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Tensions et Perspectives de Paix au Moyen Orient

Par Albert Soued, écrivain http://symbole.chez.com pour www.nuitdorient.com

Zoom 3 juin 2021

Voir aussi les 50 derniers articles et toutes les informations de politique générale au Moyen Orientl

La terre d’Israël se trouve au confluent de 3 continents ; et de ce fait elle a toujours été un lieu d’échange et de rencontres, mais aussi de conflits et de guerres. En 1917, l’annonce de la Déclaration Balfour et le retour d’Israël sur sa terre, après 2000 ans d’exil, a réveillé la haine et le refus d’Israël en terre d’Islam. Pogroms contre les juifs, conflits armés contre l’état d’Israël, émeutes et provocations, n’ont pas cessé depuis un siècle, précisément depuis l’effondrement en 1923 de l’empire ottoman.

Le Coran comme le « h’adith » considèrent le Juif comme un mécréant qui n’a pas sa place en terre d’Islam. Et, à part une minorité, tous les Musulmans croyants ou non, endoctrinés par leurs familles, leurs « madrassas », leurs mosquées et leurs medias ont une image mauvaise ou déformée du Juif et d’Israël.

L’hostilité islamo-judaïque qui est devenue un conflit israélo-arabe, puis un conflit israélo-palestinien, n’est que le sommet d’un iceberg de tensions entre des nations artificielles et des populations hétérogènes, essentiellement tribales, avec des ethnies et des religions très diverses.

Après la 1ère guerre mondiale, les grandes puissances ont remodelé l’empire ottoman en le décomposant en divers pays avec des frontières arbitraires, ne tenant pas compte des ethnies, ni des différences de religions, et encore moins des tribus. 22 pays arabes, 2 pays musulmans non arabes, Turquie et Iran, un pays juif, Israël, ont vu le jour tout au long du demi-siècle qui a suivi la chute du califat musulman.

Les Tensions au Moyen Orient

Des tensions permanentes ont secoué le Moyen Orient depuis la fin de la 2ème guerre mondiale et ont provoqué 5 à 6 millions de morts. Je ne citerai que les tensions les plus importantes.

1 – La Shia'h contre la Sunna

Les tensions entre « shiah » et « sunna » ont commencé avec la naissance de l’Islam. Depuis 15 siècles et la mort de Mahomet, nous assistons à une lutte sans merci entre deux volontés. Dans la sunna , qui est l’ordre établi par les tribus d’Arabie, après la mort de Mahomet, le calife qui remplace le prophète, est choisi par l’assemblée tribale, selon ses capacités. Il se trouve que certains groupes voulaient que le calife soit un descendant du prophète Mahomet. Comme celui-ci n’avait pas de fils, ils avaient choisi son cousin et gendre, Ali, puis ses fils Hassan et Hussein. On appelle ces groupes « les dissidents » ou la shia’h.

En fait, la shiah, la dissidence s'est rapidement "séparée" du pouvoir de la sunna, car elle n'a pu régner sur l'Islam que pendant les 4 années où Ali s'est retrouvé calife. Depuis 15 siècles, depuis Ali, la "sunna" a accaparé le pouvoir par la force des armes et par des assassinats. La shia'h quant à elle, frustrée et humiliée, elle se distingue par la contestation de tout pouvoir. Son eschatologie est à la fois messianique  et pathologique Messianique, car elle prétend que le Mahdi-messie, caché dans un puits, va réapparaître et rédimer le monde. Pathologique, car cette rédemption se fera par un nettoyage des impuretés du monde, c’est-à-dire par une apocalypse.

Les luttes récentes entre les Shiites et les Sunnites ont engendré entre 2 à 3 Millions de victimes.

- Guerres civiles au Liban (1958-1975/90)

- Guerre Iran-Irak (1980/88) 

- Guerre civile en Syrie (2011/..)

- Guerres civiles au Yémen (196. & 2010/.. )

- Emeutes à Bahrein et en Arabie (2011/2)

 

2 – Les Tensions entre Musulmans Sunnites

2.1 Tensions religieuses

Depuis la chute de l'empire ottoman en 1923, nous avons assisté à la naissance de 2 courants de la sunna qui cherchent une revanche et ne cessent d'oeuvrer pour recréer un califat et supplanter l’Occident.

