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Les Palestiniens: 10 Points dont les États-Unis devraient Tenir Compte

 

Par Khaled Abu Toameh

15/03/13 - Europe-Israel.org

Traduction Nancy Verdier pour Europe Israël

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Même si un État palestinien était créé, le Hamas et d’autres groupes s’emploieraient à en prendre le contrôle, et, avec l’aide de l’Iran et d’Al-Qaïda, en ferait un tremplin pour attaquer Israël et ses autres voisins.

 

Il est difficile de trouver un seul Palestinien qui considère que la prochaine visite du président américain Barack Obama dans la région, constituera  une percée pour le "processus de paix" au Moyen-Orient. Les responsables de l’Autorité palestinienne à Ramallah disent ne pas fonder  trop d’espoir sur la visite d’Obama. "La situation est beaucoup plus complexe que ne le pense Obama", a souligné un haut responsable de PA dans une réunion d’information avant la visite du président américain. "Nous ne croyons pas à des changements sur le terrain".

Mais en prévision de sa visite dans la région, Obama  ferait bien de prendre les faits suivants en considération:

1. Tout accord conclu entre Israël et l’Autorité palestinienne serait rejeté par un grand nombre de Palestiniens, en particulier par des  réfugiés palestiniens qui continuent de se prévaloir d’un "droit au retour" dans leurs anciens villages à l’intérieur d’Israël.

2. Une majorité d’Arabes et de Musulmans rejette également un accord de paix entre Israël et l’Autorité palestinienne, en particulier dans le sillage du "printemps arabe", qui a vu la montée des islamistes au pouvoir dans un certain nombre de pays arabes. Il est difficile de voir comment l’organisation des Frères Musulmans au pouvoir en Egypte, par exemple, pourrait accueillir un accord de paix quelconque avec l'"entité sioniste".

3. Même si un Etat palestinien était établi en Cisjordanie, le Hamas et d’autres groupes s’emploieraient à en prendre le contrôle et avec l’aide de l’Iran et d’Al-Qaïda, en feraient un tremplin pour attaquer Israël et ses autres voisins. L’Autorité palestinienne est au pouvoir grâce à la présence des Force de Défense d’Israël en Cisjordanie. L’ironie du sort, est que mettre fin à l'"occupation" israélienne revient également à mettre un terme au gouvernement de Mahmoud  Abbas.

4. La plupart des Palestiniens ne voient pas les Etats-Unis comme un intermédiaire honnête. Tout accord conclu sous les auspices de l’Administration américaine serait reçu avec grande méfiance. Déjà, de nombreux militants palestiniens mènent une campagne sur Facebook et Twitter pour empêcher Obama de profaner la terre de Palestine.  Les militants ont appelé à des manifestations monstres en Cisjordanie pour protester contre la visite d’Obama ; ils sont, même, en train de préparer des chaussures à jeter contre son convoi.

5. À l’exception du Fatah, toutes les organisations palestiniennes – principalement le Hamas, le Jihad islamique, le Front Populaire pour la Libération de la Palestine et le Front Démocratique pour la Libération de la Palestine – rejetteraient automatiquement tout accord de paix avec Israël pour des raisons diverses. Certains de ces groupes veulent voir Israël rayé de la surface de la terre, tandis que d’autres croient qu’Israël n’accepterait jamais toutes leurs exigences, comme par exemple un retrait complet jusqu’aux lignes d’avant 1967 et la libération de tous les prisonniers Palestiniens.

6. Les Palestiniens sont divisés en deux camps, non seulement géographiquement, mais aussi  idéologiquement. Le premier est le camp radical qui ne veut rien lâcher sur aucun front: il croit qu’Israël n’a pas le droit d’exister. Le second est un camp moins radical, celui des dits "modérés". Ce deuxième camp n’est pas non plus en mesure de négocier: il n’a pas suffisamment de prise sur les territoires palestiniens, sans compter qu’il n’a pas de mandat des Palestiniens.

7. Abbas s’oppose à l’idée de parvenir à un accord intérimaire avec Israël qui mènerait à la création d’un Etat palestinien temporaire sur les parties de la Cisjordanie qui sont contrôlées par l’Autorité palestinienne.

8. Même l’Autorité Palestinienne semble divisée en deux camps, l’un dirigé par le Premier ministre palestinien Salam Fayyad et le second dirigé par Abbas. Les tensions entre les deux ont monté d’un cran à l’occasion de la démission du ministre palestinien des  Finances, Nabil Qassis. Alors que Mahmoud Abbas a rejeté sa démission, Fayyad l’a acceptée, déclenchant une crise avec le président de l’Autorité palestinienne.

9. Beaucoup de Palestiniens, y compris Abbas et la direction de l’Autorité Palestinienne, sont opposés à la reprise des pourparlers de paix à moins qu’Israël libère un nombre significatif de prisonniers palestiniens, arrête toute construction dans les implantations, ainsi qu’à Jérusalem-Est, et accepte les lignes d’avant 1967 comme futures frontières de l’Etat palestinien.

10. Le Président de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas n’a pas de mandat de son peuple pour parvenir à un accord avec Israël: son mandat a expiré en Janvier 2009.

 

Note

Khaled Abu Toameh est né en 1963 sur la rive occidentale du Jourdain à Tulkarem d’un père arabe israélien et d’une mère arabe palestinienne. Il a grandi dans la ville arabe israélienne de  Baqa al-Gharbiyye.  Il a étudié à l’université hébraïque  et vit à Jérusalem avec sa femme et ses trois enfants. Il est journaliste  (Jérusalem Post), réalisateur de films documentaires et contribue à Gatestone Institute. Défenseur de la liberté d’expression, Khaled Abu Toameh a vivement critiqué la Conférence de Durban et les députés arabes de la Knesset qui en faisaient la promotion. En 2009 Toameh a déclaré : « Israël est un endroit formidable pour vivre et nous sommes heureux d’y être. Israël est un pays libre et ouvert. Si on me donnait le choix, je préférerais vivre en Israël comme citoyen de deuxième classe plutôt que citoyen de première classe au Caire, à Gaza, Amman ou Ramallah. »   
En décembre 2011 Abu Toameh a rencontré à  Jérusalem les représentants de l’état de Georgia et  les a informés sur les développements au Proche Orient et le processus de paix.