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LES NATIONS UNIES DOIVENT CHANGER OU LES ETATS-UNIS DOIVENT QUITTER

terreur, loi internationale désuète, réforme, démocratie 

Par David Frum et Richard Perle,  coauteurs de "la fin du mal" – Random House

David Frum écrit les discours du Président Bush et Richard Perle est un ancien secrétaire adjoint à la Défense des Etats-Unis

Article paru dans Los Angeles Times du 26/1/04

Traduit par Bertus www.nuitdorient.com

 

L'Onu est la "fée Carabosse" de la politique américaine: peu d'adultes y croient mais elle est considérée comme une histoire inoffensive pour amuser les enfants. Depuis le 11/9 cependant, l'Onu a cessé d'être inoffensive, et l'enthousiasme des candidats démocrates à la présidence à son égard a cessé d'être amusant. Cette institution s'est révélée au mieux comme irresponsable devant la menace terroriste qui nous préoccupe et au pire comme un obstacle à notre victoire dans la guerre contre cette terreur. L'Onu doit être réformée, sinon les Etats-Unis doivent sérieusement envisager leur retrait de cette institution.

L'Onu est devenue un obstacle à notre sécurité nationale, car elle prétend mettre des limites légales à notre capacité de nous défendre. Si ces limites n'avaient déjà aucun sens avant le 11/9, aujourd'hui encore moins. Mais cette assurance de l'Onu met nos présidents et nos politiciens dans un dilemme atroce; si nous suivons ses règles, notre sécurité est compromise; si nous les défions, nous sommes exposés à l'accusation d'hypocrites qui enfreignent la loi internationale.

Selon la charte de l'Onu, les nations ne peuvent utiliser la force militaire que dans un seul cas: l'article 51reconnaît le droit "inhérent" d'auto-défense contre une attaque de son territoire par un envahisseur. Dans tous les autres cas, toute nation qui se sent menacée doit aller devant le Conseil de Sécurité pour demander son autorisation, avant toute action militaire, même si cette action a pour but de prévenir une attaque de son territoire.

Le problème c'est que l'Onu définit l'agression de manière désuète. Pour elle "agresser" c'est traverser une frontière; ainsi par exemple l'envoi en Pologne de troupes nazies est une agression. Mais offrir un sanctuaire à des milliers d'assassins d'Américains, comme les talibans l'ont fait en Afghanistan, n'est pas considéré comme une agression.

En d'autres termes, si les Etats-Unis avaient envoyé des troupes en Afghanistan pour fermer les camps, nous aurions été considérés comme des agresseurs. Mais l'Amérique avait demandé au Conseil de Sécurité le mandat de détruire les bases terroristes d'al Qaeda, est-ce que la France, la Russie ou la Chine n'auraient pas opposé leur veto? Même après le 9/11, beaucoup de gens auraient déploré les attentats mais que l'Afghanistan n'entrait pas dans le cadre de l'Article 51et donc n'était pas un agresseur.

Selon les règles de l'Onu, les Etats-Unis sont obligés de laisser les terroristes frapper les premiers avant d'envisager des représailles, qui sont d'ailleurs interdites, sauf autorisation expresse du Conseil de Sécurité.

Dans un univers où des mouvements radicaux complotent partout dans l'ombre, cherchant des armes de destruction massive, les règles de l'Onu sont désuètes. Il faut de nouvelles règles du jeu reconnaissant qu'abriter des terroristes, les financer, les armer est une "agression" aussi dangereuse qu'une invasion; et que ceux qui sont visés par les terroristes ont le droit "inhérent" de se défendre, d'un manière préventive si nécessaire.

Bien sûr il sera difficile de persuader de ce changement tous les membres de l'Onu; nombre d'entre eux, même parmi nos alliés, sont plus préoccupés à nous brider qu'à défaire le terrorisme, celui qui nous vise nous américains. Mais ils savent aussi que nous agirons en fin de compte en fonction de notre sécurité, sans tenir compte de l'Onu. Ils savent aussi que nous payons un prix à cela. La France en particulier en bénéficie, le président Chirac essayant de façonner l'Union Européenne comme contre-poids aux Etats-Unis, et l'image d'une Amérique hors-la loi l'arrange bien.

En quinze ans le monde a changé, notamment après l'effondrement de l'Union soviétique et les événements du 9/11. Tout a changé, excepté l'Onu, invention d'un temps révolu, pour résoudre des problèmes révolus. L'Onu doit changer, sinon elle glissera de l'insignifiance à l'oubli. Si l'Onu ne fait pas partie de la guerre contre le terrorisme, les Etats-Unis de devraient plus faire partie de l'Onu.

 

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