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L’Hostilité des Nations vis-à-vis des Hébreux/Juifs

Par Albert Soued, écrivain, http://symbole.chez.com pour www.nuitdorient.com

22/09/23

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Dans www.nuitdorient.com/n7114.htm , nous avons établi un recensement de l’hostilité des nations vis-à-vis des Hébreux/Juifs telle qu’elle apparaît dans la Bible ou « Tanakh » -

Ce tableau a pour seul but de faire apparaître l’hostilité vis-à-vis et au sein du peuple juif, depuis l’apparition du monothéisme d’Abraham, sur une période d’une dizaine de siècles.

Deux personnages importants dans la Torah, Abraham et Moïse, se dirigent vers la terre dévolue par D. au peuple juif, à l’intersection de 3 continents. L’un part d’Est en Ouest, l’autre d’Ouest en Est. L’un traverse l’Euphrate, l’autre traverse la mer, l’un ayant formé une famille et introduit la croyance en une unité divine, l’autre ayant transformé une tribu en peuple et ayant donné à la croyance sa loi et sa morale.

Mais c’est Jacob, petit fils d’Abraham qui va faire évoluer la notion d’unité divine  du grand père en une foi, en affrontant le divin d’abord dans un rêve, puis dans un combat spirituel nocturne. Et de ce fait, il reçoit un nouveau nom, devenant Israël.

Et c’est Joseph, l’arrière petit fils d’Abraham, le préféré de son père Jacob/Israël-- et de ce fait la victime de la jalousie de ses frères -- qui va se retrouver à la tête de l’économie de l’Egypte du Pharaon, au moment d’une famine qu’il saura gérer, au profit de toute la région.

C’est l’Egypte aussi qui a nourri Abraham et sa famille au moment d’une famine à Canaan et c’est l’Egypte qui, de plus, va l’enrichir.

Mais c’est en Egypte aussi que le peuple hébreu se multipliant en nombre va être asservi pour construire des villes avec des briques de boue et de paille. Et c’est dans cette société que Moïse nait, élevé par inadvertance au milieu des princes.

Il y a diverses origines de l’hostilité dans la Bible qui se manifeste par la colère, la jalousie, la haine, l’envie, le combat ou la guerre. Une foi nouvelle dans un environnement différent, ici païen ou polythéiste, provoque le rejet et même la haine. L’enrichissement ou la montée en pouvoir d’un nouveau voisin provoque la jalousie, voire l’envie.

L’orgueil et la volonté d’hégémonie d’un individu ou d’un groupe complètent le tableau de l’hostilité sévissant à travers la Bible.

L’antijudaïsme n’apparaît pas clairement dans le récit de la Torah, bien que la narration d’Esther à Suse semble en être teintée. Mais les spécialistes placent la genèse de cette hostilité spécifique et unique dans le monde, quelque temps avant l’ère courante, à Alexandrie.

Ainsi en 38 à Alexandrie, de passage dans la ville, le roi Hérode Agrippa, acclamé par ses coreligionnaires suscite la jalousie des Egyptiens natifs, qui provoquent une émeute.

Le refus païen de la foi abrahamique s’est progressivement transformé en haine viscérale et endémique. Il en est de même de l’évolution du judaïsme en une foi nouvelle, liée à un fils divin, le christianisme. Pendant seize siècles les accusations se sont multipliées pour effacer le judaïsme et asseoir et développer la nouvelle foi, peuple déicide, comploteur, prédateur, accusations suivies de discriminations, expulsions et pogroms.

Les discours de haine se sont diffusés au sein de l'Église catholique surtout à partir de 1096, quand le pape Urbain II a exhorté les fidèles à partir en croisade.

L'antijudaïsme fut alimenté par des hauts dignitaires de l'Église, comme Pierre le Vénérable. Celui-ci s'étonna que les croisés puissent s'aventurer aussi loin contre les infidèles, alors que les juifs - qui "sont de loin plus nuisibles que les Sarrasins" - "blasphèment, foulent aux pieds, flétrissent en toute impunité le Christ et les Sacrements chrétiens".

L'antijudaïsme prit une tournure officielle dans l'Église chrétienne en 1215, lors du 4ème concile du Latran. Il fut alors décidé que les juifs devraient porter une marque distinctive, la rouelle. Il fut également interdit aux juifs d'exercer des fonctions d’autorité ou d’avoir des relations professionnelles et sociales avec les chrétiens. Les juifs furent ainsi confinés aux marges de la société.

