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TOUGH   LOVE   (taf lav)

Ou le sermon "humaniste et multiculturel"

 

Par Albert Soued, http://symbole.chez.com pour www.nuitdorient.com

Le 21 Juin 2009

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"Tough love" est l'expression inventée par l'équipe qui conseille Obama pour définir l'attitude future des Etats-Unis à l'égard d'Israël et que le président a vite adoptée.

"The United States special relationship with Israel requires some tough love". Les relations spéciales des Etats-Unis avec Israël exigent une certaine affection, munie d'un bâton.

Barack Obama a confirmé cet amour, associé aux coups, dans son discours du Caire, le 4 juin. Il a passé plus de temps à parler de quelques baraques sur des collines dénudées de Judée et de Samarie que de la menace nucléaire de l'Iran sur le monde, comme s'il était plus important de dépouiller Israël de quelques arpents de terre en Judée/Samarie, sa terre ancestrale, que d'empêcher l'Iran de parvenir à l'arme nucléaire et à l'hégémonie sur le Moyen Orient !

Avec son charisme et sa popularité, le nouveau prêcheur "à la Jeremiah Wright", son ancien pasteur à Chicago, dont il a fréquenté l'Eglise pendant plus de 20 ans, cherche à rétablir une justice inspirée de ce pasteur, antiaméricain notoire. Son discours du Caire était truffé d'inexactitudes, voire de mensonges. Qu'importe! Il a été applaudi et diffusé dans le monde entier et cela devient la vérité de la rue. Ces nouveaux prêches qui sonnent comme ceux du muezzin indonésien qu'Hussein Obama écoutait matin et soir et qui ont imprégné son âme, font de lui un homme qui pourrait être dangereux pour son pays.

 

Avant de passer au sujet principal, les quelques hectares qu'Israël doit évacuer pour "faire la Palestine", je voudrais revenir sur quelques inexactitudes et anomalies, sans doute voulues par le président américain, dans son discours du Caire.

Il n'y a pas 7 millions de musulmans américains, mais entre 3 et 4 millions. Les Musulmans n'ont pas inventé le compas et l'imprimerie, ni l'algèbre, ni la médecine qu'ils n'ont fait que propager. La Shoah n'est pas à mettre au même niveau que les dites "souffrances des Palestiniens" qu'il ne faut pas exagérer et qu'il faut comparer plutôt aux souffrances "muettes" du million de juifs chassés des pays arabes. Israël a contrôlé la Cisjordanie pendant 28 ans et non pas 60 ans et aujourd'hui il n'y a que quelques 10% de Palestiniens sous contrôle Israélien, les autres sont gouvernés par l'Autorité Palestinienne ou le Hamas. Ces Palestiniens sont-ils asservis comme l'étaient les Noirs américains, par le fouet? Les comparaisons d'Obama sont indignes.

Par ailleurs, Obama encourage dans ses propos le port du voile, l'institution d'un système financier islamique aux Etats-Unis et, en fait de démocratie, il n'a pas dit un seul mot en faveur des Arabes courageux qui luttent pour la liberté et pour les droits de l'homme au Moyen Orient. Mais il ne critique nullement la ferme volonté de l'Iran d'obtenir l'arme nucléaire, le mettant dans le même paquet qu'Israël. Organisation reconnue comme terroriste par son pays, le Hamas est devenu pour lui un interlocuteur valable à qui on demande de contribuer à l'unité palestinienne. Sous l'égide de qui ?

 

La Palestine

 

Soyons sérieux. La très grande majorité des Palestiniens s'est installée en Palestine à la suite de l'immigration des Juifs d'Europe et d'Orient à la fin du 19ème siècle et au 20ème siècle, venant de tout l'empire ottoman et d'Afrique. Ce n'est pas la Shoah qui a provoqué la création de l'état d'Israël, mais le mouvement sioniste de Herzl qui a canalisé le vœu millénaire de tout juif de "monter à Jérusalem", et que tout juif répétait sans cesse dans ses prières et dans son cœur. Déjà enfant, moi-même, mon vœu le plus cher était de rejoindre la terre de mes ancêtres, et c'était dans les années 30.

Cette terre nous l'avons payée très cher, en sang, en larmes, en sueur, et en espèces sonnantes et les hurlements sauvages des antisionistes n'y changeront rien.

 

Après l'envahissement par 5 armées arabes de l'état d'Israël naissant au petit matin du 15 mai 1948, une guerre difficile s'ensuivit. Après un armistice, de 1949 à 1967, la Jordanie a occupé une partie de la Palestine et l'Egypte a occupé la bande de Gaza. Au bout de 18 ans d'occupation, après une 2ème une guerre imposée, ces territoires ont été récupérés par Israël dans un état effroyable. Et des Juifs courageux se sont mis à cultiver des terres rocailleuses et incultes depuis des centaines d'années. Aujourd'hui Israël n'occupe qu'une petite partie de la Cisjordanie habitable (1), le reste étant sous l'autorité de l'Autonomie Palestinienne. Et le Hamas est chez lui dans 100% de la bande de Gaza. Avec l'accord écrit de la précédente administration américaine, entre 5 à 10 % de la Cisjordanie a été annexé par Israël, pour des raisons de sécurité. Israël a été prêt à rétrocéder à l'Autonomie Palestinienne un territoire équivalent. En dehors de quelques implantations et avant-postes isolés pour lesquels le sieur Obama a consacré quelques bonnes minutes dans son discours en faveur de l'Islam, je demande où sont les soi-disant territoires occupés ? Est-ce les versants est, inhabités et dénudés des monts de Judée et de Samarie qui bordent le Jourdain et la mer Morte ? Ou l'état d'Israël lui-même ?

