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Le Chapitre Arabe de l'Holocauste

Par Mordekhay Kedar

2/5/19

Texte en anglais ci-dessous

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Le moufti palestinien, Haj Amin al-Husseini, poussa Hitler à exterminer les Juifs d'Europe, établit la division musulmane des SS, et incita au pogrom meurtrier du "Farhoud" à Bagdad. N'oublions non plus jamais les misérables camps de concentration en Afrique du Nord.

Naturellement, l'Holocauste est perçu comme un événement fondamentalement européen. Il est d'usage de l'aborder comme l'"Holocauste des Juifs d'Europe", dont les auteurs étaient les nations européennes, les Allemands et leurs alliés. Mais nous ne devons pas ignorer les aspects de l'Holocauste qui concernent le monde arabe.

L'un des aspects les plus frappants est le rôle du moufti palestinien, Haj Amin al-Husseini. Avant même l'Holocauste, alors qu'il occupait diverses fonctions publiques en Terre d'Israël (1920-1937), ses sermons incitèrent au meurtre des Juifs lors des émeutes de 1920, 1921 et 1929, puis de la révolte arabe de 1936. Il n'est pas surprenant qu'il ait été plus tard impliqué dans le génocide des Juifs d'Europe.

Selon les témoignages fournis par des officiers nazis au procès de Nuremberg après la guerre, le moufti est mentionné comme l'une des figures qui ont poussé Hitler à anéantir les Juifs d'Europe, dès son arrivée en Allemagne fin 1941. Bien qu'on puisse raisonnablement supposer qu'Hitler n'avait pas besoin de beaucoup d'"encouragement" de la part du moufti, son rôle dans la promotion de l'idée de détruire les Juifs, et sa mise en œuvre, était important.

Le moufti a également joué un rôle important pour les nazis entre les années 1942-1944, quand il a initié la création d'unités musulmanes dans l'armée allemande et les SS, dont les soldats ont été recrutés en Yougoslavie et en Bulgarie. En 1944, lorsque la majorité des Juifs de Hongrie furent rassemblés - plus d'un demi-million de personnes - dans la région de Budapest, les Allemands avaient l'intention de les transporter par train au camp d'extermination d'Auschwitz, mais craignaient que des combattants partisans fassent sauter les ponts afin de perturber les transports. Le moufti a envoyé les unités musulmanes pour protéger les ponts et s'assurer que les Juifs étaient envoyés à la mort.

Le mufti n'a pas caché ses intentions. Il écrivit et diffusa - principalement en arabe par radio depuis Berlin - son engagement à empêcher à tout prix les Juifs européens d'immigrer en "Palestine", dont l'extermination, à son avis, était nécessaire et cruciale. En juillet 1945, la "Commission yougoslave pour la détermination des crimes des occupants et de leurs collaborateurs" adopta la Résolution 1892, qui incluait Amin al-Husseini sur la liste des criminels de guerre, pour son rôle dans l'enrôlement forcé de la population dans les territoires sous occupation, basée sur l'article 23 des Conventions de la Haye de 1899 et 1907.

La commission a noté : "Partout où elles ont été déployées, ces unités ont commis de nombreux crimes de guerre, tels que des massacres massifs, des atrocités ignobles, des incendies et des pillages de communautés entières. En raison de cette activité.... le Grand Mufti Haj Amin al-Husseini a été ajouté à la liste des criminels de guerre internationaux... il porte la responsabilité de l'incitation des masses musulmanes, en d'autres termes de contraindre ces personnes, qui ont été forcées de s'engager dans des organisations militaires fascistes, et par conséquent, il est également coupable des mêmes crimes"- Après la guerre, le moufti s'enfuit en France, où les Français l'accueillèrent chaleureusement et lui donnèrent une villa pour y vivre pendant un an.

Cependant, au-delà du rôle du mufti, il faut noter dans ce contexte les camps de concentration en Libye, qui étaient sous contrôle italien pendant la guerre. Les Juifs de Libye furent envoyés dans des camps dans le désert : Jadu, Sidi Azaz, Gharyan, Buq Buq Buq, Ifrane. Ils étaient détenus dans des conditions sordides, souffraient de la faim et de la soif, et des centaines ont péri. Qui a chassé les Juifs ? Qui les a identifiés pour les Allemands ? La réponse est claire : leurs voisins musulmans.