- L'hérésie du wahabisme est née au centre de l'Arabie, il y a 3 siècles, adoptée par une tribu arriérée du Najd, la tribu des « al Saoud », laquelle a supplanté, avec l'aide de l'Angleterre, la lignée légitime des Hashémites qui ont règné au Hedjaz (Médine et la Mecque) jusqu’en 1932. Cette hérésie enlève tout libre arbitre au musulman puisqu'il est obligé de participer aux prières publiques, et sa vie et son comportement sont contrôlés par une puissante "police des moeurs". C’est un véritable totalitarisme qui perdure, financé par l'Arabie et le Qatar. Il est à l’origine des groupes terroristes tels que al Qaeda, l’Etat islamique, des divers attentats tels que le World Trade Center à Manhattan, de la construction de milliers de mosquées et d’écoles coraniques à travers le monde, de la constitution d’un lobby puissant aux Etats-Unis….

-  Le 2ème courant est celui créé par H'assan El Banna, un égyptien ; c’est la Confrérie islamiste "des Frères Musulmans". Je rappelle ici les propos fondateurs proférés par lui en 1928, 4 ans avant la création de l'Etat wahabite en Arabie. Ces propos explicites résument bien les objectifs du mouvement jusqu’à ce jour: "l'Islam est dogme et culte, patrie et nationalité, religion et Etat, spiritualité et action, Coran et sabre". C'est tout un programme. Tissant sa toile avec patience, cette Confrérie caritative est devenue aujourd'hui une organisation politique rayonnant dans tous les pays du Moyen Orient et aussi partout en Occident. Pour des raisons d'hégémonie, elle est entrée en conflit avec le wahabisme, notamment dans la péninsule arabique. Elle a un lobby puissant, notamment aux Etats-Unis, et à la Maison Blanche… !

2.2 Tensions nationalistes

Trois dirigeants ont montré des velléités hégémoniques depuis 1950 provoquant des tensions et des conflits:

- Nasser en Egypte a cherché d’une certaine manière à réunir les arabes sous une bannière laïque en tentant des unions avec la Syrie et le Yémen

- Saddam Hussein en Irak a cherché à s’emparer de la péninsule arabique dans le même but

- Mohamed Qadhafi en Libye était en conflit permanent au sein de son pays, pour des motifs ethniques ou territoriaux

 

Aujourd’hui 2 pays ont la prétention de diriger un nouveau califat : la Turquie et l’Arabie.

Les luttes récentes entre sunnites ont engendré entre 2 à 3 Millions de victimes : Arabes contre Turcs – Turcs et Arabes contre Kurdes, Arabes entre eux - Wahabite contre Frères Musulmans (émirats…)- Pratiquement tous les pays du Moyen Orient sont concernés. L’AP et 4 pays vivent dans le chaos : Syrie, Irak, Libye, Yémen

 

3 - Islam contre les infidèles et mécréants Chrétiens et Juifs

Les Chrétiens sont humiliés, chassés, tués en Turquie, en Irak, Liban, Egypte, Syrie, Soudan, Palestine …. Ils étaient 20% de la population du Moyen Orient en 1945 et ils ne sont plus que 5% aujourd'hui.

Il n’y a pratiquement plus de juifs en pays arabe. On a compté plus de 900 000 réfugiés qui ont quitté les pays arabes et se sont installés en Israël ou ailleurs dans le monde.

4 - Islam contre l’état d’Israël

L’apparition d’une nouvelle nation au Moyen Orient a suscité des velléités à la fois nationales et hégémoniques; et l’année 1979 marque un tournant dans l’analyse des tensions.

En 1979, l’Egypte arabe et sunnite signe un traité de paix avec Israël. En 1979, l’islam radical shiite s’empare de l’Iran, au détriment du shah qui était en paix avec Israël.

Avant 1979, les tensions sont dues à des guerres classiques provoquées par les nations arabes contre Israël, avec un Nasser ayant des velléités hégémoniques.                   Après 1979, nous avons une recrudescence de la terreur, des guerres asymétriques, des guerres de roquettes et de missiles, menées par des groupes subordonnés aux ayatollahs shiites d’Iran, le Hezbollah au Nord et surtout le Hamas au Sud d’Israël (voir Annexe1).

En fait l’Iran mène la guerre par groupes satellites interposés : 6 guerres de missiles et roquettes, 2 intifadas et diverses ripostes d’Israël. Et l’Iran se prépare à l’apocalypse en développant des armes nucléaires et biologiques.

De son côté, l’Autorité palestinienne, créée en 1995, s’est spécialisée dans les émeutes, jets de pierres et surtout, elle mène une Guerre médiatique de délégitimation avec l’utilisation des instances internationales acquises aux Arabes, la diffusion du "palestinisme" et du BDS par les Ong et les Réseaux sociaux comme Tik Tok …

 

Dans ces conditions d’hostilité, une paix ne peut être obtenue que par une victoire totale d’une partie contre l’autre. Et cette victoire n’a jamais été obtenue par les pays arabes, malgré plusieurs guerres offensives contre Israël ; ni par Israël qui n’a pas souhaité aller au bout de ses victoires ou en a été empêché par les instances internationales ou ses alliés.

