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Le Nazisme Euro-arabe aux Sources du "Palestinisme"

 

Par Bat Ye’Or, écrivain et journaliste, spécialiste du Moyen Orient

28/10/15 pour Dreuz.info & JSSNews-

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Dans la polémique récente autour d’une déclaration mal retransmise du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu concernant le Moufti de Jérusalem Amin al-Husseini, il importe de faire deux observations :

- Al-Husseini, sujet ottoman, fut enrôlé comme officier dans l’armée turque au début de la 1ere Guerre mondiale qui vit l’alliance de l’Empire ottoman avec l’Allemagne et l’Autriche. A l’époque des massacres des Arméniens, leurs armées collaboraient. Al-Husseini fut assez rapidement démobilisé pour raisons de santé. 

- Vingt ans après au cours de la deuxième Guerre mondiale, Al Husseini, représentant palestinien des Frères Musulmans, collabora avec les forces de l’Axe et suscita en Irak une rébellion pronazie (1-2 juin 1941). Elle échoua et se transforma en un pogrom (farhuud). Avec ses compères al-Husseini réussit à s’enfuir en Allemagne où il passa toute la guerre, levant des bataillons SS de musulmans. Il eut d’excellentes relations avec Hitler et les responsables nazis.

 

La paix revenue en 1945 et sauvé par la France, Al Huysseini s’enfuit avec de nombreux criminels de guerre en Egypte et en Syrie. Convertis à l’islam ceux-ci bénéficièrent d’éminents postes dans l’administration, la propagande antisémite et anti-israélienne, dans l’armée et la police. Leurs relations avec leurs collègues en Europe graciés ou dissimulés dans les arcanes du pouvoir des Etats européens, reprirent vie dès les années 1960 avec le militantisme de mouvements antisémites et néo-nazis européens liés au monde arabe. Ils préconisaient une politique d’alliance avec les pays arabes et l’éradication d’Israël pour faciliter le retour des Arabes en Palestine. A l’époque on ne parlait pas de Palestiniens – qui étaient les Juifs --  mais d’Arabes.

 

Ces mouvements étaient en contact avec les ambassades des pays arabes et celles de la Ligue arabe à Bonn, Genève, Londres et Rome. Mais d’autres centres importants de la Ligue arabe existaient aussi à Cologne, le directeur de celui de Stockholm était SS Obersturbannfuehrer Bernard Bender converti sous le nom de Ben Salem. Chef des services secrets de la Wehrmacht en Ukraine, il devint en Egypte, colonel chargé du Département Politique de la Police secrète égyptienne. Ajoutons les activités de la Fondation Carlberg à Stockholm créée par l’ancien chef nazi suédois Carl Ernfried Carlberg.

 

Dans toute l’Europe fleurissaient des mouvements d’amitié et de collaboration avec les peuples arabes dirigés par d’éminents anciens nazis et des fascistes. L’un d’eux, Karl Ernst Piester ancien officier SS, mort en 1960, était le principal agent européen de la Ligue arabe. Ils préconisaient la destruction d’Israël, le soutien aux réfugiés arabes et l’alliance euro-arabe.

 

En Egypte, Eric Altern alias Ali Bella soutenait les rebelles algériens et dirigeait l’entraînement de l’Armée de Libération de la Palestine constituée de volontaires égyptiens. Son collègue Willi Berner, alias Ben Kashir, ancien officier SS et garde au camp de concentration de Mauthausen le secondait dans cette tâche.

Hans Appler alias Salah Shafar, ancien collaborateur de Goebbels était en charge de la propagande anti-israélienne et travaillait au Congrès Islamique

Baumann alias Ali ben Khader était en contact avec la rébellion algérienne en Egypte où il était employé comme spécialiste militaire pour l’Armée de Libération de la Palestine.

Enfin n’oublions pas Johannes von Leers (1902-65), membre du parti national socialiste et de la SS, protégé d’Alfred Rosenberg et de Goebbels et spécialiste des affaires juives. Devenu le plus grand propagandiste de l’antisémitisme, Von Leers œuvrait à unir l’islam et le nazisme. Réfugié en Egypte, il se convertit à l’islam sous le nom de "Omar Amin", en hommage à Amin al-Husseini. Von Leers faisait la promotion de la destruction du judéo-christianisme et l’expansion de l’Islam en Europe, afin de renforcer l’unification euro-arabe par une religion commune.

 

C’est dans cette nébuleuse que naquit le concept d’Eurabia, idéologie visant à l’unification des deux rives de la Méditerranée, à l’éradication d’Israël et au culte de la Palestine, destinée à remplacer l’Etat hébreu.

 

Ce rappel des sources du "Palestinisme" et d’une islamophilie anti-occidentale lève quelques tabous et démontre que les nazis ne sont pas nécessairement ceux désignés par la bonne-pensance.