Enfin, nous devons également nous souvenir du "Farhoud" de Bagdad, un pogrom de meurtre, de viol et de pillage perpétré par les Arabes irakiens contre les Juifs de Bagdad pendant la fête de Shavouot en 1941. Au total, 179 Juifs ont été assassinés, des milliers ont été blessés, des femmes ont été violées et des enfants sont devenus orphelins à cause de l'incitation démoniaque lancée par al-Husseini, qui était à Bagdad à cette époque.

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The Arab chapter of the Holocaust

By Mordekhay Kedar

2/5/19

The Palestinian mufti, Haj Amin al-Husseini, prodded Hitler to exterminate Europe's Jews, established the Muslim division of the SS, and incited the murderous "Farhud" pogrom in Baghdad. Let us never forget the wretched concentration camps in North Africa.

Naturally, the Holocaust is perceived as a fundamentally European event. It’s customary to approach it as the “Holocaust of European Jewry,” whose perpetrators were European nations, the Germans and their allies. But we should not ignore the aspects of the Holocaust which pertain to the Arab world.

One of the more striking of these aspects was the role of the Palestinian mufti, Haj Amin al-Husseini. Even prior to the Holocaust, when he held various public positions in the Land of Israel (1920-1937), his sermons incited the murder of Jews in the riots in 1920, 1921 and 1929, and again in the Arab Revolt of 1936. It isn’t surprising that he was later involved in the genocide of Europe’s Jews.

According to testimonies provided by Nazi officers at the Nuremberg trials after the war, the mufti is mentioned as one of the figures who pushed Hitler to annihilate the Jews of Europe, from the moment he arrived in Germany in late 1941. While reasonable to assume Hitler didn’t need much “encouragement” from the mufti, his role in promoting the idea of destroying the Jews, and its implementation, was prominent.

The mufti also played an important role for the Nazis between the years 1942-1944, when he initiated the creation of Muslim units in the German military and the SS, whose soldiers were drafted in Yugoslavia and Bulgaria. In 1944, when the majority of Hungary’s Jews were rounded up – more than half a million people – in the Budapest area, the Germans intended to transport them by train to the Auschwitz extermination camp, but were worried that partisan fighters would blow up the bridges in an effort to disrupt the shipments. The mufti sent the Muslim units to protect the bridges and ensure the Jews were sent to their deaths.

The mufti didn’t hide his intentions. He wrote and broadcastmainly in Arabic via radio from Berlin – his commitment to preventing at all costs European Jews from immigrating to “Palestine,” whose extermination, in his view, was necessary and crucial. In July of 1945, the “Yugoslavian Commission for Determining the Crimes of Occupiers and their Collaboratorsadopted Resolution 1892, which included Amin al-Husseini on the list of war criminals, for his role in the forced enlistment of the populace in territories under occupation, based on clause 23 of the Hague Conventions of 1899 and 1907.

The commission noted: “As a result of [al-Husseini’s] actions… the Muslim division of the SS was establishedeverywhere they were deployed these units committed numerous war crimes, such as mass slaughter, despicable atrocities, burned entire communities to the ground and plundered. Because of this activity… the Grand Mufti Haj Amin al-Husseini has been added to the list of international war criminalshe bears responsibility for the induction of the Muslim masses, in other words for compelling these people, who were forced to enlist to fascist military organizations, and accordingly, he is also guilty of the same crimes.” After the war, the mufti fled to France, where the French heartily welcomed him and gifted him a villa to live in for a year.

However, beyond the mufti’s role, we must note in this context the concentration camps in Libya, which was under Italian control during the war. The Jews of Libya were sent to camps in the desert: Jadu, Sidi Azaz, Gharyan, Buq Buq, Ifrane. They were held in squalid conditions, suffered from hunger and thirst, hundreds perished. Who hunted the Jews? Who identified them for the Germans? The answer is clear: Their Muslim neighbors.

Finally, we must also remember the “Farhud” of Baghdad, a pogrom of murder, rape and plunder perpetrated by Iraqi Arabs against the Jews of Baghdad over the Shavuot holiday in 1941. In total, 179 Jews were murdered, thousands were wounded, women were raped and children orphaned due to the demonic incitement spewed by al-Husseini, who was in Baghdad at the time.