 

Bien que son litige avec Israël soit existentiel et non territorial, la Palestine ne pourra être constituée que de deux petits territoires non contigus, non viables politiquement ni économiquement:

- l'un, Gaza, imprégné de tout temps par l'Egypte, occupé par elle et aujourd'hui fanatisé à la fois par le Hamas qui renie le droit à Israël d'exister et par les Frères Musulmans qui renient le droit à tout non-Musulman d'exister. Armé par l'Iran, financé par l'Arabie et par l'Onu, ce territoire est une poudrière qu'il faut pacifier. En aucun cas, il ne s'entendra avec le Fatah qui gouverne en Cisjordanie, les affrontements entre Hamas et Fatah étant quotidiens dans les deux territoires.

- l'autre, la majeure partie de la Cisjordanie habitable, est le fief du Fatah devenu l'Autorité Palestinienne depuis 1995. Ce territoire est en cours de pacification grâce aux unités formées par le général Dayton. Néanmoins, si ce territoire ne bascule pas dans les bras du Hamas, c'est grâce aux interventions des services secrets israéliens et de Tsahal. Conditionnée dans les écoles, et par les sermons des mosquées, par les médias palestiniens et arabes, la population palestinienne croit toujours qu'elle pourra vaincre l'état d'Israël et reste opposée à toute solution pacifique, qui ne lui permette pas de s'emparer de son voisin.

 

En fait, le refus des Palestiniens de reconnaître un état juif, malgré la déclaration Balfour de 1917 et malgré le plan de partage de l'Onu, 30 ans après, reconnaissant tous les deux la création d'un foyer juif en Palestine, vient tout simplement du fait d'une préférence à demeurer "une victime" sans état, situation forte sur le plan international et très confortable matériellement, alors que gérer un état posera inévitablement de graves problèmes. Et dans le meilleur des cas, cet Etat ne pourra pas être totalement souverain (2).

 

S'il y a aujourd'hui 7 millions de personnes qui se considèrent palestiniennes, moins de la moitié d'entre elles se trouvent dans les 2 territoires cités. Les autres personnes sont intégrées dans un pays arabe, la Jordanie surtout, ou travaillent dans un pays arabe, ou sont maintenues dans des camps de l'Onu (Liban, Jordanie, Gaza, Cisjordanie pour l'essentiel). 

Comment voulez-vous créer un état Palestinien avec des entités ayant des intérêts aussi divergents et un sentiment national créé de toutes pièces par feu l'égyptien Arafat et par l'Onu qui a créé des camps de réfugiés éternels, gérés par l'Unrwa ?

 

Quand le président américain Obama insiste en disant qu'il va s'occuper personnellement de créer un état palestinien, il faudrait qu'il vienne s'installer pour quelque temps dans la région pour comprendre la situation et qu'il retrousse ses manches.

 

Si Israël a créé un mur de séparation avec la Cisjordanie avec des points de passage contraignants, c'est pour mettre fin à une hécatombe de bombes humaines qui ont emporté la vie de 1100 innocents israéliens et traumatisé dix fois plus de gens. Si Israël a mené l'opération "Plomb durci" et s'il maintient le blocus de Gaza, c'est pour dissuader les Palestiniens de lancer des missiles sur les villes israéliennes, traumatisant ses habitants, depuis huit ans.

 

Alors le slogan "2 états pour deux peuples", aussi beau soit-il sur le plan humaniste, doit être mis en application d'une façon durable, sans arrière pensée, sans haine et sans mettre en péril l'existence de l'état d'Israël. Comme l'a dit un journaliste israélien, nous sommes à des années-lumière de ces conditions.

 

Notes

 

(1) La Judée/Samarie est appelée Cisjordanie, par opposition à la Transjordanie, à l'est  du Jourdain, qui est appelée Jordanie. La Jordanie a une population qui est à 60/70 % palestinienne. Ces Palestiniens sont des citoyens du pays et ont tous les droits. La Judée/Samarie a une superficie de l'ordre de 6 000 km2, soit un département français. Plus d'un tiers de cette surface est désertique, escarpée et inhabitable. 2 millions de Palestiniens et 0,3 million de Juifs Israéliens y vivent. Densité: 575 hab/km2 utile

Les 7 millions d'Israéliens dont 1,5 millions d'Arabes vivent sur 21 000 km2, dont la moitié de la superficie est désertique. Densité: 635 hab/km2 utile

 

(2) Un état palestinien en Judée/Samarie ne peut pas être totalement souverain: il devra être démilitarisé, et ne pourra pas signer d'accords de défense avec des pays ennemis d'Israël. Son économie dépendra étroitement de celle de ses voisins. Le partage des eaux pourrait être une source de conflit permanent. La seule solution viable serait une fédération immédiate de la partie non juive de la Judée/Samarie avec la Jordanie, avec un contrôle militaire conjoint jordano-israélien. Les réfugiés devraient être intégrés là où ils se trouvent actuellement, en pays arabe.

En tout état de cause, toute solution viable ne pourra pas prévoir de déplacer les populations, contrairement à l'évacuation totale de la population juive de  Gaza qui a montré ses limites et ses conséquences désastreuses.

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