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"À l'ombre du Coran" de Sayed Al Qoutb

Résumé de la doctrine philosophique de la terreur de l'Islam

 

Par Albert Soued, écrivain www.chez.com/soued - 24 mars 2003 - source: PAUL BERMAN paru dans le New York Times du 23 mars 2003.

La doctrine de la terreur islamique a été élaborée par un Frère Musulman égyptien, Sayed Al Qoutb, dans une prison de Nasser. Né dans une famille de la haute bourgeoisie en 1906, cet homme était destiné à une carrière littéraire et donnait même dans la philosophie existentielle. Son séjour aux Etats-Unis dans les années 40 où il obtint une maîtrise littéraire à l'Université d'état du Colorado l'aurait traumatisé, du fait de la liberté sexuelle qu'il y a côtoyée. À son retour, il s'affilia au mouvement islamiste "Frères Musulmans" de Hassan El Banna, devint le rédacteur en chef de son journal et aida les "officiers libres" à prendre le pouvoir. Mais le panarabisme de Nasser ne passant pas par un état islamique, Sayed Al Qoutb s'est vite retrouvé en prison où il resta pratiquement de 1954 jusqu'à sa pendaison en 1966. Il mit à profit une très pénible incarcération pour écrire notamment un monument de 15 volumes, une exégèse du Coran, traduite aujourd'hui en anglais. "A l'ombre du Coran" est un travail gigantesque de mise à jour du Coran et d'élaboration d'une doctrine de vie et d'action pour l'Islam. Il s'adresse à tous les Musulmans mécontents de la vie qu'ils mènent et de leurs dirigeants. Et ils sont nombreux à qui Al Qoutb explique que l'Occident décadent a pourri l'essence de l'Islam et que pour s'en sortir il faut revenir à sa pureté originelle, avec des moyens de lutte adaptés à l'époque moderne, terreur, martyr et propagande.

Il semble que le texte ne soit ni superficiel, ni anodin, mais solidement étayé, bien écrit et souvent convaincant pour un esprit qui n'est pas aux aguets.

En gros, il répudie d'abord, non pas la Torah qui est parole révélée que les Juifs ne méritent pas du fait de leur trahison (il reprend ici les poncifs du christianisme, tirés eux-mêmes des nombreuses autocritiques incluses dans la Torah), mais les préceptes et les rituels imposés ultérieurement par le talmud ou la halakhah. Les Juifs sont devenus des sionistes à éliminer sans détour. Il répudie non pas Jésus qui voulait ramener une plus grande spiritualité, mais ses disciples qui sont allés trop loin dans l'abandon de la Torah et du code mosaïque. Il répudie surtout ceux qui ont construit l'Eglise, "le païen et débauché" Constantin qui a séparé l'Eglise de l'Etat, le sacré du profane, faisant régresser le christianisme au niveau du paganisme grec. Il appelle cette séparation la schizophrénie chrétienne qui aurait conduit à l'arrogance technologique et à la décadence. Il répudie tous les régimes arabes qui se sont modernisés sur le modèle européen (Turquie notamment, Egypte…). Comme son maître Hassan el Banna, il est fasciné par les méthodes fascistes et préconise le sacrifice de soi pour que les "idées" puissent circuler dans le sang des générations futures.

Cette énorme exégèse est déjà la Bible des terroristes islamiques du monde entier, et c'est avec elle que ceux-ci vont enfoncer et conquérir un Occident démocratique, apparemment mou et sans idéal. Pour y installer le futur califat et la "sharia'h", utopie de la perfection et de la pureté, ordre supernaturel et divin s'imposant aux hommes, ordre relayé sur terre par des mollahs munis de tous les pouvoirs "divins".

Le frère de ce Sayed a réussi à sauver sa vie en s'enfuyant en Arabie où il devint professeur de philosophie islamique: un des ses élèves était Osama Ben Laden.

 

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