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La Nécessaire ré-Information
contre la Désinformation
Par Albert Soued, écrivain http://symbole.chez.com pour www.nuitdorient.com
28/02/2021
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Dr Manfred
Gerstenfeld z’l, écrivain et
politologue, ex-Président d’honneur du Centre des Affaires Publiques
de Jérusalem, vient de disparaître.
Pour lutter contre la désinformation et l’antisémitisme, il préconisait la
création d’une Agence nationale israélienne de contre-propagande dotée d’un
budget annuel de 250 millions $, plutôt qu’un organisme privé. Les principales
raisons invoquées sont la nécessité d’impliquer secrètement toutes les agences
du Renseignement du pays, impossible pour le privé, l’ampleur du budget peu
accessible à un organisme privé, les avantages d’une plus grande cohésion
dans les actions. Sa demande a toujours été refusée par le 1er
ministre u qui estimait qu’il était inutile de faire une propagande officielle
et centralisée, préférant une information privée et multiple pour lutter contre
cette plaie.
Dans son dernier article Manfred Gerstenfeld z’l conclut : « Peut-être parviendrait-on à convaincre son futur successeur d’envisager sérieusement cette mesure attendue depuis longtemps ». (1)
Depuis 20 ans,
sur le site www.nuitdorient.com/n12.htm, à travers plus d’une centaine
d’articles, nous avons toujours informé le public sur les méfaits d’une
propagande mensongère et effrénée islamo-gauchiste ou fasciste qui est largement
financée par divers gouvernements, officines et Ong
supposées défendre « les Droits de l’homme ».
Nous
écrivions, il y a 3 ans (2):
« Une des raisons
pour lesquelles Israël n’est pas performant en matière de relations publiques,
c’est qu’il applique pour s'exprimer les règles européennes de ni-blanc,
ni-noir, de feutre et d’apaisement, avec de longues explications et des
justifications complexes. Alors qu’Israël est au centre du Moyen Orient dont le
langage est différent, en tout cas imagé mais clair, irréel mais direct et
percutant.
D’abord, il faut savoir que ce qui domine le verbe
dans cette région du monde, c’est l'emphase et la répétition, mais
aussi le mensonge et la calomnie; ce n'est pas voulu, cela fait partie de
la culture.
2 proverbes
arabes résument bien cette culture.
En phonétique « al qizb milh’
al rijal » signifie littéralement « le
mensonge est le sel des hommes » ; ce
qui veut dire en clair qu’un homme est apprécié lorsqu’il déforme la réalité et
la vérité, lorsqu’il ment, le mensonge étant le sel de ses propos.
Un 2ème proverbe
dit « lel qalam mafish gomroq »,
littéralement « on ne paie pas de droits de douane pour parler », c’est-à-dire qu’on
est libre de dire n’importe quoi.
Ainsi la parole n’est pas le
reflet de la réalité, ni de la vérité. On est invité à mentir, voire calomnier,
sans sanction possible. Et cela n’est pas compréhensible pour l’Occidental,
notamment un journaliste ou un reporter, qui croit fermement ce qu’on lui sert
comme information sur le terrain arabe, notamment à Gaza où tout est truqué, un
véritable studio de cinéma dans la rue, qu’on appelle « Pallywood » en référence à Hollywood, mais qui n’a rien de
« saint ». A moins que cet Occidental ne se soit lui-même converti à
la culture du mensonge et pratique la désinformation »
Un an plus
tôt (3):
« Aujourd’hui la
désinformation islamophile atteint des
sommets qui donnent le vertige. Apaisement ? Jeu de l’autruche ?
Politique délibérément alignée sur le Quai d’Orsay, acquis à l’Islam ?
Cette attitude socio-politique constante jusqu’à
l’extrême est le signe d’une véritable soumission et la décadence.
Même le Pape se met de la partie et tend délibérément
la joue gauche, en sous estimant la violence musulmane - Excès de
miséricorde ? Sans aucun doute !
Le pape a invité les prêtres à exagérer dans la miséricorde. Il a rappelé récemment que
«Dieu exagère dans une miséricorde toujours plus grande ». A l’appui de maintes références évangéliques, comme le fils prodigue au cou duquel se jette le père, il affirme “le
Seigneur exagère dans sa miséricorde”-
Or la nature humaine est faite de
rigueur et de miséricorde.
On ne peut exagérer ni dans l’une, ni dans l’autre. L’exagération dans la miséricorde
entraîne
automatiquement,
par un effet de balancier, l’exagération dans la
rigueur, donc le chaos, le désordre et la mort ».