Mais malgré les guerres provoquées par les pays arabes, les attentats, les diverses intifadas et guerres asymétriques, l'ensemble des tensions entre Israël et l'Islam n'ont engendré que 75 000 victimes, soit 25 000 Juifs et 50 000 Arabes…

Balagane (désordre) en Israël

1—Les tensions dues aux élections : 4 élections en 2 ans ont coûté plus de 4 milliards $ et les 3 premières n'ont pas pu donner une coalition viable, capable de gouverner normalement. On n'a pu former que des coalitions hétéroclites et éphémères ; et la dernière élection de mars a débouché sur une coalition de 8 partis dont un parti arabe affilié aux Frères musulmans (Voir Annexe 2).

Il faut savoir que sur 13 partis ayant des députés à la Knesset, 11 en ont entre 4 et 9, soit 73 députés au total dans une Assemblée de 120 députés, et moins de 7 en moyenne !

Le scrutin électoral actuel a fait son temps et il est inadapté pour un pays ayant atteint la maturité et qui commence à compter sur le plan international.

 

2—Les tensions dues aux clivages droite-gauche, laïcs contre religieux, les ultra-orthodoxes qui n’aiment les sionistes, les Arabes qui n’aiment pas les juifs…

Ces derniers clivages ont pris une ampleur démesurée suite aux derniers tirs de missiles du Hamas sur Israël: des destructions et des pogroms dans les villes mixtes comme Jérusalem, Lod et Akko. Un seul exemple: à I24News, on demande à un notable arabe d’Israël comment il se considère, “israélien ou palestinien”; après maints propos dilatoires, il finit par répondre: “Je suis palestinien, sous autorité israélienne”. Mansour Abbas , le chef du parti Maam faisant parti de la coalition, a dit la même chose à la télévision jordaniene.

 

3— Les tensions dues à l’obsession “tout sauf Bibi” qui ont entraîné

 

- des scissions répétées de membres du Likoud, créant des partis ayant la même doctrine

- des émeutes nocturnes permanentes près des résidences du 1er ministre

- des insultes et des discours haineux dans les medias et les réseaux sociaux

 

L’homme a peut-être mauvais caractère, s’étant mis à dos tant d’élites; mais d’après les sondages, s’il y avait une élection au suffrage universel, il serait largement en tête, le suivant étant loin derrière. L’homme a peut-être trop duré, mais son successeur devrait se présenter démocratiquement et non pas former une coalition faite de bric et de broc, une minorité qui veut battre une majorité par tous les moyens, même les plus aberrants.

 

4—Les tensions sur le plan de la loi. Le président de la Knesset, Yariv Levin, a menacé de demander au gouvernement d'ignorer la Cour suprême, si celle-ci jugeait une loi fondamentale inconstitutionnelle. La présidente de la Cour, Esther Hayut, a averti que la menace de Yariv Levin d'ignorer les décisions du pouvoir judiciaire pourrait conduire à l'anarchie et au chaos. Les lois fondamentales sont considérées comme la quasi constitution en Israël. Et il semble que la Cour Suprême d’Israël supplante de plus en plus la Knesset pour légiférer, ce qui est une atteinte à la volonté populaire et à la démocratie.

 5--Les tensions dues aux écarts de revenus entre pauvres et riches qui croissent et créent une ambiance sociale délétère

 

Les Velléités et Perspectives de Paix

Je me limiterais ici à analyser la situation d’Israël vis-à-vis de ses voisins.

1. Du côté des pays arabes, pendant 31 ans, ils ont dit « non ! » à la paix

- Le plan de partage de la Palestine voté à l'Onu en novembre 1947 a été refusé par les pays arabes dont 5 armées ont envahi le minuscule territoire d'Israël à l'aube du jour de son indépendance, le 15 mai 1948.

- Un "triple non" a été proféré, par la Ligue arabe à Khartoum, en septembre 1967, après la proposition du gouvernement israélien de rendre tous les territoires qui venaient d’être placés sous administration israélienne, après la Guerre de Six jours.

"Non à la reconnaissance d’Israël -  Non à la négociation – Non à la conclusion d’une paix avec lui".

. Nasser a provoqué 2 guerres en 1956 et 1967 qu’il a perdues ; et vu ses ambitions hégémoniques, il ne pouvait être un homme de paix. Il a fallu attendre une 3ème guerre provoquée par son successeur Sadat en 1973, guerre où l’Egypte a cru gagner et effacer son humiliation, pour que Sadat vienne en Israël et accepte de signer un traité de paix en 1979, récupérant le Sinaï perdu par Nasser.

