www.nuitdorient.com

accueil -- nous écrire -- liens -- s'inscrire -- site

VOCABULAIRE ARABE

 

Albert Soued, écrivain – 16/09/2001- www.chez.com/soued, le site des symboles dans la Bible   &   www.nuitdorient.com le site de l'espoir et du progrès

 

Les mots véhiculent un vécu et une culture, mais aussi tout l'inconscient d'un être humain. Mais il faut savoir ce qu'ils signifient pour celui qui les prononce.

Quel est le sens du nom d'Ou'ssama ben Laden?  Ou'ssama est le lion (défenseur ou protecteur vertueux), fils de "Laden", gomme arabique (résine végétale utilisée comme gomme à mâcher, de couleur miel, odoriférante et dont le goût est le musc), la famille de cet homme ayant le monopole du commerce de la gomme!

 

Jihad: une des obligations de chaque vrai musulman, le jihad a le sens de "guerre sainte" pour éliminer l'infidèle. Le mot a été interprété par l'Islam ésotérique comme "guerre à l'intérieur de soi-même" pour s'améliorer, mais cet islam est très marginal.

 

Salam: "la paix", sous entend qu'il faut comprendre "par la reddition de l'autre". On ne demande pas la paix, on la donne à celui qui s'est rendu

-         soit qu'il se soumet à l'Islam et par conséquent à Allah, car un musulman est quelqu'un qui se soumet à Allah (voir ci-dessous)

-         soit qu'il accepte la protection de l'Islam et devient "dhimmi", citoyen protégé, mais n'ayant pas toute son autonomie, ni toute sa liberté, un citoyen de seconde zone.

 

H'arb: la guerre par l'épée (on libère l'âme de l'infidèle en l'égorgeant). Elle est vouée à toute personne qui n'entre pas dans les deux catégories précédentes. Ainsi l'infidèle n'a pas droit à la vie et sa présence est gênante dans un monde supposé être totalement musulman, donc monocolore.

 

Islam: la foi d'un monde soumis à D. qui lui a accordé la paix.

 

Intih'ar: suicide, libération de l'âme de son enveloppe corporelle. La racine est liée à "la gorge", au sacrifice par égorgement, comme un mouton. Le suicide est donc un sacrifice de soi, pour la réalisation du dessein de D.

 

Shahid:

Venons maintenant à l'essentiel, la première profession de foi de l'Islam, premier des 5 piliers (unicité de Allah, 5 prières quotidiennes, aumône, jeûne de Ramadan, pèlerinage "si possible" à la Mecque), c'est à dire le témoignage de l'unité d'Allah, communément appelée "shéhadah", parce qu'elle commence par "ashhadou én la ilahou ilallah, mouh'amidou rassoulallah". La racine sh/h/d a le sens de témoigner, mais aussi d'observer. On témoigne de l'unité d'Allah, mais aussi en second lieu, que Moh'amed est son "envoyé", sans doute envoyé pour le dire.

 

Ici commence la controverse entre tenants du dogme -- on ne pose pas de question -- et les soufis qui posent des "questions", et notamment celle-ci "qui témoigne de l'unité de D.?" Si c'est le fidèle qui témoigne, on reste dans le paganisme, car seul D. peut témoigner de son unité.  La réponse du maître soufi Hallaj est "quiconque témoigne que D. est Un, Lui associe un autre", à savoir son propre soi en tant que témoin. Entre autres, les soufis ont mis le doigt sur une contradiction fondamentale du rituel et du dogme musulman.

D'une manière générale, les "soufis" sont rejetés par l'Islam conventionnel, notamment wahabite -- surtout depuis la création d'un pouvoir wahabite en Arabie dans les années 20 --, parce qu'ils posent des questions. Les soufis sont mis à l'index par tout régime musulman intolérant, aujourd'hui Iran, Arabie et de plus en plus Egypte.

 

Ceci étant la racine sh/h/d a donné le "shahid", ou martyr, très à la mode auprès des enfants et adolescents Palestiniens, et ce statut est exalté par les maîtres et les médias comme étant "le but suprême" de tout être vivant, car menant au paradis – et le monde futur est meilleur que le monde actuel -- et aussi "volonté d'Allah".

 

Alors quel rapport entre le témoin et le martyr?

Personnellement, j'en vois déjà trois:

-         résoudre la contradiction du premier pilier de l'Islam, "je témoigne de l'unité d'Allah", en supprimant le témoin; donc en me suicidant, il n'y a plus ni témoin, ni contradiction. En Islam on est prêt à mourir pour le Jihad de D. et pour s'en rapprocher.

-         ce témoignage ou "observance" a été fait en milieu païen où on sacrifiait encore des enfants à Moloch; le martyr est un témoignage de fidélité à cette tradition archaïque, mais avec un but ennobli (le paradis). Cette pratique avait pourtant disparu depuis Abraham, en milieu monothéiste, (soit 20 siècles avant l'Islam), puisque la Bible avait substitué un bélier au fils promis au sacrifice.

-         comme la racine sh/h/d a donné les mots "diplôme", qui témoigne d'un niveau, et aussi "spectacle, vue", il est possible qu'on se trouve face à un exhibitionnisme morbide pour montrer le niveau élevé de sa foi en D.

 

Ainsi quand on parle d'un Islam religieux modéré, soit on est ignorant, soit on se berce d'illusions, soit on est de mauvaise foi. L'Islam religieux vécu totalement ne peut engendrer que le "jihad", le "h'arb" ou l'"intih'ar" et le "shahid". Et le "wahabisme" d'Arabie saoudite, par exemple, est un Islam pur et dur, total…

 

En attendant cette perspective de "totalité", quand un musulman est en situation de faiblesse ou d'infériorité, il doit cacher ses sentiments et montrer un visage conciliant; cela s'appelle "qitman" et le jihad reste "qoumouni", potentiel. Le musulman accepte alors et signe une trêve provisoire dans le jihad, appelée "houdna". Attendant de meilleures circonstances pour porter le fer de l'épée "al sayf", le musulman continue à prier et à se préparer, le but étant d'islamiser le monde dans sa totalité.

 

© www.nuitdorient.com par le groupe boaz,copyright autorisé sous réserve de mention du site