www.nuitdorient.com

L'Iran est le Principal Parrain du Terrorisme International

 

Par Irwin Cotler, membre du Parlement canadien, professeur emeritus de droit à l'Université Mac Gill, ancien ministre de la justice et procureur général du Canada. Il représente son pays à la Coalition parlementaire Internationale contre le Terrorisme. Il a initié une série de mesures civiles et criminelles contre la terreur.

Jerusalem Post du 18 mars 2012

Traduit et adapté par Albert Soued, écrivain http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com  

Voir aussi les 50 derniers articles du site - et ne pas oublier tous les articles sur l'Iran et la politique générale  

 

En entrainant, en armant, en finançant et en lançant des groupes comme le Hezbollah, le régime iranien donne une expression violente au verbe génocidaire de ses dirigeants.

 

Il y a de plus en plus de preuves convaincantes que l'Iran a marqué de son empreinte une série d'attaques terroristes avortées en Inde, Géorgie, Azerbaijan et en Thaïlande.

La police indienne vient de rapporter qu'il existe une connexion clairement établie entre l'Iran et l'attaque de la voiture de l'ambassade d'Israël et que cette action est liée à celle, ratée, contre le personnel consulaire israélien à Bangkok.

Les autorités détiennent aujourd'hui 3 citoyens iraniens liés à ces complots, alors qu'un 4ème est détenu en Malaisie. De même, un journaliste indien, étroitement lié à la notoire Force al Qods d'Iran, a été arrêté pour avoir facilité l'attentat de New Delhi. Un tribunal indien a émis des mandats d'arrêt contre 3 autres citoyens iraniens également liés à ces attentats. Deux autres citoyens iraniens suspectés dans l'attaque thaï, y compris le supposé "cerveau" des opérations, qui se trouve en Iran, sont en fuite. De plus, les enquêteurs thai ont diffusé des photos de bombes intactes, trouvées au domicile de l'un des suspects, similaires à celles utilisées en Géorgie et en Inde. Et ce qui est encore le plus choquant, -- et qui n'a pas été assez rapporté – la police d'Azerbaijan détient près de 2 douzaines de personnes ayant comploté des attaques contre les ambassades des Etats-Unis et d'Israël, et d'autres objectifs juifs et occidentaux. Selon les rapports reçus, un certain nombre de terroristes ont été entraînés dans des camps iraniens de l'Armée et une agence du renseignement de celle-ci leur a fourni des armes.

 

La preuve de l'implication évidente de l'Iran se précisant, ces attaques constituent une escalade importante dans le parrainage du terrorisme international par un état, visant systématiquement des missions diplomatiques, défiant les normes de prévention internationales. Cette escalade est parallèle aux menaces iraniennes convergeant vers 4 objectifs, nucléaire, incitation à la haine, terreur et répression domestique – et la rhétorique incendiaire est désormais la forme de langage des dignitaires du régime des ayatollahs, en matière de politique étrangère, accompagnée de  l'usage de la terreur et de la violence.

 

Les récentes attaques viennent après les avertissements du général Massoud Jazayeri, porte parole de l'Etat Major des Forces Armées d'Iran, que "les ennemis de la nation iranienne, notamment les Etats-Unis, la Grande Bretagne et le régime sioniste seront rendus responsables de leurs activités"- Par ailleurs un haut responsable a prévenu que l'Iran attaquerait des objectifs Israéliens et Juifs à travers le monde.

Depuis l'élection truquée de Mahmoud Ahmedinejad en 2009, la rhétorique iranienne ne fait que s'envenimer, accompagnée d'actes terroristes de plus en plus audacieux. Comme cela est entré dans la tradition, chaque année le Rapport sur le Terreur du Département d'Etat américain désigne l'Iran comme l'état le plus actif dans le parrainage du terrorisme.

Un exemple frappant, ce sont les récentes condamnations de responsables officiels iraniens par les Etats-Unis, accusés d'avoir comploté pour assassiner l'ambassadeur saoudien à Washington. Bien que peu remarqué, ces mêmes responsables avaient cherché à bombarder l'ambassade d'Israël à Washington et l'ambassade saoudienne à Buenos Aires. Avec les attentats de février contre des objectifs de la diplomatie israélienne, l'Iran montre non seulement sa haine et son rejet d'Israël, mais aussi son aversion de l'immunité diplomatique, fondement des relations internationales.

Il faut savoir que la Force al Qods est à l'avant-garde de l'état terroriste qu'est l'Iran, étant impliquée dans l'organisation et l'exécution des attentats contre des civils en Irak, en Afghanistan, en Europe, aux Etats-Unis et en Asie. Les Gardiens de la Révolution restent néanmoins l'épicentre des menaces sur la paix et la sécurité internationales, et sur la stabilité du Moyen Orient, avec leur implication dans la répression brutale des opposants syriens, avec les assassinats, les tortures et les sévices, constituant "des crimes contre l'humanité". Des officiels américains ont précisé que l'aide iranienne à la Syrie allait croissant, dans le sens létal. Des transfuges de l'armée syrienne témoignent de l'implication de l'Iran dans les exécutions sommaires, la torture et autres atrocités menées contre des civils, y compris l'achèvement des blessés hospitalisés.

 

Les Gardiens de la Révolution sont intervenus activement aussi dans la répression par la terreur des opposants au régime iranien. Le Centre de Documentation des Droits de l'Homme à Téhéran a lié des responsables supérieurs du régime au meurtre extra-judiciaire d'au moins 162 activistes politiques, dans 18 pays de l'est asiatique jusqu'aux Etats-Unis. Dans un incident audacieux, des agents iraniens ont assassiné 4 activistes kurdes dans un restaurant à Berlin en 1992. Un tribunal de Berlin a conclu que les crimes étaient commandités par l'Iran.

