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LA JORDANIE VA AUSSI DEVELOPPER SON ENERGIE NUCLEAIRE

 

Interview d'Akiva Eldar – Haaretz – 18 janvier 2007

Résumé et conclusions par Albert Soued pour www.nuitdorient.com

 

Après avoir dit la semaine dernière que les Etats-Unis devraient intervenir plus vigoureusement dans le conflit israélo-palestinien et pousser à la solution de 2 états, une Palestine Indépendante, à côté d'un Israël assuré de sa sécurité,  le roi Abdallah III de Jordanie a accordé une interview à Akiva Eldar, correspondant de Haaretz,  le 18janvier 2007, dans son palais d'Amman.

Sur le conflit israélo-palestinien, il confirme que le président américain G Bush et son secrétaire d'Etat C Rice sont d'accord que c'est le moment idéal pour parvenir à une solution, peut-être la dernière opportunité. Les pays arabes perçoivent la 2ème guerre du Liban comme un échec d'Israël et sont de ce fait encouragés dans la surenchère radicale. Les enjeux grimpent dangereusement. Par conséquent, si on n'agit pas très rapidement, les risques d'un autre conflit sont immenses. La solution de ce conflit est importante parce qu'elle permettra de résoudre les autres plus aisément. Peut-être qu'on pourra parvenir à la paix en Irak et au Liban.

Interrogé sur le lien entre ce conflit et les menaces nucléaires venant d'Iran et le terrorisme dans la région, il pense que grâce et à travers le Hamas, l'Iran a réussi à s'immiscer dans ce conflit. Mais si on trouve une solution, il n'y aura plus de prétexte.

Quant au nucléaire, le conflit du Liban de l'été dernier a incité les pays arabes, ainsi que la Jordanie, à vouloir l'acquérir à des "fins pacifiques", au lieu d'œuvrer pour un Moyen Orient dénucléarisé. C'est pourquoi il faut qu'Israël adhère au Traité de non prolifération des armes atomiques, afin que tous les pays de la région soient à la même enseigne.

Si on parvient à résoudre pacifiquement le conflit israélo-palestinien, il sera plus facile de parvenir à un règlement avec la Syrie. C'est pourquoi il faut agir vite dans ce sens, pour assurer la sécurité de tous dans la région.

Nous ne partons de zéro, il y a la "feuille de route", l'accord de Taba, l'accord de Genève. La feuille de route semble désuète, les circonstances ayant changé. Il faut se mettre à la table de négociation et avancer. Les extrémistes de différends bords chercheront à saboter le processus, c'est couru d'avance, mais il faut être plus fort et plus déterminé qu'eux.

Le plus grand regret du roi Hussein, père d'Abdallah, a été la mort prématurée de Rabin, sans quoi aujourd'hui on serait en paix dans la région. Hussein et Rabin avaient déjà trouvé une solution au problème des réfugiés.

Les Israéliens veulent la paix et il faut qu'ils en payent le prix. Mais si on continue à créer des implantations et à prolonger le mur de séparation, les Palestiniens n'auront plus aucun espoir de voir un état viable à eux.

Abdallah ne croit à une trêve (houdna) que le temps des pourparlers, mais pas comme une solution provisoire pour un laps de temps même très long. Pour lui, cela ne marchera pas.

Malgré l'entêtement du Hamas à ne pas reconnaître Israël, tout le monde sait que les Palestiniens souffrent terriblement de la situation actuelle qu'ils ont créée. Si d'ici six mois, un an les palestiniens ne se seront pas mis d'accord entre eux pour présenter un interlocuteur valable, Abdallah craint qu'il n'y ait jamais d'état palestinien.

Abdallah confirme qu'il ne craint pas un voisin palestinien et que l'avenir de la région est constitué des 3 entités distinctes, jordanienne, palestinienne et israélienne, bien que le souhait de certains Israéliens soit de rejeter le problème sur la Jordanie.

Quant à Jérusalem elle est le centre des 3 monothéismes et la Jordanie a un rôle positif à jouer sur le plan des Musulmans, du fait que le royaume est "hashémite".

Abdallah n'a pas encore visité Israël depuis son couronnement, il y a 8 ans. Il pense trouver l'occasion dans les 2/3 mois qui viennent. Il espère que les Israéliens se sentent concernés par la situation au Moyen Orient et ne se sentent pas en dehors, car tous les peuples de la région sont dans le même bateau. Il faut éviter à tout prix un nouveau conflit.

 

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