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Pourquoi les Gauchistes Soutiennent les Islamistes

 

Par Magali Marc (@magalimarc15)

Dreuz.info le 29/08/16 – 6 et 10/09/16

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Dans toute la francophonie, les gauchistes ont un langage commun : ils se disent progressistes, droits-de-l’hommistes, pacifistes, multiculturalistes, antifascistes, politiquement corrects, tolérants, et ouverts à la diversité. Dans toute la francophonie, il est de bon ton, à gauche, de faire semblant de défendre les exclus et les opprimés pour mieux attaquer le capitalisme, la recherche du profit la création de richesses qu’on doit néanmoins partager.

Car les gauchistes ont tous cette phrase à la bouche : le partage équitable des richesses est non négociable. Quand il est question de la création de la richesse, il n’y a plus personne ! Aucun gauchiste n’a été capable de m’expliquer comment il compte partager une richesse qu’il n’a pas d’abord créée !

À l’époque où je poursuivais mes études en science politique, le slogan de mes copains marxistes, c’était : « Faisons payer les riches !». Leurs parents payaient leurs études pendant que moi je devais travailler à des petits boulots chaque été pour pouvoir payer mes frais de scolarité. Contrairement à ces marxistes d’opérette, je n’avais pas les moyens d’aller faire du ski pendant la pause printanière (la semaine de relâche pour les étudiants post-secondaires).

À l’époque, on ne se souciait pas trop du Moyen-Orient. Israël, souvent gouverné par les travaillistes, était vu sinon avec bienveillance, en tout cas avec neutralité.

Depuis la chute du mur de Berlin et l’écroulement de l’empire soviétique, il n’y a plus aucun espoir que la « révolution » préconisée par les camarades se concrétise. Le Grand Soir n’est pas pour demain.

En panne de cause à défendre, les gauchistes se sont rabattus sur Israël, l’État juif « situé sur le mauvais versant de la colline idéologique » (1), avant-garde du capitalisme exploiteur du Tiers-Monde. Les gauchistes ont pris parti pour les Falestiniens, victimes de « l’occupation israélienne » (apparemment cette « occupation » n’était pas un problème tant que la gauche israélienne était au pouvoir).

Plus récemment, pas un attentat au couteau, aux ciseaux ou à la voiture bélier commis en Israël n’a été présenté comme un acte terroriste par les médias contrôlés ou influencés par les gauchistes.

Je n’apprends rien aux lecteurs assidus de Dreuz en disant que pour les médias de masse ou pour les journalistes complaisants ou opportunistes qui souhaitent conserver leurs postes ou leur pouvoir de nuisance, ces attaques sont des actes de désespoir, des gestes héroïques de résistance à l’« occupation ». C’est la raison pour laquelle aucun média de masse n’a fait le rapprochement entre l’attentat de Nice du 14 juillet, et les attaques similaires à la voiture-bélier commises en Israël.

Comme l’a expliqué Jean François Revel dans La Tentation totalitaire , la réalité n’a pas de prise sur les cerveaux des gauchistes convaincus. Ils campent depuis des années sur une position de principe et refusent de voir que c’est leur idéologie dépassée qui les empêche de condamner – ou même de reconnaître – les attaques motivées par le djihad islamique et les tentatives plus ou moins subtiles d’imposer la charia aux Occidentaux.

Ceux qui ne pensent pas comme eux sont soit des « fascistes », des tenants de l’extrême « drouatte », racistes et islamophobes ; soit des névrosés, paranoïaques qui voient des menaces terroristes partout et un djihadiste derrière chaque musulman.

Les gauchistes caricaturent Trump, comme ils caricaturent la droite et tous ceux qui expriment la moindre inquiétude devant le nombre grandissant de musulmans, convertis ou non, qui s’enflamment en faveur de l’État islamique.

Je ne crois pas que les gauchistes complotent pour détruire l’Occident. Je crois qu’ils ne voient pas que c’est ce qu’ils font.

La défense du Christianisme (et des chrétiens) ne les intéresse pas, parce qu’ils se considèrent comme des athées et que pour eux la Bible est un fatras de fables à dormir debout et toutes les religions sont « l’opium du peuple ».

L’Islam aussi, avec cette différence que l’Islam échappe à leurs critiques parce que selon eux, c’est la religion des pauvres, des exclus, des exploités du Tiers-Monde. Mieux vaut être un croyant de l’Islam qu’un décervelé acheté ou convaincu par la propagande capitaliste. Le Pape François, qui pourfend la recherche du profit chaque fois qu’il a l’occasion de dire quelque chose, n’est pas différent quand il refuse d’attribuer l’assassinat du Père Hamel à l’islam et ânonne quelques banalités incohérentes sur le fait que tous les gestes de violence sont motivés par la poursuite du lucre et jamais par la religion.

Je ne crois pas que ce soit un complot de la part des gauchistes. Je pense qu’ils croient sincèrement les inepties qu’ils débitent. Quand ils ont des doutes, ils se disent que la situation serait probablement pire si les Occidentaux commençaient à se fâcher vraiment contre les musulmans.

Déjà le moindre incident (au Canada une musulmane qui s’est fait arracher son foulard) est monté en épingle et les « islamophobes » sont pointés du doigt, comme le sont ceux qui ne veulent pas du burkini.

J’ai toujours du mal avec les théories du complot. La négation de la réalité est une attitude tellement stupide qu’elle ne peut pas tromper les gens indéfiniment. Je crois que comme le disait le président américain, Abraham Lincoln : «You can fool all the people some of the time, and some of the people all the time, but you cannot fool all the people all the time». Donc si ce n’est pas une théorie du complot pourquoi les gauchistes et avec eux les féministes, s’acharnent-ils à défendre la burka, le hijab, le burkini ? À nier que l’islam est une idéologie mortifère qui produit des assassins ?

