www.nuitdorient.com

accueil -- nous écrire -- liens -- s'inscrire -- site

La Fascination vis-à-vis de l’Etat Juif et sa Centralité dans l’Inconscient Collectif

 

Par Arié, Economiste, détenteur de 3 nationalités, hébraïsant, interprète assermenté d’hébreu auprès de la Cour d’Appel, Madrikh Léivrit, Essayiste, conférencier, étudie la Torah depuis 30 ans, vit en Israël, unique rédacteur des articles. 1/8/14

Consultez aussi les 50 derniers articles & les étincelles venant d'Israël  

 

 

Que l’on soit pro palestinien ou que l’on ne le soit pas, que l’on donne dans le misérabilisme simpliste nourri par les images de Gaza dont nous abreuvent les média occidentaux et arabes ou que l’on soit dans le camp des "il faut leur balancer une bombe atomique sur la tête et en finir une fois pour toutes", une seule chose est indiscutable : c’est la centralité de l’Etat d’Israël dans le conscient, et aussi dans l’inconscient collectif. Tous les autres conflits, et il y en a d’autrement plus sanglants sur la planète terre, tous les autres problèmes qui accablent l’humanité, sont relégués aux oubliettes dès qu’il s’agit d’Israël. Or, après tout, il ne s’agit que d’un conflit régional, circonscrit dans le temps, qui se déroule dans une zone géographique infinitésimale et qui, à priori, n’a pas d’incidence majeure sur la marche du monde. Alors, pourquoi cette fascination, pourquoi le monde s’arrête-t-il de tourner dès lors que l’Etat juif livre une guerre, somme toute logique, à une force ennemie qui le combat ?

 

Pour tenter d’y répondre raisonnons, par l’absurde : pourquoi a contrario, le monde se fiche comme de l’an 40 des autres guerres qui se déroulent au Moyen-Orient et des centaines de milliers de victimes arabes qu’elles provoquent ?

La réponse me parait assez évidente : parce qu’il ne s’identifie pas avec les belligérants. Que des musulmans se massacrent en Libye, en Irak, en Syrie et ailleurs, laisse le monde parfaitement indifférent, car il ne se reconnait dans aucun des camps. Ce sont, somme toute, des Arabes et/ou des Musulmans - le citoyen lambda face à sa télé n’a toujours pas compris la différence entre les diverses factions, obédiences et sensibilités religieuses  - qui se massacrent entre elles et grand bien leur fasse. La seule chose qui traverse, parfois, son esprit c’est que le soi-disant Printemps arabe a accouché d’un monstre sanguinaire et que l’injection par la force du concept de Démocratie lui a provoqué une allergie. 

 

Que l’Occident regarde sans frémir les Musulmans se massacrer "à qui mieux mieux", passe encore, mais qu’il ne lève ni la voix, ni le petit doigt lorsque le peu de Chrétiens qui restent encore en Irak se font "génocider" et brûler leurs églises, est assez étrange. Aujourd’hui, et ce depuis 1700 ans, il ne reste plus un seul Chrétien à Mossoul et, entre la fin de la Seconde guerre mondiale et le début du 21ème siècle,  la présence chrétienne au Moyen Orient a chuté de 30% à 3%. 

La seul et vraie question fuse : mais que fait et que dit le pape François ?

Réponse : il nous exhorte à  "prier en silence" le "Dieu de la paix" pour ramener "le dialogue et la réconciliation". Cette réponse appelle plusieurs commentaires :

- Le dialogue, je veux bien, mais qui dit dialogue dit qu’il reste encore deux parties en présence pour négocier, or l’une a disparu ; comment pourrait-elle dans ce cas dialoguer ?

- La prière en silence est certainement belle et bonne mais elle ne semble pas trop impressionner les énergumènes qui ont décidé de mettre fin à toute forme de présence chrétienne au Proche-Orient

- "Le Dieu de la Paix" auquel se réfère le pape François semble, jusqu’à preuve du contraire, assez empoté et parfaitement inefficace.

- Le Pape François est d’ailleurs plus prolixe lorsqu’il s’agit de Gaza, car il manifeste "sa vive préoccupation concernant le conflit en cours"

 

Les Chefs d’Etat occidentaux et autres organisations internationales ne sont pas plus papistes que le Pape, même lorsqu’il s’agit des Chrétiens d’Orient, et pourtant, nom d’une chicha (je me mets au goût du jour), l’Occident est quand même le descendant légitime du Christianisme. Ses valeurs, il les a puisées dans le Nouveau Testament, il me semble, et ses Constitutions, même laïques, prônent l’Amour et la Fraternité. 

Alors, force est d’arriver à la conclusion que l’Occident -- à des exceptions près -- se fout royalement que les Arabes se massacrent entrent eux et, qu’en passant, ils trucident les Chrétiens qui vivent en terre d’Islam.

Mais alors, pourquoi se préoccupent-ils tant des Gazaouis "soumis à rude épreuve par les Israéliens". Supposez un instant que la guerre oppose non pas Israël et le Hamas, mais disons, pour simplifier, l’Egypte et le Hamas. L’affaire serait vite réglée, parce que les Égyptiens auraient recours à des bombardiers larguant des bombes "maousses" et non à des avions de chasse qui font dans la dentelle, les télévisions occidentales et arabes n’auraient même pas le temps de filmer les horreurs et le Tour de France reprendrait la une de l’actualité, comme si de rien n’était.

 

Seulement voilà, ce sont les Juifs qui maltraitent les pauvres et les faibles Gazaouis et ça, c’est inacceptable. Et pourquoi donc ?

