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METTRE UN TERME À LA VIOLENCE !

 

Par Daniel Pipes, journaliste et écrivain – article paru le 7 janvier 2003, dans le New York Post

Traduit par Albert Soued, écrivain, www.chez.com/soued/conf.htm

 

La campagne de terreur Palestinienne se poursuit avec vingt deux personnes assassinées à Tel Aviv dimanche dernier. Et même sans compter les incidents mineurs mettant en jeu des jets de pierres ou de cocktail Molotov, les Palestiniens attaquent des cibles israéliennes dix fois par jour.

Dans ce contexte, je suis amené à revoir les certitudes d'il y a un an, qu'une réponse ferme du gouvernement Sharon ferait que la violence cesserait. Cependant, pendant qu'elle se poursuit, cette violence a néanmoins diminué tout au long de l'an 2002 et les attaques ont diminué d'un tiers, entre le premier et le quatrième trimestre, le nombre de tués tombant de  157 à 70, soit une diminution de plus de 50%.

Plus significatifs sont les nombreux signes montrant que les Palestiniens se rendent compte que l'adoption de la violence comme tactique de négociation est un cuisant échec. Ce que l'Associated Press appelle un "lent écho des chefs palestiniens et des faiseurs d'opinion qui s'amplifie" est l'expression de la désillusion eu égard à la pauvreté, l'anarchie, la détention, les blessures et la mort apportés par 27 mois de violence.

Le N°2 Palestinien Mahmoud Abbas a concédé que "c'était une erreur d'employer des armes et de porter la violence à l'intérieur d'Israël". Abdel Razzaq al-Yahia, ministre de l'intérieur, dénonce les attaques suicide contre Israël, comme étant des "meurtres sans raison" et il demande la fin de "toute forme de violence palestinienne", et il souhaite qu'elle soit remplacée par une résistance civile. Le maire de Bethléhem Hanna Nasser trouve que l'usage des armes n'a pas été bénéfique et insiste pour que la lutte "soit pacifique". D'autres événements confirme la consternation rencontrée et la volonté de repenser la situation.

-         Un sentiment de désespoir: "c'est terminé" dit un habitant de Ramallah à propos de la violence. "Nous ne sommes arrivés à rien par cette voie!" Un habitant de Gaza est tellement hébété par la spirale descendante, qu'il profère l'indicible "pour être honnête, je pense que la réoccupation des lieux (par Israël) serait préférable à la situation actuelle.

-         Le regret des opportunités diplomatiques ratées: "N'a-t-on pas dansé de joie lors de l'échec de Camp David?" demande Nabil Amer, un ex-aide du président Arafat. "Après deux ans de sang versé, nous demandons aujourd'hui ce que nous avons rejeté hier"

-         Un moindre soutien au terrorisme: selon un sondage palestinien relatif à la question "si l'Autorité Palestinienne devrait arrêter les instigateurs de la violence en Israël, une fois qu'un accord est atteint", 86% des palestiniens répondaient "non" en décembre  2001 et 76% en mai 2002, puis  40% en novembre 2002, nombre encore élevé, mais qui montre la tendance.

-         La peur des représailles: dans certains cas des bombes humaines se sont rendues d'elles-mêmes, ou ont été dénoncées par des parents, ayant peur des représailles contre leur maison (détruite).

-         La faute à Arafat: quand la violence a commencé, les Palestiniens tenaient Israël pour responsable de leurs malheurs. Avec le temps, selon le sondage de Khalil Shikaki, ils se sont retournés vigoureusement contre Arafat et l'Autorité Palestinienne. Une théorie du complot tient même Arafat comme ayant lancé l'intifada, moins pour vaincre Israël que pour détourner le mécontentement du peuple, dû aux échecs de son pouvoir.

-         L'émigration: écoeurés par les souffrances qu'ils se sont infligés, quelque         10 000 Palestiniens par mois (souvent des chrétiens) ont quitté Gaza et la Cisjordanie en 2002, tandis que beaucoup plus ont tenté de fuir; à un moment donné, plus de 40 000 personnes voulant émigrer ont campé près de Jéricho, espérant entrer en Jordanie.

 

Le signe le plus significatif du changement d'attitude est apparu le mois dernier, quand Ahmed Sabbagh, un père Palestinien au cœur brisé, à l'occasion de la mort de son fils Ala, un terroriste notoire, fit un appel sans précédent aux Israéliens "pour ouvrir une page nouvelle dans les relations et de parvenir à une paix basée sur le respect mutuel et la justice".

Les Israéliens commencent à remarquer un changement du côté Palestinien. L'ex chef du Mossad Efraim Halévy a commenté "les bourgeons" de la prise de conscience palestinienne quant à l'erreur commise en adoptant la violence. Le chef des forces terrestres Yiftah Ron Tal  est allé plus loin et a prédit en novembre qu'une victoire décisive était prévisible "dans les quelques mois".

L'administration Bush devrait prendre deux mesures pour accélérer cette tendance. Laisser Israël réagir au mieux et arrêter de prodiguer des cadeaux non mérités à ceux qui continuent de pratiquer la violence. Le plus tôt les Palestiniens se rendent compte que la violence ne paie pas, le plus tôt elle cessera.

 

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