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"LA CASSETTE DE BEN LADEN EST UN AVEU DE CAPITULATION ET UNE DÉCLARATION DE FAILLITE"

 

par un chroniqueur progressiste le Dr Mamoun Fandy, écrivant dans Le quotidien égyptien Al-Ahram du 2 novembre 2004 - Ci-dessous des extraits de l'article.

Traduit et publié par Memri n° 809 du 3 novembre 2004

 

"Oussama Ben Laden a annoncé son vote pour John Kerry"

 

Le nouveau phénomène des élections américaines est que les non-Américains votent [aussi], dans l'espoir de modifier la voie suivie par les Etats-Unis. [Le Secrétaire général des Nations unies] Kofi Annan, par exemple, a voté pour le sénateur John Kerry quand il a critiqué la politique du [président Bush] en Irak et qualifié l'invasion de l'Irak d'illégale. En revanche, le Premier ministre irakien Ayad Allawi a voté pour Bush lors de sa récente visite aux Etats-Unis, quand il a remercié les Etats-Unis et leur président devant le Congrès et à la Maison blanche. Et voilà que dans sa dernière cassette, qui nous a été présentée par la chaîne politique pornographique [Al-Jazira], Oussama Ben Laden nous apprend qu'il vote pour John Kerry.

 

L'essentiel dans cette cassette est l'aveu sincère qu'il est le planificateur des attentats du 11 septembre. Il explique les motifs de l'opération, qui ont commencé à fermenter dans son esprit au moment de l'invasion du Liban par Israël, en1982 (…)

Le point essentiel ici est qu'Oussama lui-même a reconnu avoir perpétré l'opération, ce que ses amis et disciples ont longtemps nié. Et voici que nous avons la preuve, en sons et en images, que cet homme [Ben Laden] est le principal responsable des événements du 11 septembre, que ni le Mossad, ni la CIA ne se trouvent derrière ces[événements], comme l'ont prétendu les commentateurs [arabes] de bas niveau. Et pas non plus les Serbes, comme l'ont déclaré les éminents commentateurs politiques.

 

"Ben Laden ne parle absolument pas de djihad dans sa cassette"

 

Le deuxième point est que cette cassette est une cassette de capitulation [faisant aveu] de faillite, et non une cassette de menaces et d'avertissements, vu que Ben Laden apparaît vêtu de robes normales, et non d'un uniforme militaire, le fusil au côté. Ben Laden a abandonné son statut militaire et ses armes. Cela a bien entendu été calculé par l'Administration des relations publiques au sein d'Al-Qaïda et en dehors.

En outre, Ben Laden ne fait à aucun moment référence au djihad sur cette cassette. Il ne cite ni les hadiths ni les versets du Coran, et ne dit mot du mois de Ramadan. Cette cassette est dépourvue de manifestations religieuses et de [la moindre mention] du conflit entre Orient et Occident, de la guerre des moudjahidine contre les croisés infidèles, qu'ils soient chrétiens ou juifs.

 

Le discours de Ben Laden se limite à des problèmes techniques de politique étrangère des Etats-Unis et de leurs relations avec le Moyen-Orient. ll n'est rien de plus qu'une tentative pour influencer les votants de chaque Etat [américain], Ben Laden déclarant que [chaque] Etat est responsable de sa propre sécurité, au moyen de son vote. Et le fait que Ben Laden ne saisisse pas bien la situation intérieure des Etats-Unis représente [encore] un autre problème, que je ne vais pas développer ici.»

 

«Cette cassette fait l'effet des annonces de sociétés commerciales en faillite »

 

Cette cassette dit à George Bush: "Laissez-nous tranquilles, et nous vous laisserons tranquilles". Il est évident, au vu du langage parlé comme du langage corporel, que c'est là le discours d'un homme qui capitule, qui se retire, ou qui essaie de se refaire en politicien, laissant derrière lui le guerrier du djihad qu'il était. Cette cassette fait l'effet des annonces de sociétés commerciales en faillite.

 

Ben Laden a justifié les événements du 11 septembre, a admis qu'il en était responsable, et voilà qu'il nous apprend qu'il vote pour John Kerry. Son discours contenait des expressions empruntées à la Convention démocrate ou aux allocutions de Kerry, telle l'histoire de George Bush racontant à une fillette en Floride un conte sur une chèvre. Cette référence est fréquemment apparue dans les allocutions de John Kerry, et il est évident que celui qui a écrit le discours de Ben Laden a des sympathies démocrates, ou tout au moins qu'il suit avec intérêt ce que dit John Kerry. En outre, Ben Laden joue, sur cette cassette, au conseiller du Secrétaire de la sécurité de la patrie, Tom Ridge, vu qu'il lui indique, gratuitement, comment assurer la sécurité des Etats-Unis.

 

Nous connaîtrons les résultats des élections demain ou après-demain, mais cette cassette restera une cassette d'aveu, de vote et de capitulation.