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LE SALE PETIT SECRET DES NATIONS UNIES

 

Par Anne Bayefski, professeur à la faculté de droit de l'Université de Columbia et de science politique à l'Université de York, Toronto, membre du conseil d'administration de "UNWatch", organisme de surveillance de l'Onu.

Article paru dans le Wall Street Journal du 9/12/2003 et traduit par Albert Soued, écrivain, www.chez.com/soued.conf.htm

 

Une fois de plus, la semaine dernière l'Onu s'est montrée incapable de soutenir les défis moraux que sa charte contient pourtant, "tolérance", "dignité et valeur de la personne humaine", "droits égaux". Un projet de résolution contre l'antisémitisme – qui aurait pu être une "première" dans les 58 ans d'histoire de l'organisation – a été retiré du fait de l'opposition arabe et musulmane!

Tous les jours les médias témoignent de la violence antisémite à travers le monde. Cependant, alors que les dirigeants du monde libre condamnent les explosions de bombes devant des synagogues en Turquie, l'incendie d'écoles juives en France et le discours haineux de l'ex-président Malaisien, qui préside maintenant l'organisation de la Conférence Islamique, les Nations unies se dirigent dans la voie inverse, encourageant la dissémination d'une haine ancestrale.

 

Dans un contraste remarquable, d'autres formes d'intolérance continuent pourtant de préoccuper l'ONU et d'absorber ses ressources. Un rapporteur spécial a été nommé par la Commission des Droits de l'Homme pour informer régulièrement les Nations Unies sur "la discrimination contre les peuples arabes et musulmans dans toutes les parties du monde" y compris "toute attaque contre des individus ou des lieux de prière, des centres culturels, des commerces ou des propriétés privées". Une résolution issue de cette commission en 2003 et luttant contre la diffamation religieuse a été entièrement consacrée aux "préjugés contre l'Islam et les arabes".

La condamnation de l'antisémitisme, qui devrait pourtant être évidente, entraîne intransigeance ou controverse à l'ONU. À l'Assemblée Générale de cette année, assumant le rôle de gardien, l'Irlande a claqué la porte devant une résolution cherchant à protéger des victimes juives. L'Irlande a initié une série de résolutions sur l'intolérance religieuse dans les organes de l'ONU pendant près de vingt ans, sans jamais mentionner l'antisémitisme. À la mi-novembre, les événements en cours ont provoqué au Parlement de Dublin des demandes d'explication sur cette omission par le ministre des Affaires étrangères Brian Cowen. L'excuse "minable" offerte à ce moment était de "sacrifier les droits des Juifs" sur l'autel du consensus afin d'obtenir la plus large adhésion des participants. En langage clair, pour l'Irlande, l'opposition des états musulmans et arabes signifiait …"courage fuyons, après avoir tronqué le texte!" Le manque de désir ou de volonté de la part de l'Irlande de s'accrocher aux principes au moment où ce pays assumait la présidence de l'Union Européenne, ne fait que renforcer le manque de crédibilité aussi bien des Nations Unies que de l'UE comme des intermédiaires sérieux et honnêtes dans le processus de paix au Moyen Orient.

En fait derrière la scène de cette histoire, il y a un complot digne de Machiavel qui implique la violation d'un accord conclu il y a deux semaines entre le ministre des Affaires étrangères israélien Silvan Shalom et Brian Cowen. Israël a accepté de laisser tomber sa demande d'inclure l'antisémitisme dans la résolution sur l'intolérance proposée à l'ONU, pourvu que l'Irlande introduise une nouvelle résolution spécifique à l'antisémitisme. L'Irlande a trahi sa promesse et l'antisémitisme n'est pas considéré à ce jour comme une intolérance religieuse par l'ONU!

Depuis deux mille ans, la persécution des Juifs a été justifiée de différentes manières pour servir des intérêts et des buts divers. Religion, race, origine ethnique, nationalité, tout a fonctionné à un moment ou à un autre comme humus pour l'antisémitisme. Comble de l'ironie, aujourd'hui l'ONU est incapable de trouver de raison suffisante pour lancer une campagne vitale et nécessaire afin d'empêcher les actions atroces provoquées par cette haine ancestrale qu'est l'antisémitisme. Bien au contraire, les diplomates internationaux mettent en avant les soit-disant "crimes d'Israël" pour ne plus évoquer l'antisémitisme. Il faut se rappeler qu'en 1965, l'ONU a voté un traité majeur sur la discrimination raciale, en omettant l'antisémitisme, sous prétexte que c'était "déplacé" d'en parler…

Aujourd'hui Brian Cowen et Cie. déclarent que l'antisémitisme est en effet matière de discrimination raciale, le rendant donc inapte dans une résolution relative à l'intolérance religieuse. Ce revirement pervers a été justifié sur la base de la résolution infâme de Durban 2001 lors de la Conférence sur le racisme, qui a servi en fait de plate-forme antisémite. Il faut se rappeler que la Déclaration de Durban fait une référence minimale à l'antisémitisme, mais condamne largement le soit-disant racisme israélien…

 

En fait au coeur de ce problème on trouve le rejet de l'idée qu'un Juif puisse être une victime… Il n'y a aucune égalité de traitement quand il s'agit des Juifs ou des Israéliens. Une résolution en date du 26 novembre 2003 condamnant les attaques terroristes contre des enfants israéliens n'a pu être passée à l'Assemblée Générale de l'ONU, alors que la même résolution protégeant les enfants palestiniens des attaques israéliennes a été adoptée avec seulement 4 voix contre. Israël a été obligé de retirer sa résolution, car l'Egypte avait apporté des amendements supprimant le mot "israéliens" devant "enfants" et la résolution amendée avait la garantie d'une majorité automatique.

 

Kofi Annan n'a jamais réuni une conférence ou écrit un rapport lié à l'antisémitisme. Il  a ignoré toutes les demandes des ONG et des états qui ont initié la résolution contre l'antisémitisme. Il n'a jamais fait l'effort de convaincre les états membres et n'a jamais voulu affronter l'organisation de la Conférence Islamique sur ce sujet.

Son manque de bonne volonté ainsi que celui des principaux organes de l'ONU devant ce fléau, souvent d'origine arabo-musulmane, n'est pas une simple omission.

 

L'ONU est une organisation fondée sur les cendres du peuple juif et dont les principaux principes sur les droits de l'homme ont été écrits à partie des leçons de l'holocauste.

L'incapacité de cette organisation d'affronter sérieusement un des maux les plus tenaces qu'elle prétend empêcher est un énorme scandale!

La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948 précise que "l'indifférence et le mépris pour les droits de l'homme entraînent des actes de barbarie qui offensent la conscience". 55 ans plus tard, l'indignation s'est estompée, le silence de l'ONU sur l'antisémitisme est assourdissant et les seuls qui en profitent sont ceux qui préparent les futurs actes barbares contre les Juifs partout dans le monde!

 

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