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Le « Plan de Paix » et l’Equilibre Instable du Moyen Orient

 

Par Albert Soued, écrivain, http://symbole.chez.com pour www.nuitdorient.com

18/02/19

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Un demi-siècle d’impasse dans les relations avec les Arabes de Palestine et un quart de siècle d’incompréhension et de conflits avec l’Autorité palestinienne préjugent mal d’une solution possible au conflit israélo-arabo-islamique du Moyen Orient, préconisée par le gendre du président américain, Jared Kuchner.

La publication du « plan de paix », surnommé « accord du siècle », en élaboration depuis 2 ans, a été annoncée à Varsovie, pour après le 9 avril, lors de la Conférence sur le Moyen Orient, qui visait, elle, l’Iran.

Le conseiller de la Maison Blanche a également soufflé qu’« en privé les gens ont des positions plus souples que lors d’interventions publiques »

 

Jeune, discret et sympathique, Jared Kuchner ne manque pas de courage et de toupet de vouloir trouver une solution acceptable in fine pour les 2 parties, tant leurs positions sont éloignées, et s’éloignent de plus en plus dans le temps.

 

Le problème de fond est que nombre de pays sont concernés ou se sont insérés dans ce conflit et que les principaux protagonistes ne sont pas du tout au même niveau culturel d’appréhension des intérêts qu’ils défendent dans ce conflit.

Par conséquent, seule une solution imposée par un pays tiers, suffisamment puissant, pourra garantir une certaine pérennité.

En fait, l’expérience montre qu’un conflit ne peut se terminer que par la victoire d’une partie et la reconnaissance de la défaite par l’autre. Mais étant donné le nombre de parties indirectement mêlées au conflit du Moyen Orient et les équilibres instables qui règnent dans la région, toute solution ici ne peut provenir que du pays le plus puissant concerné qui voudra et pourra l’imposer, après un simulacre de consensus ou après les tensions d’un conflit armé enflammant toute la région.

 

Dans une région chaotique où des idéologies extrêmes voire apocalyptiques ont cours, la probabilité d’un succès immédiat reste très faible.

Les obstacles fondamentaux sont de taille:

·       idéologie: de nombreux versets du Coran sont anti-judaïques et préconisent l’élimination des Juifs

·       société: les écoles de la plupart des pays arabo-musulmans enseignent la haine du juif et d’Israël

·       l’Unrwa, organisme de l’ONU créé pour prendre en charge et nourrir, habiller, soigner et éduquer les réfugiés arabes de Palestine, eux et leurs descendants, sans limite dans le temps, alors que la norme c’est de prendre en charge ces réfugiés pendant un an seulement. De 0,6 millions en 1948, le nombre de ces réfugiés, pour la plupart déplacés volontaires, a été multiplié par 10 en 70 ans. Ils vivent dans des camps pour la plupart dans les pays arabes voisins, dans l’attente d’un retour improbable.

Rappelons ici qu’au début des années 50, l’administration américaine de Harry Truman a accordé « un plan Marshall » aux pays arabes et à Israël équivalent à 1,5 milliard $, pour résoudre le problème d’intégration des réfugiés issus du conflit arabo-israélien, soit un milliard $ pour les 0,6 million réfugiés arabes qui n’ont jamais été intégrés et 0,5 milliard $ pour 0,9 million réfugiés juifs venant des pays arabes et qui ont tous été intégrés…

 

A ces obstacles s’ajoutent les problèmes de souveraineté, de territoire, de frontière … d’un éventuel état palestinien.

 

Rappelons également que les Etats-Unis ont donné à l’Autorité palestinienne une aide de plus de 10 milliards $ sans résultat sur le plan de la paix ; et souvenez-vous aussi que lors d’une négociation, Madeleine Albright, secrétaire d’Etat de Bill Clinton, a été obligée d’ôter ses chaussures à talons pour courir après Yasser Arafat qui avait quitté la salle pour ne pas signer un document.

 

Néanmoins malgré ces obstacles, ce désir et cette volonté d’apaiser les tensions dans la région de Jared Kuchner restent appréciables et sont louables.