Tous les musulmans ne sont pas des terroristes, mais la grande majorité des terroristes sont des musulmans.

Il ne sert à rien de répéter comme des perroquets que le cas Breivik en Norvège démontre le contraire alors que pour un Anders Breivik, on peut aligner au moins dix djihadistes nommés Mohammed (prénoms et noms de famille confondus) soit Atef, Atta, Hadayet, Merah, Abdulhakim Mujahid, Youssef Abdulazeez, Rezwanul Ahsan Nafis, Abdulhakim Muhammad, Yasin Abdi Mohamed et Lahouaiej Bouhlel. Et c’est sans compter les Omar, Abdul et compagnie.

Je ne suis pas certaine que les gauchistes veulent mentir autant qu’ils se mentent à eux-mêmes.

Dans le Journal de Montréal du 3 août dernier, Sophie Durocher cite une interview de Salman Rushdie qui déplore le retour du politiquement correct et le fait « … qu’aujourd’hui ce soit la gauche qui refuse de se battre pour la liberté d’expression. On en a eu un bel exemple plus tôt cette année quand de grands auteurs (dont le Canadien Michael Ondaatje et l’Américaine Joyce Carol Oates) ont refusé de participer à une remise de prix du courage à Charlie Hebdo lors du congrès de l’association de défense de la liberté d’expression PEN. »

« J’ai alors eu la sensation que si les attaques contre Les Versets sataniques avaient lieu aujourd’hui, ces gens ne prendraient pas ma défense et useraient de ces mêmes arguments contre moi, en m’accusant d’insulter une minorité ethnique et culturelle »

La raison invoquée par ces grands intellectuels, supposément progressistes et tolérants, pour snober Charlie Hebdo ? Ils trouvaient le magazine islamophobe.

Dans le journal Le Monde du 13 octobre 2008, Jean-Pierre Tuquoi faisait une recension du livre de Jean Ziegler (le pape des gauchistes anti-capitalistes européens) intitulé La Haine de l’Occident (Albin Michel) :

« Si l’on suit le raisonnement de Jean Ziegler, les peuples du tiers-monde ont bien raison de haïr l’Occident.

Les Occidentaux ont arraché à leurs foyers et déporté outre-Atlantique des dizaines de millions d’Africains dont ils ont fait des esclaves. Plus tard, par le fer et le feu, ils ont colonisé et exterminé les peuples qui vivaient sur les terres de leurs ancêtres en Afrique, en Australie, en Inde… Le temps a coulé depuis, mais « les peuples, écrit Jean Ziegler, se souviennent des humiliations, des horreurs subies dans le passé. Ils ont décidé de demander des comptes à l’Occident ». 

« Ils sont d’autant plus fondés à le faire, estime le Savonarole suisse, célèbre pour ses coups de gueule, que l’ordre mondial actuel ne fait que perpétuer la mainmise historique de l’Occident. En témoigne la destruction du marché africain du coton par les firmes américaines avec la complicité de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ou les accords économiques inégaux imposés par l’Europe à ses anciennes colonies. »

« L’émergence de multinationales dans les pays du Sud, les succès de la Chine et de l’Inde ne remettent pas en question le modèle. Les oligarchies du sud, soutient l’auteur, se contentent de reproduire le système mondial de domination et d’exploitation inventé par les Occidentaux. Même les droits de l’homme – un héritage des Lumières – participent du complot. » « Alors qu’ils devraient être « l’armature de la communauté internationale » et le « langage commun de l’humanité », ils sont instrumentalisés par les Occidentaux au gré de leurs intérêts. »

Il y a beaucoup de vérités dans les propos de Ziegler. Mais est-ce servir la cause des peuples du Sud que de caricaturer la réalité et de tordre le cou aux faits ?

Pourquoi faire peser sur les Occidentaux tous les errements du continent africain ? La faillite de la culture du coton au Tchad et au Togo doit davantage à la gestion calamiteuse des despotes locaux qu’aux subventions versées par les Américains à leurs producteurs nationaux.

La situation du Zimbabwe signe l’échec du président Mugabe et non celui de l’ancien colonisateur britannique.

La faillite du Nigeria, un pays riche dont les habitants sont pauvres, a plus à voir avec la voracité de sa classe dirigeante qu’avec un complot des compagnies pétrolières. Et si la Chine détient le record mondial des exécutions capitales, l’Occident n’y est pas pour grand-chose.

Les erreurs factuelles grossières décrédibilisent aussi la démonstration. La guerre d’Algérie a fait, de l’avis des historiens les plus sérieux, entre 250 000 et 400 000 morts. On est loin des deux millions de victimes cités, sans la moindre source, par l’auteur.

Même approximation à propos de la répression de la révolte de Madagascar en 1947. L’auteur parle de 85 000 personnes tuées par l’armée française quand les chercheurs avancent qu’il y a eu 20 000 à 30 000 morts. « L’arrogance » aveugle l’Occident, écrit Ziegler. Que dire alors de la mauvaise foi dont témoigne trop souvent l’auteur du livre ?

Plus récemment, Djihad Watch faisait remarquer que le New York Times utilise deux poids, deux mesures lorsqu’il s’agit de défendre les droits des minorités.

Ainsi, alors qu’en février dernier, la ville de Toronto a permis des séances pour femmes seulement dans une piscine publique à des heures spécifiques à la demande de résidents musulmans, le NYT a applaudi.

