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Le Traquenard Judiciaire

Par Catherine Massaut, Vice Présidente du tribunal de grande instance de Besancon, juge au tribunal de grande instance de Dijon, a fait valoir ses droits à la retraite en mars 2021

14 décembre 2021 

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Introduction

Le chemin était tout tracé, balisé…. Un chemin ? Non, un boulevard, une autoroute que dis- je, s’offraient à lui pour remporter la course à l’élection présidentielle de 2017.

Pourtant, d’autres en avaient décidé autrement. 

Il fallait le faire chuter: un article du Canard enchaîné portant sur une prétendue rémunération illégitime de sa femme en tant qu’assistante parlementaire, des médias Mainstream qui relaient l’information avec la gourmandise des chiens de chasse qui flairent leur proie et une justice Politique décidée à l’écarter “quoi qu’il en coûte” du criterium le menant à la fonction suprême, et voilà François Fillon hors circuit.

Cette élection présidentielle fut “volée” au peuple français. 

Sarkozy avait déjà montré son mépris du peuple, le gouvernement Hollande et sa complice ” justice” réitéraient cette avanie. 

Parution de l’article, saisine du PNF par le Procureur de la République de Paris dans la journée, ordres et contre ordres, l’enquête préliminaire supplantée en un temps record par l’ouverture d’une information puis dans la foulée, une mise en examen pour détournement de fonds publics par “la grâce” d’un juge d’instruction frondeur ( le juge Tournaire), jamais en 40 ans de carrière judiciaire ( barreau et magistrature) l’auteur de ces lignes n’a assisté à une telle célérité judiciaire. 

Le favori incontestable du peuple français ayant été éliminé de la pire des manières, un trublion nommé Emmanuel Macron était littéralement parachuté sur le trône de France. Comment, pourquoi, par qui ? On le comprendra plus tard. 

Il est jeune, il a le visage du gendre idéal et des lumières techno- numériques plein les yeux. Il fonde un groupement politique fait de bric et de broc, « En marche », Il terrasse sans grande difficulté une Marine Le Pen lamentable et inconsistante lors du débat de l’entre-deux tours, le voici adoubé par une majorité confortable : il devient le 8 ème Président de la 5 ème République. 

Emmanuel Macron n’a pas de programme, c’est un séducteur, un illusionniste, un technocrate, un européiste, un Universaliste, un immigrationniste, un nihiliste, un déconstructeur de la France, pire, un fossoyeur de notre pays, un homme sans conviction, sans vision politique pour la France – qu’il n’aime pas et dont il méprise le peuple – : Emmanuel Macron est un “hubris Ineptocrate”. 

Il a été propulsé à l’Elysée par des forces financières et souterraines ( l’Etat Profond) dont le maillage s’étend discrètement depuis des dizaines d’années ( depuis le Traité de Rome en 1967 à peu près) afin de favoriser leur ingérence dans notre pays et de le conduire au chaos. 

La crise du coronavirus révèlera cruellement la face cachée de l’imposteur, le Janus aux ordres du mondialisme dont il est l’avatar, fidèles à ses maîtres de DAVOS (Attali, Schwab et Minc), qui l’ont adoubé  “Young global leader » en 2016. 

François Fillon représentait le classicisme pragmatique sécurisant, avait fait découvrir aux Français un programme austère certes mais construit, structuré, étayé , compréhensible par chacun.

Macron c’est l’arrogance de l’argent-roi, le mépris de l’élite pour le peuple qui fait la France, un peuple que l’ Europe veut dominer par tous moyens pour lui imposer le Nouvel Ordre Mondial ( NOM): le règne de l’argent et des Multinationales ( numériques, google, big pharma, amazone, etc…), des mégalopoles, des fonds de pensions américains, aux mains des actionnaires que l’on retrouve, identiques, derrière toutes les structures dirigeantes qui manipulent l’argent virtuel mondial via la FED et les BCE. 

L’intrusion du nouvel ordre mondial doit commencer par la déstabilisation des nations européennes. 

