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La Seule Alternative d’Israël

 

Par Barry Rubin, directeur du Global Research in International Affairs (GLORIA) Center, du Centre interdisciplinaire d’Herzliya, et rédacteur en chef du journal « The Middle East Review of International Affairs » (MERIA).

Jerusalem Post 09/12/12
http://www.jpost.com/Opinion/Columnists/Article.aspx?id=295242
Adaptation française de Sentinelle 5773  
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En déclarant unilatéralement l’existence d’une Palestine arabe, le monde a abrogé les accords d’Oslo.
Avec la complicité de nombreux gouvernements occidentaux, la direction palestinienne, a désormais déchiré tous les accords qu’elle a passés avec Israël. Alors que les efforts de deux décennies de négociations – dont des compromis israéliens irrévocables conférant à l’Autorité Palestinienne le contrôle sur un territoire, des forces armées en propre, démantelant des implantations et autorisant le transfert de milliards de dollars d’aide – ont été détruits, le monde a décidé de concentrer le blâme sur Israël pour avoir approuvé un plan de construction de 3.000 appartements.
En 1993, Israël a signé un accord avec l’OLP pour faire la paix dans le conflit israélo-palestinien. Connu sous le nom d’Accords d’Oslo, l’accord incluait le passage suivant dans son article 31 : "Aucune partie n’initiera ou ne prendra des mesures qui changeront le statut de la Rive Occidentale et de la Bande de Gaza jusqu’au résultat des négociations sur un statut permanent".
En déclarant unilatéralement l’existence d’une Palestine arabe, le monde a abrogé les accords d’Oslo.
Ce qui est choquant, ce n’est pas que cela soit arrivé, mais que ce fût bon nombre des mêmes pays qui soutenaient jusqu’alors cet accord qui, sans discussion ni hésitation, se sont mis d’accord aujourd'hui pour le détruire.

De fait, une étude de l’histoire de cet accord montre clairement que la partie palestinienne a tout fait pour empêcher la réussite de l’accord, à l’évidence, en permettant et en conduisant un terrorisme permanent et en rejetant les offres israéliennes d’un Etat palestinien avec une capitale à l’Est de Jérusalem, aussi bien lors du Sommet de Camp David en 2000, que dans l’offre suivante transmise par le président Clinton, à la fin de cette année là.
Aujourd'hui, le choix qui a été fait a un certain sens et il entraîne des implications.

Je suis parfaitement conscient que pratiquement personne en position de pouvoir dans le monde occidental ne se soucie de cela, mais il est nécessaire de rappeler ce sens et ces implications, ainsi que les conséquences du choix fait par les Nations. Et qu'au moins le public occidental sache comment tout cela est perçu par les Israéliens, une information souvent totalement occultée ou déformée par les mass media occidentaux:
- Les Nations ont récompensé la partie qui a refusé de faire la paix.
- Les Nations ont récompensé la partie qui a rejeté l’offre d’un Etat et poursuivi la violence, applaudissant au meurtre de civils israéliens.
- Les Nations ont retiré le cadre dans lequel Israël a fait de nombreuses concessions risquées, dont l’autorisation d’entrée à des centaines de milliers de Palestiniens sur la Rive Occidentale et la Bande de Gaza ; l’établissement d’un gouvernement ; l’obtention de milliards de dollars ; la création de corps militaires qui ont servi à attaquer Israël ; la création d’écoles et d'autres institutions qui enseignent et appellent à la destruction d’Israël ; et une longue liste d’autres choses dans le même genre.

Parmi les conséquences de toutes ces concessions, des terroristes ont pu frapper en Israël. Aujourd’hui, le Hamas et ses alliés peuvent tirer des milliers de roquettes vers Israël. Israël a payé pour l’accord d'Oslo de 1993, alors que l’Autorité Palestinienne n’a fait que prendre ce qu’elle voulait.
Ils sont nombreux, ceux qui comme Abbas Zaki, membre du Comité central du Fatah, ont déclaré que les Accords d’Oslo ont cessé d’exister désormais. Qu’est-ce qui gouverne maintenant les relations israélo-palestiniennes ? - Rien.
Ainsi, il n’y a aucune proposition ou une quelconque déclaration de reconnaissance de l’existence d’Israël du côté palestinien – à tout le moins acceptée. En fait, "une solution à un Etat" est tous les jours défendue par les dirigeants palestiniens.

Pourtant les Nations sont scandalisées à l’annonce par Israël de la construction de 3.000 appartements sur une terre revendiquée par Israël sur la Rive Occidentale, tous bâtis dans des implantations dont l’existence -- jusqu’à ce qu’un accord bilatéral soit obtenu -- a été accepté par l’OLP et l’Autorité Palestinienne. En fait, toute décision israélienne autorisant une construction quelconque, toute annonce de l'arrivée prochaine de bulldozers provoquent de façon répétée une hystérie mondiale.

Peut-être que si l’Autorité Palestinienne faisait la paix, ces appartements n’auraient jamais été construits.

Que l’annonce de cette construction ait été ou non une bonne idée, le fait est que ce n’est pas, et de loin, le plus grand scandale dans ce qui vient de se produire. Cette décision a pour but de signaler que la partie palestinienne, et de fait les Nations -- contrairement à la pratique internationale -- ne veulent pas reconnaître ce qui était un traité entre les parties, et au lieu de cela ont choisi de favoriser la partie qui a violé le traité – encore plus contraire à la pratique internationale –

Israël ne restera pas lié par ceux qui ont dénoncé ce document et ce traité.

