 11/9 ». Ceci les a amenés à intervenir dans un pays où ce terrorisme cherchait à se transformer en « état islamique », l’Afghanistan, pour le tuer dans l’œuf.  Les résultats escomptés n’étant pas concluants à ce jour, et la naissance, le développement, puis la destruction d’un autre « état islamique » d’une obédience différente en Syrie-Irak, la nucléarisation de l’Iran voisin et sa volonté d’hégémonie, à travers sa légion étrangère et une multitude de supplétifs locaux, ont amené les américains  à revoir leur « interventionnisme » au Moyen Orient.

John Bolton a été engagé il y a 18 mois pour aider à définir une orientation et ce qu’il proposait menait fatalement à une guerre généralisée. Pour diverses raisons, notamment électorales, et sous la pression d’un Département d’Etat « non interventionniste » par principe, le président Donald Trump a dû remercier son brillant conseiller.

« Wait and see » en ce qui concerne l’Iran et l’Afghanistan…

 

Et Israël dans tout cela ?

Israël est un petit territoire au sein du Moyen Orient, encerclé par de nombreux ennemis cherchant son anéantissement. Sa survie  tient aujourd’hui à son indépendance relative vis-à-vis des grandes puissances, ses succès technologiques et économiques et une armée du peuple, adaptée pour se battre sur de multiples fronts, avec 70 ans d’expérience sur le terrain.

L’indépendance reste primordiale pour ce petit pays, obligé de prendre l’initiative devant toute menace. Les menaces immédiates viennent des dirigeants apocalyptiques iraniens et de leurs supplétifs -- Hamas et Hezbollah -- qui ne cessent de proférer des propos létaux, foudroyants et non motivés à l’égard d’Israël.

De son côté, le président Trump a montré une empathie certaine à l’égard de ce pays. Par ailleurs la péninsule arabique subit les agressions de l’Iran au Yémen et ailleurs, à travers une tribu shiite affiliée à l’Iran, les Houthis. Ayant un ennemi commun, l’Arabie, comme les émirats de la péninsule, en dehors du Qatar, recherchent la paix avec Israël. Israël et les pays arabes sont d’accord pour qu’un Iran qui se nucléarise en cachette et qui sème le désordre dans tout le Moyen Orient soit neutralisé. Mais qui doit prendre l’initiative de cette « neutralisation » et quand le moment est-il opportun ?

Le président Trump préfère attendre, soit un soulèvement intérieur improbable en Iran, soit une reddition, suite aux sanctions infligées, aussi improbable. Et dans cette attente, il proposerait un accord de défense bilatéral à Israël. Cet accord enlèverait à Israël sa liberté d’initiative, même si celle-ci est de toute manière limitée, puisqu’Israël a besoin de l’aide américaine pour un certain nombre d’armements.

Mais les impasses ne sont pas éternelles- « Wait and see »

 

 

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