L’affaire “Fillon” en est le catalyseur, le révélateur, après le « mur des cons » qui avait levé le voile sur la déliquescence judiciaire… Une Justice aux ordres de l’exécutif, un Parlement qui sert de chambre d’enregistrement, des médias subventionnés et donc complaisants qui relaient les mensonges des politiciens de cour et voilà le pays livré à la tyrannie d’un exécutif adolescent, pervers narcissique et psychopathe , dont les prochaines élections présidentielles doivent impérativement nous débarrasser . 

I- L’ affaire Fillon a été le révélateur d’un grave dysfonctionnement institutionnel.

A- le coup d’Etat politico- judiciaire

1- Il n’est nulle question ici de refaire l’histoire.

Il est question de rechercher les raisons de l’acharnement judiciaire sur François Fillon, candidat favori à la fonction présidentielle.

Manifestement, François Fillon dérangeait… Non seulement il était devenu -contre toute attente- le favori des Français, mais en outre, son programme était à l’opposé de l’idéologie et des doctrines mondialistes qui convoitaient la France. 

Son programme c’était l’anti-mondialisme, l’anti-macronisme… Son programme était un mélange de protection des valeurs françaises et de rigueur économique: François Sureau qualifie le programme de son ami François Fillon de gaulliste social tendance Séguiniste qui se transforme en Thatchérisme. Mais au moins c’était quelque chose de définissable. En général, la droite convenable ne veut rien faire. « Là, il s’agissait d’une droite convenable prête à agir », ajoute François Sureau. (Cf “La vérité sur le mystère Fillon”, Denis Tugdual, Plon, 2021, p. 47). 

Et Denis Tugdual de poursuivre : « Son projet ambitieux et libéral sur le plan économique, fort sur le régalien et audacieux en politique étrangère couvre également les questionnements civilisationnels. Chez lui la France représente quelque chose d’acquis … Voilà un homme totalement déterminé à agir sur les questions d’identité et d’immigration » (cf.”La vérité sur le mystère Fillon”Ed. Plon 2021… Page 47).

Le programme de cet homme enthousiasmait les foules, car il rassurait ; mais il en fâchait beaucoup aussi : il était comme un grain de sable dans la mécanique du progressisme à marche forcée, voulu par la coterie foulant les arcanes de Davos et de Bildelberg

C’est le volet identitaire plus qu’économico-libéral qui fera chuter François Fillon : l’ordre mondial vise à éradiquer les identités nationales. 

En effet si tant est que le volet économico-libéral de François Fillon eût pu séduire la caste mondialiste -- il était à l’instar de Macron, taxé de candidat des riches -- progressiste et hors-sol, le volet sociétal allait à l’encontre d’une politique de destruction massive de l’État nation, voulue par le forum économique mondial. Précisément parce qu’il tendait à la revalorisation de l’identité française. 

Il fallait à la tête du pays un homme qui soit dénué de cet amour pour la France et du peuple français. Cet homme ce fut Macron qui s’empara du trône pour mener la politique décidée par les plus grandes fortunes mondiales et le Deep State dont l’objectif est d’éradiquer les peuples et mettre au rencard les chefs d’État, c’est-à-dire le politique, afin de dominer  la planète.

2- le plus décevant dans l’affaire Fillon, est que la justice se soit prêtée au jeu. Elle a montré son vrai visage et sa vraie dépendance au pouvoir en place : la Macronie ou l’émissaire du nouvel ordre mondial.

François Fillon balayé, la France sera aux mains d’une « mule », d’une « nourrice » de l’ordre mondial, formé par ses maîtres idéologues à broyer, concasser, maltraiter, détruire, pulvériser la France, au point de la faire disparaître. Cela, François Fillon l’avait parfaitement compris.

« Ce procès en appel  -transcendant le destin d’un homme brisé- est celui de la politisation des magistrats, de la judiciarisation de la vie politique, de la séparation des pouvoirs, jusqu’au conflit entre démocratie et État de droit. Autant de problématiques que le juge, la défense et les commentateurs tenteront de démêler à l’aube de la campagne de 2022 pour que l’emporte, enfin le courage de la vérité » (Valeurs Actuelles 18 novembre 2021 page 24).