Bien qu’il ait été question d’une nouvelle d’outre frontière, les éditorialistes du journal ont fait ressortir qu’il s’agissait là d’une belle démonstration de « l’intégration communautaire. » C’était un « modèle d’inclusion ». « Voilà le Canada nous montrant comment les citoyens avec des points de vue différents sur la pudeur et la morale peuvent être traités avec courtoisie (…). » écrivait le NYT.

Pourtant lorsque les femmes juives orthodoxes ont obtenu quelques heures réservées au cours de la semaine dans une piscine municipale de Brooklyn, faisant en sorte d’accommoder des femmes dont les scrupules religieux les empêchent de nager avec les hommes, les vaillants défenseurs de l’inclusion ont vu la question sous un angle totalement différent.

Ce désir de la part d’un nombre assez élevé de résidents dans cette partie de Williamsburg d’être fidèles à leurs traditions de pudeur était, selon le New York Times, un « affront aux lois de la Ville de New York et à la Constitution ».

Cette même Constitution, au nom de laquelle les libéraux aujourd’hui exigent avec véhémence l’égalité pour les mariages de même sexe, l’utilisation des toilettes sans restriction pour les transsexuels et une foule d’autres « droits » qui peuvent en perturber d’autres, selon l’interprétation du Times, serait donc sans conteste, opposée à l’octroi d’accommodements pour les Juifs orthodoxes en raison de leurs croyances…

Les gauchistes se mentent à eux-mêmes et/ou font preuve de mauvaise foi. Certains jouent le jeu, cyniquement, pour conserver le droit de s’exprimer publiquement. Leurs jobs sont plus importants que la survie de l’Occident.

Note

(1) L’expression est de Luc Rosenzweig dans sa Lettre à mes amis propalestiniens , publiée en 2005 aux Éditions de la Martinière, p.17.

 

Pourquoi les Gauchistes soutiennent les islamistes (II)

Publié par Magali Marc, le 6 septembre 2016

Le complexe de culpabilité de l’Occident, c’est avant tout celui des gauchistes qui, passant de l’anticolonialisme au tiers-mondisme, puis à l’anti-racisme, se sont portés à la défense des «damnés de la terre», ceux envers lesquels l’Occident devait expier ses crimes colonialistes.

Les derniers «damnés» en liste que les gauchistes défendent bec et ongle sont les Arabes falestiniens, victimes de la «colonisation» israélienne.

On comprend mieux pourquoi les gauchistes comme Noam Chomsky ou Jean Ziegler se sont évertués à prendre la défense du Tiers-Monde contre l’Occident si on lit Le Sanglot de l’Homme blanc * (1983), de Pascal Bruckner.

Bruckner décrypte comment pour l’intelligentsia de gauche, depuis la deuxième guerre mondiale, la naissance du Tiers-Monde comme force politique a engendré le militantisme expiatoire.

Le capitalisme comme péché originel

Rosa Luxembourg, en 1905, ne se gênait pas pour affirmer que les socialistes modernes étaient plus fidèles aux préceptes originels du christianisme que le clergé.

Puisque les socialistes se battaient pour un ordre social d’égalité, de liberté et de fraternité, les prêtres devraient accueillir favorablement leur mouvement, s’ils voulaient honnêtement appliquer dans la vie de l’humanité le précepte chrétien « Aime ton prochain comme toi-même ».

Selon elle, les premiers Apôtres du christianisme étaient des communistes passionnés et les Pères et premiers Docteurs de l’Eglise dénonçaient l’injustice sociale. (Rosa Luxembourg d’après Michael Löwy (Article paru dans la revue Contretemps, n° 12, février 2005).

Ainsi, Bruckner cite Georges Montaron, éditorialiste de Témoignage chrétien, qui prétendait en 1969 que Jésus-Christ était un réfugié palestinien !

On voit d’où est venue l’idée de Mahmoud Abbas de s’approprier le Christ chaque fois que nous fêtons la nativité.

Tous les conflits qui ne correspondaient pas au schéma culpabilisant de la gauche anti-impérialiste – les deux guerres du Cachemire, le conflit indo-pakistanais, l’affrontement de l’Érythrée contre l’Éthiopie ou le génocide du Biafra – furent relégués aux «basses fosses du silence» nous dit Bruckner.

Seuls les conflits permettant d’exprimer la détestation de l’Amérique ou de leurs alliés Anglo-saxons trouvaient grâce à leurs yeux.

La guerre du Vietnam, la Révolution culturelle en Chine, l’embargo contre Cuba, la chute d’Allende, la guerre des Malouines, les Sandinistes au Nicaragua se prêtaient à l’application de la grille marxiste et à la glorification des héros du Tiers-Monde – Mao et ses gardes rouges, Fidel Castro, Che Guevara, véritable figure christique des gauchistes occidentaux, Yasser Arafat – et bénéficiaient d’une couverture médiatique complaisante.

L’Apologie de la violence

Face à la Révolution culturelle en Chine. «le dédain des faits» inhérent à l’enthousiasme des gauchistes, a fait en sorte qu’ils ont gobé avec délectation les mensonges de la propagande maoïste.

En ce qui a trait à la Révolution iranienne, les gauchistes y ont vu une révolte non seulement contre l’impérialisme ou le capital, mais aussi contre l’Occident dans son acception culturelle globale.

Ils célébrèrent le raz de marée qui balaierait les bastides gangrenées du Nord.

En revanche, le conflit israélo-arabe combinait de façon inédite la problématique Nord-Sud.

