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Les Menaces Indélébiles au Moyen Orient

Par Albert Soued, écrivain http://symbole.chez.com pour www.nuitdorient.com

21/11/21

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Se situant au confluent de 3 continents, le Moyen Orient a toujours été une région de troubles sinon de conflits. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Israël et les dits « Palestiniens »

Sans revenir sur les erreurs stratégiques faites par des dirigeants oublieux de l’histoire, la menace actuelle en Israël consiste dans les pouvoirs accordés à une minorité hostile à l’identité juive au sein même du gouvernement.

Sans revenir non plus sur la constitution d’un gouvernement hétéroclite sous la direction de Naftali Bennett, il faut rappeler qu’on a recensé des émeutes dignes de « pogrom » dans des villes mixtes judéo-arabes. L’introduction du parti arabe issu de la Confrérie des Frères Musulmans, « Raa’m » dans le gouvernement, a donné des ailes aux factions hostiles à l’état et au judaïsme. Les attentats individuels (couteau, voiture bélier, explosif, …) se multiplient. Les occupations illégales de territoires dans le Négev et en zone C également.

Devant la paralysie du gouvernement, l’organisation « A’d Kan » s’attaque aux circuits de financement du terrorisme qui relient le Mouvement islamique arabe israélien au Hamas, afin de déceler la destination réelle des sommes importantes accordées au parti Ra’am. Les nombreuses associations recevant ces fonds ont des liens étroits avec des organisations terroristes, à l’image de « Al-Aqsa » ou « 48 ».

Parallèlement, les 2 millions de Palestiniens qui vivent sous le régime du Hamas sont arrivés à la conclusion que c'est le Hamas, et non Israël, qui est responsable de leur misère. Et la plupart des cadres quittent la zone ou cherchent à la quitter. Les plus démunis acceptent quelques sheqels pour risquer des attentats contre des Juifs, ou pour lancer des roquettes ou des pierres contre eux, ou s’adonnent à des attentats de faible portée, espérant trouver ainsi refuge en Israël, après leur arrestation.

Ghanem Nusseibeh, musulman palestinien appartenant une ancienne famille arabe: « Au cours des 15 dernières années, le Hamas a mené Gaza à la misère. Les Gazaouis sont soumis à un régime islamiste brutal et sont tenus en otage par des politiques stagnantes qui ne servent que les intérêts du Hamas et de leurs alliés islamistes. Si la communauté internationale pouvait contribuer à libérer Gaza de ces forces, elle pourrait aider les Gazaouis à créer un Dubaï sur la Méditerranée ou un nouveau Singapour »

En Judée-Samarie, en zone autonome, les civils palestiniens ont averti que la violence pourrait conduire à une « guerre civile », en particulier entre les grands clans et les gangs armés à Hébron et dans le nord de zone.

Les velléités hégémoniques de l’Iran ex- Perse

Les ayatollahs d'un pays sur le point d'être nucléaire sont de fervents croyants, adeptes de l'Apocalypse. La doctrine shiite, adoptée par les dirigeants de la République islamique d'Iran, annonce l'arrivée d'une figure messianique connue sous le nom de 12ème Imam ou Imam caché, appelé « Mahdi ». Le culte de «l'imam caché», a pris une dimension politique. L'objectif ultime de l'Iran est "un gouvernement unifié du monde" sous la houlette du Mahdi. La mission de Téhéran est de créer un monde multipolaire où l'Iran a l’éminente place de guide de l'Islam. Et sa meilleure arme est la tromperie, et pas le jeu d’échecs.

L'Iran a élargi son réseau de la terreur en s'appuyant sur le Hezbollah libanais, le Hamas, sur des milices dérivées du Hezbollah et des Gardiens de Révolution, et sur l’ethnie Houtie au Yémen, créant un dangereux axe shiite et recrutant des cellules dormantes à travers de nombreuses zones dans le monde.

L’Iran est à quelques mois de l’obtention de l’arme nucléaire, qu’il n’hésitera pas à utiliser si la nécessité se fait sentir, notamment pour « reconstituer l’empire perse » ou éliminer un ennemi. 

L'Ayatollah Ali Khamenei a clairement exprimé aux étudiants ses intentions sur son site officiel : «Vous les jeunes vous devriez être assurés d'être témoins de la disparition des ennemis de l'humanité, c'est-à-dire de la civilisation américaine dégénérée, et de la disparition d'Israël ».

Les ambitions d’Erdogan

En 20 ans, un mégalomane imprévisible a transformé une quasi-démocratie laïque en une autocratie islamique. Ses facéties et incartades internationales et sa gestion désordonnée ont appauvri le pays. Tout en les insultant, le président à vie Recep Erdogan veut tirer le maximum d’avantages de l’Amérique et d’Israël, avant de se retourner contre eux.