B- Ce que cet épisode révèle au-delà des faits :

1- Le pouvoir des juges 

Montesquieu après Locke avait, à dessein, qualifié l’institution régalienne judiciaire « d’autorité », ce qui la plaçait sous l’égide du législatif et de l’exécutif, car elle ne légifère pas, mais interprète les lois votées par le Parlement, au besoin pour des raisons d’adaptation sociétales. 

Or, depuis de nombreuses années les juges ont amplifié leur autorité au point d’en faire un véritable pouvoir de nuisance. Voire un contre-pouvoir législatif soumis à un exécutif dominant. Mais nous y reviendrons. 

En vérité, l’autorité judiciaire qui se clame très attachée à son indépendance n’a pas développé cette dernière pour faire de celle-ci la garantie de son impartialité, mais pour lui servir de tremplin qui lui permet d’accéder à un pouvoir politique autonome, totalement en contradiction avec sa mission régalienne de tempérance.

Et non seulement l’institution judiciaire trahit le peuple français, mais en outre joue pleinement de son pouvoir politique autonome tout neuf pour mieux les sanctionner. Nombre de Gilets Jaunes s’en souviennent. Mais ce n’est pas tout: la justice régalienne use et abuse de son pouvoir politique pour faire des coups de com’ et de vendetta à l’endroit d’hommes politiques qui ont subi les foudres du glaive judiciaire aux ordres macroniens : Jean-Luc Mélenchon et Eric Dupond Moretti ; tous deux ont été victimes  de perquisitions à leur domicile et à leur bureau, à grand fracas et à grand renfort de personnel : nous assistons là à une volonté d’affirmation de son pouvoir par la justice.

Bien sûr le raid fulgurant mené contre François Fillon, favori de l’élection présidentielle de 2017,  en la faveur d’Emmanuel Macron, fut le plus grand trophée de cette justice politique.

Une fois Macron installé à l’Élysée, « la justice a mis en œuvre son triptyque : protéger les amis d’Emmanuel Macron, poursuivre ses opposants et enfin, réprimer brutalement les mouvements sociaux. Mais il ne faut pas se tromper et c’est essentiel, ceux qui en sont les acteurs ne le font pas parce qu’ils ont reçu des ordres, mais à partir de leurs propres convictions et objectifs politiques… » (Régis de Castelnau, Front populaire hors-série « Macron droit d’inventaire, page 50).

L’équilibre étant rompu entre les piliers régaliens, l’exécutif s’appuie sur une justice délabrée à l’intérieur et dévoyée à l’extérieur, et la presse subventionnée aux frais du contribuable, pour asseoir son autorité et limiter toujours plus les libertés des citoyens. Voilà le danger. 

Dans l’affaire Fillon, la justice ne se fit pas prier. Le PNF avait été créé par le Président Hollande pour nuire à ses adversaires politiques de droite. 

Aujourd’hui elle est partie prenante dans le cénacle macronien.

La justice n’est plus balance, mais glaive. François Fillon ne s’en remettra pas. 

Au-delà des fautes commises par l’impétrant, du choix singulier de son avocat et de sa défense calamiteuse, le plus décevant est que l’institution judiciaire se soit avilie une fois de plus et ait prêté le flan au mépris du peuple et des politiques sans scrupules, desquels elle n’est que le jouet dont ils usent et abusent quand bon leur semble. 

Sa lenteur légendaire a viré brusquement à la fulgurance et la voici qui fonce, tel l’éclair, sur François Fillon et ficelle la procédure en quelques jours.  Il fallait absolument que François Fillon fût mis en examen avant le premier tour ! Plus question de renouveler les errements commis avec Jacques Chirac qui a réussi à briguer deux mandats sans être inquiété en dépit de son lourd fardeau délictuel…. 

Et la séparation des pouvoirs dans tout cela ?  Que nenni… 

La justice se permet tout… ose tout… franchit toutes les lignes blanches et rouges; personne ne s’en soucie. 

                 intrusion dans une élection présidentielle ? 