Sadat a payé de sa vie cette signature, tant la Confrérie des Frères Musulmans opposée à tout accord avec « des infidèles », est présente dans le pays. Après « le printemps arabe » de 2011, cette confrérie a réussi à renverser Moubarak au profit de Morsi, mais cet intermède ne dura que 2 ans et l’armée réussit à reprendre le pouvoir avec Abdel Fattah al Sissi.

Quelques mois après son arrivée, ce dernier s’adressa à l’université théologique d’Al Azhar et à son Cheikh Ahmed el Tayeb, leur demandant d’apporter des modifications à la Shariah pour que celle-ci soit adaptée au monde actuel et permette à la nation et au monde islamique de progresser. Il voulait notamment les inciter à revenir au Coran de la Mecque  plus favorable aux infidèles et moins inique que le Coran de Médine. Al Sissi voulait ainsi apaiser les tensions et les agressions incessantes contre les Coptes qui ne cessent d’émigrer, éliminer le terrorisme islamique au Sinaï et réchauffer les relations avec Israël.

. Du côté de la Jordanie, il a fallu attendre 15 ans avant que ce pays n’accepte enfin de signer lui aussi un traité de paix en 1994. Pourtant les relations ont toujours été bonnes entre la dynastie hashémite et les Juifs. Rappelons ici les propos de l’arrière grand père du roi Abdallah II, l'émir Fayçal, sherif de la Mecque, dans une lettre à un responsable sioniste Félix Frankfurter, en juin 1918, après la déclaration Balfour : “Nous sommes convaincus que les Arabes et les Juifs sont des parents proches, ayant subi tous deux des persécutions de la part de forces supérieures aux leurs. Mais par une coïncidence heureuse, ils ont été à même de faire ensemble le premier pas vers la réalisation de leurs idéaux nationaux…. Nous tenons à adresser aux Juifs nos vœux cordiaux de bienvenue à l'occasion de leur retour dans leur patrie… Il y a en Palestine assez de place pour les deux peuples. Je crois que chacun des deux peuples a besoin du soutien de l'autre, pour arriver à un véritable succès… »                                        

La Jordanie avait été entraînée dans les différentes guerres par la Ligue arabe. Il faut savoir aussi que les tribus bédouines fidèles au roi hashémite ont dû accueillir sur leurs terres, à contre cœur, nombre de réfugiés palestiniens qui représentent aujourd’hui plus de 60% de la population jordanienne. Ceci explique la réticence du roi à signer un accord de paix malgré des relations cordiales, car il attendait une opportunité pour ne pas heurter la majorité palestinienne.

. Ceci étant, au bout d’un ¼ de siècle de paix avec l’Egypte et la Jordanie, leurs relations avec Israël restent très froides, surtout, au niveau des élites.

Puis vinrent les Accords d’Abraham. De quoi s’agit-il ?

En 2019/20,  4 états qui n’étaient pas en guerre avec Israël ont signé avec ce pays un accord de paix établissant des relations normales, les Emirats Arabes Unis ou EAU, Bahrein, le Maroc et le Soudan.

Ces différents états ont obtenu en échange des concessions des Etats-Unis, qui avaient servi d’intermédiaire. Le principal artisan des accords était Jared Kushner, le gendre de l’ex-président Donald Trump. Pour maintenir cet élan de paix, après le départ de Trump, Kushner a créé un Institut des accords d’Abraham pour la Paix, cherchant à promouvoir la paix installée et à attirer d’autres états arabes et musulmans dans la voie de la normalisation des relations avec Israël.

- A l’origine de ces Accords d’Abraham  il y avait un désir de l’héritier au trône des émirats, Mohamed ben Zayed d’Abou Dhabi, dit MBZ de normaliser les relations avec Israël. Il ne faut pas perdre de vue ici que nombre de tribus de la péninsule étaient juives et ont été converties à l’Islam. On trouve des traces de ce « marannisme » aussi bien dans les zones côtières de la péninsule que du côté d’Amman ou de Hébron.

Pour développer les émirats, MBZ a besoin des technologies occidentales et il considère à juste titre qu’Israël est le pays le mieux placé pour les aider dans la voie de la modernité.

- Bahrein, l’émirat le plus moderne de la région, n’a pas hésité à suivre les conseils de MBZ. Ajoutez à cela la menace de l’Iran shiite qui lui fait face, avec une hiérarchie sunnite régnant sur une population à 60% shiite. Comme les EAU, Bahrein ne peut que vouloir la paix avec Israël, une paix réelle et active.