« La haine de l’Occident passe par la haine des Juifs », écrit Bruckner et plus on se déplace vers la gauche dans l’éventail politique – en France comme en Allemagne – plus les critiques à l’égard d’Israël se font virulentes.

C’est que la gauche a transféré contre l’État hébreu son anti-occidentalisme de principe.

Et les sympathies se sont portées vers les islamistes.

Selon Bruckner, l’Ayatollah Khomeini, un vieillard qui avançait mains nues contre un monarque corrompu et la plus puissante armée de l’Asie centrale, représentait la victoire du bien contre le mal, la transfusion du spirituel dans le politique.

Le renversement du shah était imputable à un retour du sacré.

Bruckner cite Jean Baudrillard :

«Que ce soit au prix du fanatisme religieux, du terrorisme moral ou d’une barbarie moyenâgeuse, tant pis ou tant mieux, c’est sans importance; il est vrai que seule la virulence rituelle, pas du tout archaïque, la violence actuelle d’une religion, d’une tribalité qui refuse les modèles de la libre société occidentale pouvait lancer un défi réel à cet ordre mondial |…|» (Le Monde, 13 février 1980)

En Iran, Dieu avait pris parti contre l’Amérique et avait chargé Khomeyni de le faire savoir.

Faisant sans vergogne l’apologie de la violence, les gauchistes refusaient de prendre en compte les tortures, les massacres perpétrés au nom d’Allah le miséricordieux et les chroniqueurs dans les médias minimisaient ou disculpaient l’élimination des minorités nationales ou religieuses.

Les gauchistes applaudissaient le fanatisme et le chauvinisme des mollahs, rappelle Bruckner.

Rappelons pour mémoire que Khomeyni a créé le corps des Gardiens de la Révolution (les Pasdarans) qui ont utilisé des milliers de jeunes inexpérimentés lors de la guerre contre l’Irak.

Au cours de l’été 1988, la République Islamique d’Iran organisait l’exécution de quelque 30 000 prisonniers politiques, pour la plupart membres de l’Organisation des moudjahiddines du peuple iranien.

Khomeyni était donc très loin de l’image de « Saint Homme », que lui avait attribuée un peu trop vite le gauchiste président Carter. Il n’était pas non plus le « Gandhi iranien » dont parlait le journal Le Monde et il utilisait les méthodes oppressives qui avaient été dénoncées sous la dictature du shah.

Le 27 septembre 2001, L’Express publiait un article d’Alain Louyot qui mentionnait que :

« …Au total, plus de 100 000 enfants iraniens de moins de 16 ans ont été jetés dans la fournaise de la guerre Iran-Irak dans les années 80. La plupart de ces petits martyrs endoctrinés étaient certes issus de familles parmi les plus pauvres (mostazafin) de la société iranienne et l’on avait promis à leurs parents une substantielle rente si leur enfant tombait au champ d’honneur. Mais, lorsque Ali et ses camarades franchirent, en criant «Allah o akbar!» (Dieu est le plus grand), le rempart de sacs de sable qui les séparait de l’au-delà, ces considérations matérielles ne pesaient pas bien lourd à côté de l’ordre de mission sacrée donné en février 1984 par l’hodjatoleslam Hachemi Rafsandjani, président du Parlement de Téhéran: «Tous les Iraniens de 12 à 72 ans doivent être volontaires pour la guerre sainte! »

C’est à cela que les gauchistes avaient applaudi.

Plus tard, lors du soi-disant «Printemps arabe», les mêmes erreurs de perception de la réalité sur le terrain ont été commises par les médias avec le même résultat: les islamistes ont pris le pouvoir et tenté d’imposer la loi islamique avec plus ou moins de succès en Tunisie, en Libye et sans succès en Égypte.

En Syrie, on est encore enfoncé dans une guerre civile où une chatte ne reconnaîtrait pas ses petits.

L’anti-racisme

Les gauchistes parlent des musulmans et agissent envers eux comme s’ils avaient affaire à des demeurés

Les gauchistes font mine de défendre ceux qui parmi les Arabos-musulmans se livrent à des actes de vandalisme ou rejoignent l’ÉI, mais en vérité les méprisent bien plus que leurs arguments anti-racistes ne pourraient le faire croire.

Selon les gauchistes, les Arabos-musulmans ne sont pas assez intelligents pour comprendre tout seuls pourquoi leur intégration dans l’Occident judéo-chrétien pose problème. Il faut tout leur mâcher, leur faire comprendre qu’ils ont des droits et qu’ils sont victimes du racisme, de l’exclusion, de l’islamophobie.

Les gauchistes parlent des musulmans et agissent envers eux comme s’ils avaient affaire à des demeurés, incapables de se responsabiliser et de se prendre en mains.

D’aucuns accusent les identitaires et les nationalistes de se croire moralement supérieurs.

Mais quand on relit des auteurs gauchistes tel Jean Ziegler, on voit bien que ce sont les gauchistes qui donnent des leçons de morale.

Même si on peut démontrer que les Arabos-musulmans se sont livrés à des guerres de conquêtes, à des pillages et en sont venus à dominer le Moyen Orient avant les guerres de conquête des Ottomans, les gauchistes continuent de les considérer comme des attardés irresponsables, exploités ou laissés pour compte par les capitalistes occidentaux.

Pour mieux les défendre et les justifier, la gauche a inventé la cause anti-raciste.

Mais Jean François Revel ne s’y est pas trompé.