                 Compétence du PNF pour une affaire aussi simple ?

                 Ingérence dans les affaires du législatif ? Le bureau de l’AN n’était-il pas compétent pour réaliser l’enquête portant sur l’usage des fonds accordés aux députés pour leurs dépenses et notamment la rémunération de leur attachés ou stagiaires? 

5 ans de prison dont 2 ans fermes pour François Fillon, 3 ans de prison avec sursis et 375.000 d’amende pour son épouse : le TGI de Paris a tranché…. lourdement.

L’affaire, portée en appel, vient d’être plaidée. Délibéré le 9 mai prochain, sauf pour la cour à statuer sur deux QPC, ce qui retardera l’issue d’un procès qui aura débuté sur des chapeaux de roues avant le premier tour de la campagne présidentielle de 2017 pour s’enliser ensuite… le danger passé. 

On appelle cette façon de faire un coup d’Etat politico-médiatico-judiciaire

« La justice peut-elle rétropédaler ? Peut-elle se permettre la mise en cause d’une procédure judiciaire exceptionnelle au risque d’admettre une ingérence infondée dans l’élection ? Ne se désignerait-elle pas comme rétroactivement coupable d’une forfaiture ? » ( cf VA, op. cit, p. 27).

L’auteur de ces lignes, avec Regis de Castelneau, considère la sévérité du jugement de première instance comme une tare difficilement balayable par les magistrats du second degré et craint une tentative de crédibilisation du “coup d’Etat judiciaire( VA, p47).

« Les Fillon n’ont d’autre choix que de croire à l’impartialité des juges et d’espérer que la crédibilité de leur institution ne prime pas la vérité » ( VA, op. cit. p. 47).

2- Le désordre institutionnel 

“…depuis Hobbes on ne remet plus en cause la définition de l’État en tant que personne morale souveraine définie dans des termes proches de ceux de Bodin faisant véritablement du Léviathan. Ce qui est discuté est le rapport que l’État entretient avec les individus et les citoyens. Après avoir défini l’État, la question n’est plus de redéfinir l’État, mais les rapports que l’État entretient avec les citoyens”( cf.”John Locke et le débat sur le gouvernement civil” , Baripedia.org). 

Ce qui fait la stabilité institutionnelle et la force d’une démocratie est précisément que les pouvoirs régaliens demeurent à leur place et ne mettent pas en péril le meilleur, mais aussi le plus fragile régime politique du monde. 

“…  le « régalien » semble une sorte de « domaine réservé » et exclusif qui serait éternellement reconnu à l’Etat, et de ce fait, jugé d’une extraordinaire stabilité dans sa définition même. Mais à l’intérieur des limites ainsi dessinées, et comme figées dans leur supposée permanence, le « sens de l’Histoire » serait, de l’avis presque unanime, celui d’une délégation ou d’une fragmentation chaque jour plus accusée….”( cf Arnaud Tessier, ” redonner un vrai sens au régalien”( Fondation Charles de Gaulle, lettre n* 10).

Et l’on constate aujourd’hui que les organes décisionnels perdent de vue les principes régaliens dont ils sont les vecteurs, sans mesurer les conséquences de cet égarement, tant ils sont assujettis, soumis à l’idéologie dominante, reléguant de facto ce qui fait leur puissance, leur consistance et leur considération et partant, leur collaboration à la stabilité de l’Etat. 

Et le premier d’entre eux est la Justice. 

La Justice se revendique indépendante. Elle se revendique autonome. Elle s’est égarée.

Quand les deux ressorts -indépendance et progressisme-  sont activés, cela débouche sur une explosion en plein vol qui s’appelle « l’affaire Fillon » ou comment la machine judiciaire en marche peut-elle orienter l’Histoire d’un pays. 

II- Les juges, un pouvoir irresponsable ? 