Il faut écouter le Ministre des Affaires étrangères de Bahrein, Khalid Al Khalifa:  « Nous avons grandi en parlant du conflit israélo-palestinien, comme étant la question la plus importante. Mais plus tard, nous avons vu un plus grand défi. Nous en avons vu un plus toxique, en fait le plus toxique de notre histoire moderne, qui venait de la République islamique d'Iran » -

Il a ensuite dénoncé le "régime néo-fasciste" de Téhéran, l'accusant de préparer des attentats dans son pays et de déstabiliser le Yémen, la Syrie et l'Irak.

Le Royaume, qui compte une petite communauté juive, a joué un rôle clé dans la promotion de la tolérance, de la coexistence et de la paix avec Israël. Houda Nonoo, une juive, était ambassadrice de Bahrein à Washington. 

- Quant au Maroc, des relations avec Israël existaient officieusement. Pour qu’elles deviennent officielles, il a suffi que les Etats-Unis reconnaissent la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

- Pour le Soudan, les Etats-Unis ont réussi à annuler une dette importante et à effacer le pays de la liste « des pays terroristes ».

- MBZ a réussi à convaincre son fervent émule le prince héritier d’Arabie, Mohamed ben Slimane, dit MBS, de le suivre sur la même voie. MBS a des projets grandioses pour l’Arabie pour la prochaine décennie.

Mais comment faire évoluer une Arabie wahabite, avec un islam aussi rigoureux que rétrograde, animée d’une haine ancestrale et farouche, aussi bien contre les infidèles que contre les dissidents « shiites ». Pour sortir son pays de ce guêpier, MBS a commencé par émanciper les femmes, en leur donnant le droit de conduire une voiture et en leur proposant des emplois. Puis il a créé une zone « hors shariah », comme moyen d’entraîner l’ensemble du pays dans la voie d’une réforme profonde de l’Islam. Cette zone, appelée « New York of the Middle East » ou « Neyom », se situe sur la mer Rouge, au sud de la Jordanie, non loin d’Eilat. Mais vu l’opposition de son père, et celle d’autres princes saoudiens, MBS ne peut rejoindre MBZ dans les accords d’Abraham, que lorsqu’il aura le pouvoir, c’est à dire à la mort de son père, espérant d’ci là neutraliser toutes les dissidences et enrayer la haine antisioniste de son oligarchie.

 

Après des attentats à la roquette perpétrés depuis Gaza en 2018, plusieurs journalistes et intellectuels saoudiens de renom ont exprimé leur soutien à Israël. Le directeur du Middle East Center for Strategic and Legal Studies  à Djeddah, Abd Al-Hamid Al-Hakim, a écrit, ne se contentant pas de blâmer la Turquie et l'Iran, d'être derrière les attaques : "Nos cœurs sont avec vous. Qu'Allah protège Israël et son peuple... Nous ne laisserons pas la main traître de l'Iran et de ses agents à Gaza atteindre le peuple israélien….Il est temps de le dire haut et fort : la lutte contre la terreur du Hamas est la responsabilité de tous les pays de la région et de la communauté internationale, pas seulement d'Israël.... Je dis aux Arabes : Voulez-vous que ces assassins et agents de l'Iran gouvernent Jérusalem ?"

- Quant au Koweit, après l’initiative de MBZ et de Kushner, l’éditorialiste Abdallah Al-Hadlaq, dans le journal gouvernemental al-Watan  écrit : "Israël est un Etat ami qui ne nous met pas en danger dans la région du Golfe arabe et nous n’avons rien à craindre de lui. Celui qui nous menace, effectue des actes de terrorisme et de destruction à nos dépens, et aspire à nous occuper est l'ennemi perse arrogant (…) qui est l'incubateur et le vecteur principal de développement du terrorisme mondial ».

- Ce même journaliste ne mâche pas ses mots en ce qui concerne les Palestiniens : « L’Unrwa est une organisation partiale et raciste qui perpétue ledit problème palestinien de réfugiés, qui obéit aux dictats du Hamas et a comme objectif l’élimination d’Israël… Il est grand temps d’arrêter de la financer et de l’aider, afin qu’elle s’écroule et disparaisse…. »

- Si l’Arabie, le Koweit et Oman, se décident et signent eux aussi des traités de paix, les 2/3 de la population arabe du Moyen Orient seraient alors en paix avec Israël, le conflit arabo-israélien serait alors clos et le conflit avec les Palestiniens pourrait trouver une issue satisfaisante pour toutes les parties. C’était le programme de l’ex-président américain, Donald Trump.

