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LES NATIONS UNIES SONT EN TRAIN DE DEVENIR UNE MENACE POUR LA PAIX MONDIALE !

 

Par Barbara Amiel, journaliste au Daily Telegraph- Londres

Le 4 février 2003

traduit par Bertus

 

Après le dernier entretien entre le président George Bush et le premier ministre anglais Tony Blair, BBC World News a diffusé toute la nuit des rapports de son correspondant à Bagdad Rageh Omar.

Omar disait que les autorités irakiennes n'étaient pas seulement en train de poursuivre avec passivité le processus de désarmement, mais qu'elles discutaient toutes les nuits à la télévision des moyens stratégiques de défense, notamment des moyens de leurrer les Américains en cas de guerre urbaine. Cette approche quelque peu insolite de la sécurité civile n'avait pas l'air de choquer Omar, qui rapportait qu'il était impressionné par le calme de la population à Bagdad dont les résidents ne fuyaient pas. Mais où pourraient-ils fuir, ces résidents sunnites? Chez les Kurdes du Nord qui ont subi les gaz de Bagdad? Chez les Shiites du Sud qui ont été tout simplement exploités, torturés ou supprimés par la Garde de Saddam Hussein?

Et si la guerrilla urbaine devait être la stratégie, comment le correspondant Omar penserait-il que la population pourrait fuir, elle qui a déjà été utilisée comme bouclier humain dans le passé  -- en autocars, poussés par des autorités anxieuses de les évacuer vers des centres, à l'abri des bombes alliées?

Ceci est un exemple de la campagne en cours à la BBC, au plus fort de l'émission Panorama du dimanche, argumentant que les Etats-Unis n'avaient pas encore trouvé de motif pour une guerre en Irak. Aujourd'hui la BBC est devenue le porte parole de la propagande de la vieille gauche; ceci est peut-être inconscient de la part de certains journalistes, qui ont été nourris au sein des valeurs du Labour.

Quand les circonstances l'exigent, ils s'empressent de corriger le tir. La semaine dernière J Paxman concéda sans grâce que "tout à coup, Donald Rumsfeld parlait vrai, ce qui est fort rare!" C'était après que huit nations européennes aient appuyé la politique des Etats-Unis en Irak, face à l'opposition franco-allemande, juste comme l'avait prévu Rumsfeld, quand il parlait de la vieille Europe.

Les Etats-Unis ont expliqué le motif d'une éventuelle guerre en Irak, depuis le discours de G Bush après les événements du 11/9/2001: l'Amérique ne fera pas de distinction entre les terroristes et ceux qui les abritent. Ils ont répété le B.A-ba: l'Irak refusant de se plier aux 16 résolutions de l'ONU leur demandant de désarmer; l'information venant d'un chercheur qui a dirigé le programme nucléaire de Saddam; l'utilisation par l'Irak, d'armes chimiques et ses actions agressives dans la région; le soutien et le financement des bombes humaines contre la population israélienne; les menaces permanentes tout azimut.

Mais les Etats-Unis ne parviendront pas à persuader des gens qui se bouchent les oreilles, plutôt que d'écouter des propos qui risquent de les déstabiliser, en heurtant leur foi.

Les signataires du mouvement pacifiste sont toujours les mêmes. D'abord les membres de la vieille garde du Labour comme G Kaufman membre du Parlement et le maire Ken Livingstone, qui au rally pacifiste de Londres le 28/9/02 harangua la foule en disant  "un seul pays au Moyen orient possède la bombe, ce n'est pas l'Irak, mais Israël, depuis déjà 30 ans, et personne ne demande des comptes à Sharon!" Il y a aussi les supporters du CND qui apportent leur soutien au programme nucléaire irakien, en s'opposant à tout désarmement forcé, tout en protestant contre l'utilisation pacifique du nucléaire en Angleterre. Il y a aussi l'Alliance Musulmane de Grande Bretagne, qui organise la prochaine manifestation pacifiste de Londres, et sur son site web vous pouvez accéder aux liens des fatwas demandant que tous les Musulmans boycottent les produits américains et israéliens, jusqu'à ce que Israël devienne la Palestine.

Les idéologues mis à part, les gens sont simplement effrayés par le terrorisme chez soi, comme représailles de toute action militaire en Irak. D'autres sont préoccupés par les pertes civiles d'innocents en Irak, quoique la sincérité d'un tel sentiment doive être atténuée par l'indifférence qu'ils ont montré lors du massacre de dizaines de milliers d'Irakiens et de Kurdes!

Certaines nations d'Europe ont d'autres griefs qui expliquerait leur antipathie vis à vis de la fermeté des Etats-Unis à l'égard de l'Irak. Cela vient de très loin. Certaines factures sont longues à venir. Il faut remonter au temps de la chute de l'empire ottoman. Il faut se rappeler que les franco-anglais à cette époque se sont engagés à faire revivre le monde arabe. Ils ont embauché des arabisants aux "affaire étrangères", dans les appareils politiques, chez les fonctionnaires et les diplomates. Ils voulaient les Arabes comme alliés contre la Sublime Porte, et depuis ce temps là ils se sont engagés "ensemble" envers ces nouveaux amis. Mais tous ces pays arabes créés artificiellement dans cette nouvelle perspective et pour servir les ambitions impériales sont aujourd'hui les voisins d'Israël, de la Syrie-Liban jusqu'à la Jordanie-Irak.

