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Obama manque de Connaissance et de Vision sur la Question Palestinienne

 

Par David Singer, un avocat australien actif dans les organisations sionistes du pays

http://www.israelnationalnews.com/Articles/Article.aspx/14650 - 11 mars 2014.

Traduit par Albert Soued, écrivain http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com

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L'interview du président Obama par Jeffrey Goldberg le 2/3/4 a montré que c'était un chef manquant de discernement et de vision, s'accrochant à un processus de paix vieux de plus de 20 ans, qui a démontré sa faillite certaine et qui évoluera dans ce sens, jusqu'au jour où Obama finalement le déclarera mort et enterré.

Le Président s'accroche à l'espoir vain que le "cadre" d'un accord de paix, dessiné par le Secrétaire d'Etat John Kerry, sera accepté par les parties, Israël et l'Olp – permettant ainsi aux divers et longs processus élaborés sous les accords d'Oslo, la feuille de route de Bush et Annapolis puissent continuer et se transformer enfin en accord de paix – à l'image de ceux signés par Israël en 1979 avec l'Egypte et en 1994 avec la Jordanie.

 

L'interview a montré qu'Obama ne connaît pas bien (ou feint de ne pas connaître)(1) les problèmes cruciaux qui se posent, pour pouvoir comprendre les sources du conflit et trouver de possibles solutions. Ainsi:

- Le Président dit que le conflit dure depuis des décennies; en fait il dure depuis 130 ans et le président ignore les décisions internationales prises sur la Palestine par la Conférence de San Remo et le Traité de Sèvres en 1920, par la Ligue des Nations en 1922, par le Traité de Lausanne en 1923, par la Commission Peel en 1937, par le Papier Blanc anglais en 1939, par les Nations Unies en 1945 et 1947 et par l'unification de la Judée-Samarie avec la Transjordanie en 1950, suivant l'invasion de la Palestine par 6 armées arabes en 1948.

- Le Président a parlé de "territoires palestiniens occupés", plutôt que de "territoires disputés", or la souveraineté de ces territoires n'est pas déterminée depuis 1948.

- Le Président s'est référé à "une Autorité Palestinienne" qui a cessé d'exister depuis le 3/1/2013

- Le Président a accepté les propos de J Goldberg: "C'est la position officielle des Etats-Unis depuis des décennies que les implantations sont illégales"

Or Elliott Abrams, expert du Moyen Orient au Conseil des Affaires Etrangères, précise ceci, concernant ce mythe qui circule en ville:

"L'attitude américaine a changé dans le temps. Au temps de Reagan, les Etats-Unis disaient que les implantations n'étaient pas illégales. Au temps de Clinton et GW Bush leur administration a évité les arguments juridiques, tout en critiquant les implantations. Le Président GW Bush a appelé les grands blocs "nouvelles réalités sur le terrain dont on doit tenir compte dans toute négociation de paix".

Le département d'Etat est incapable de donner à Obama un scénario crédible, dans le cas d'un échec de la solution à 2 états.

Récemment, l'attitude officielle américaine a été plus critique. En 2011l'administration Obama a exercé son veto au Conseil de sécurité, sur une résolution déclarant les implantations illégales. Mais Susan Rice, l'ex ambassadeur à l'Onu, a dénoncé "la folie des implantations illégitimes". Et en août 2013, J Kerry a dit que "les Etats-Unis considéraient les implantations comme illégales"

 

Alors qui informe le Président et qui lui donne de fausses informations pour justifier les commentaires de Jeffrey Goldberg ?

Le manque de vision du Président est encore plus évident quand il fait ce commentaire: "Je n'ai pas connaissance cependant d'une vision convaincante d'un Israël qui survit comme une démocratie et un état juif en paix avec ses voisins, en l'absence d'un accord de paix avec les Palestiniens et une solution à 2 états. Personne ne m'a présenté un scenario crédible"

En effet, cela semble étonnant que le Département d'Etat ait été incapable de fournir à Obama un scénario crédible, dans l'éventualité d'un effondrement de la solution à 2 états.

Alors le Président Obama a mis au défi le 1er ministre B Netanyahou de venir avec une alternative plausible: "Si lui (Netanyahou) ne croit pas qu'un accord de paix soit la bonne chose à faire par Israël avec les Palestiniens, alors qu'il précise une autre approche. Et comme je l'ai déjà dit, ce n'est facile de trouver une alternative plausible"

 

Netanyahou a présenté le 11/12/1984 aux Nations Unies une approche alternative, que le Département d'Etat n'a sans doute pas retrouvé dans ses archives…

 

"Il est clair que dans la Palestine Occidentale et la Palestine Orientale, il y a seulement 2 peuples, les Arabes et les Juifs. Tout aussi clair, il y a seulement 2 états dans cette région, la Jordanie et Israël. L'état arabe de Jordanie, qui a 3 millions d'Arabes, ne permet à aucun Juif d'y vivre. Il comprend pourtant les 4/5ème du territoire d'origine accordé au Foyer National Juif, par la Société des Nations.

L'autre Etat, Israël, a une population de 4 millions dont 1/6ème est arabe. Il comprend moins du 1/5ème du territoire alloué aux Juifs lors du Mandat britannique… On ne peut pas dire que les Arabes de Palestine n'ont pas d'état à eux. La demande d'un 2ème état palestinien en Palestine Occidentale et un 22ème état arabe dans le monde, est simplement la dernière tentative de pousser Israël vers les lignes d'armistice de 1949, totalement vulnérables.

En précisant l'histoire, la géographie et la démographie, Netanyahou a présenté en peu de mots au moins 2 scénarios crédibles et plausibles, que le Président Obama peut prendre en considération:

1- Réunifier les zones A & B de Cisjordanie, densément peuplées, avec la Jordanie, comme entre 1950 et 1967

2 – Négociations directes entre Israël et la Jordanie, -- les 2 pays issus du mandat britannique -- pour redessiner les frontières internationales entre leurs états.

 

Le roi Abdallah II de Jordanie doit entrer dans le jeu et Obama ne doit pas lui permettre de refuser. S'enfonçant lui-même dans un marasme politique, Obama peut s'en tirer en agrippant à 2 mains la perche de sauvetage de 1984, proposée par Netanyahou.

 

Note (1) Parenthèse de la Traduction

 

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