 

2. Du côté des 2 états non arabes, il n‘y a rien à espérer

- La Turquie : en 19 ans, Erdogan a transformé son pays en dictature islamo-fasciste. Depuis l’arrivée au pouvoir de cet homme, devenu président à vie, l’hostilité verbale des dirigeants  vis-à-vis d’Israël n’a pas cessé.
- L’Iran: en 42 ans, les Guides Suprêmes Khomeini et Khamenei et leurs ayatollahs ont transformé le pays en cleptocracie où une vingtaine de milliers de personnes contrôlent 80% des ressources du pays. Avec l’aide de la Corée du Nord et maintenant de la Chine, cette oligarchie n’a cessé d’investir dans des installations nucléaires et des usines à missiles longue portée, pour obtenir assez de bombes, les lancer et anéantir Israël. Le programme hégémonique des ayatollahs shiites est clair sur ce sujet et rappelé par eux tous les jours. La politique du président Obama, reprise par Biden et favorable à un accord nucléaire avec l’Iran, reste très hasardeuse et peut mener à la guerre.

3. Du côté des Palestiniens, on est dans l’impasse

En dehors de quelques tribus et familles de Judée-Samarie, la grande majorité des dits Palestiniens sont des arabes immigrés des pays environnants. Les 12 ou 13 millions dits palestiniens se répartissent entre l’état d’Israël où ils sont devenus en principe israéliens, la bande de Gaza, les zones autonomes A et B de Cisjordanie, la zone C sous administration israélienne, les camps de réfugiés de Syrie-Liban-Jordanie, et la Jordanie où un grand nombre sont devenus citoyens jordaniens.

Il existe 2 entités politiques palestiniennes hostiles entre elles et hostiles à Israël, le Hamas et l’Autorité Palestinienne (AP) issue de l’Olp d’Arafat.

Ces 2 entités vivent principalement de subsides de l’Onu, d’Ong et de l’Unrwa, organisme unique en son genre, issu de l’Onu, et qui ne régit que des réfugiés Palestiniens, avec du personnel essentiellement palestinien. Les 650 000 réfugiés de 1948 sont devenus plus de 5 millions, car ils héritent du statut de réfugié de père en fils, ce qui est unique au monde. Une grande partie des sommes recueillies de nombreuses Ong islamo-gauchistes d’Occident alimentent le train de vie des oligarchies et familles dominantes et rémunèrent les familles de « martyrs », des terroristes payés pour tuer du juif, là où c’est possible. Il y a pratiquement chaque jour des lancers de pierres et un attentat, la plupart du temps déjoué.

Parallèlement, le Hamas a décidé de mener une guerre plus intense, afin de recueillir plus d’avantages, aussi bien financiers que politiques. Sa spécialité ce sont les tirs de mortier, de roquettes et de missiles et le lancer de ballons à explosifs qui enflamment les champs et les forêts.

Quand le président Trump a coupé les vivres à l’Unrwa comme à l’AP, le Hamas et l’AP ont calmé le jeu. Depuis que l’administration Biden a rétabli les paiements, le Hamas comme l’AP ont repris leurs activités subversives, ainsi que des émeutes à Jérusalem, sous prétexte de prières sur le mont du Temple.

Aidées financièrement et politiquement par les démocrates américains et l’Europe, les 2 entités palestiniennes sont encouragées au harcèlement et sont vouées à la destruction de l’état d’Israël.

Pourtant, depuis 1947, directement ou à travers des états arabes, les Palestiniens ont eu des dizaines d’occasions de parvenir à un accord avec Israël. A chaque fois ils se sont opposés. Je ne rappellerai que 2 évènements notoires :

- Un "octuple non" a été proféré par le groupe du Fatah' réuni en une 5ème Convention, appelée "Conseil Révolutionnaire", réunissant à Ramallah en novembre 2010 une centaine de dirigeants palestiniens.

- Et puis la course poursuite de Madeleine Albright avec ses chaussures à talons, derrière Yasser Arafat, qui avait fui la salle de réunion à l’ambassade américaine à Paris le 4/1/00. Elle cherchait à le ramener à la table où on discutait du processus de paix avec Israël.

 

Dans les conditions actuelles, il n’y a aucune possibilité d’accord avec les Palestiniens dont les exigences sont placées à un niveau utopique, pour ne pas aboutir:

- retour des réfugiés en Judée-Samarie, soit 5 millions de personnes doublant la population.

- retour aux lignes d’armistice de 1949, mettant le centre du pays à la merci des roquettes et des missiles ennemis

- partage de Jérusalem capitale d’Israël qui a déjà été unifiée.