« La justice appartient à l’État et ne saurait ni être conçue, ni être organisée en rupture radicale ou en opposition frontale avec lui. Par ailleurs aucun pouvoir ou institution ne peut prétendre, dans une société démocratique, à une indépendance générale et absolue… » (Antoine Garapon, « les juges, un pouvoir irresponsable? Éd. Nicolas Philippe, 2003, p.90).

A- Quelques précédents 

Le gouvernement des juges s’est progressivement instauré au plan national, inspiré sans doute par celui, crée ex nihilo,  la CEDH pour assurer la domination technocratique et délétère d’une UE ne détenant aucune part de souveraineté des peuples des pays qui ont adhéré. 

Le fait est, que l’article 55 de notre constitution, donne “ab initio” au traité européen la prééminence sur les lois nationales et ouvre la voie à un pluralisme juridique… Notre constitution contient donc un véritable pouvoir juridictionnel supérieur à la loi. À partir du moment où le droit européen forme un ordre juridique qui s’impose à nous, tout change. La loi nationale est soumise à un examen de compatibilité avec des principes qui lui sont supérieurs, par le juge qui en est l’interprète. La dérive autocratique européenne aura des conséquences néfastes sur les Etats membres et notamment la France. 

Laurent Cohen-Tanugi constatait déjà en 1985 : « La Cour suprême des États-Unis est l’incarnation moderne du gouvernement des juges. On lui reproche en général d’avoir un pouvoir politique considérable et durable, sans que ses membres aient subi le sacre de l’élection. Et il est vrai que la Cour suprême a  façonné en profondeur la société américaine ; que ses membres nommés à vie par le Président sont assurés d’une longévité qui dépasse de beaucoup celle des élus politiques. Ce sont ces mêmes critiques qui nourrissent en France, toutes proportions gardées, le procès latent fait au Conseil Constitutionnel Mais quel est leur validité réelle ?... Le critère de l’élection, comme source de légitimité d’une institution, est directement lié aux théories de la représentation et de la volonté générale.… » ( cf. “Le droit sans l’État”, p. 128).

Et l’auteur de poursuivre : “… aux États-Unis comme en France, l’idée démocratique est indissociable du système représentatif et les pouvoirs de la Cour suprême doivent être réconciliés avec la théorie de la représentation… » ( cf. Op. Cit. p. 47 in fine).

En France, à l’instar d’autres pays démocratiques européens, le Gouvernement des Juges (Conseil constitutionnel, conseil d’Etat et dans une moindre mesure la Cour de cassation), oscille entre indépendance et soumission au diktat progressiste. 

L’affaire Fillon a démontré – si besoin était – la connivence entre le pouvoir exécutif et l’autorité judiciaire, qui a littéralement débordé de son lit à l’appel du maître. 

Au cas précis, le tribunal s’est arrogé le pouvoir de porter une appréciation sur la valeur du travail au regard de la rémunération d’une attachée parlementaire puis, empiétant à nouveau sur les prérogatives du Parlement et piétinant allègrement la séparation des pouvoirs, les premiers juges se dont dotés d’un pouvoir inédit : celui de décider de la façon dont est organisée l’équipe du parlementaire : ce faisant, les premiers juges ont réduit à peau de chagrin la tâche d’un parlementaire, limitant celle-ci au vote des lois – à l’instar de ses employés – , ignorant tout un pan de la fonction qui réside dans la gestion de son département, dans ses responsabilités au sein du Parti et dans les campagnes électorales. Un parlementaire n’est pas un fonctionnaire comme les autres : il est multi-tâches et ses attachés doivent pouvoir le représenter presque partout. 

Il est vrai que la politisation des juges se faisait moins discrète depuis l’affaire du « mur des cons » qui a choqué le pays entier. 

L’affaire Halimi /Traoré  fut un non-procès délibéré depuis l’enquête de flagrance – puis préliminaire – instruction – Chambre de l’instruction et enfin Cour de cassation, tant il était évident que pour des raisons politico- sociétales, la responsabilité de Kobili Traoré dans l’assassinat de Sarah Halimi ne devait pas être retenue

Un non-sens judiciaire -  Une béance judiciaire -  Une justice politique. 