De nouveau, ce qui importe ici n’est pas de se plaindre des injustices de la vie internationale, de l’hypocrisie de ses participants, et du "2 poids et 2 mesures" appliqué à l'égard d'Israël.
Ce qui est important est de faire le nécessaire pour préserver la sécurité nationale d’Israël et d’ignorer dans toute la mesure du possible ce qui déstabilise le pays.

Que nous a enseigné l’expérience ? Simplement ceci, la priorité de la direction palestinienne n’est pas d’obtenir un Etat – ils ont manqué beaucoup d’opportunités pour cela – mais de parvenir à une victoire totale. Prendre un territoire ne lui est acceptable que si cela sert à la promotion de l'ultime objectif. Même si la modération apporte des satisfactions matérielles, elle préfère l’action militante. Mais après tout, la souffrance – même auto infligée – lui vaut d’énormes gains politiques.
Que nous a enseigné le comportement du monde ? Simplement ceci. Rien de ce que nous ferons ne suffira. Si Israël devait accepter inconditionnellement un Etat palestinien le long des frontières de 1967, avec Jérusalem Est pour capitale, l’Autorité Palestinienne exigerait alors que tous les Palestiniens qui le souhaitent et ceux qui avaient un ancêtre vivant là avant 1948, soient admis en Israël, avec la plénitude du droit de vote et de tous les autres droits.
Ensuite que ferait l’ONU ? Que nous a enseigné la diplomatie ? Que l’autre partie ne respectera pas ses engagements et ceux qui garantissent ces engagements ne tiendront pas parole. Non seulement cela, mais quand ils trahiront leur parole, ils se plaindront qu’Israël ne prend pas assez de risques et ne fait pas assez de concessions, ou se défend trop vigoureusement.

Voilà le cours de choses, et d’une certaine manière, elles ont été ainsi depuis des décennies et, du point de vue juif, depuis des siècles.

Alors quoi de neuf encore ? Bien sûr, toutes les suggestions convenables seront faites et les options diplomatiques poursuivies par Israël. Cela ne fera aucune différence avec la rhétorique, mais la question est d’en limiter les conséquences matérielles.

Je ne fais pas du tout une évaluation pessimiste. Fondamentalement, ce processus s’est maintenant poursuivi depuis environ 40 ans. Il va se poursuivre, en partie parce que l’Occident a été et continuera de se satisfaire de mesures anti-Israéliennes purement symboliques, de façon à en tirer quelques bénéfices en relations publiques, sans le moindre coût.

Simples coïncidences. Plusieurs enquêtes viennent d’être publiées relatives aux réalisations d’Israël face à des obstacles tels qu’une petite taille, l’absence de ressources, l’hostilité internationale, et la guerre menée par les voisins contre lui.
Dans son numéro du 21 novembre 2012, l’Unité de Renseignement Economique  ("The Economist Intelligence Unit"), groupe de recherche respecté appartenant à la revue "The Economist" -- qui a été violemment anti-Israël ces dernières années -- a publié une étude, " La loterie de la vie : où faut-il naître en 2013 ?" sur les meilleurs lieux où naître pour un bébé en 2013, et ensuite où passer sa vie. Israël était situé au 20ème rang, juste derrière les Etats-Unis (incidemment les USA ont reculé au N°20 après avoir été N°1 dans les années 1980 !) et devant l’Italie (21), la France (26) et la Grande Bretagne (27).
Dans le rapport sur le bonheur dans le monde, Israël était au 14ème rang et en matière de santé, en 6ème position, devant les Etats-Unis, l’Allemagne, la Grande Bretagne et le France. Bien vivre, comme dit l’adage, est la meilleure revanche.

Parallèlement, les voisins d’Israël ne sont pas critiqués par l’ONU – beaucoup d’entre eux sont même élus au Conseil des Droits de l’Homme malgré leurs antécédents – mais ils font naufrage dans la violence, le désastre, et de nouvelles dictatures.

Alors quel destin est-il préférable ? Gagner les guerres que l’on vous impose, développer des standards de vie élevés, bénéficier d’une vraie vie démocratique, ou se tordre de douleur sous la torture des dictateurs, des terroristes et des idéologies totalitaires ?

Le destin d’Israël inclut d’être diffamé, ses actions et sa société sont si souvent déformées par ceux qui sont chargés d’apporter une information exacte à leurs propres sociétés. Et cela signifie aussi d'être attaqué violemment par ses voisins, bien qu'on puisse minimiser l’efficacité de cette violence. Comme nos ancêtres, nous devons faire avec cette situation bizarre, avec ce mauvais traitement, dont d’autres ne comprennent même pas qu’il puisse exister encore.
Mais nous ne pouvons pas laisser cette absurdité de la réalité nous rendre fous.
Il y a seulement trois voies, qui doivent être associées, pour survivre : croire aux choses vraies, faire des choses constructives, et rire devant l’absurdité de la situation.

Car un tel ensemble d’alternatives existe – le monde fictif ou hypocrite et mal informé du dénigrement systématique d’Israël ou le monde réel – qu’il est ridicule, renforcé par le comportement du monde et particulièrement par l’Occident.

Mais c’est ce qui existe en ce début de 21ème siècle. En vérité, comme le dicton israélien le formule et comme l’histoire des Accords d’Oslo le prouve, de façon si éclatante,  "Ein Breira" - il n’y a pas d'autre choix.

Heureusement, l’alternative de la vraie vie est bonne et elle est là.