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JE SOUHAITE UN "PARLEMENT DES CULTURES"

 

Interview du prince Hassan ibn Talal de Jordanie, par le journaliste Douglas Davis du Jerusalem Post – 18 octobre 2004 (parution de l'interview complète le 19/10/04)

Traduit par Albert Soued, www.chez.com/soued/conf.htm

 

Le prince Hassan Ibn Talal de Jordanie a proposé la création d'un "parlement des cultures" au Moyen Orient pour fournir un cadre de dialogue, de compréhension mutuelle et de coopération entre les différentes traditions.

Il a précisé à l'envoyé du Jerusalem Post que toute culture doit être basée sur le respect de la diversité et développée dans l'éducation aussi bien des Jordaniens que des Israéliens, "car nous sommes des joueurs qui parions sur un futur commun".

Cheville ouvrière du traité de paix avec Israël, le prince Hassan propose ainsi une plus grande coopération culturelle entre les nations de la région, "qui comprendrait une prise  de conscience partagée et un respect sincère de l'autre. Certains parlent de tolérance, mais je pense que le terme est inapproprié…le mot respect est plus parlant quand il s'agit d'une même humanité" (1).

Hassan était l'héritier du trône de Jordanie jusqu'au jour où le roi Hussein l'a remplacé soudainement par son fils A'bdallah, en janvier 1999.

Devisant à propos du 10ème anniversaire de la signature du traité de paix jordano-israélien, cette semaine, Hassan a précisé que le "momentum" de consolidation de la paix a commencé à décliner deux ans après la signature, après les opérations militaires d'Israël au Liban, au printemps 1996, et suite à l'élection d'un gouvernement Likoud.

"À partir de ce moment, le processus de paix a subi des crises successives et les slogans contre la normalisation des relations entre les deux pays sont devenus crédibles pour le public jordanien et se sont propagés".

D'autres obstacles sont apparus dans le développement des relations mutuelles, y compris l'attente frustrée des Jordaniens de "dividendes économiques de la paix" et surtout "l'arrêt du processus local de libéralisation politique".

Israël a eu un rôle de leader dans le développement de relations bilatérales et ce pays donne l'exemple dans les décisions prises selon les règles de la démocratie. Là dessus Hassan a précisé que "dans les pays arabes, on n'a pas bien compris la question de l'opinion publique"

En ce qui concerne les relations Israélo-Palestiniennes, Hassan a lancé une pique contre Arafat, à propos de l'échec des négociations de Taba qui n'est pas dû au manque de sincérité de Bill Clinton ou du premier ministre Ehoud Barak. Il attribue cet échec à "l'image de la montée de la violence et de la répression militaire qui a miné sérieusement toute réflexion basée sur la raison".

Construire la paix et des relations normales prend du temps, et nécessite un engagement des gouvernements de suivre à la lettre les accords signés et surtout la fin des conflits prolongés au Moyen Orient. "En l'absence de cela, les vieux préjugés et les divisions resteront des facteurs déterminant la politique des gouvernements"

 

(1) note du traducteur: le mot tolérance fait penser en effet "aux maisons" du même nom

 

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