Recep Erdogan : « Nous, la Turquie et moi-même - tant que je serai aux commandes - ne pourrons jamais avoir une vision positive d'Israël …La réalité est qu'Israël est le pays qui menace la paix dans le monde et au Moyen-Orient »- Plus récemment, Erdogan a répété une insulte devenue habituelle, « comparant Israël aux nazis » ou «révélant qu’un complot mondial ourdi par les Juifs sionistes menaçait de prendre le contrôle de la planète ».

Après avoir arrêté, inculpé, incarcéré et libéré en quelques jours deux touristes israéliens qui photographiaient son immense demeure, Erdogan a souligné au président Herzog l’importance des relations entre les deux pays pour « la stabilité et la sécurité » du Moyen Orient…

Aujourd’hui, l’armée turque forme, conseille et équipe 22 pays musulmans. Elle aide aussi les organisations jihadistes palestino-arabes ciblant Israël. Erdogan est devenu le parrain diplomatique de la cause palestinienne et de la déclaration d'un état palestinien à l'Onu.

Nostalgique de l’empire ottoman, Erdogan cherche  à étendre son influence partout au Moyen Orient : occupation militaire de 2 zones frontalières en zone kurde, au nord de la Syrie, bombardement fréquent de la zone autonome kurde en Irak, aide au Hamas à Gaza et aux groupes islamistes de Syrie et d’Irak contre les kurdes, création de bases militaires au Qatar, au Soudan, avec la concession de l’île Suakin, et en Somalie, signature d’accords de coopération militaire avec la Libye tripolitaine…

La haine sunna/shia’h

Depuis sa naissance, les dissensions entre deux courants liés à une divergence sur la succession de Mahomet, ont prévalu en islam. La haine et les conflits entre la sunna (qui préconise une succession choisie) et la shia’h (qui préconise une succession héréditaire) n’ont pas cessé et se sont même amplifiés. D’où la guerre Irak-Iran, d’où le chaos en Syrie et au Liban, d’où les conflits au Yémen, d’où une bonne partie de la terreur et des assassinats à travers le monde.

Les jeux d’influence du Qatar

Le Qatar est un petit pays du Golfe, peu peuplé et très riche, car premier producteur et exportateur mondial de gaz liquéfié. Les citoyens qatariens ne représentent que 10% de la population, soit entre 250 000 et 300 000 âmes.

Le Qatar mène ses actions d’influence sur la scène internationale depuis plus de vingt ans et cherche à établir une image favorable de la dynastie Al Thani au pouvoir. C’est un acteur important de la géopolitique du Moyen-Orient. La très influente chaîne télévisée Al Jazeera est un atout pour la stratégie de communication du pays, de même que l’hébergement d’une base américaine.

Cette politique étrangère active tout azimuth, les liens tissés avec l'Iran, ainsi que son soutien aux Frères musulmans, aux milices terroristes en Irak et en Syrie et au Hamas ont engendré des tensions avec son voisin l'Arabie saoudite, avec les autres émirats du golfe et l’Egypte, tensions culminant en 2017 par la rupture de relations diplomatiques avec ces états et l’isolement du pays.

Parmi les pays du Golfe, il est celui qui paraît le plus éloigné d’une normalisation de ses relations avec Israël. Le message du Qatar est clair : pas de liens officiels avec l’État hébreu sans État palestinien. Néanmoins, selon ses intérêts, le Qatar est prêt à financer aussi bien une organisation terroriste comme le Jihad islamique ou un parti politique israélien.

Les conflits asymétriques

Les nouveaux conflits ne mettent plus en jeu des armées, mais des individus peu identifiables, se dissimulant au milieu de la population civile, dans des zones urbaines et bénéficiant d’un accès de plus en plus rapide à la haute technologie (drones, cyber, etc.). Pour pénétrer ces violentes structures et les mettre hors d’état de nuire, on fait appel à l’intelligence artificielle, à la cybernétique et à des militaires formés à opérer discrètement, seuls ou en très petites équipes, derrière les lignes ennemies.

 

Lueurs d’espoir

Les Accords d’Abraham  ont modifié la géopolitique au Moyen-Orient et au Maghreb. Devant l’échec du Printemps arabe et la montée en puissance des mouvements islamistes, la prise de conscience dans le monde arabo-musulman évolue lentement mais sûrement concernant la normalisation avec l’Etat Juif.

Les Emirats du golfe et Bahreïn furent les premiers à normaliser leur relation, suivis par le Royaume du Maroc et le Soudan. D’autres pays comme Oman, le Koweit ou l’Arabie saoudite y songent.

Le fils du général libyen, Khalifa Haftar, se serait rendu secrètement en Israël pour proposer d’établir des relations diplomatiques en échange d’un soutien israélien.

Par ailleurs, la réunion récente du Quad 2.0, dialogue de sécurité quadrilatéral, composé des Ministres des Affaires Etrangères de l’Inde, des Émirats arabes unis, des États-Unis et d’Israël a pour objet la création d’un forum international pour la coopération économique et la réalisation d’un travail conjoint dans divers domaines stratégiques.  Il vise à contrer la montée en puissance de la Chine en Asie occidentale et ses velléités hégémoniques à travers la « Route de la Soie ».

 

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