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"QUE LES CHEFS DU HAMAS ET DU DJIHAD ISLAMIQUE ENVOIENT DONC LEURS PROPRES FILS!"

 

Octobre 8, 2002 - Memri No.426

Le père de l'auteur d'un attentat suicide: Dans une lettre au directeur du quotidien arabe Al-Hayat, édité à Londres (1) Abou Saber, père d'un jeune Palestinien responsable d'un attentat-suicide dans une ville israélienne, écrit :

 

"Je ne peux trouver de meilleurs termes pour commencer ma lettre que ceux d'Allah, dans son précieux livre [le Coran] : "Agissez pour Allah, et que vos propres mains ne vous projettent pas dans la destruction" (2). Je rédige cette lettre avec un cœur qui dépérit et des yeux qui ne cessent de verser des larmes. Nous devons, aujourd'hui plus que jamais, obéir à ce verset coranique, agir pour Allah et éviter de commettre des actes qui nous poussent à la destruction".

 

Des amis ont persuadé mon fils de se faire sauter, et maintenant ils s'en prennent à son frère. 
"Il y a quatre mois, j'ai perdu mon fis aîné, après que ses amis l'eurent tenté de suivre le chemin de la mort. Ils l'ont persuadé de se faire sauter dans une ville israélienne. Quand le corps pur de mon fils s'est éparpillé en morceaux, les derniers signes de vie se sont aussi éteints en moi, en même temps que tout espoir et toute volonté d'exister. Depuis ce jour, je suis comme un spectre déambulant, et je ne parle même pas du déplacement que moi, ma femme, mes autres fils et filles avons subi après que notre domicile eut été rasé.

Mais le comble a été d'apprendre que les amis de mon fils aîné, le martyr, ont entrepris de se draper comme des serpents pour entourer mon autre fils, qui n'a pas 17 ans, et l'inciter à suivre le même chemin que son frère, à exploser pour venger ce dernier, lui expliquant qu'il n'avait plus "rien a perdre"!

Du sang de mon cœur blessé de père qui a perdu ce qu'il avait de plus cher au monde, j'interpelle les dirigeants des factions palestiniennes, et à leur tête les chefs du Hamas, du Djihad islamique et leurs cheikhs, qui se servent des préceptes religieux pour pousser un nombre toujours croissant de fils de la Palestine à la mort - tout en sachant pertinemment qu'envoyer des jeunes gens se faire sauter en plein cœur d'Israël ne décourage pas l'ennemi, ni ne libère la terre. Au contraire, cela intensifie l'agression; après chaque opération de ce style, des civils sont tués, des habitations rasées, des villes et des villages palestiniens réoccupés".

 

Qui leur a permis d'envoyer nos enfants à la mort ? 
"Après quoi, les chefs et les porte-parole font des apparitions médiatiques pour menacer l'ennemi d'une vengeance plus terrible encore... Et ils exhortent d'autres jeunes gens à mourir. Je demande, en mon nom et au nom de tous les pères et mères qui ont appris que leurs fils s'étaient fait sauter : de quel droit ces chefs envoient-ils les jeunes, y compris des garçons dans leur prime jeunesse, à la mort ? Qui leur a accordé une quelconque légitimité, religieuse ou autre, leur permettant d'inciter nos enfants à   mourir ?"

 

La mort, non le martyr 
"Oui, j'appelle cela la mort, et non le martyr. Modifier et embellir le terme, ou accorder quelques milliers de dollars à la famille du jeune homme qui s'en est allé pour ne jamais revenir, n'atténue pas la force du coup, ni n'altère une fin irrévocable. L'argent accordé aux familles fait plus de mal que de bien : il leur donne le sentiment qu'on les récompense [d'avoir perdu] leurs enfants.

La vie des enfants a-t-elle un prix ? La mort est-elle devenue l'unique moyen de recouvrer ses droits et libérer la terre ? Si la réponse est oui, pourquoi pas un seul de tous ces cheikhs, qui rivalisent en décrets religieux enflammés, n'envoie-t-il son fils ? Pourquoi aucun de ces chefs, lesquels ne peuvent s'empêcher de manifester leur euphorie et d'entrer en extase sur les chaînes satellite à chaque fois qu'un jeune Palestinien, homme ou femme, part se faire sauter, n'envoie-t-il pas son propre fils ? Pourquoi, jusqu'à ce jour, pas un seul de leurs fils ou filles… ne s'est-il ceinturé d'explosifs pour aller mettre en pratique… l'enseignement que leurs pères prêchent du matin au soir ?

Le Djihad, le martyre, la mort inutile sont-ils le domaine réservé d'un seul secteur [de population] ? Est-ce que ce qui s'applique aux fils et aux filles du commun des mortels ne s'applique pas aussi aux fils et filles [des leaders] ? Encore combien de temps ce peuple résistant devra-t-il payer le prix de cette politique stupide qui s'est avérée être un échec colossal en ce qu'elle n'a pas même permis de retrouver une infime partie des droits palestiniens usurpés ?"

 

Sitôt l'Intifada déclarée, les chefs ont envoyé leurs fils à l'étranger. 
"Mais ce qui, plus que tout, déchire l'âme, blesse le cœur et embue les yeux de larmes, c'est la vue de ces cheikhs et chefs qui font ce qu'il faut pour épargner leurs fils - comme Mahmoud Al-Zahar, Ismaïl Abou Shanab, et Zabd El-Aziz Al-Rantissi. Sitôt l'Intifada déclarée, Al-Zahar a envoyé son fils Khaled en Amérique ; Abou Shanab a envoyé le sien en Grande-Bretagne, et [comme elle le révèle dans la presse], la femme de Rantissi n'a pas voulu encourager son fils Mohammed à aller se faire sauter. Au lieu de quoi, elle l'a envoyé terminer ses études en Irak".

 

 (1) Al-Hayat (Londres), le 1er octobre 2002

 (2) Le Coran, 2 : 195

 

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