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LE MARTYRE DES FOURS

 Darfour, massacres, islamisme, soudan, gouvernement de Khartoum

Albert Soued, www.chez.com/soued pour www.nuitdorient.com

4 février 2007

 

Après de longues souffrances, après avoir parcouru des milliers de km dans la désolation, voilà nos "nouveaux Hébreux" aux portes de Sion, à la recherche d'un havre de paix, ou tout simplement de la survie.

Venant d'un Darfour où par miracle ils ont échappé au martyre, ils ont traversé un Soudan et une Egypte où tous les périls les guettaient, puis le désert du Sinaï, à la recherche d'une terre non promise, d'une terre de compassion.

320 Fours, des Africains islamisés venant des montagnes de Nouba ont fui le massacre programmé de leurs congénères et ont eu la chance inouïe de parvenir au Néguev. Ne sachant pas si ces réfugiés étaient des rescapés d'un génocide ou des agents islamistes de la Al Qaeda soudanaise, les autorités israéliennes les ont expédiés dans les prisons de Maa'siyahou et de Ketziot. Après quelques mois de séjour confiné, une centaine d'entre eux ont déjà été libérés et réinstallés dans des qiboutsim et des moshavim volontaires pour les accueillir. Le paradis enfin, après que l'enfer se soit emparé de leur terre natale. Pas celui des 72 vierges, car les vierges de chez eux, il n'y a en a plus. Elles ont toutes été abusées et violées en tournantes collectives, puis brûlées par l'introduction dans la bouche d'une mèche de coton imbibée d'essence, qui est ensuite cyniquement allumée.

 

Dar-four ou la maison des Fours est une région relativement fertile à l'Ouest du Soudan, aux confins du Tchad. A cette latitude, la désertification fait des ravages. Les nomades du Nord qui avaient l'habitude de faire paître pacifiquement leurs troupeaux chez leurs voisins fermiers sédentaires des régions méridionales plus arrosées, sont obligés de s'aventurer de plus en plus au Sud, là où la peau des Soudanais est plus foncée. La sécheresse appauvrit tout le monde. Frustrés par leur marginalisation du fait de la politique du gouvernement de Khartoum, les habitants du Darfour ont commencé à se rebeller au début de 2003, demandant des réformes économiques et politiques.

 

En échange de promesses d'acquisition de territoires pour faire paître leurs troupeaux, les nomades qui ont une peau plus claire et qui sont appelés "arabes" se rallièrent en partie au gouvernemental central islamiste. Ils sont devenus ainsi les milices officielles devant mater la rébellion organisée des "Africains". Ladite rébellion est constituée de deux mouvements, le Mouvement de Libération du Soudan (MLS) et l'Alliance Nationale Démocratique (AND). Les milices alliées au gouvernement sont appelées "Janjaweed" ou "les diables à cheval". En fait ces hordes mues par un chauvinisme racial attaquent les Africains plus noirs qu'eux, à chameau, procédant par le viol, le pillage, l'incendie et le meurtre. C'est la tribu nomade arabe Abbala du Nord qui alimente le plus les milices Janjaweed: 10% des 300 000 Abbala s'y sont enrôlés, certains pour éviter la famine, d'autres convoitant la terre d'autrui.

 

Le témoignage d'un journaliste. "C'est un conflit unilatéral. D'après ce que nos équipes ont pu voir, de 90 % à 95 % des attaques sont le fait du gouvernement central de Khartoum et des milices Arabes alliées. Elles ont expulsé plus d'un million de personnes de chez elles. La majorité des attaques visent des cibles civiles et des villageois. Seules quelques attaques sont conduites par des rebelles, principalement contre des postes de police, afin de récupérer des armes et des munitions. …Pendant les six mois que j'ai passés au Darfour comme observateur du cessez-le-feu, j'ai vu brûler des villages entiers avec des Soudanais enfermés dans leur hutte. J'ai vu des villageois aux yeux ou aux oreilles arrachées, j'ai vu des hommes qui avaient saigné jusqu'à la mort après avoir été castrés. J'ai interviewé des femmes qui avaient été violées à plusieurs reprises alors qu'elles ramassaient du bois. J'ai pu constater des exécutions sommaires. J'ai traversé un champ où il était impossible de se déplacer sans marcher sur des os humains…."

 

Entre 2003 et ce jour, malgré la signature de plusieurs accords de cessez-le-feu, cet inégal combat entre Musulmans au teint noir clair, dits Arabes, et des Musulmans au teint noir foncé, dits Africains, continue de plus belle, malgré l'intervention d'Amnesty International d'abord, de l'Union Africaine (UA) puis de l'Onu. En 4 années de massacres et de destruction, de centaines de villages incendiés, de cultures dévastées et de troupeaux pillés, l'Onu compte 3 à 400 000 morts et 3 à 4 millions de personnes déplacées dans des camps, de part et d'autre de la frontière avec le Tchad.

En 2005, l'UA expédie 7000 hommes pour protéger les nombreux camps de réfugiés qui sont vite débordés, car mal équipés pour leur mission. Le gouvernement du président soudanais Al Béchir exige leur renvoi fin septembre 2006. Dans sa résolution 1706, fin août 2006, le Conseil de sécurité de l'Onu décide d’envoyer une force onusienne de quelque 17.000 soldats bien équipés et 3.000 policiers au Darfour pour relayer les hommes de l’Union africaine, menacés de renvoi. Un envoi auquel s’oppose farouchement le président el-Béchir, qui redoute "une recolonisation occidentale" de son pays.

Sans tenir compte des injonctions américaines et internationales, le gouvernement islamiste expédie 10 000 hommes de ses troupes pour coordonner l'aide humanitaire et mettre de l'ordre au Darfour. Les observateurs des ONG craignent une brutale "solution finale" de ce qui reste des 6,5 millions habitants du Darfour.

 

Un génocide de Musulmans est en cours d'exécution par un gouvernement islamiste.

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