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Point de Vue d'un Arabe Israélien sur les Négociations

 

Par Ismail Khaldi, diplomate arabe israélien

The Huffington Post - 06/10/10

Traduit par Albert Soued, http://soued.chez.com  pour www.nuitdorient.com

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Ce texte je l'ai écrit dans mon village bédouin de Khawalid, sur les collines de Galilée. Je suis un Arabe Israélien, un bédouin qui présente son point de vue sur les négociations en cours

 

Au milieu des efforts qui sont faits pour maintenir en vie les pourparlers directs entre Israéliens et Palestiniens, il faut comprendre les réalités de la situation: l'intérêt principal d'Israël est d'avoir à ses côtés un état démocratique et indépendant, libéré du terrorisme et de toute menace. Un tel état palestinien est la meilleure sécurité pour l'avenir. L'histoire et l'expérience d'Israël ont enseigné à ses citoyens et à ses dirigeants à ne jamais abandonner cet objectif.

Les Israéliens savent que cet objectif nécessite des négociations avec les dirigeants palestiniens – malheureusement divisés aujourd'hui – pour trouver le cadre d'un arrangement sur tous les sujets en suspens. Israël réalise avec acuité que cet objectif est difficile à atteindre, qu'il prend du temps, mais qu'il est possible. Tout peut se résoudre par des négociations, y compris le sujet épineux des "implantations". Israël sait aussi qu'attendre trop longtemps peut être dangereux pour l'Autorité Palestinienne, car le Hamas menace de conquérir la Cisjordanie, par la voie des urnes, comme il l'a fait pour les municipales d'il y a 5 ans. Il est clair que les chefs de l'Autorité Palestinienne (AP) ont la même crainte.

Depuis les accords d'Oslo de 1993, les autorités israéliennes ont permis la construction de logements dans les implantations et, malgré cela,  les pourparlers avec l'AP se sont poursuivis sans encombre et des accords ont été signés. L'arrêt des constructions n'a jamais été une condition préalable pour négocier. La seule condition était de cesser la terreur, comme cela est prévu dans la Feuille de Route. Même quand les terroristes arrêtés par Israël ont été relâchés par Arafat – on a appelé cela la porte à tambour – et qu'Israël a mordu ses lèvres d'angoisse, les pourparlers se sont poursuivis. En fin de compte, à mes yeux, les Palestiniens devraient cesser d'imposer l'arrêt de la construction dans les implantations, comme condition préalable aux négociations, qui ont bien commencé par ailleurs.

 

En juin 2005, lorsque j'étais un jeune diplomate, j'étais chargé d'informer le monde arabe sur le désengagement unilatéral de Gaza, que le 1er ministre Sharon avait décidé.

Son successeur Ehoud Olmert a annoncé un plan début 2006, poursuivant cette même ligne, disant qu'il envisageait de se retirer de la Cisjordanie. On a appelé cela "désengagement" à Gaza. En Cisjordanie, on l'a appelé "convergence". Les discussions de "convergence" se sont embrouillées quand le Hamas a gagné les élections le 26/01/06  formant le "gouvernement de Gaza" que l'AP appelle aujourd'hui le "gouvernement démis" (en arabe "al h'ouqoumah almokalah"). Ainsi les pourparlers de "convergence" prirent fin en juillet 2006, quand le Hezbollah lança une attaque meurtrière au nord d'Israël, tuant 8 soldats et prenant prisonniers 2 autres – dont il rendit plus tard les cadavres en échange de prisonniers – Cette attaque a déclenché une guerre d'un mois lors de laquelle Israël mena campagne par mer, air et par voie terrestre, alors que le Hezbollah a tiré plus de 4000 missiles contre Israël. Mon propre village a subi les attaques de ces missiles.

 

Les plans "désengagement" ou "convergence" montrent clairement qu'Israël peut prendre des décisions sur tous les sujets. Mais alors négocions donc, même si le sujet des implantations est sérieux. En tant que consul à San Francisco pendant 2,5 ans – déc 06 à mai 09 – et lors de mes fréquents voyages dans le monde, à ma grande surprise, je fus convaincu que ce sont les travers anti-israéliens des médias, quand ils traitent du conflit palestino-israélien, qui amplifient démesurément le problème des implantations.

C'est pourquoi je sens qu'il est de mon devoir d'expliquer depuis mon village bédouin en Galilée la position d'Israël – que cet Etat ne souhaite qu'un chose, avoir comme voisin un état indépendant et démocratique, vivant en paix et dans la sécurité. Je ne cherche nullement à donner d'Israël une image angélique, un ange Gabriel sans défauts. Comme tout pays Israël n'est pas parfait. Je veux simplement dire que la situation dans la région est telle que les parties en conflit ont besoin de la paix.

 

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