Il y a 8 ans, dans son dernier livre, Bernard Lewis, un grand historien anglo-américain, « développe
un sujet assez inquiétant, celui de la narration admise en milieu universitaire
sur le Moyen Orient. Cette narration s'inspire des écrits du
palestino-américain Edward Saïd, notamment de son livre de 1978, "l'Orientalisme".
Progressivement depuis cette date, on n'admet plus en matière d'Islam et de
Moyen Orient ceux qui scrutent l'Histoire et font des recherches sérieuses. Ne
sont admis dans le cercle restreint de ceux qu'on invite et on publie sur le
plan universitaire que les islamophiles. Les
tenants du "Saïdisme" contrôlent les
embauches, les promotions, les publications, et même les revues de livres, à un
degré jamais vu depuis le 18ème siècle. De plus, l'Islam a
atteint un degré d'immunité qu'on ne trouve pas dans les autres religions,
ouvertes à la critique et au commentaire. Le "politiquement correct"
est absolu dans les Universités et on ne peut plus discuter sérieusement de
questions liées au Moyen Orient et à l'Islam. Ce qui fait que les jeunes
recrues qui veulent se faire un nom n'écrivent plus que des articles favorables
à l'islam et aux pays arabes ».
Les mots de la nouvelle
langue politiquement correcte façonnent les esprits, puis modifient la
manière de penser et in fine entraînent la reddition sans combat (4).
Marc Reisinger, Psychiatre, écrivait il y a déjà 20 ans (5) :
« Aucun conflit ne produit actuellement autant d'information et de
désinformation que le conflit israélo-palestinien. Certains dénoncent une
déformation des faits présentant systématiquement Israël comme l'agresseur et
les Palestiniens comme les victimes, engendrant un préjugé défavorable à
l'encontre des Israéliens et des Juifs, et stimulant les actes
d'antisémitisme….
L'antisémitisme
actuel, le « nouvel antisémitisme », est plus
inconscient que l'ancien, car il n'est pas affirmé par une idéologie politique.
C'est pourquoi certains membres de la communauté juive ont eux-mêmes
tendance à le minimiser. Le racisme est devenu
politiquement incorrect. Il ne s'exprime plus : il est
coulé dans la masse de la désinformation. Celle-ci engendre
chez le lecteur peu informé ou insuffisamment critique une sorte «
d'antisémitisme de bonne foi », fondé sur une accumulation d'informations
fausses. Rappelons que les pogroms étaient également déclenchés par des
« informations », relatives le plus souvent d'ailleurs à des meurtres d'enfants
par les juifs.
La
résistance à l'antisémitisme contemporain
dépend d'un travail d'analyse critique de
l'information qui dépasse la lecture ou l'écoute passive des médias. La
désinformation peut s'éloigner tellement de la réalité (comme dans le cas des «
enfants abattus ») que la « ré-information » elle-même est prise pour de la
propagande.
Pour
en finir avec cette régression de l'opinion publique, il faudrait avoir assez
de maturité pour cesser de transformer un problème politique (la coexistence des
Israéliens et des Palestiniens) en problème métaphysique (le Bien contre le
Mal) ou psychologique (les victimes contre les bourreaux) ».
Aujourd’hui avec la pandémie
virale, l’antisémitisme/antisionisme reprend force et
vigueur, notamment à travers le « complotisme ».
Les
propos de Manfred Gerstenfeld z’l paraissent justifiés. Mais
on constate néanmoins qu’Israël est admiré aussi bien pour ses prouesses dans
sa lutte contre le Coronavirus que dans ses performances techniques,
militaires ou diplomatiques comme les accords d’Abraham; et qu’il restera
toujours des inconditionnels, antisémites par atavisme millénaire, par
dogmatisme spirituel ou par haine
congénitale. Et ce n’est
pas forcément une Agence Nationale qui en viendra à bout ;
elle pourra tout au plus les contenir.
Pour réussir
dans ce combat quotidien et permanent, il faut néanmoins s’interroger sur la
nécessité qu’une agence nationale spécialisée puisse mener des actions
cohérentes, déployer un langage adapté à la situation et diffuser une
contre-propagande d’une manière plus coordonnée et efficace.
Notes
(2) www.nuitdorient.com/n1279.htm
(3) www.nuitdorient.com/n1276.htm
(4) www.nuitdorient.com/n1253.htm
(5) www.nuitdorient.com/n124.htm