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La Politique d’Obama de la Gifle à ses Alliés

 

Par Charles Krauthammer, très célèbre éditorialiste aux USA, et plusieurs fois titulaire du prix Pulitzer de journalisme, est médecin et neuropsychiatre de formation.

Jewish World Review - 2 avril 2010

Adaptation française de Sentinelle 5770

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Comment se trouve-t-on d’être un allié étranger de l’Amérique d’Obama ? Si vous êtes Britannique, votre tête tourne à l’envers. Ce ne sont pas seulement les affronts personnels au Premier ministre Gordon Brown – le cadeau ridicule de 25 DVD, les cinq rebuffades avant que Brown ne se voit accorder un face à face avec le N° Un. Pas davantage le symbolisme d’Obama, retournant le buste de Churchill qui était dans le Bureau Ovale. Question : s’il devait absolument se trouver hors de la vue d’Obama, n’aurait-il pas pu être placé ailleurs sur le sol des USA, plutôt que d’être aussi ostensiblement rapatrié ?


Peut-être était-ce l’officiel du Département d’Etat qui nia l’an passé qu’il existât une relation spéciale entre les Etats-Unis et la Grande Bretagne, relation cultivée par chaque président des USA depuis Franklin Roosevelt.

Et puis il y eut l’étonnante scène d’Hillary Clinton, pratiquement non rapportée (aux Etats-Unis) en Argentine le mois dernier. Elle appelait la Grande Bretagne à négocier avec l’Argentine au sujet des îles Falkland.

Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire – ou qui croient qu’elle a commencé le 20 janvier 2009 – et donc ne savent pas pourquoi il s’agissait d’une triste gifle à la Grande Bretagne, voici le fond de l’histoire :

En 1982, la junte militaire argentine envahit les îles Falkland (britanniques). Les généraux croyaient que les Britanniques, ayant perdu depuis longtemps le goût pour les terres étrangères, laisseraient passer. Par ailleurs, les Falkland possèdent incomparablement plus de moutons que de population. les Argentins sous-estimèrent Margaret Thatcher. Elle n’était pas prête à autoriser la conquête d’une population dont l’allégeance politique et les liens ethniques sont britanniques. Elle envoya la Marine de Guerre. Britannia reprit son bien.

Ensuite, ni Thatcher ni ses successeurs n’ont admis des négociations. La Grande Bretagne ne convoite pas de dominion étranger et ne manque pas de moutons. Mais elle croit en l’autodétermination, et ne négociera rien, à moins que les habitants des îles Falkland manifestent leur désir d’être gouvernés par un régime politique, chroniquement instable et à la corruption endémique, avec une longue histoire de dictature, de gestion économique désastreuse, et la folie politique occasionnelle (cf. le culte d’Evita).Sans surprise, les habitants des îles Falkland n’ont pas manifesté dans ce sens.

Pourtant, inexplicablement, Clinton a cherché à rouvrir une question qui a été réglée depuis près de 30 ans, non pas seulement pour agiter des cendres pour rien, mais en prenant le parti de l’Argentine, au sujet de négociations contre la Grande Bretagne – nation qui a combattu et versé son sang avec nous depuis une décennie, et qui a aujourd’hui 10.000 soldats, soit beaucoup plus que tout autre allié, combattant aux côtés de l’Amérique en Afghanistan.

Bien sûr, étant donnée la façon dont le gouvernement US a traité d’autres alliés, peut-être ne devrions-nous pas être si surpris.

- Obama visite la Chine et bientôt l’Indonésie, négligeant l’Inde, notre allié naturel et en croissance dans la région – même langue, même démocratie, même ennemi jihadiste. En effet, dans son enthousiasme pour la Chine, Obama suggère un intérêt pour la paix et la stabilité en Asie du Sud, un dénigrement du pouvoir et de la légitimité indienne en faveur d’un rival régional ayant des ambitions hégémoniques.

- La Pologne et la Tchéquie ont les jambes coupées quand Obama révoque de façon unilatérale un accord de missiles de défense, cédant à la pression de la Russie et à ses rêves d’hégémonie régionale sur l’Europe de l’Est.

- Les Honduriens ne peuvent pas comprendre pourquoi les Etats-Unis ont soutenu un allié de Chavez, recherchant une extension illégale de sa présidence contre les piliers de la société civile – le Congrès du Honduras, la Cour Suprême, l’Eglise et l’Armée – qui l’a déposé en accord avec l’Article 239 de leur constitution.

 

Mais les Britanniques, notre allié le plus vénérable et le plus fiable, sont les plus désorientés. "Nous Britanniques ne parlons pas seulement la même langue. Nous tendons à penser de la même manière. Nous sommes plus enclins que tout autre à apporter le thé, la sympathie et les soldats", écrit Bruce Anderson dans le journal London’s Independent, résumant avec une admirable concision la base fondamentale de David Manning, ancien ambassadeur britannique aux Etats Unis, à un membre du Comité du Parlement anglais sur cette relation très particulière s’exclame "Bien ! Obama est un Américain qui a grandi à Hawaï, son expérience de l’étranger se limite à l'Indonésie et il avait un père kényan. Les réflexes sentimentaux, si vous voulez, sont absents chez lui !"

Je ne suis pas personnellement enclin aux diagnostics neuropsychiatriques, mais la conjecture de Manning est aussi bonne que celle de tout autre. Comment pouvez-vous expliquer une politique envers la Grande Bretagne qui n’a aucun sens moral, ni politique ? Et même si vous le pouvez, comment expliquez-vous les gifles gratuites aux Tchèques, au Polonais, aux Indiens et aux autres ? Peut-être quand la doctrine d’Obama sera enfin résolue, nous apprendrons s’il agissait par dépit, par principe ou par simple négligence.

  

Nota

www.desinfos.com  remercie la traductrice pour tout son travail de traduction, passé, présent et futur