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UNE MISÈRE "MADE IN" LIGUE ARABE

 

Par Nonie Darwish, écrivain arabe née à Gaza, ayant vécu au Caire et vivant aux EtatsUnis. Son dernier essai est "Punition cruelle et habituelle" chez Thomas Nelson -2009

Paru dans Wall Street Journal Europe -THE WALL STREET JOURNAL EUROPE

15/03/09

Traduit et adapté par Artus pour www.nuitdorient.com

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Les donateurs Internationaux ont ramassé presque 4,5 milliards $ d'aide à Gaza ce mois-ci. Il était douloureux pour moi d'être le témoin de la détérioration de la situation humanitaire, ces dernières années, dans cette bande étroite où je suis née et où j'ai vécu, enfant dans les années 50.

Les media tendent à attribuer le déclin de Gaza aux seules réactions militaires et économiques d'Israël contre le Hamas. Cette analyse est la preuve d'une myopie qui oblitère les racines du mal, soit 60 ans de politique arabe visant à cimenter le statut du peuple palestinien en celui de peuple réfugié sans état, dans le but d'utiliser cette souffrance comme une arme contre l'état d'Israël.

Comme enfant à Gaza dans les années 50, j'ai vécu les premiers résultats de cette politique. L'Egypte contrôlait ce territoire et menait des opérations de guerrilla contre Israël depuis cette bande. Et mon père commandait ces opérations, réalisées par des "fedayin" palestiniens, c'est-à-dire "ceux qui sacrifient leur vie". Ainsi à cette époque déjà, Gaza était en première ligne du Jihad contre Israël. Mon père a été assassiné en 1956 par les forces israéliennes.

C'est à cette époque que la Ligue arabe a commencé sa politique du "réfugié palestinien". Les pays arabes ont décrété des lois spéciales pour empêcher l'intégration sur leur territoire des réfugiés palestiniens de 1948. Ainsi les descendants de ces réfugiés, nés en pays arabe et ayant vécu toute leur vie dans ce pays arabe, ne peuvent pas obtenir la nationalité et le passeport de ce pays! Même s'ils épousent un citoyen de ce pays arabe, ils ne peuvent obtenir la citoyenneté pour eux-mêmes, ni pour leurs enfants… Ils doivent rester "Palestiniens", ad vitam eternam, même s'ils n'ont jamais mis les pieds à Gaza ou en Judée-Samarie. Cette politique de maintien de force de l'identité palestinienne les condamne à une vie misérable, dans un camp de réfugiés, et elle a pour but de perpétuer et d'exacerber la crise du "réfugié palestinien".

Voilà donc la politique arabe qui a conduit à ce territoire surpeuplé de Gaza. L'UNRWA (United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees) qui a été créée en 1949 grâce aux voix des pays arabes à l'Onu, et qui, en dépit du bon sens,  se maintient jusqu'à ce jour grâce au groupe arabo-islamique, encourage un fort taux de natalité, en subventionnant les familles nombreuses. Yasser Arafat avait dit que le ventre de la femme palestinienne était sa meilleure arme. Les pays arabes cherchent en permanence à classer le maximum d'Arabes sous le statut de "réfugié palestinien", ce qui fait qu'un tiers des Palestiniens de Gaza vivent encore dans des camps. Pendant 60 ans, les régimes arabes et leurs subordonnés "terroristes" on usé et abusé des Palestiniens pour perpétuer leur conflit avec Israël.

 

Aujourd'hui c'est le Hamas, une organisation islamiste terroriste soutenue par l'Iran qui use et abuse des Palestiniens dans le même but. Pendant que ses chefs se cachaient dans des bunkers et des tunnels bien garnis avant les provocations qui ont déclenché le conflit avec Israël, les civils palestiniens étaient, eux, bien exposés pour être pris dans le feu croisé mortel des deux antagonistes.

 

Le résultat de cette politique qui dure depuis 60 ans est que Gaza est devenue une prison de 1,5 million habitants. Aussi bien Israël que l'Egypte ont peur des infiltrations provenant de cette bande – surtout depuis que le Hamas a pris le pouvoir – et maintiennet des contrôles stricts aux frontières. Les Palestiniens souffrent de cette fermeture de Gaza qui continue de servir de tremplin aux attaques terroristes contre les civils israéliens. Des missiles sont tirés sans discrimination sur des écoles d'enfants, des maisons ou des usines. Le Hamas poursuit ses attaques, 3,5 ans après l'évacuation de la zone par les Israéliens. Israël espérait que ce retrait unilatéral favoriserait la création d'un état palestinien, menant à une solution pacifique du conflit, l'arrêt du cycle de violence, la paix et la prospérité pour tous. Le Hamas a choisi l'affrontement du jihad islamique. Tous les espoirs des parties se sont transformés en misère pour les Palestiniens et en roquettes pour les Israéliens.

Le Hamas est un pion de l'Iran qui est devenu un danger non seulement pour Israël, mais pour les Palestiniens et pour les pays arabes voisins. Ceux-ci craignent la propagation de l'Islam radical et la déstabilisation de leur régime. Les Arabes prétendent aimer le peuple Palestinien, mais dans les faits, ils les sacrifient sur l'autel de leurs intérêts. Si vraiment ils nous aimaient, ils devraient faire pression sur le Hamas pour qu'il cesse ses provocations et empêcher l'entrée des armements.

A long terme le monde arabe devrait mettre un terme aux "camps de réfugiés" et au statut palestinien de réfugié. Il est grand temps que les 22 pays arabes ouvrent leurs portes et leurs frontières pour absorber les Palestiniens de Gaza qui souhaitent commencer une nouvelle vie. Il est grand temps de nous aimer vraiment au lieu de nous utiliser.

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