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Guerre d’Iran et Bazarjis

 

Par Albert Soued, écrivain, http://symbole.chez.com  pour www.nuitdorient.com

01/08/2025

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La guerre d’Israël contre l’Iran des ayatollahs n’est pas terminée et pour le moment il n’y a qu’un cessez-le-feu.

Cette guerre ne se terminera pas par la destruction de l’Iran et la signature d’une capitulation inconditionnelle. Elle se terminera par un changement de régime politique, qui ne peut se faire que de l’intérieur.

Tant que le pouvoir des ayatollahs est en place et continue à prôner sans raison la destruction d’Israël, la guerre se poursuivra. Israël ne permettra aucune reprise du réarmement de l’Iran.

 

Avant d’aller plus loin il faut expliquer ce qu’est la théologie des mollah/ayatollah,

car commenter la guerre Iran/Israël sans comprendre la théologie chiite, c’est parler dans le vide.

Depuis des mois, les plateaux télé regorgent d’experts de l’instant qui dissèquent la géopolitique du Moyen-Orient sans jamais toucher au cœur nucléaire de la République islamique d’Iran : son idéologie.

Non, l’Iran ne se contente pas d’agir par intérêt. Il agit par croyance.

Pour comprendre le régime iranien, il ne faut pas ouvrir un traité de relations internationales, mais un manuel de théologie chiite duodécimaine.

Le chiisme duodécimain, doctrine majoritaire en Iran, croit au retour d’un messie    caché : le Mahdi, douzième imam disparu, censé revenir à la fin des temps pour instaurer un règne de justice divine.

 

Mais depuis 1979, cette croyance a été transformée en doctrine d’État :

• Le Guide Suprême se présente comme le représentant du Mahdi sur Terre.

• La Force Qods du CGRI agit pour « préparer » le monde à son retour.

• Jérusalem devient un objectif religieux autant que stratégique.

 

Ce n’est pas un délire ésotérique marginal : c’est le moteur officiel d’une politique étrangère fondée sur l’expansion de l’influence chiite et la confrontation avec Israël.

Et non, ce n’est pas une “prophétie” classique que le Mahdi viendra conquérir Jérusalem. Mais c’est la manière dont le régime iranien justifie et sacralise sa guerre contre Israël, en l’intégrant à une lecture théologico-stratégique de l’Histoire.

C’est ce qui rend la dissuasion nucléaire instable : comment dissuader un régime dont certains croient que le chaos hâté est vertueux ?

Le 7 octobre ? Ce n’était pas juste « une attaque palestinienne ». C’était une mise à feu théologique, un test pour provoquer une guerre régionale, empêcher une paix Israël–Arabie, et, accessoirement, servir la narration messianique iranienne.

Alors, avant de nous expliquer le Moyen-Orient avec vos grilles post-coloniales à deux francs, ouvrez un Coran chiite. Ou au moins, lisez ce que les mollahs écrivent. Noir sur blanc.

Comprendre le régime iranien sans comprendre son idéologie, c’est comme vouloir déchiffrer la guerre froide en ignorant le marxisme-léninisme.

 

Revenons à notre sujet - Question posée à ChatGTP : « Quel est le rôle des bazarjis dans la chute politique du shah d’Iran en 1979 ?». Réponse de ChatGTP :

 

Les bazarjis, ou commerçants des bazars traditionnels iraniens, ont joué un rôle central et stratégique dans la chute politique du Shah d’Iran en 1979. Leur implication dans la Révolution islamique ne fut ni marginale ni purement économique : ils ont été un acteur socio-politique majeur, souvent sous-estimé, qui a contribué à l’effondrement du régime monarchique. Voici une analyse détaillée de leur rôle :

 

1. Les bazarjis : qui sont-ils ?

• Les bazarjis sont les commerçants, artisans, grossistes et petits entrepreneurs travaillant dans les bazars traditionnels iraniens.

• Ils forment une classe économiquement puissante et socialement influente, souvent conservatrice sur les plans religieux et culturel.

• Ils sont historiquement proches du clergé chiite (oulémas), avec qui ils entretiennent des relations d’interdépendance (financement, soutien idéologique, réseau social).

 

2. Tensions avec le régime du Shah

Sous le règne de Mohammad Reza Pahlavi :

• Le Shah a tenté de moderniser et industrialiser l’économie iranienne (réformes de la “Révolution blanche”, années 1960).

• Cette politique a affaibli les bazars, au profit des grandes entreprises, des multinationales, et de la bourgeoisie d’État technocratique.

• Les bazarjis se sont sentis marginalisés économiquement et menacés culturellement par la laïcisation et l’occidentalisation imposées par le régime.

 

3. Rôle économique dans la Révolution

• Les bazarjis ont soutenu financièrement les réseaux cléricaux et les groupes révolutionnaires, en particulier ceux fidèles à l’ayatollah Khomeini.

• Ils ont financé la propagande, imprimé et distribué les cassettes des sermons de Khomeini.

• En 1978, ils ont organisé des grèves économiques massives, notamment la fermeture des bazars à Téhéran, Ispahan, et dans d’autres grandes villes, paralysant une part essentielle de l’économie urbaine.

• Ils ont soutenu les grèves du secteur pétrolier, cruciales pour l’économie nationale et qui ont fini par étrangler financièrement le régime.

 

4. Rôle social et politique

• Les bazars ont servi de lieux de diffusion d’informations et d’agitation politique : les rumeurs, discours, et appels à manifester y circulaient rapidement.

• Leur alliance avec les oulémas a formé un pôle de résistance idéologique à la modernité occidentalisée du Shah.

• Le soutien des bazarjis a légitimé la Révolution aux yeux de la population urbaine traditionnelle.

 

5. Après la Révolution : récompense politique

• Après 1979, les bazarjis ont vu leur pouvoir renforcé :

• L’économie a été partiellement réislamisée et les bazars protégés.

• Ils ont occupé des postes clés dans la nouvelle République islamique.

• Leur alliance avec le clergé a été consolidée dans le nouveau système politico-religieux.

 

Conclusion

 

Les bazarjis ont été un pilier de la contestation anti-Shah, à la fois par leur poids économique, leur proximité avec le clergé, et leur capacité à mobiliser les masses urbaines. Leur opposition n’était pas motivée uniquement par des raisons économiques, mais aussi par une volonté de défendre une vision islamique, traditionnelle et nationale de la société iranienne, contre la modernisation autoritaire du Shah. Leur contribution a été décisive dans la réussite de la Révolution islamique de 1979.

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