www.nuitdorient.com

accueil -- nous écrire -- liens -- s'inscrire -- site

LA DÉMOCRATIE, COMPOSANTE DE LA SÉCURITÉ

 

Par Sylvain Shalom, vice-premier ministre et ministre des Affaires Etrangères

Article tiré d'une présentation à l'Institut pour les Affaires Contemporaines à Jérusalem le 9 mai 2005, en coopération avec le ministre de l'intérieur palestinien le général Nasser Youssouf

Paru dans Jerusalem Brief du JCPA (Jerusalem Center for Political Affairs) – vol 4 n°24 du 21 juin 2005

Traduit par Albert Soued, www.chez.com/soued pour www.nuitdorient.com

 

Les trois piliers de la paix

 

Ces 4,5 années de sang versé nous ont beaucoup éloignés d'une vision de la paix entre Israéliens et Palestiniens. Les deux peuples partagent le même intérêt pour une véritable paix excluant tout acte de violence et non seulement pour un calme temporaire. Les images déchirantes et la peur des attentats terroristes doivent prendre fin une fois pour toutes.

La seule voie pour y parvenir est la lutte incessante contre les extrémistes qui rejettent toute modération et tout compromis et qui continuent à brandir le drapeau de la terreur et qui s'arment en conséquence.

Nous devons renforcer les 3 piliers sur laquelle la paix peut être construite: la sécurité, un pouvoir responsable et démocratique, le progrès économique.

 

La sécurité

 

On ne se pose plus la question pour savoir si la sécurité est importante pour obtenir la paix. Ceci est clairement stipulé aux Palestiniens dans la 1ère phase de la "Feuille de Route" et correspond aux demandes internationales pour que l'Autorité Palestinienne se réforme sur le plan sécuritaire. Le rapport de la Banque Mondiale sur les perspectives économiques de la Palestine le demande expressément. Il en est de même de la part des puissances mondiales et Abou Mazen lui-même l'a confirmé.

Israël insiste pour obtenir la fin de la terreur et le démantèlement des infrastructures terroristes, pour la sécurité de nos citoyens. Si ces obligations Palestiniennes ne sont pas remplies, il n'y a aucun espoir pour que le processus politique puisse s'enclencher.

Cependant promouvoir la sécurité n'est pas juste une question militaire. Au fond du problème il y a les valeurs humaines, la culture et les institutions politiques.

 

Pouvoir et démocratie

 

La société palestinienne est entrée dans le processus dd choisir de nouveaux chefs, à travers des élections pour les institutions et les fonctions clés. Israël acclame ce processus démocratique. Nous sommes convaincus que la propagation des valeurs, des institutions et des voies démocratiques chez nos voisins est le fondement de la stabilité et de la prospérité de tous les peuples de la région. Mais dans ce domaine de la sécurité il n'y a pas de place "pour des rabais".

Malgré la croyance répandue dans la population que de simples élections sont la garantie de la modération et d'un gouvernement responsable, l'histoire nous fournit maint exemple de processus démocratiques exploités par des despotes à des fins qui n'ont rien de démocratique. C'est pourquoi, nous devons faire une distinction claire entre une procédure qui donne le change et une réelle démocratie basée sur des valeurs universellement acceptées.

 

L'intérêt bien compris des Palestiniens et des Israéliens réside dans l'installation d'un pouvoir palestinien dédié, comme l'est Israël, à une politique de paix et de réconciliation, un pouvoir préparé à l'éducation du peuple pour la paix, un pouvoir qui agit pour transformer les mentalités et les valeurs de son peuple en vue de la paix et de la coexistence, écartant ainsi les idées de lutte et de conflit.

Un pouvoir préparé à agir avec autorité et à être responsable de ce qui survient dans sa juridiction.

Un pouvoir qui ne cherche pas à justifier sa passivité en blâmant Israël pour n'importe quoi.

Un pouvoir qui applique la loi totalement et n'autorise chez lui ni milice ni groupe armé.

 

Dans ce contexte, nous devons tous rejeter un groupe comme le Hamas dans tout système politique. Il n'y a pas de place dans une démocratie pour un parti politique armé, pour un parti engagé dans la terreur contre les citoyens d'un pays voisin. Ce groupe est un danger, non seulement pour les citoyens d'Israël, mais aussi pour ceux d'une Palestine démocratique.

Ceci est vrai également dans le contexte libanais. Une notion est en train de devenir populaire dans certains milieux occidentaux; c'est la possibilité d'intégrer des organisations créées pour répandre la terreur dans le système politique du pays. Aucun régime ne peut survivre s'il laisse côte à côte terrorisme et politique. De plus il entraînera son peuple dans le chaos ainsi que ses voisins.

 

Progrès économique

 

Israël cherche les moyens sûrs pour faciliter les conditions de vie de la population palestinienne – notamment la diminution des postes de contrôle, la libération des prisonniers, l'attribution de permis de travail et la coordination du plan de désengagement de Gaza.

En coordination avec les pays donateurs, la Banque mondiale, l'envoyé spécial du quartet, James D Wolfensohn, Israël œuvre pour que le maximum d'acteurs internationaux soient impliqués dans la reconstruction de l'économie palestinienne et puissent apporter des bénéfices réels à la population. Aussitôt que le pouvoir palestinien démantèlera l'infrastructure terroriste, le programme prévu pourra se mettre en place et se développer.

 

Rôle du monde arabe

 

À mainte occasion j'ai appelé nos voisins arabes à normaliser leurs relations avec nous.

Certains d'entre eux considère cette normalisation comme une récompense pour Israël, mais ils sont dans l'erreur. Il est vrai bien sûr qu'Israël peut bénéficier de bonnes relations avec ses voisins, mais sa position sur l'arène internationale et sa vigueur économique ne dépendent nullement de ses voisins arabes. En fait le processus de normalisation bénéficiera surtout au côté palestinien, car alors il renforcera les modérés et il affaiblira les extrémistes, aidant à l'élan de paix et créant la masse critique nécessaire pour tout progrès futur. L'hésitation, la passivité, les prétentions non réalistes des chefs arabes sur cette question ne peuvent que renforcer les extrémistes qui ne cherchent qu'à perpétuer le conflit et la douleur.

Il existe un nouvel espoir pour notre région. Nous avons devant nous l'occasion qu'il ne faut pas rater. Israël s'est engagé à tout faire pour saisir cette opportunité. Nous souhaitons travailler avec nos voisins palestiniens et avec toute la communauté internationale pour assurer notre succès.

 

© www.nuitdorient.com par le groupe boaz,copyright autorisé sous réserve de mention du site