Et puis les procès en comparution immédiate de Gilets Jaunes ont été édifiants ! exemplaires : là encore quelle célérité ! Quelle sévérité ! 

Dans un article précédent intitulé « La désolation judiciaire », l’auteur de ces lignes exposait comment, au fil du temps, le Conseil d’Etat s’était fait législateur en matière de droit de l’immigration. 

« …Dans une décision du 24 février 1982 ( n 25289), le Conseil d’État a inventé un  droit pour les étrangers de demander à accéder au séjour et au travail ».

« Là où il n’y avait qu’une faculté, cet arrêt a créé un Droit pour les non-nationaux de s’installer en France. Cet arrêt démontre un véritable pouvoir d’invention du juge administratif car il ne repose sur rien : la haute juridiction affirme l’existence d’un droit sans se fonder sur aucun texte. Normalement seul le parlement souverain devrait avoir la capacité de le créer par la loi… » (Ph. Prigent, op. Cit).

Cet arrêt s’inscrit dans la droite ligne de l’arrêt Gisti de 1978, précité.

En 1993, le Conseil Constitutionnel et son secrétariat, constitué de membres du CE, a avalisé à son tour cette nouvelle doctrine, jamais présentée aux parlementaires sous forme de texte de projet de loi.

« Nous sommes déjà entrés dans la confusion des Institutions, excluant tout contre-pouvoir inhérent à la Démocratie…. » (cf ” la désolation judiciaire, TJ). 

La plus haute instance administrative a créé le droit ex nihilo sur du rien et a imposé sa jurisprudence au législateur. Et le Conseil Constitutionnel a avalisé cette nouvelle doctrine jamais présentée aux députés ! 

On marche sur la tête ! 

En vérité le fonctionnement de l’appareil d’Etat est grippé, voire paralysé, par les normes politiques émergentes depuis une vingtaine d’années, « le droitdel’hommisme » poussé à outrance est devenu la norme européenne et seule référence occidentale désarmée par la repentance et la haine de soi. 

Ceci sous la houlette de l’UE et de l’OTAN, entraînant dans son sillage la bien- pensance, la presse aux ordres, « le wokisme », le néo-féminisme (destructeur des droits des femmes), le LGTB, bref toute une litanie de revendications de minorités ethniques, sexuelles, religieuses, intellectuelles gauchisantes, en un mot idéologiques.

Et chacun sait que l’idéologie est le pire ennemi de la démocratie, puisqu’elle conduit à la dictature. 

B- La crise du Covid 19

Aujourd’hui l’idéologie sanitaire est un prétexte à une gouvernance totalitaire. 

« La crise sanitaire, qui déstabilise si profondément notre système économique et social, notre conception des libertés ainsi que nos modes de vie les mieux installés, remet au cœur de l’actualité des questions qui avaient été jusqu’ici maintenues au second plan, ou livrées depuis longtemps au flou et à l’incertain : la notion de souveraineté sous toutes ses formes et dans tous les domaines ; le rôle stratégique de l’État ; l’idée du salut collectif, qui n’est que la mise en abîme du principe de primauté des intérêts publics sur les intérêts privés. Tous les éléments, en somme, qui ont été au cœur de la reconstruction française, telle qu’elle fut entreprise par Charles de Gaulle en deux étapes : en 1944-1945, dans le cadre du Gouvernement provisoire de la République française ; à partir de 1958, avec l’installation du régime de la Vème République. Le mot « régalien », à cet égard, est devenu depuis la somme de tous nos oublis et de toutes nos ambiguïtés, au point de n’être employé, toujours, que dans un sens restrictif, pour circonscrire et donc limiter les fonctions jugées essentielles de l’État ».( cf Arnaud Tessier, op. cit. p. ).

Charles de Gaulle, encore, au début des Mémoires d’Espoir : « Aussi l’Etat, qui répond de la France, est-il en charge, à la fois, de son héritage d’hier, de ses intérêts d’aujourd’hui et de ses espoirs de demain » (Charles de Gaulle, Mémoires, éditions de La Pléiade, Paris, 2000, p.881.).

