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Pourquoi les Media Travestissent la Vérité quand il s'agit d'Israël

 

Par Albert Soued, écrivain, http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com

14/09/14

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On trouve ce texte dans Actualité Juive du 4 septembre 2014:

"Durant la dernière confrontation entre le Hamas et Israël, la vérité a été doublement malmenée : par le récit manichéen, simpliste, plein de bons sentiments et fondamentalement anti- israélien qu'en ont fait les médias d'une part ; par la minimisation des proclamations et agressions antijuives qui ont accompagné la mobilisation pro-Gaza, de l'autre. Sur les agissements d'Israël et l'antisémitisme en France, nous tentons dans ce numéro, de rétablir un certain équilibre en évoquant des réalités souvent passées sous silence"

La question qu'on peut se poser est de savoir pourquoi on travestit la vérité, et de comprendre les motivations et les sentiments qui sont à l'origine du mensonge, de la désinformation ou du parti pris.

En effet, selon un sondage récent, les ¾ des Français sont indifférents au litige arabo-israélien ("on s'en f. !" est l'expression la plus courante), 9% sont favorables à Israël et 15% opposés. Alors pourquoi les journalistes et les medias sont en très grande majorité opposés à Israël, alors qu'ils devraient être neutres et objectifs.

Aucune étude sérieuse n'a été réalisée sur ce sujet et on ne peut émettre que des hypothèses plausibles.

 

Il faut commencer par préciser que ce phénomène est aussi valable pour tous les medias occidentaux, notamment européens, mais dans une mesure moins grande. Contrairement à la France, la population américaine est aux 2/3 favorable à Israël, alors qu'une bonne partie des medias ne l'est pas.

 

Il faut commencer par le terrain. Sans rapport avec une population de 8 millions d'habitants, dès qu'un évènement important se produit au Moyen Orient, Israël abrite des milliers de journalistes étrangers. Le même nombre de journalistes que pour la Chine qui a 1,4 milliard habitants !

Cette concentration s'explique par la sécurité, la facilité et l'agrément des lieux. Alors les journalistes s'en donnent à cœur joie pour dénoncer le moindre écart ou la moindre anomalie de la société israélienne. Comme la plupart n'osent pas s'aventurer à Gaza pour diverses raisons, ils ont des correspondants palestiniens sur place qui leur présentent un point de vue généralement biaisé. Quand ils y vont, ils sont canalisés dans le sens souhaité par le pouvoir local, souvent avec des mises en scène préparées. Et par peur de représailles ou de ne plus pouvoir y revenir, ils désinforment.

 

Le traitement inégal de l'information viendrait également des ordres reçus d'en haut par les reporters, notamment au niveau politique, "les Affaires Etrangères" étant en général systématiquement favorables aux Etats arabes, donc opposés à Israël. Et quand des états arabes, comme l'Egypte, ont un intérêt commun avec Israël, le quai d'Orsay ou le Foreign Office ou le Département d'Etat, par tradition, s'empressera de s'aligner sur le groupe en opposition comme le Hamas, la Turquie ou le Qatar.

En dehors "des ordres reçus" sur le plan politique, il ne faut pas négliger la corruption menée par certains pays arabes pour obtenir la sympathie des media européens.

Par ailleurs, il faut savoir que le Moyen Orient est tellement complexe que peu de journalistes parviennent à analyser la situation en toute objectivité, même si telle est leur ambition.

 

Mais à cela, il faut ajouter des raisons subjectives liées à la perception de l'Israélien et du Juif. L'Israélien apparaît injustement comme le parti fort, l'arabe comme le parti faible, d'où un alignement instinctif sur le faible. Cette distorsion liée aux apparences est difficilement évitable, à moins que le reporter ne prenne le temps de se frotter les yeux. Mais ses patrons lui laissent-t-ils ce loisir ?

 

Puis enfin, il y a les préjugés liés à l'éducation, aux fréquentations, au vécu. On ne peut nier qu'il y a quelque part une obsession, une fixation non raisonnée sur Israël et sur le Juif, plus importante que sur d'autres sujets ou populations ("le Juif a de l'argent, l'Israélien réussit, il accapare les prix Nobel …."). Alors on éprouve instinctivement le besoin de le rabaisser, de le bousculer, de le vilipender.

On peut aussi aller plus loin. Le maintien du palestinien par l'Onu à l'état de victime pendant 66 ans -- alors que le juif venant d'un pays arabe a été une victime encore plus dramatique, mais lui se tait – provoque une grande sympathie auprès de l'Européen athée, ex-chrétien.

Ne retrouve-t-il pas quelque part dans la soi-disant victime palestinienne, le Jésus souffrant que ses ancêtres ont longtemps adoré, puis évacué ? Oubliant allègrement que Yeshou est né et mort Juif …

 

Ce travestissement de la vérité au Moyen Orient ne contribue pas à la solution des conflits. Mais veut-on vraiment une solution, alors que le conflit permanent maintient en vie les medias ?

 

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