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Israël doit-il Couper les Mains des Voleurs pour Accéder

au Conseil de Sécurité ?

 

Par Emmanuel Navon qui dirige le département de science politique et de communication au Collège universitaire orthodoxe de Jérusalem et enseigne les relations internationales à l’Université de Tel-Aviv et au Centre interdisciplinaire de Herzliya. Il est membre du Forum Kohelet de politique publique.

I24News – 24/10/13

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Beaucoup a été dit et écrit sur le refus étrange de l'Arabie saoudite de devenir membre du Conseil de sécurité de l’ONU. Ce qui est passé inaperçu est l'annonce par Israël de sa candidature pour l'obtention d'un siège au Conseil de sécurité (pour la période 2019-2020). Il s'agit de la première tentative d'Israël de rejoindre l'organe le plus influent de l'ONU depuis son admission comme État membre en 1949.

Mais contrairement à l'Arabie saoudite, Israël n'a aucune chance de devenir membre du Conseil de sécurité (ou d’en décliner l’honneur). Le fait que la candidature d'Israël soit sans espoir en dit long sur le dysfonctionnement de l’ONU.

L'Arabie saoudite a fait la une des titres suite à son refus de rejoindre le Conseil de Sécurité, mais en réalité c’est sa candidature au Conseil des Droits de l’homme des Nations-Unies (CDH) qui aurait dû attirer l’attention.

 

L'Arabie saoudite est un pays dont le système judiciaire pratique les flagellations, les amputations, l’arrachement des yeux, qui punit les victimes de viols, et qui décapite les homosexuels en public. C'est un pays dans lequel, en février 2013, 53 chrétiens ont été arrêtés pour « crime » d’avoir prié dans un endroit privé. L'Arabie saoudite pourrait gagner le record de la violation des droits de l’homme, mais sa candidature au Conseil des droits de l’homme sera couronnée de succès parce que la plupart des membres de ce Conseil font partie de la même ligue. Depuis sa fondation en 2006, le Conseil des droits de l’homme a élu comme représentants officiels des pays comme la Chine, la Russie, Cuba, le Pakistan la Mauritanie (un pays qui pratique l’esclavage), le Venezuela (sous Chavez) et la Libye de Kadhafi. En adhérant au Conseil des droits de l’homme, l'Arabie saoudite sera en bonne compagnie.

Malheureusement, le Conseil des droits de l’homme n'est pas le seul organisme des Nations-Unies qui frôle l’insanité et qui fait fi du bon sens. Encore ce mois-ci, l'Iran a été élu au Comité de l'Assemblée générale sur le désarmement et la sécurité internationale. Voici donc qu’un pays qui poursuit un programme nucléaire et qui soutient des organisations terroristes en défiant les résolutions de l’ONU est désormais chargé par l'Assemblée générale d’être en charge du désarmement et la sécurité internationale.

 

Nommer des pyromanes au poste de sapeur-pompier est une tradition onusienne.

En janvier 2003, l’Irak de Saddam Hussein fut élu à la présidence de la conférence sur le désarmement à l'ONU. A l'époque, l'Irak défiait les inspecteurs de l'ONU. Cette même année, la Syrie siégeait au Conseil de sécurité (elle fut élue en 2002) pour faire respecter la loi et l'ordre international. Pendant ce temps, la Syrie jouait un rôle actif dans les transferts d'armes entre l'Iran et le Hezbollah.

Israël, en revanche, n'a jamais siégé au Conseil de sécurité, au Conseil des droits de l’homme ou au Comité de désarmement. Est-ce qu'Israël aurait une meilleure chance d'intégrer ces organes s'il faisait la promotion du terrorisme international, coupait la main aux voleurs, ou s'il fabriquait des armes chimiques ? J’ose en douter.

Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a déclaré en août 2013 qu'Israël "a souffert des préjugés et parfois même de discrimination" à l'ONU. Israël n'est pas seulement exclu du Conseil de sécurité et du Conseil des droits de l’homme, mais il est aussi condamné de manière disproportionnée par l'Assemblée générale et le Conseil des droits de l’homme pour ses prétendues violations des droits de l’homme et du droit international. Pourtant, son bilan en matière de droits de l’homme est bien plus positif que celui de ses accusateurs, et les véritables violeurs des droits de l’homme sont à l'abri des condamnations de l'Assemblée générale et du Conseil des Droits de l’homme.

Cela n'a pas toujours été le cas. L'Organisation des Nations-Unies a été créée pour combattre l’Allemagne nazie et son idéologie haineuse qui conduit au génocide du Peuple juif. Plus d'un million de Juifs ont combattu dans les rangs des forces Alliées qui ont finalement écrasé les puissances de l'Axe et qui ont créé l'ONU. Le mur d'Isaïe en face du bâtiment des Nations-Unies sur la 1ère avenue de Manhattan cite l'idéal juif de paix parmi les nations. En novembre 1947, l'Assemblée générale recommanda la création d'un Etat juif. Lorsqu’Israël devint membre de l'ONU en 1949, le ministre israélien des Affaires étrangères Moshe Sharett déclara avec émotion que le peuple juif avait rejoint la famille des nations.

