www.nuitdorient.com

accueil -- nous écrire -- liens -- s'inscrire -- site

Appartenir à une Minorité Chrétienne en Israël

 

Par Shadi Khalloul, fondateur du Mouvement araméen israélien. Avant d'être diplomé de l'Université du Nevada, à Las Vegas, il a servi comme lieutenant dans une division parachutiste des Forces de défense israéliennes. Il est également créateur d'entreprise, leader de sa communauté et candidat aux élections législatives.

27/3/16

 

L'an dernier, Israël a reconnu l'existence d'une communauté de chrétiens – « les Araméens » - à l'intérieur de ses frontières ; un acte qu'aucune nation arabe ou musulmane du Moyen-Orient n'a jamais accompli ni ne tentera jamais d'accomplir. Israël a reconnu comme un groupe religieux et ethnique distinct, les populations autochtones de l'ancien Croissant Fertile.

Leur langue, l'araméen, était la langue parlée par Jésus, des siècles avant l'arrivée de l'islam.

 

Israël soutient les chrétiens et leur reconnait ainsi qu'à d'autres minorités - druzes, musulmans, bahaïs... - une citoyenneté pleine et entière, l'égalité des droits ainsi que la liberté de culte. Mais Israël leur reconnait également le droit de se développer en tant que minorité, avec tout ce que cela implique de droit à la différence. Les Arabes, par exemple, sont accueillis dans les Forces de défense israéliennes (FDI) mais, contrairement aux Juifs, n'ont aucune obligation de servir. David Ben Gourion, Premier ministre fondateur d'Israël, a eu l'humanité de ne pas infliger aux Arabes le dilemme d'avoir à combattre leurs « frères ».

 

En Israël, certains représentants des minorités chrétienne et musulmane occupent des positions élevées – au même titre qu'un juif israélien qui entreprend de réussir sa carrière. Ainsi, un chrétien maronite, Salim Jubran, a été nommé juge à la Cour Suprême.

Contrairement à ce qu'affirme une certaine propagande, aucun « Apartheid » d'aucune sorte ne sévit en Israël et les routes réservées aux seuls juifs n'existent pas. Ce type de routes existe en revanche en Arabie Saoudite ; les chemins de la Mecque étant dédiés aux seuls musulmans.

 

Cette politique d'ouverture aux minorités est menée dans un environnement régional composé de pays – parmi lesquels on trouve les ennemis les plus brutaux de l'humanité – qui souhaitent rayer Israël de la carte et font tout pour réaliser ce désir. Malheureusement, de nombreux pays européens se joignent au mouvement. Chacun a pu assister aux récentes et vicieuses tentatives de l'Union Européenne d'étiqueter les marchandises produites dans les territoires disputés. Cette exigence, qui n'est imposée à aucun autre pays en situation de conflit frontalier, pénalise toute tentative de commencer à construire la paix par un travail en commun.

 

Les Européens ne trompent personne. Leurs « punitions » bien pensantes et sournoisement sadiques, obligent Israël à priver les Palestiniens de milliers d'emplois correctement rémunérés. Ces diktats n'aboutissent qu'à pousser les nouveaux chômeurs palestiniens en direction d'une offre d'emploi de dernier ressort : celle du terrorisme et de l'extrémisme islamiste. Ironie du sort, cette tentative de blesser les juifs en prétendant aider les Palestiniens, favorise l'essor d'une nouvelle génération de terroristes qui finira par sévir en Europe et montrera aux Européens ce qu'il faut penser de leur hypocrisie.

 

Le débat fait rage dans la région sur l'aspiration secrète des Européens de rayer Israël de la carte. Leurs nouvelles lois combinées à la violence arabe feront l'affaire, pensent-ils. Les Européens pourront ensuite prétendre qu'ils n'ont « rien à voir avec cela ». Ils ont besoin de savoir qu'ils ne trompent personne.

Israël, en dépit de l'obligation de combattre sur les fronts européen et américain, sans parler des intentions génocidaires des musulmans, continue activement à consolider ses minorités à travers une série de programmes financés par l'Etat. Le 30 décembre 2015, le gouvernement israélien a adopté un plan de 15 milliards de shekels sur cinq ans (3,5 milliards d'euros) pour aider au développement économique et social des minorités, notamment arabes. Gila Gamliel, ministre de l'égalité sociale et membre du Likoud, a été chargée de sa mise en œuvre. Le premier ministre Netanyahu, injustement diabolisé, a, au cours des dernières années, mis en place l'« Agence pour le développement des secteurs arabe, druze et circassien ». Elle est dirigée par un musulman arabe, Aiman Saif, qui dispose d'un confortable budget de 7 milliards de shekels (1,6 milliard d'euros). Cette somme a contribué pour l'essentiel à la création d'infrastructures modernes, de zones industrielles, d'emplois, de projets éducatifs etc. au sein de villes et villages arabes. Le reste a été alloué aux villages chrétiens de Galilée.

 

Les arabes ont leur propre département au sein du ministère de l'éducation. Il est dirigé par un arabe musulman, Abdallah Khateeb, qui gère un budget conséquent de 900 million de shekels [210 millions d'euros].