 

Voici ce que conseillent leurs chefs aux Palestiniens lors des émeutes de mai 2021- Lors d’une réunion à Gaza, Fathi Hamed, membre de la branche « politique » du Hamas, a lancé un véritable appel au meurtre des Juifs. S’adressant aux Arabes de Jérusalem, il leur a dit en faisant le geste: « Nous vous demandons de décapiter des Juifs avec vos couteaux. Chaque main coupera une artère de chaque côté. Un couteau coûte cinq shekels. Achetez-en un, aiguisez-le bien et coupez au bon endroit. Cela ne coûte que cinq shekels et avec ces cinq shekels vous humilierez un pays entier. Vous découvrirez que ceux qui haïssent le plus les croyants sont les Juifs et les polythéistes. Les Juifs ont introduit la corruption et se comportent en arrogants et il est temps de leur régler leur compte et il est temps que vous les exterminiez de vos propres mains ! »

Sous l’instigation de l’Iran, les émeutes sont devenues courantes sur le mont du Temple et ailleurs. Un écrivain saoudien de renom, Rawff Bin-a-Sa’in, a sévèrement condamné ces « Palestiniens » : « Palestiniens, vous n’êtes pas des Arabes ! Vous n’avez pas de terre, et la «question palestinienne» n’existe pas. Cette terre appartient à Israël ! Yitzhak Shamir, Rabin et Golda Meïr étaient des héros. Netanyahu est faible. Netanyahu, brûle ces gangsters ! Libère-nous, nous et le monde, de la présence de ces Palestiniens ! Pourquoi les laissez-vous ? Je suis prêt à accueillir un Juif dans ma maison, mais je ne suis pas disposé à accueillir un palestinien ! »

Un autre commentaire venant d’Arabie donne le ton. Le journaliste saoudien Fahd Al-Shammari a parlé de la mosquée Al-Aqsa d’une manière sans précédent, l’appelant « le Temple juif » et déclaré que « les Palestiniens sont de vrais mendiants et des gens sans honneur, et les Musulmans ont des centaines de milliers de mosquées dans le monde », affirmant  aussi que « prier dans une mosquée en Ouganda est plus honorable que prier à Jérusalem »…. « Le problème palestinien est un faux problème, et il ne sera pas résolu, et il n’est dans l’intérêt de personne de résoudre les problèmes entre mendiants ».

 

En fait, avec les nouveaux démocrates américains et certains pays d’Europe, il n’y a que la Turquie et l’Iran, états non arabes, et leurs satellites qui sont intéressés par la cause palestinienne, pour des raisons conjoncturelles.

Depuis sa création en 1965, l’Autorité palestinienne a consacré la majeure partie de ses ressources, provenant de dons internationaux, à enrichir sa nomenklatura, à fomenter des attentats contre son voisin israélien et à provoquer des conflits violents, au lieu de construire un état viable.

Pour asseoir leur pouvoir, l’Iran avec Khamenei et la Turquie avec Erdogan déstabilisent le Moyen Orient, en utilisant entre autres la « cause palestinienne » - Donald Trump avait réussi à neutraliser les velléités hégémoniques de la Turquie et de l’Iran et à baisser le caquet palestinien. Mais par démagogie, opportunisme ou démagogie, les nouveaux démocrates américains avec le président Joe Biden -- et son équipe d’Obama pro-Frères Musulmans -- sont en train de détruire le nouvel élan vers la paix

Concluons avec David Wurmser, analyste au Centre des politiques de sécurité américain : « Les mois à venir seront tendus pour Israël, et probablement très violents. L'incapacité des États-Unis à affirmer de manière préventive et forte qu'ils ne permettront pas que l'on tente de creuser un fossé entre Washington et Jérusalem, et la forte probabilité que ce soit plutôt le contraire, va encourager l'éruption de la violence, qui sert les intérêts sous-jacents des diverses factions palestiniennes et des ambitieux voisins turcs et perses d'Israël ».

Ne sont-ils pas en train de détruire « les Accords d’Abraham » ? On a le droit de se le demander : Paix ! Où Es-Tu ?

 

 

 

Annexe 1

Tirs de missiles du Hamas sur Israël et émeutes des Palestiniens

Le Hamas tire de Gaza sur Israël 4360 missiles, pendant 11 jours

- 280 tombent en mer

- 680 dans la bande de Gaza

- 72 en Israël avec dégâts – (11 morts civils  et 1 soldat)

- 1428 interceptés par anti-missiles Dôme de Fer (kipat barzel)

- 1900 tombent en territoire non habité

 

Opération « Gardiens des Remparts »

Tsahal a éliminé 25 hauts responsables du Hamas et 200 - 243 civils sont tués pour la plupart par les missiles du Hamas tombés sur la bande de Gaza-

270 civils palestiniens ont été tués à Gaza, Cisjordanie et Jérusalem dont 28 enfants

Tsahal compte 570 frappes aériennes visant les lanceurs et le stock de roquettes. 340 frappes ont visé les infrastructures de lancement de roquettes, telles que les puits de lancement, et 70 lance-roquettes multibarils ; 160 ont visé le stockage. Trente-cinq autres frappes ont visé le stockage et la fabrication de mortiers.