Alain Laurent dans un article paru dans la revue de l’ALEPS de juillet 2007 sous le titre: « (Re)lire Jean-François Revel », écrivait :

«Jean-François Revel a repéré le véritable et idéologiquement tyrannique héritier du socialo-communisme dans l’«anti-racisme», transformé en machine à stigmatiser et ostraciser ceux qui n’acceptent pas de céder au diktat d’un multiculturalisme fourrier de l’islamisation des sociétés ouvertes. Il s’en avise très tôt, dès le printemps 1992: « On se demande souvent quelle idéologie va remplacer le socialisme. Mais elle est déjà là sous nos yeux : c’est l’anti-racisme. Entendons-nous bien: l’antiracisme dont je parle n’a pas pour but réel de servir de lutte contre le racisme, pas plus que le socialisme n’avait pour but réel de lutter contre la pauvreté et l’inégalité. Comme toutes les idéologies, celle de l’anti-racisme se propose non de servir ceux qu’elle prétend délivrer, mais d’asservir ceux qu’elle vise à enrôler (…)»

Revel n’était pas plus tendre avec l’islam, autre tabou qui tétanise les esprits faibles et engendre des cohortes d’idiots utiles de l’anti-racisme.

On lui doit une lumineuse définition de la vraie laïcité:

« Si la laïcité entretient un lien intime avec la démocratie, c’est que celle-ci respecte la liberté de tous les cultes et refuse l’intrusion de l’un ou l’autre de ces cultes dans la sphère publique, laquelle doit rester neutre » – (avis à la sainte alliance Vatican-La Mecque !).

Selon Revel, « l’islam, depuis ses origines, se définit et se vit comme indissociable du pouvoir et de l’organisation de la société tout entière. Il ne tolère pas la séparation du civil et du religieux sur laquelle reposent les États modernes » (Le Point, 24 avril 1897).

Lors d’un entretien avec le Figarovox le 22 juillet dernier, Laurent Bouvet 1 expliquait les rouages de l’islamo-gauchisme:

«Toute une partie de la gauche, politique, associative, syndicale, intellectuelle…, orpheline du grand récit socialiste et communiste, va trouver dans ce combat pour ces nouveaux damnés de la terre sa raison d’être …

Pour toute une partie de la gauche, chez les intellectuels notamment, tout ceci est devenu une doxa.

Tout questionnement, toute remise en question, toute critique étant instantanément considérée à la fois comme une mécompréhension tragique de la société, de l’Histoire et des véritables enjeux contemporains, comme une atteinte insupportable au Bien, à la seule et unique morale, et comme le signe d’une attitude profondément réactionnaire, raciste, «islamophobe», etc.

C’est pour cette raison me semble-t-il que l’on retrouve aujourd’hui dans le débat intellectuel et plus largement public, une violence que l’on avait oubliée depuis l’époque de la Guerre froide.

Tout désaccord, toute nuance, tout questionnement est immédiatement disqualifié. »

Conclusion

La « tolérance musulmane » est à sens unique. Elle est celle que les musulmans exigent pour eux seuls et qu’ils ne déploient jamais envers les autres

Pour Revel, tant l’idée d’un « islam tolérant » que celle de « musulmans modérés » paraissent relever de l’imposture:

« J’ai lu dans ma vie maints textes de plusieurs musulmans ou spécialistes occidentaux du Coran selon lesquels l’islam serait une religion par essence des plus tolérantes. Mais il doit s’agir d’une essence bien cachée, bien secrète, car j’en ai rarement vu la moindre manifestation dans la pratique » écrivait-il dans Le Regain démocratique * (1992, p. 363) ;

Il persiste et signe dix ans plus tard dans L’Obsession anti-américaine :« La « tolérance musulmane » est à sens unique. Elle est celle que les musulmans exigent pour eux seuls et qu’ils ne déploient jamais envers les autres (p. 125). »

Quant aux fameux « musulmans modérés » tellement majoritaires dont parlent toujours les dévots du politiquement correct -ce qui englobe en ce domaine pratiquement tout le monde, y compris, hélas, beaucoup de libéraux- Revel avait beau désespérément tendre l’oreille et écarquiller les yeux, il n’en entendait ni ne voyait guère : « On souhaiterait parfois que cette majorité supposée (modérée) se prononce de façon plus ouverte, se manifeste de façon plus massive contre l’intolérance des extrémistes. Son silence est accablant » (Le Point, 2 mars 1996). Il en remet une louche dans L’Obsession en 2002 :« La notion que « l’immense majorité » des musulmans fixés en Europe serait modérée se révèle n’être qu’un rêve, ce qui fut mis spectaculairement en lumière durant les deux mois qui suivirent les attentats contre les États-Unis » (p. 128).

Et encore l’ami Jean-François n’a-t-il pu commenter l’affligeante réaction de ces mêmes prétendus « modérés » lors de l’affaire des « caricatures de Mahomet » ou celle de Robert Redeker. C’est à cette mascarade que les gauchistes, autant Angela Merkel que le Pape François et les autres, ne veulent pas renoncer, quitte à continuer de stigmatiser Israël et à faire semblant de promouvoir un accord de paix ou une «solution à deux États» à laquelle plus personne ne croit.

Dans sa conclusion, Bruckner rappelle que l’État d’Israël « sert à la fois de modèle et de repoussoir pour une Europe gagnée depuis trop longtemps à l’incertitude et à la mollesse. Ces «Cosaques parlant hébreu» (le mot est de Begin à propos de Sharon) dépourvus de toute mauvaise conscience et qui ravivent le mythe du fondateur et du soldat, nous rappellent(…) qu’une société n’est forte qu’à ses débuts, lorsqu’elle a la volonté de se battre et de s’imposer.»