Et force est de constater qu’Emmanuel Macron s’emploie fort bien à dénaturer cet Etat d’acception Gaullienne. D’autres, avant lui, s’y sont employés, mais par ignorance du Gaullisme, qu’ils avaient relégué à un simple courant conservateur devenu encombrant. 

Emmanuel Macron, lui, se sert de cet Etat – affaibli par les instances européennes, par le terrorisme islamique et par les minorités agissantes et agitées – pour faire pression sur le peuple français et lui imposer le diktat mondialiste et outrageusement restrictif des libertés individuelles, pour lui imposer un système discriminatoire par la relégation en seconde zone des citoyens récalcitrants qui refusent la piqûre, dont on sait à présent qu’elle détruit l’organisme quand elle ne tue pas. 

Le caractère idéologique, c’est-à-dire le fait de présenter comme une vérité une fiction mensongère tout en demandant l’adhésion de la population à cette fiction, est partout, sur toutes les ondes. 

Le passage à l’acte: les obligations de confinement, la suppression des droits les plus élémentaires; les paradoxes permanents. 

La justice ? L’institution judiciaire a débouté en masse les requêtes qui lui ont été présentées par les soignants interdits à l’accès de leur poste de travail, car ils refusent l’injection empoisonnée. 

Si l’on salue le courage des quelques tribunaux qui ont accueilli les légitimes requêtes, on ne s’étonne guère de la pleutrerie de ceux qui ont refusé de se pencher sur la question fondamentale du Droit au travail – droit inscrit dans la Constitution et la convention universelle de 1948 – foulé aux pieds pour complaire à un exécutif dictateur mandaté par les mondialistes et proche des laboratoires pharmaceutiques qui ont concocté cette mixture qu’ils appellent « vaccin » pour tromper le peuple.

La justice corporatiste et soumise a perdu de vue qu’elle était devenue plus exposée : les mécanismes de ses dysfonctionnements sont devenus transparents et plus seulement connus des professionnels du Prétoire. 

Le juge a le devoir non seulement d’appliquer la loi (et non de la créer) mais de mesurer les conséquences de ses décisions à l’aune du contrecoup qu’elles représentent pour les justiciables : plus concrètement, en rejetant des requêtes légitimes des soignants, les juges ne pouvaient ignorer la précarité économique dans laquelle ils plongeaient les justiciables qu’ils privaient de leur travail. 

Cela est d’autant plus inadmissible qu’ils ne pouvaient ignorer davantage que la prétendue législation sur laquelle ils fondaient leur débouté ( loi du 5 août 2021) était bâtie sur du sable à l’instar de toute la mécanique orwellienne  mise en marche depuis le début de la pandémie. 

Ceci pour expliquer comment l’institution judiciaire, en principe protectrice des libertés individuelles, peut dévier et se détourner de ses attributions initiales en temps de crise institutionnelle et de défiance politique. Ce n’est pas nouveau. L’Histoire nous l’a déjà conté… c’est pourquoi il faut rester vigilants : recentrer et renforcer les pouvoirs régaliens qui font la force d’un Etat et la douceur de vivre d’une démocratie n’est pas une mince affaire.

Conclusion

Pour conclure, laissons la parole à Régis de Castelneau

« Beaucoup d’observateurs sont contraints de constater que dans notre pays, avec le quinquennat, l’inversion du calendrier et les conditions dans lesquelles s’est déroulée l’élection présidentielle de 2017, l’Assemblée nationale est devenue une simple Chambre d’enregistrement caporalisée. C’est-à-dire qu’exécutif et législatif ne sont plus séparés. La justice connaît une dérive politique difficilement contestable, et on peut avoir quelques inquiétudes sur les tentations d’intervention, une fois de plus, dans le processus présidentiel auquel pourrait céder la haute fonction publique judiciaire. La séparation des pouvoirs est très mal en point dans notre pays. » (cf. Front Pop’ ” Macron, droit d’inventaire”, HS n2, p. 50).