En poursuivant ses actes de terreur en territoire étranger, l'Iran viole la loi internationale. Patron du Hamas et du Hezbollah, groupes terroristes voués au génocide du peuple juif, selon leur propre charte constitutive, l'Iran est en 1ère ligne dans une procédure juridique sur le plan international. D'autant plus que les actions terroristes directes ou à travers des groupes affiliés sont appuyées par des discours enflammés du Guide Suprême Ali Khamenei, traitant Israël de "tumeur cancéreuse" qui doit être "éradiquée". Pour lever toute ambiguïté sur ses intentions génocidaires, cet homme prétend qu'il existe "une justification juridique pour tuer les Juifs et annihiler Israël" et que l'Iran doit porter le flambeau. En entraînant, en armant, en finançant et en lançant des groupes comme le Hezbollah, le régime iranien donne une expression violente au verbe génocidaire de ses dirigeants.

Cette convergence entre ces incitations génocidaires et la terreur effective sur le terrain n'est pas née de l'affrontement de l'Iran avec l'Occident à propos de sa nucléarisation. Elle a commencé dès l'arrivée au pouvoir des Ayatollahs à Téhéran en 1979 et s'est concrétisée par des attaques contre des civils à travers le monde.

On a assisté à la haine brutale anti-juive lors de l'attentat du 18/7/94, lorsqu'une bombe a détruit le Centre Communautaire Juif de Buenos Aires (Amia). Le ministre argentin de la justice m'a avisé que c'était l'atrocité la plus horrible en Argentine depuis la 2ème guerre mondiale. Les tribunaux ont conclu que l'attaque avait été organisée, orchestrée et réalisée aux échelons les plus élevés du gouvernement iranien, incluant le bureau du président et son ambassadeur en Argentine. L'attaque avait fait 85 morts et 300 blessés. Aucune inculpation n'a été exécutée depuis. Etant donné la culture de l'impunité qui règne en Iran, bien au contraire, Ahmed Vahidi, recherché par Interpol, est  ministre de la Défense, depuis 2009; c'est la réponse d'Ahmedinejad à la politique de "main tendue" d'Obama.

 

Un tribunal du district fédéral de New York a décrété en décembre 2011 que Téhéran avait aidé matériellement et directement les attaques dévastatrices d'al Qaeda du 11/09/01 aux Etats-Unis. Le tribunal a trouvé que:

- les Gardiens de la Révolution avaient un plan précis pour une guerre non conventionnelle contre les Etats-Unis, incluant les détournements d'avions constatés

- un responsable iranien utilisait des codes secrets quelques semaines avant le 11/09, activant les évènements qui ont eu lieu

- l'Iran a facilité la fuite des chefs d'al Qaeda d'Afghanistan, durant l'opération américaine

- Ali Khamenei était au courant de l'attaque depuis mai 2001

- des opérationnels du Hezbollah ont rencontré les terroristes qui ont détourné les avions, quelques mois avant l'attaque

 

Au vu de ces actions  et de l'escalade constatée récemment de la terreur internationale – visant notamment des diplomates – tous les états ont la responsabilité de mettre en œuvre l'arsenal légal, diplomatique, économique et politique à leur disposition pour s'opposer à l'agression terroriste iranienne. Ces instruments incluent, entre autres:

- sanctions diplomatiques et économiques bilatérales et multilatérales

- mobilisation de la pression politique pour isoler le régime, comme régime paria

- actions légales contre le régime et ses agents terroristes affiliés extérieurs

 

Les Etats faisant partie de la Convention du Génocide doivent  déposer des plaintes contre l'Iran à la Cour Internationale de Justice pour incitation au génocide et violation de la Convention, puisque l'Iran fait partie de cette Convention.

On doit attaquer l'Iran devant ce même Tribunal pour ses attentats contre des diplomates, selon l'article 13 de la Convention pour la Prévention et la Punition des Crimes contre des personnes protégées sur le plan international et agents diplomatiques, ratifiée en 1978.

Les Etats doivent mettre sur liste noire le Corps des Gardiens de la Révolution d'Iran, organisation qui se trouve à l'avant-garde de la campagne de terreur du régime islamiste iranien.

On doit mettre en œuvre et exécuter la décision juridique argentine, avec les arrestations par Interpol des prévenus.

On doit faire des procès civils contre l'Iran à chaque fois que cela est possible, en invoquant le principe de la juridiction universelle contre les dirigeants iraniens, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Ahmed Vahidi ne doit pas pouvoir voyager librement et impunément.

La récente vague d'attentats doit servir de révélateur pour mener des actions au niveau international et combattre la culture de l'incitation, de la terreur et de l'impunité. L'histoire nous enseigne qu'une action soutenue et coordonnée sur le plan international est nécessaire dans ce combat pour préserver la paix et la sécurité.

On doit agir maintenant pour tenir l'Iran responsable de la terreur d'état qu'il mène et pour épargner d'autres vies humaines.

 

Imaginez les menaces qu'encoure le monde si l'Iran avait entre ses mains l'arme atomique et les actions terroristes actuelles de cet état ne sont qu'un effrayant avertissement de ce qui pourrait arriver alors.

 

 

© www.nuitdorient.com par le groupe boaz,copyright autorisé sous réserve de mention du site