A titre d’exemple, voici deux points de vue. Pascal explique dans ses Pensées  que les juifs font partie du plan de Dieu pour l’avènement de Jésus. Voltaire rétorque par une charge virulente en 1777, à l’époque des Lumières : « Cette chétive nation serait digne de nos regards pour avoir conservé quelques fables ridicules et atroces, quelques contes absurdes infiniment au-dessous des fables indiennes et persanes! Et c'est cette horde d'usuriers fanatiques qui vous en impose, ô Pascal! Et vous donnez la torture à votre esprit, vous falsifiez l'histoire, et vous faites dire à ce misérable peuple tout le contraire de ce que ses livres ont dit ! »

En ce qui concerne l’Islam, religion née au sein du judéo-christiano-paganisme de Médine du 7ème siècle, pour Malik Bezouh, essayiste, spécialiste de l’islam : « L’islam, en tant que spiritualité, en tant que religion, n'a pas de lien avec l'antijudaïsme, pathologie née en Occident, qui a macéré dans un bouillon d'idées lié à l'histoire des juifs et des peuples hostiles… Le statut de dhimmi est discriminant mais protecteur et s'applique de façon universelle et homogène à toutes les minorités vivant en terre d'islam, qu’ils soient juifs, chrétiens ou zoroastriens » 

Le mot "antisémitisme" est apparu en 1879 dans un pamphlet publié par le journaliste allemand Wilhelm Marr. Il s’agirait d’une adaptation du discours de haine habituel au nouveau contexte scientifique, social et politique qui s'est imposé en Europe.

En quête de bouc émissaire, un courant socialiste populiste réactive le cliché moyenâgeux du juif riche et influent, base du pamphlet russe complotiste « Le Protocole des Sages de Sion », puis de « Mein Kampf », le livre de chevet de l’Allemagne nazie.

L’antisémitisme musulman serait quant à lui politique et non religieux, plutôt un antisionisme, né après la chute de l’empire ottoman et la déclaration Balfour de 1917 en faveur d’un état juif.

Néanmoins on constate une forme virulente d’antijudaïsme dans les mosquées, les écoles et les medias arabes, rarement dénoncée, car considérée comme issue non de l’islam, mais de « l’islamisme », une forme de radicalité.

Devant les succès d’Israël dans de nombreux domaines, l’islamo-gauchisme a renforcé de manière exponentielle la haine antisémite en Occident, notamment dans les Universités et les medias, sous la forme victimaire « d’Israël état d’apartheid ». Il est suivi par une minorité de juifs dangereux qui ont la « haine de soi ».

Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info : " La prévention de l'antisémitisme est virtuellement impossible : elle est transmise dans chaque famille jusqu'à ce que le hasard brise cette chaîne. En revanche, la guérison de l'antisémitisme est possible, mais elle ne passe pas par un apprentissage plus poussé des livres. Il s'agit de cultiver l'empathie, d'enseigner ce qu'est le bien, d'encourager le bon caractère qui est en chacun, et éduquer à enfouir la part de mal qu'on a en nous, ce qui est une tâche bien plus difficile. Une leçon de l'histoire est que là où la société est agitée, les antisémites se font plus bruyants, plus audacieux et plus vocaux. Quand tout va mal, on accuse rapidement les juifs ".

Selon l’historien Emmanuel Debono, l’antisémitisme se distingue du racisme ordinaire de l’infériorisation, caractérisée par les 4 fondements « mépris, discrimination, exclusion, violences ». Aux yeux d’un antisémite, le juif n’est pas un être inférieur à dominer ou à « civiliser », mais une force obscure, un ennemi de l’intérieur qui corrompt la société, hait le genre humain et cherche à dominer le monde. Pour lui, tout s’explique par le « juif » et tout ramène au « juif ». Ce fantasme de l’omniprésence et de la puissance juive défie la rationalité, car il fonctionne même en l’absence de juifs. L’antisémitisme est une inclination difficile, sinon impossible, à éteindre (1).

Note

(1) Le Chef d'État Comorien lors d'un événement cultuel : "Nous devons vivre avec les catholiques mais aussi avec les maudits juifs, que la colère de Dieu s'abatte sur eux. Les juifs sont les maitres du monde. Ils ne sont pas comme nous. Eux (les juifs) se tiennent tapis dans l'ombre et se révèlent au moment opportun".

L'Académie royale espagnole définit " Judío " ou Juif comme "une personne rusée et avide" et " Judaida " comme " une blague détestable pour nuire à quelqu'un "

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