L'engagement émotionnel de cette époque se répercute aujourd'hui en politique. La politique étrangère britannique est toute imprégnée de cet engouement envers les Arabes et notamment l'Arabie pour laquelle les diplomates et la famille royale éprouvent de la sympathie en toute crédulité. Le syndrome de Lawrence d'Arabie se perpétue jusqu'à nos jours. Nos lois sur l'immigration en sont également imprégnées au point que nous nous trouvons éberlués devant une floraison de mosquées fanatiques. Cette situation n'est pas unique et a des similitudes avec ce qui se passe en Europe, notamment en France. Dans les derniers jours de l'Empire français, la France a décidé de résoudre le problème de la sécession de l'Algérie, en intégrant celle-ci dans la France métropolitaine. Le résultat n'a pas été celui escompté, la France n'a pas pu seulement intégrer l'Algérie, mais c'est l'Algérie qui a investi la France.

Maintenant la France et la Grande Bretagne sont conscientes de leur vulnérabilité, ayant intégré une minorité non assimilée, en nombre indéterminé mais croissant, et qui perturbe non seulement le jeu électoral mais aussi la sécurité publique.  Nos deux pays hébergent les Islamistes les plus violents du monde!

En Allemagne, les problèmes sont différents. Ses minorités ne proviennent pas d'un problème colonial, mais d'une expansion économique d'après guerre qui avait besoin, pour être soutenue, de travailleurs étrangers, invités de Turquie et d'ailleurs et qui ont participé à la prospérité du pays. Mais les raisons de l'opposition de l'Allemagne à la politique américaine au Moyen Orient sont différentes. Nous avons tellement instillé dans l'âme germanique la culpabilité d'un passé militariste, qu'aujourd'hui il est naturel que le pacifisme prédomine. Et puis il y aurait aussi une pointe de désir de vengeance pour avoir été défait par les Américains, qui ont voulu sauver le vieil ennemi français.

Enfin le fait d'être des petites puissances pas forcément autonomes a poussé la France et l'Allemagne à vouloir agir séparément, faisant en quelque sorte un pacte avec des terroristes. Pour le moment l'Amérique ne s'en fait pas trop devant le lâchage de ses alliés. Mais quand l'affaire d'Irak trouvera son issue, il sera alors question de ces groupements que sont l'OTAN et l'ONU et qu'en faire?

 

D'une certaine manière l'Otan est l'Amérique. Cette alliance de la défense avait pour but de faire face à la menace permanente, concrète et aiguë de l'expansionnisme soviétique. L'organisation de défense idéale n'a pas besoin de gagner des guerres, elle doit les empêcher, et l'Otan a réussi cela grâce à la puissance américaine. La raison d'être de l'Otan a disparu avec l'empire soviétique.

On peut dire que l'intervention au Kosovo est dans une certaine mesure à porter au crédit de l'Otan et lui donne une raison d'exister. Par contre l'affaire d'Irak montre l'inanité d'une telle suggestion.

 

L'Onu a été une épine dans le flanc du monde libre depuis le milieu des années 70, quand l'Unesco a été investie par des pays non démocratiques du tiers monde et quand l'Assemblée générale a adopté la résolution infamante en 1975, "sionisme égale racisme". Même à ce moment là certains d'entre nous ont dit et même écrit que du moment que l'Onu contribuait même avec 0,1% de chance à aider à maintenir la paix dans le monde, elle était un investissement utile. Cet argument est aujourd'hui usé. Car l'Onu n'est pas viable avec sa Commission des Droits de l'Homme présidée par la Libye: elle devient dangereuse et elle menace la paix et la sécurité dans le monde. La majorité de ses membres sont en infraction avec la plupart des principes de la Charte constitutive, et cependant ces membres sont récompensés par des affectations et des missions, bien qu'incompétents.

En Mars, l'Irak va présider la Conférence sur le Désarmement à Genève! L'Onu est en train de devenir un instrument du Mal plutôt qu'un organisme oeuvrant pour le bien.

Les nations qui respectent les principes de base de la constitution de l'Onu et qui les appliquent devraient sans doute la quitter. Au moins les Etats-Unis, principale source de financement, devrait avertir l'Onu de la nécessité d'une réforme. On ne peut pas préconiser une organisation concurrente formée par les pays du monde libre et démocratique, pour de nombreuses raisons, la principale étant que l'existence de deux entités hostiles n'aiderait pas la paix.

Cependant si les Etats-Unis se retiraient, une Onu non réformée présidée par des lumières telles que Kofi Annan ou Mary Robinson se désintégrerait d'elle-même par sa propre incompétence ou sera forcée de se révéler comme une coalition de pays quasi marxistes et de dictatures islamistes, avec quelques états européens se pavanant, la face enfarinée.

La menace de guerre avec l'Irak a cependant apporté un bienfait non prévu: elle a obligé l'Amérique à se rendre compte du vide autour d'elle et forcera en fin de compte l'Angleterre à faire un choix entre la vieille Europe et un nouvel ordre mondial. Un aspect n'est pas douteux: je sais vers quoi penchera la BBC.

 

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