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LE SYNDROME D’OSLO
Par Frank J.
Gaffney - Jewish World Review
1er Juin 2005
http://www.jewishworldreview.com/0605/gaffney060105.php3?printer_friendly
Adaptation française de
Simon Pilczer revue par Artus à www.nuitdorient.com
La semaine
dernière, le Président de Etats-Unis a chaleureusement félicité Mahmoud Abbas,
bras droit de Yasser Arafat durant près de quarante ans (1). Dans le Rose
Garden de la Maison Blanche, M. Bush a décrit Abbas comme un "homme
de courage", expliquant qu’"il avait une grande confiance dans la
personnalité d’Abbas, que celui-ci avait mené sa campagne avec un engagement
pour la paix, déclarant, "votez pour moi, je suis pour la paix". Et les Palestiniens ont voté
massivement pour le soutenir".
A la lumière de ce
qui se passe réellement dans le proto Etat où Mahmoud Abbas alias Abou Mazen a
été élu en janvier pour gouverner, de tels qualificatifs montrent qu'au mieux G
W Bush "prend ses désirs pour la réalité", au pire qu'il s'auto
illusionne obstinément et dangereusement. Mon organisation a fait paraître sur
Internet une annonce qui dit clairement que si le peuple Palestinien veut
vraiment la paix, rien ne prouve qu'il
se dirige réellement dans cette voie, sous la houlette d'Abou Mazen.
Bien au contraire, les organisations terroristes n'ont pas
été dissoutes par Abbas, comme convenu dans "la Feuille de Route". Au
lieu de cela, des groupes comme le Hamas qui ont pour objectif avoué de
détruire Israël, ont le vent en poupe. Ils emportent les élections locales et
prennent avantage de l'accalmie appelée "Houdna" (suspension
temporaire des hostilités) pour se refaire une santé sur le plan militaire, en
vue de nouvelles offensives contre Israël.
Le Hamas et
d’autres terroristes sont intégrés dans les forces de sécurité palestiniennes,
et ils reçoivent une formation conséquente et même des armes de personnels
américains et européens travaillant dans la région. De plus, une quantité
phénoménale d’armes toujours plus puissantes est introduite en contrebande à
Gaza venant d’Egypte.
Pendant ce temps, les Palestiniens sont encouragés par des imams officiels à tuer les Juifs et à détruire l’Amérique et leurs sermons sont diffusés sur les médias contrôlés par Abbas. Par exemple, moins de deux semaines avant que M. Bush ne reçoive Abou Mazen à la Maison blanche, le sheikh Ibrahim Mudeiris a proclamé à la Télévision de l’Autorité Palestinienne "l’histoire a montré que la torture, l’exil et le meurtre des Juifs sont légitimes, et la conquête des USA par les Musulmans inévitable".
S'il est clair et
si évident que l’Etat palestinien --
qui est supposé se construire avec Abou Mazen -- ne sera rien d’autre
qu’un état soutenant le terrorisme, comment le Président Bush – lui qui a
rejeté cette perspective en juin 2002, et a dédié sa présidence à l’élimination
de tels pays parrains du terrorisme – peut-il fermer les yeux sur ce qui se
passe sur le terrain ? Comment peut-il insister pour qu’Israël fasse
encore et toujours des concessions territoriales et politiques, y compris sur
Jérusalem, en donnant en gestion directe à l’Autorité Palestinienne 50 millions
de $, prélevés sur les contribuables américains ?
C’est le titre d’un
livre récent et important de Dr Kenneth Levin, psychiatre et historien,
formateur clinicien à l’école de Médecine d’Harvard, la plus prestigieuse école de Médecine
des USA, et probablement du monde. Le sous-titre – "Illusions d’un Peuple assiégé" -- met en lumière la préoccupation du Dr Levin
concernant une pathologie qui a provoqué chez les Juifs d’Israël l’adhésion à
une fausse promesse de paix, offre faite ostensiblement d’abord par Arafat,
aujourd’hui par son ancien bras droit, Abou Mazen. Une maladie similaire
afflige également le tout Washington officiel.