Les chrétiens et nombre d'autres minorités, ont compris qu'accomplir son service militaire était la clé d'une intégration réussie dans la société israélienne. Tous, nous partageons les mêmes craintes : constater qu'Israël est, chaque jour davantage, le seul ilot de sécurité qui nous garantit liberté et droits civiques. La communauté arabe d'Israël, les chrétiens et les autres communautés arabophones assistent au destin tragique de leurs frères en Syrie, Irak, Liban et autres pays arabes. Les musulmans tuent d'autres musulmans ; des fanatiques musulmans tuent des chrétiens, les forcent à l'exil, leur ouvrent la gorge, les brulent vivants, les noient dans des cages et bien sur les crucifient, y compris les enfants. Les minorités israéliennes sont parfaitement informées de la situation. Elles ne comprennent pas non plus pourquoi personne ne diabolise ces méchants. Tous nous craignons que cette dévastation déborde un jour en terre sainte d'Israël, puis en Europe.

La peur – entre autres raisons - a conduit un nombre croissant de chrétiens à accomplir leur service militaire : 30% des recrutements ont lieu sur une base volontaire ; tandis que dans la société juive 57% des jeunes ne font qu'accomplir leurs obligations militaires. L'armée israélienne compte également plus d'un millier de musulmans.

Nous connaissons tous le danger que représentent des groupes islamistes fanatiques comme le Hamas et ressentons toujours plus fort le besoin de protéger ce petit Etat pluraliste et solitaire.

 

Les chrétiens araméens que nous sommes plongent leurs racines ethniques et linguistiques dans la communauté araméenne-phénicienne autrefois basée en Syrie, au Liban et en Irak. Tout au long des 1400 ans de la conquête islamique, les chrétiens araméens ont été obligés de parler arabe et plus récemment de fuir leur domicile en Syrie et en Irak. Ils n'ont aucun statut dans les Etats arabes et islamiques, tout régis par la charia. Les chrétiens araméens n'ont aucun statut non plus dans la Judée-Samarie régie par l'Autorité Palestinienne.

Nous sommes informés de l'existence de groupes chrétiens comme SabeelKairos Palestine et d'autres encore qui vivent sous la coupe de l'Autorité Palestinienne et soutiennent du bout des lèvres les seigneurs arabes musulmans qui les tiennent sous leur joug.

 

Jérusalem est ouverte à tous. Mais cela n'a pas toujours été le cas, notamment quand la ville était sous contrôle jordanien jusqu'à 1967. Non seulement les juifs ne pouvaient y résider, mais les pierres tombales du cimetière juif du Mont des Oliviers ont été utilisées comme matériaux de construction et de carrelage pour des latrines jordaniennes.

Les musulmans arabes qui siègent à la Knesset (le parlement) refusent aux chrétiens le droit de préserver leur héritage unique. Le 5 février 2014, la députée Haneen Zoabi de la liste unique du parti arabe a menacé les représentants chrétiens qui faisaient pression pour que la Commission pour l'emploi de la Knesset se prononce en faveur de la loi qui projette d'inclure des représentants chrétiens au comité pour l'égalité dans l'emploi du ministère de l'économie. Zoabi n'a pas accepté l'idée que nous appartenions à une ethnie chrétienne araméenne séparée. Elle a fait pression pour que nos représentants se fondent dans le groupe arabe et palestinien. Une étiquette aussi fausse que si nous chrétiens, avions prétendu que les arabes musulmans descendaient des indiens d'Amérique. La loi a été adoptée grâce à une coalition d'élus de la Knesset, notamment juifs, et en dépit des efforts de Zoabi et de ses collègues.

Cet incident illustre la manière dont certains arabes musulmans d'Israël appellent à l'aide les pays voisins afin de les aider à préserver leur héritage musulman tout en refusant ces mêmes droits aux autres minoritésethniques.

Ils tentent au contraire d'imposer l'arabisation et la palestinisation par la force et la menace. En septembre 2014, Areen Shaabi, une chrétienne araméenne, capitaine dans l'armée israélienne, a été pourchassée par des activistes arabes musulmans dans les rues de Nazareth. Elle a été menacée aux cris de "Allahu Akbar" (Allah est le plus grand) et, à la nuit, les pneus de sa voiture ont été lacérés.

Le major Ehab Shlayan, un chrétien araméen de Nazareth, fondateur du Forum de recrutement chrétien, a trouvé, un matin d'aout 2015, un drapeau palestinien planté devant sa porte. La veille de Noël, le 24 décembre 2014, une trentaine de musulmans ont attaqué à coups de pierres et de bouteilles la maison et la personne de Majd Rawashdi, 19 ans, un soldat chrétien de l'armée israélienne.

 

Cette hypocrisie hypertrophiée n'est pas dénuée de racisme.

Le 24 décembre, 2012, à une cérémonie de vœux de Noël organisée par des chrétiens israéliens, le premier ministre Netanyahu a dit :

« Les minorités qui vivent en Israël, y compris le million et plus de citoyens arabes, jouissent d'une totale égalité de droits. Le gouvernement israélien ne tolèrera jamais la moindre discrimination envers les femmes. La population chrétienne d'Israël sera toujours libre de pratiquer sa foi. Ce pays est le seul au Moyen Orient ou les chrétiens sont libres de pratiquer leur foi. Ils n'ont rien à craindre, et il n'est pas nécessaire de fuir. A un moment ou les chrétiens vivent en état de siège dans tant de lieux et places du Moyen Orient, je suis fier qu'en Israël, les chrétiens soient libres de pratiquer leur foi et que ce pays dispose d'une communauté chrétienne florissante ».

 

Les chrétiens comme les autres minorités croissent et prospèrent en Israël, alors que dans d'autres pays du Moyen Orient, y compris les territoires sous contrôle de l'Autorité Palestinienne, ces mêmes communautés souffrent et sont persécutées par l'islamisme au point de disparaître progressivement.