« Qu’on l’approuve ou non, on ne peut pas ne pas reconnaître en Israël un passé proche et une invitation toujours vivace à la résistance.»

 

Note

1Laurent Bouvet est professeur de Science politique à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Il a publié L’insécurité culturelle * chez Fayard en 2015.

 

Le projet de démolition du Christianisme (III)

Publié par Magali Marc le 10 septembre 2016

En lisant Le Christ hébreu de Claude Tresmontant (1), j’ai découvert que derrière les critiques à l’égard de l’Occident chrétien principalement par les gauchistes, mais aussi par ceux qu’ils influencent, se dissimule depuis deux siècles la haine et le mépris de la pensée hébraïque.

La lecture de ce livre (signalé par l’Abbé Arbez sur Dreuz) que je lis à petites lampées depuis le mois de juin, a été pour moi un choc.

Aux fins de mon argumentation, je ne citerai que les deux passages pertinents, mais il faut lire l’ouvrage au complet et plutôt deux fois qu’une.

Tresmontant écrit dans le chapitre V consacré au Quatrième Évangile :

« Dissocier le christianisme du judaïsme, opposer le christianisme au judaïsme, ce fut l’un des grands rêves de l’Allemagne au XIXe et au XXe siècle. C’est parce qu’elle est foncièrement anti-juive, parce qu’elle est habitée, travaillée, – je dirais presque possédée —, par une détestation congénitale de la pensée hébraïque et juive que la philosophie allemande est foncièrement, essentiellement et non pas accidentellement, anti-chrétienne depuis Kant jusqu’à Nietzsche et Heidegger. (…)

C’est toujours l’idée hébraïque, juive et chrétienne de création qui est objet de détestation, chez Fichte comme chez Schopenhauer, chez Marx et Engels, comme chez Nietzsche et finalement chez Martin Heidegger. » (p.339)

Et dans l’Épilogue :

« Chez ces messieurs de la philosophie allemande, le mépris profond pour le Seigneur est un caractère quasi constant. Certains, comme Emmanuel Kant, affectent de parler avec respect du Seigneur. Mais voyez ce qui reste de renseignement du Seigneur dans la main de Kant et chez Hegel : l’impératif catégorique ! Le christianisme réduit à n’être qu’une morale, et quelle morale, la morale kantienne !
(…)

C’est bien ce Jésus kantien qui est le résidu que l’on trouve dans la main de Rudolf Bultmann (2). »

(…) Comme ces messieurs ne recevaient pas la doctrine hébraïque de la création, il leur était évidemment difficile de comprendre l’enseignement du Seigneur qui concerne l’entrée de l’Homme créé nouveau dans l’économie de la vie divine. (p.485)

Je ne suis pas théologienne. En parlant du livre de Tresmontant, j’ai le sentiment d’être « out of my depths » comme diraient les Américains.

Mais éduquée dès l’âge de dix ans dans la religion catholique, j’ai appris ce qu’on enseignait à l’époque, à savoir que l’Évangile le plus ancien, probablement celui de Marc, datait d’environ 70 ans après Jésus Christ et que les autres suivaient Marc, sauf l’évangile de « Jean » qui était à part et dont l’origine demeurait mystérieuse.

Il a fallu que je lise Tresmontant pour me rendre compte que de gros efforts ont été déployés depuis deux mille ans pour nous faire croire que les Évangiles sont des écrits tardifs, datant d’après la destruction de Jérusalem prédite par l’Apocalypse de « Jean » ; ce qui selon cette idée signifierait que « Jean » n’a rien prédit du tout puisqu’il a simplement décrit ce qu’il avait vu. Ainsi, il ne pouvait absolument pas être un contemporain de Jésus !

Dans une démonstration magistrale, Tresmontant montre, au contraire, que l’Évangile de « Jean » et même son Apocalypse étaient écrits bien avant la destruction de Jérusalem et que l’un des « Jean » auteur de l’Évangile « selon Jean » était bel et bien un disciple de Jésus, un témoin direct du Seigneur.

D’après Tresmontant, les Évangiles canoniques ont été écrits d’abord en hébreu (ou d’après des notes prises en hébreu) à une date très proche des événements qu’ils rapportent. Dans son livre, il explique comment il en est arrivé à la conclusion que les Évangiles ont tous été traduits de l’hébreu vers le grec pour les païens et les juifs grécisant de l’époque.

En cela, Tresmontant rejoint le point de vue développé par l’Abbé Carmignac.

L’Abbé Jean Carmignac (3) proposait, en 1976, une réfutation cinglante de l’oeuvre de Rudolf Bultmann (ici, en réponse au Père André Boulet, prêtre marianiste décédé en 2012) :

« Je travaille sur les manuscrits de la mer Morte depuis 1954 […].

Ces travaux m’ont amené, depuis 1963 à traduire l’Évangile de St Marc en hébreu de Qumrân. J’ai été surpris de constater que c’était très facile. Les mots du texte grec de Marc sont dans l’ordre voulu par la grammaire hébraïque et beaucoup de tournures sont hébraïques. […] J’ai donc voulu retraduire tout St Marc en hébreu et, en même temps, les passages parallèles de St Matthieu et de St Luc, pour les comparer. […]

Et ce à quoi j’aboutis, c’est à des conclusions assez révolutionnaires : les Évangiles ont été composés beaucoup plus tôt et d’une tout autre façon qu’on ne pense généralement dans les milieux des spécialistes. […]

En définitive, si les Évangiles synoptiques ont été écrits en hébreu, ce que je pense pouvoir démontrer, toute une tendance biblique actuelle, celle qui se réclame de Bultmann notamment, est compromise.

