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L’ESTABLISHMENT RELIGIEUX DOIT AVOIR LE COURAGE D'EMETTRE DES FATWAS CONTRE LE TERRORISME

 

Par Mohamed al Hamadi, chroniqueut de Al Ittihad (L'union) des Emirats Arabes Unis

Traduit par Memri - Dépêches spéciales - No. 1167 -24 Mai 2006

 

Dans une chronique publiée par le quotidien « Al-Ittihad » des Emirats Arabes Unis, sous le titre « Les terroristes et le dernier sourire de la mort », Muhammad Al-Hamadi appelle l’Establishment religieux du monde arabe à émettre des fatwas fermes contre le terrorisme et ceux qui le soutiennent. Son appel est arrivé dans le sillage des attentats terroristes d’avril 2006 dans le Sinaï. Des extraits: (1)

 

Il faut émettre des fatwas condamnant le terrorisme contre les civils innocents, quelles que soient la religion, l'appartenance ethnique, la couleur ou l'origine de ces derniers.

Quelqu’un oserait-il qualifier l’opération terroriste de lundi soir dernier dans la ville touristique de Taba… de sacrifice de soi ou de martyre ? Est-ce que les trois explosions successives près des restaurants, des hôtels ou des sites touristiques grouillant de monde peuvent être considérées comme ayant une cause élevée ?

Cette opération terroriste indique la nécessité d'oulémas honnêtes, dévoués et convaincus, qui prennent position face aux actes terroristes. Ils doivent insister [sur le fait] que l'islam n'accorde aucun crédit à de telles opérations et que l’Islam les condamne, car c’est une religion de miséricorde qui cherche à guider l’humanité, non une religion qui tue des innocents.

Non seulement avons-nous besoin de fatwas honnêtes de la part des oulémas de la nation musulmane, mais nous avons aussi besoin de fatwas claires, non ambiguës, émises par les grandes institutions religieuses telles qu'Al-Azhar ou les institutions de la Mecque. Ces fatwas doivent être courageuses et appeler ouvertement les musulmans à s’opposer aux opérations terroristes et aux groupes islamiques qui soutiennent le terrorisme contre les civils innocents, quelles que soient la religion, l'appartenance ethnique, la couleur ou l'origine de ces derniers…

Il est important que de telles fatwas soient émises pour que les gens renoncent à leurs jugements différenciés et à leur double personnalité, et cessent de penser face aux actes de Ben Laden et des terroristes qui le suivent: "Merci de faire à l’Occident ce que nous aimerions lui faire". C’est comme s’ils disaient, à travers leur silence et leur position ambiguë: "Le monde mérite le mal que vous lui faites avec ces opérations terroristes". Cette position, même si quelques-uns ne l'adoptent pas ouvertement, existe clairement - ce qui n'a pas besoin d'être prouvé. Il est donc important que les institutions religieuses et les oulémas, fervents dans leur attachement à l’Islam, interviennent pour mettre les choses au clair. A l'avenir, ils joueront également un rôle en asséchant les sources du terrorisme une bonne fois pour toutes.

 

C’est une culture de meurtre et de perdition… une culture de "mort souriante"

La bombe humaine et celui qui commandite une opération terroriste montent sur scène gorgés d'assurance, un large sourire étalé sur leurs visages, heureux de ce qu’ils vont faire. La bombe humaine se voit déjà au Paradis ; pour y accéder, il lui suffit d’appuyer sur la détente - après quoi elle et ceux qui l’entourent sauteront, et l'auteur de l'attentat flottera au Paradis, laissant derrière lui ce monde et le mal qui y règnent.

Celui qui commandite l'opération terroriste sourit également, parce qu'il croit exécuter la volonté d’Allah - c'est ce que ses guides lui ont fait croire. Il croit que s’il tue un infidèle, il sera récompensé dans le monde à venir, et que cela lui assurera le Paradis. Le meurtrier et sa victime ne peuvent pas se rencontrer au même endroit, car, après tout, l’un doit aller au Paradis et l’autre en Enfer. Comme le meurtrier est musulman, et que l’autre est un infidèle et un pécheur, le premier aura sa place au Paradis assurée…

Un autre "sourire de la mort" est celui qui s’affiche sur le visage des guides; c'est le sourire malveillant qu'ils arborent quand ils entraînent ces gens à réaliser des actes de terrorisme. Assis, loin du danger, ils contemplent la scène en se contentant de faire le compte de leurs bombes à retardement !

Ce sont les sourires de la mort, chez ceux qui n'accordent plus de place à la raison, la logique ou la justice. C'est pourquoi il est essentiel que les oulémas interviennent en cette phase dangereuse de l’histoire de la nation islamique - où plusieurs de ses fils préfèrent être enterrés sous terre plutôt que de vivre sur terre à cause de l’échec, de la soumission et de l’oppression qui y règnent. Ils deviennent les proies faciles de ceux qui nourrissent des visées terroristes, prêts à tout pour satisfaire leurs plans destructifs contre l’humanité.

 

(1) Al-Ittihad (Emirats arabes unis), le 26 avril 2006. L'article a aussi paru dans l'hebdomadaire réformateur égyptien Nahdat Misr, le 1er mai 2006.