 

Les deux groupes terroristes Hamas et Jihad islamique disposent d'environ 14 000 roquettes - à longue et courte portée, ainsi que de 300 missiles antichars et 100 missiles antiaériens. Ils ont également acquis d’Iran des véhicules aériens sans pilote et disposent d'une armée de quelque 30 000 militants, dont 400 commandos de marine.

Emeutes

- 112 maisons juives ont été brûlées contre 0 arabe

- 386 maisons juives ont été pillées contre 0 arabe

- 673 maisons juives ont été vandalisées contre 12 maisons arabes.

- 849 voitures appartenant à des Juifs ont été incendiées, contre 13 voitures arabes.

- 10 synagogues et institutions gouvernementales dans la ville de Lod, au centre du pays, ont été incendiées

- Tous les commerces juifs dans la vieille ville d’Acre ont été totalement vandalisés.

- 2 lynchages: un Juif à Acre a été sauvé par un voisin arabe, un Arabe à Jaffa qui a survécu.

- Plus de 5 000 incidents de lapidation des Juifs ont été enregistrés, contre 41 incidents de ce type contre des Arabes.

..

 

- 28 mosquées étaient des caches d’armes (pierres et cocktails Molotov entreposés). Aucune mosquée n’a été attaquée ou brûlée.

- 22 oratoires musulmans se sont avérées être des lieux d’incitation à la violence et aux émeutes contre les Juifs.

Annexe 2

Nous vivons la fin d’un état juif démocratique en Israël

Mansour Abbas a accordé une interview à une chaîne de télévision jordanienne :  « Nous ne faisons pas de différence entre gauche et droite dans l’éventail politique sioniste. Ils servent tous ce même projet (sioniste), le même Etat et les différences entre eux ne sont pas grandes ». Mansour Abbas a insisté sur le fait que lui et ses amis ne sont pas Israéliens, mais font partie de « de la population arabe palestinienne détenteurs de la citoyenneté israélienne ».

Sur la question des critiques (arabes )à son égard sur une « trahison » de la cause palestinienne en entrant dans une coalition gouvernementale en Israël il a répondu : « Mon identité est claire. Je fais ce qu’il m’incombe de faire pour tout ce qui touche à la question palestinienne : nous soutenons Al-Aqsa, nous protégeons la mosquée, nous investissons dans le développement de Jérusalem afin d’y renforcer notre présence ».

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Issawi Fredj (Meretz), pressenti pour devenir ministre de la Coopération régionale a déjà annoncé quelle sera la première chose qu’il fera dans le cadre de ses fonctions : « Je me rendrai chez Abou Mazen. Je mettrai fin à dix ans de négligence des Palestiniens (par Israël). Si je n’y vais pas, c’est comme si je mettais ma tête dans le sol. Je ne créée pas de suite un Etat palestinien mais je vais lui rendre visite et l’honorer (sic). Ni Naftali Benett ni Yaïr Lapid ne verront un problème à une telle visite ».

Le député a enfoncé le clou : « Je pense que l’intérêt de mon pays est de renforcer mon voisin, et pas de l’ignorer, de l’humilier ou de le négliger. Je veux son bien-être comme le mien, win-win. Ce qui est bon pour les Palestiniens sera bon pour Israël… ».

Une rhétorique que l’on entendait à l’époque des accords d’Oslo dont on connait la suite.

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Le président de la Knesset Yariv Levin a lancé un appel à Yaïr Lapid et Naftali Benett afin qu’ils rendent publics les détails des accords de coalition et leurs annexes éventuelles.  Il demande au tandem Lapid-Benett de fournir sans délai ces documents au secrétariat de la Knesset afin que les députés sachent pour quel gouvernement ils vont voter. Le président de la Knesset avertit qu’un refus ne pourra être interprété autrement que par une tentative de dissimuler les termes des accords conclus entre ces partis aux plateformes si antinomiques.

Yesh Atid et Yamina ont réagi en appelant Yariv Levin à réunir au plus vite une séance plénière de la Knesset pour adopter le gouvernement…et suite à cela, les accords de coalition seront publiés !

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«Nous avions un leader qui dirige le pays avec force et conviction. Il est victime d’une cabale. Je ne me sens pas rassuré» commente un chauffeur de taxi originaire d’Afrique du Nord.

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