Pour les catholiques, la foi est d’abord adhésion de l’intelligence à des vérités révélées et cette adhésion n’est plus possible si les vérités révélées n’existent pas, si elles n’ont pas été révélées, si je ne puis les atteindre dans le contexte des faits historiques où elles ont été révélées.

Le système de Bultmann est donc extrêmement dangereux. Malheureusement, il est vulgarisé en France et a influencé beaucoup de chrétiens.

Les théories de Bultmann sont pour une part responsables de la crise que traverse l’Église actuellement. Ce qui a fait perdre la foi à certaines personnes c’est que Jésus n’est plus pour elles le Christ historique qui a vécu sur terre, qui était Fils de Dieu, vraiment homme comme nous, dont je connais les gestes et les paroles, mais un être idéalisé qu’on récupère sur le plan politico-social ou qu’on essaye d’envoyer dans les nuées. (…) Or, ce qui frappe, c’est que toutes les théories de Bultmann ne reposent sur aucune preuve ; elles s’appuient sur l’argument de comparaison, de ressemblance entre tel récit chrétien et tel récit bouddhique, par exemple. Mais l’histoire des religions est si vaste qu’on peut toujours trouver des ressemblances entre récits provenant de religions différentes ; comparaison n’est pas raison. »

L’Opium du peuple

Tout le monde sait que Marx a été fortement influencé par la pensée de Kant et de Hegel.

La réflexion de Marx à l’effet que la religion est « l’opium du peuple » est bien connue et souvent citée.

Aline Louangvannasy explique comment Marx en est venu à considérer la religion comme une drogue abêtissante.

« Marx s’interroge sur la valeur et la signification de la religion. Pour lui, son sens est double : c’est à la fois une illusion qui nous endort et nous maintient dans notre misère humaine, mais c’est aussi l’espoir d’un monde meilleur et donc la possibilité pour nous de rendre effectif cet espoir. »

Cette évaluation de Karl Marx de ce que représente la religion dans l’esprit des chrétiens (et autres) n’est rien d’autre qu’une interprétation et ne repose pas plus sur des preuves que le système de Bultmann dénoncé par Tresmontant et l’Abbé Carmignac.

Cela n’a jamais empêché les « savants » perroquets de répéter que la religion est l’opium du peuple, comme s’ils énonçaient une vérité transcendante.

Mais Marx a proposé de remplacer cet opium par une autre drogue : l’idéologie marxiste.

Le Mythe fondateur du socialisme

Ce sont les sociétés démocratiques du capitalisme qui ont mis en place les systèmes de protection sociale les plus correcteurs des inégalités

Les héritiers de Marx n’ont de cesse de prétendre que le système capitaliste, avec la complicité du Christianisme, a créé une situation sociale injuste et des inégalités que la radieuse révolution socialiste allait s’empresser de corriger.

Jean François Revel a reproché aux socialistes de « comparer la perfection de ce qui n’existe pas — l’utopie communiste — avec les imperfections de ce qui existe — le capitalisme démocratique »

«…Lors de la visite du pape Jean-Paul II en Pologne, au mois de juin 1999, j’ai entendu un journaliste radiophonique de France Info « informer » ses auditeurs en disant, en substance : le pape sait que le retour des Polonais au capitalisme leur a apporté une certaine prospérité, mais au détriment de la justice sociale. Ce qui sous-entend donc que le communisme leur avait apporté la justice sociale. De nombreuses études ont montré quelle hypocrisie se cachait derrière ce mythe.

Le capitalisme n’apporte certes pas l’égalité, mais le communisme encore moins, et, lui, sur fond de pauvreté générale.

Mais voilà, une fois de plus, on le juge sur ce qu’il était censé apporter et le capitalisme sur ce qu’il apporte effectivement. Même pas, à vrai dire. Car, si on le faisait, on constaterait (là encore, l’analyse a été surabondamment faite) qu’en 1989, dernière année du communisme, un chômeur indemnisé à l’Ouest touchait entre cinq et dix fois plus, en pouvoir d’achat réel, qu’un ouvrier pourvu d’un prétendu « emploi » à l’Est. Autrement dit, ce sont les sociétés du capitalisme démocratiques qui ont mis en place les systèmes de protection sociale les plus correcteurs des inégalités et des accidents de la vie économique. Mais ce constat est rejeté lorsque l’on persiste à comparer la perfection de ce qui n’existe pas — l’utopie communiste — avec les imperfections de ce qui existe — le capitalisme démocratique. »
(Revel, 10 juillet 2011 dans Contrepoints)

Ainsi, la religion, soi-disant opium du peuple, devait être remplacée par l’idéologie marxiste, elle-même fondée sur un nouveau mythe : la justice sociale.

J’ai déjà cité dans un texte précédent, la récupération qu’a cherché à faire Rosa Luxembourg des valeurs chrétiennes.

Commentant l’ouvrage de J-F Revel, La connaissance inutile *, Thierry Guinhut écrivait en 2007 :

« Le mythe le plus flagrant, fondateur, du socialisme, est celui de la justice sociale.

Il semble pourtant inattaquable lorsqu’il s’agit du devoir d’humanité. Pourtant, écoutons ce qu’en dit Hayek :

« Aussi longtemps que la croyance à la « justice sociale » régira l’action politique, le processus doit se rapprocher de plus en plus d’un système totalitaire ».

