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Le Progressisme, ce Champ de Ruines

 

Par Ivan Rioufol, politologue 

25 août 2025

 

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En se concentrant sur la scène internationale, le président Macron passe par pertes et profits la crise identitaire nationale. À gauche, les partis politiques réussissent à squatter le mouvement appelant au blocage du pays le 10 septembre.

Le progressisme est un champ de ruines. Aucune idée ne sort plus de ses universités d’été, sauf pour qualifier d’extrême droite la société civile quand elle critique l’oligarchie mondialiste au pouvoir.

De Jean-Luc Mélenchon à Emmanuel Macron, une même caste persiste à imposer, au nom d’un militantisme universaliste, une société ouverte et déracinée. Les protestataires sont relégués dans la fachosphère, selon le procédé stalinien du terrorisme intellectuel et de la traque aux dissidents.

 

M. Macron serait bien inspiré de se concentrer sur l’intérieur du pays

Or la force des réalités oblige à constater les désastres de ces idéologies socialistes, antiracistes, postnationales. Ces utopies, ostensiblement généreuses, mais insensibles à la vie des gens, surendettent le pays, paupérisent la classe moyenne, sèment l’hyperviolence jusque dans les petites villes, importent un totalitarisme oriental, exacerbent les racismes, font flamber l’antisémitisme.

L’urgence est d’apporter des réponses au délitement de la nation.

Pourtant, le chef de l’État, le premier, invite à détourner les regards. Il préfère s’afficher sur la scène internationale au lieu de réparer les désastres qu’il préside. Il infantilise les citoyens en leur racontant l’histoire terrifiante d’un « ogre à nos portes » en désignant Vladimir Poutine, sans s’attarder sur les véritables ennemis intérieurs, gauchistes et islamistes : leur alliance promet un « nouveau peuple », dans laquelle « ceux qui s’appellent « Français de souche » posent un problème sérieux à la cohésion de la société » (Mélenchon, 15 juin 2024). Gabriel Attal, lui, ne trouve rien de plus urgent que de proposer une « GPA éthique », en mobilisant à nouveau le sociétal à défaut de projets pour sauver la France.

 

Mobilisation des bloqueurs du 10 septembre : la grande inconnue de la rentrée

C’est dans ce contexte d’arasement de la pensée progressiste que fleurissent des initiatives de Français oubliés. Elles visent à pallier les vacuités de la classe politique et de l’intelligentsia, à travers des ralliements comme celui des « gueux » (mouvement lancé par Alexandre Jardin) ou des mots d’ordre comme « C’est Nicolas qui paie ». L’appel au blocage du pays, le 10 septembre, a également été lancé par un réseau, Les Essentiels, très éloigné des centres d’intérêt de la gauche ou de l’extrême gauche. Or, à l’instar des Gilets Jaunes qui avaient été récupérés et dénaturés par les gauchistes, une même tentative de détournement de la colère s’est mise en place, pour le 10 septembre, chez LFI, les écologistes et les socialistes. Ces mouvements à encéphalogramme plat en sont à tenter de s’approprier, tels des squatteurs, des initiatives populaires qu’eux-mêmes sont incapables d’initier.

Cependant, cette convergence des révoltes serait le meilleur moyen de les faire échouer et de maintenir un système défaillant.

En effet, rien n’est compatible entre le désir des Français trahis de retrouver leur souveraineté confisquée, et le projet commun à la gauche et au macronisme de lutter contre le réveil des peuples et des nations. La pensée pavlovienne, qui reste celle du camp du Bien, est l’obstacle aux réformes visant à rompre avec des élites irresponsables. La révolution du bon sens ne peut faire cause commune avec ceux qui la redoutent.

 

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