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Charia'h'h

Un mot de plus en plus utilisé... que  recouvre-t-il ?

 

Par Emmanuel Ghidan - 30 juillet 2012

 

Domaines d'application

Pour l'islam, la charia'h'h est la norme légale des devoirs du musulman, la route à suivre (sharée'). C'est pour lui la "voie" toute tracée. Elle s'applique dans deux domaines traditionnels:

1- l'ensemble du culte avec les 5 piliers rituels: profession de foi, prière, aumône, jeûne du ramadan, pèlerinage  à la Mecque

2- toute la vie en société, couvrant notamment :

- tout ce qui touche au statut personnel : mariage (divorce, répudiation, polygamie… ), héritage, circoncision, rapports hommes-femmes (supériorité masculine, voile… ), statut des non-musulmans en terre d'islam (dhimmis = "protégés", c'est-à-dire soumis aux musulmans qui leur sont supérieurs : un musulman ne peut être soumis à un non-musulman),

- délits : vol, meurtre, apostasie, adultère, homosexualité, sorcellerie… et leurs châtiments coraniques ou conformes à la tradition de Mohamed (hadiths et sirat) : fouet, amputation croisée (pied et main opposés), lapidation, décapitation,

- interdits alimentaires : porc, vin, viande non saignée…

- guerre sainte : djihad guerrier

- personnel religieux : imam (qui dirige la prière), mufti (juriste qui produit des avis circonstanciés ou fatwas), oulémas (savants en sciences religieuses), qadi (juge)… En Iran : ayatollah, mollah

 

Les actes de la vie sociale du musulman sont classés en 5 catégories : licite (halal : permis), recommandé, obligatoire, non recommandé, illicite (haram : interdit).

          

Origines et interprétations

 La charia'h'h est issue des prescriptions du Coran, des propos qu'on attribue à Mohamed (hadiths) et de ses biographies tardives (appelées "sirat"). Tout cela est interprété dans le cadre d'écoles ("rites") juridiques qui sont à l'origine du droit islamique (fiqh).

Mais ces variantes, dues au fait que l'islam n'a pas de magistère unique, ont bien les mêmes racines communes, intouchables et incritiquables !

 

Ce qu'est la charia'h'h dans l'Islam et pour les Musulmans

 C'est un ensemble de règles et de prescriptions qui s'applique à tous les domaines et à tous les instants de la vie personnelle et collective, ensemble considéré comme la volonté de Dieu.

 Le musulman vit alors sous la pression de Dieu et de la société musulmane religieuse (Oumma). Car l'islam est tout à la fois religion et société, indissociablement. Charia'h et laïcité sont opposées. C'est ce qui fait problème pour la vie avec les non-musulmans, et ce d'autant plus qu'ils sont 1,5 milliards aujourd'hui.

 

Charia'h'h, progessivement… puis partout

Il peut y avoir des aménagements temporaires comme le clame l'imam de Bordeaux, Tarek Oubrou, quand il parle de "charia'h'h de minorité". C'est une concession provisoire qui paraît tolérante, mais qui ne change rien sur le fond. Il est sous-entendu qu'en cas de majorité, on en viendrait à la charia'h'h intégrale.

 En attendant, il pourrait s'établir, tacitement, ça et là, des zones où les lois de la République seraient de fait remplacées par celles de la charia'h'h, de plus en plus respectée du fait de la proportion croissante de musulmans dans la population locale (qui pousse, sans le dire, les non-musulmans à partir).

Le "Conseil Européen de la Fatwa", présidé par le célèbre Sheikh Qaradawi de la chaîne Al-Jazira, annonce clairement la couleur : la charia'h'h doit être la norme absolue pour tous les musulmans.

 

Dans cette même perspective coranique, Erdogan, premier ministre de Turquie, a pu déclarer à plusieurs reprises et publiquement en Allemagne que l'intégration des Turcs était contraire aux Droits de l'homme !

Mais il s'agit des Droits de l'homme en Islam ! Ils ont fait l'objet de trois déclarations officielles des pays islamiques : Unesco (Paris 1981), Organisation de la Conférence islamique (OCI - Le Caire 1990) et Charte Arabe (Tunis 2004). Ces déclarations se référent à la charia'h et aucune n'accepte la liberté religieuse.

 

Ainsi cette volonté d'appliquer la charia'h non seulement crée un problème d'intégration dans une "phase de minorité", mais surtout aboutirait à l'islamisation décisive de la société d'accueil.

 

Comme l'a dit clairement Jeannette Bougrab en novembre 2011 : "il n'y a pas de charia'h light !"