Hyperbole ? Il faut alors se rappeler que bien des inégalités sont d’origine naturelle, que nombres d’inégalités sont des différences, des compétences diverses, que la justice sociale risque d’écrêter et d’égorger le mérite individuel, d’annihiler la récompense de cette liberté d’entreprendre qui en fin de compte profite à tous. »
(…)

« Car (..) rappelle Jean-François Revel :

« dans une société où les inégalités résultent non de la compétition et du marché, mais de décisions de l’État ou d’agressions corporatistes entérinées par l’État, le grand art économique consiste à obtenir de la puissance publique qu’elle dévalise à mon profit mon voisin ». (Extrait d’un article de Guinhut paru dans la revue de l’ALEPS de juillet 2007 sous le titre « (Re)lire Jean-François Revel »)

Conclusion

Ce qui est surprenant, c’est qu’il y ait encore des chrétiens qui fréquentent les églises, malgré tout !

Dans un article récent publié sur Dreuz, Mireille Vallette démontre comment la « religion » musulmane est fondée sur des fables et comment il est important de « prouver le caractère criminogène et agressif du culte musulman de base ».

Le problème qui m’a sauté aux yeux en lisant son texte, c’est que nombreux sont les chrétiens de bonne foi dans mon entourage qui pourraient lui répliquer que le Christianisme est tout autant fondé sur des fables et histoires à dormir debout !

Il ne faut pas oublier que les défenseurs de la laïcité ont surgi pour empêcher avant tout que l’espace public soit envahi par des signes religieux ostentatoires juifs et chrétiens et pour empêcher l’État de se réclamer du Christianisme. (C’est ainsi qu’au Québec, les crucifix ont été retirés des salles de classe dans toutes les écoles et il y a eu un débat féroce de la part des laïcards pour faire enlever le crucifix placé par Maurice Duplessis, un nationaliste conservateur, au-dessus du siège du président de la Chambre à l’Assemblée nationale à Québec. Contre toute attente, c’est une motion du gouvernement libéral de Philippe Couillard, adoptée en 2008, qui fait de ce symbole religieux un objet intouchable du patrimoine historique !)

La plupart des chrétiens, influencés sans le savoir par les idées véhiculées par Bultmann et les marxistes, en sont venus à penser que croire au Christ est un article de foi digne d’un saut de bungee avec pour seul élastique les Évangiles canoniques (mal) traduits, réécrits, manipulés, et commentés.

La « foi » comme le souligne Tresmontant, n’est plus synonyme de connaissance révélée par le Christ, elle est devenue une croyance aveugle basée sur des fables auxquelles il faut croire pour garder l’espoir d’un éventuel salut.

Comment s’étonner, face à cette sourde lutte menée depuis deux siècles contre le Christianisme, que les chrétiens aient la foi chancelante ?

Ce qui est surprenant, c’est qu’il y ait encore des chrétiens qui fréquentent les églises, malgré tout !

Les idées de l’Abbé Carmignac sont peu connues dans le monde chrétien et c’est bien dommage, car elles constituent le pare-feu, le rempart dont nous avons besoin pour nous défendre des prétentions des islamistes et de leurs amis gauchistes.

Il est clair que les islamistes veulent détruire le Christianisme et imposer la charia.

Les gauchistes sont donc devenus des alliés objectifs des islamistes parce qu’ils cherchent depuis toujours à détruire le Christianisme.

Comme le Christianisme est fondé sur le Judaïsme, la destruction du Judaïsme et de ses témoins, les Juifs, est donc une étape obligatoire, comme le savaient les philosophes allemands qui ont fait le lit d’Hitler et des nazis.

Il a fallu attendre 1993 et la signature par le Saint-Siège d’un accord fondamental avec l’État d’Israël portant, notamment sur la reconnaissance de l’État hébreu par le Vatican, pour que certains chrétiens commencent à porter attention aux liens indissolubles entre le Christianisme et le Judaïsme.

Depuis cet accord, des relations diplomatiques complètes ont été établies entre l’État d’Israël et le Saint-Siège.

Jean-Paul II, Benoit XVI et François ont visité Jérusalem et prié devant le Kotel.

Pourtant, on a vu plus tôt cette année, l’adoption à l’UNESCO d’une résolution niant tout lien entre le Judaïsme et ses lieux saints comme le Mur Occidental et le Mont du Temple. Shmuel Trigano a remarqué que ce sont surtout les pays catholiques qui ont voté en faveur de cette infâme résolution, ce qui suppose que les catholiques n’ont pas tiré les conséquences des discours et gestes des trois derniers papes. Pourtant, cette attaque inqualifiable du Judaïsme vise aussi le Christianisme, comme le sait très bien François Hollande qui ne croit ni à D.ieu ni à diable.

Ce qui est troublant, c’est que le Pape François n’ait pas réagi énergiquement contre cette résolution.

Seuls les Juifs ont remarqué en quoi cette attaque est également dangereuse pour les chrétiens.

Mireille Vallette a raison, nous devons critiquer l’islam et ses fondements boiteux.

Mais nous devons aussi nous porter à la défense du Christianisme et de ses racines judaïques.

C’est ce que fait l’Abbé Arbez.

 

Notes

 (1) Le Christ hébreu, Claude Tresmontant, éditions Desclée De Brouwer, Paris, 2015

(2) Théologien allemand de tradition luthérienne, Bultmann est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands théologiens du xxe siècle. Il a notamment développé l’idée que Jésus-Chris est une figure idéalisée, mythique et que la dimension historique de son existence et donc de sa résurrection est impossible à prouver.

(3) Extrait d’une interview de l’Abbé Jean Carmignac, par le père André Boulet (s.m.) à la « Revue des Oeuvres et des Missions marianistes » n° 27, juillet-septembre 1976.

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