Le Dr Levin décrit
les racines de cette pathologie comme suit: "elle est fondée sur une réponse psychique, commune
au sein de populations assiégées de façon prolongée, qu’il s’agisse de
minorités sujettes à la diffamation, à la discrimination et aux agressions, ou
de petites nations soumises aux attaques persistantes de leurs voisins. Un
peuple vivant dans de telles conditions de contrainte, choisit souvent
d’accepter à visage découvert, les condamnations de leurs accusateurs dans
l’espoir d’échapper ainsi à sa situation difficile".
"Le syndrome
d’Oslo" donne la chronique
des illusions des groupes qui se sont succédés dans le monde juif, avec un
intérêt particulier centré sur le phénomène contemporain le plus saillant –
celui de politiciens et des organisations associées au "Mouvement pour la
Paix". Le Dr Levin explique : "La position du Mouvement pour la
Paix est en fait aussi éloignée de la réalité que l’avaient été les Juifs
allemands blâmant les Juifs polonais pour l’antisémitisme ambiant, ou les Juifs
laïcs européens blâmant les religieux, ou bien les Juifs socialistes blâmant la
bourgeoisie juive. Mais intimidés par la persistance du siège arabe et
impatients de voir sa fin, les partisans de ce mouvement ont choisi de se
nourrir d’illusion. Ils se sont accrochés à toute déclaration apparemment
positive en provenance d’une personnalité politique arabe et ont ignoré toute
preuve solide qui les contrariait".
Par exemple, ceux
qui "s'auto illusionnent" ont choisi d’ignorer les déclarations
malvenues de Fayçal al Husseini, comparse d’Arafat et d’Abbas, qui fut pendant
des années le représentant mandaté par l’Organisation de Libération de la
Palestine à Jérusalem. Al Husseini a déclaré en l'an 2000 que les accords
de paix d’Oslo de 1992 entre Israël et Arafat n’étaient qu’un "cheval
de Troie", conçu pour faire avancer l’objectif à long terme des Palestiniens
de libérer leur pays, dont les frontières iraient du fleuve du Jourdain à
la mer Méditerranée. En d’autres termes, il n'y a pas place pour Israël.
Les ambitions de Al
Husseini étaient en harmonie avec celles longtemps exposées par son parent,
Hadj Amin al Husseini, le fameux grand Mufti de Jérusalem, dont la complicité
avec Adolf Hitler a aidé à faire avancer la "Solution Finale" du
führer à l’encontre des Juifs, et à leur refuser un dernier refuge dans leur
patrie historique.
De façon
incroyable, même le musée de l’Holocauste à Washington – une magnifique
institution conçue pour servir de conscience pour l’éternité – contribue au
syndrome d’Oslo. Ce musée refuse d’inclure dans son exposition permanente le
rôle du Mufti dans l’antisémitisme
arabe passé, ou de traiter des manifestations de cette forme de racisme
systémique, si évidente dans le monde musulman d’aujourd’hui.
Le Dr Levin note
dans un article publié sur le site www.JewishPress.com que, "le siège arabe en cours projette une ombre sur la
vie des Israéliens. Dans le même temps, ceux-ci ont créé une société libre,
vibrante, avec un extraordinaire succès. Il reste à voir s’ils sont préparés à
tenir et à poursuivre ce qu’ils ont bâti, en attendant les changements dans le
monde arabe qui inaugureraient une véritable ère de paix, ou bien, dans
l’impatience d'une normalité et de la fin du siège, s’ils se berceront encore
d’illusion, en poursuivant des fantasmes de paix qui menaceraient tout ce
qu’ils ont créé".
Ou bien, aurait-il pu ajouter, si le gouvernement des Etats-Unis, dans sa
propre volonté de s’illusionner, encouragera ou obligera Israël à suivre cette
voie ?
(1) voir en particulier www.nuitdorient.com/n357.htm