 

La décolonisation et la polarisation du monde pendant la Guerre froide transformèrent la composition de l'Assemblée générale, une nouvelle composition qui fut exploitée par le monde arabe après la Guerre de Kippour. D’où, par exemple, la résolution de 1975 de l'Assemblée générale déclarant le sionisme une forme de racisme, et d’où l'avalanche de résolutions ridicules de l'ONU. Le ministre israélien des Affaires étrangères de l’époque Abba Eban fit remarquer que les pays arabes avaient une majorité à l’Assemblée générale pour déclarer que la Terre est plate. Malgré la fin de la guerre froide et le processus d'Oslo, le monde arabe et l’OLP n'ont jamais cessé d’actionner "la majorité automatique" dont ils jouissent à l'Assemblée générale afin d'isoler et de diffamer Israël.

 

La même "majorité automatique" bloque l'accès d’Israël au Conseil de sécurité, puisque les membres non-permanents sont élus par l'Assemblée générale. Donc la seule raison pour laquelle Israël se présente au Conseil de Sécurité est de rappeler au monde libre qu’il est devenu une minorité dans une organisation qu’il a créée et qui a été prise en otage.

 

If it flogged criminals, would Israel get a Security Council seat?

 

By Emanuel Navon, heads the Political Science and Communication Department at the Jerusalem Orthodox College and teaches International Relations at Tel-Aviv University and the Interdisciplinary Center Herzliya. He is a Senior Fellow at the Kohelet Policy Forum.

I24News -23/10/13

 

Much has been said and written about Saudi Arabia’s bizarre rebuff of the UN Security Council. What went nearly unnoticed is the fact that Israel announced earlier this month that it is running for a Security Council seat (in 2019). This is Israel’s first attempt since its admission to the UN in 1949 to join the organization’s most powerful body. Unlike Saudi Arabia, however, Israel stands no chance of being accepted (and declining). The fact that Israel’s bid is hopeless provides an opportunity to understand what is wrong with the UN.

 

While declining Security Council membership, Saudi Arabia is applying for a seat on the United Nations Human Rights Council (UNHRC) - although its legal system practices flogging, amputations, eye gouging. It is a country that lashes rape victims instead of punishing the perpetrators publicly beheads homosexuals and, in February 2013, arrested 53 Christians for the “crime” of praying in a private home. It is one of the world’s most horrendous human rights violators, but its bid for UNHRC membership will be successful because most members belong to the same league. Since its founding in 2006, the UNHRC has included countries such as China, Russia, Cuba, Pakistan, Mauritania (a country that practices slavery), Venezuela (under Chavez) and Ghadafi's Libya. Saudi Arabia will be in good company.

Unfortunately, the UNHRC is not the only UN body that makes a mockery of sanity and common sense. Earlier this month, Iran was elected to the General Assembly’s Committee on Disarmament and International Security. A country that openly defies Security Council resolutions in its pursuit of nuclear weapons and support of terrorist organizations, is now entrusted by the General Assembly to monitor disarmament and international security.

 

Appointing pyromaniacs as firefighters is a UN tradition. In January 2003, Saddam Hussein’s Iraq was selected to chair the UN’s Disarmament Conference. At the time, Iraq was defying UN weapon inspectors. That same year, Syria was sitting on the Security Council (it was elected in 2002) to enforce international law and order, while serving as an active arms transit between Iran and Hezbollah.

Israel, by contrast, was never elected to the Security Council, to the UNHRC or to the Committee on Disarmament. Would Israel stand a better chance were it to promote international terrorism, to amputate thieves, or to produce chemical weapons? Hardly.

As UN Secretary General Ban Ki-moon declared in August 2013, Israel “has suffered from bias and sometimes even discrimination” at the UN. Not only is Israel excluded from the Security Council and from the UNHRC, it is also disproportionately condemned by the General Assembly and by the UNHRC for alleged human rights and international law violations. This, despite the fact its human rights record is by far superior to that of its accusers, and that actual human rights abusers are immune from General Assembly and UNHRC condemnations.

It wasn't always so. The United Nations was founded as the result of an alliance against Nazi Germany and the forces of hatred which led to the genocide of the Jewish people. More than one million Jews fought in the ranks of the Allied forces that eventually crushed the Axis powers and brought the UN into being. The Isaiah Wall across the street from the United Nations building on First Avenue in Manhattan proclaims the Jewish ideal of beating swords into plowshares. In November 1947, the General Assembly recommended the creation of a Jewish state. When Israel became a UN member state in 1949, Foreign Minister Moshe Sharett emotionally declared that the Jewish people had rejoined the family of nations.

 

Decolonization and Cold War polarization radically changed the makeup of the General Assembly, a makeup that was shrewdly exploited by the Arab world after the Yom Kippur war. Hence the 1975 General Assembly resolution declaring Zionism a form of racism, and hence the avalanche of ludicrous UN resolutions which prompted the late Israeli Ambassador Abba Eban to quip that the Arab world had a majority to declare the Earth flat. Despite the end of the Cold War and the Oslo process, the Arab world and the PLO never ceased activating the “automatic majority” they enjoy at the General Assembly in order to isolate and defame Israel.

 

It is the same “automatic majority” that blocks Israel’s access to Security Council membership, since non-permanent members are elected by the General Assembly. So the only point of throwing Israel’s hat into the ring is to publicly remind the free world that it has become a minority in the very organization it founded and which has since been hijacked.