Un premier élément de réponse est fourni par la réaction du Pape face au génocide des Chrétiens en Irak : la prière en silence adressée au Dieu de la paix.

Il fut un temps, pas si lointain, où les Juifs procédaient de la même façon. Ils priaient en silence dans leurs shtetel ou leur mellah pour ne pas indisposer les Chrétiens ou les Musulmans tout puissants qui avaient droit de vie et mort sur eux.

Priaient-ils le Dieu de la Paix auquel se réfère le Pape ? Je ne le crois pas. Ils priaient tout simplement Hashém, le Nom, qui les a fait sortir de l’esclavage, du pays d’Egypte, en lui demandant de réitérer ce miracle, et par là même, de faire cesser leurs souffrances liées à l’exil. Il faut croire que le Dieu à qui les Juifs adressaient leurs prières silencieuses s’est avéré être plus efficace que le dieu du Pape puisque, le fait est, ils s'en sortirent de l’exil et fondèrent même un Etat. A la fondation de l’Etat juif et ce, jusqu’à la veille de la guerre des Six Jours, les Goyim (non juifs) se montrèrent attentistes et attentifs : vont-ils ou non se faire massacrer par les hordes arabes tellement plus nombreuses qu’eux ? L’Etat juif allait-il perdurer, les Juifs sauront-ils se battre, le D.ieu d’Israël est-il fiable ou s’agit-il d’une farce historique?

La logique eut aimé que tel en soit le cas, et pourtant, nous voici en l’an de grâce 5774 après la Création du Premier homme et l’Etat des Juifs est toujours là. Il ne mène pas une guerre pour sa survie, il mène une guerre pour qu’on lui lâche les baskets.

Et comment la mène-t-il ? N’en déplaise aux méchants et aux sous-bulbés, il la mène de la manière la plus morale, la plus respectueuse de la vie humaine possibles, face à un ennemi qui ignore jusqu’au sens du mot "éthique".  Et ça, aux yeux du monde c’est insupportable !

 

Il est insupportable aux yeux des Chrétiens et des Musulmans que le D.ieu d’Israël se batte avec eux, et pour eux. Comme le dit si intelligemment un gars du Hamas : "A la question "Comment est-il possible que vous tiriez autant de roquettes sur Israël et qu’il n’y ait pas de victimes ?" La réponse fuse : "Nous le savons, mais D.ieu travaille pour Israël !" Mais alors, "le Dieu de la Paix" à qui le Pape adresse ses prières et le Allahou aqbar -- Dieu est plus Grand -- des Musulmans sont, pour le moins, d’une extrême inefficacité.

 

La partialité de dieu qui distribue de meilleures cartes à Israël qu’aux Musulmans insupporte grandement les Catholiques. Ceux-là ont déjà compris et, presque admis que "le business" qu’ils ont mis au point il y a deux millénaires est en quasi faillite. Leur credo, répété à l’envie, que le peuple élu n’était plus les Hébreux mais les Chrétiens, prend l’eau de toutes parts à la lecture des faits, c’est-à-dire de la tonicité d’Israël. Leur dernier espoir d’avoir raison reposait sur Ismaël afin qu’il vienne à bout de Jacob/Israël. Après tout, les voies du Seigneur sont impénétrables, ainsi que les moyens d’arriver à ses fins, et voici que ce dernier espoir s’écroule aussi.

 

Mais, me direz-vous, l’Europe est devenue aconfessionnelle, laïque, démocratique, républicaine, et tout et tout. Faux ! Qu’on le veuille ou non, la Gauche comme la Droite sont pétries de valeurs humanistes et identitaires qui viennent en droite ligne du Nouveau Testament. Se réclamer athée ou agnostique ne signifie pas que l’on s’est débarrassé de l’enseignement de ses pères, même si l’on l’a quelque peu écorné au passage. La défense du faible et de l’opprimé -- surtout si le cameraman ou le monteur ont bien faits leur boulot -- face au puissant et au riche préexistait à tous les "ismes" à la mode. La meilleure preuve est que plus l’on est à Gauche, plus on exècre Israël.

 

Insupportables aussi aux yeux des occidentaux sont les codes d’honneur et les règles humanitaires appliquées par les soldats israéliens dans cette guerre.  Des fantassins qui vont jusqu’à se mettre en péril pour ne pas tuer des innocents, des chasseurs qui renoncent à tirer et font demi-tour parce qu’ils aperçoivent des enfants -- eh oui cela s’est produit mais aucun média occidental n’en a parlé --  cela est inacceptable.

Les Juifs posséderaient-ils une humanité qui a fait défaut aux armées occidentales lors de toutes leurs guerres, saintes ou profanes ?

La morale et le respect de la vie humaine ont-elles changé de camp ? 

 

Bien sûr, on vous rabâche du soir au matin que Tsahal massacre des innocents, mais les personnes informées et les grands de ce monde connaissent les faits. Et la réalité est qu’aucune armée du monde n’est aussi respectueuse de la vie humaine quand il s’agit de civils que Tsahal. Ni les Européens, ni les Russes ni les Américains ne se sont préoccupés des "pertes collatérales" lors de leurs guerres diverses et variées; il n’est pas utile d’évoquer les armées arabes, parce que le concept même de pertes collatérales est inconnu dans leur mode de pensée. Et pourtant, où se trouvent les donneurs de leçons qui enjoignent à Tsahal d’épargner les civils? Comme si on les avait attendus pour le faire.

 

L’honneur, la morale, l’éthique et le respect de la vie humaine a été théorisé et mis en œuvre par l’Armée de Défense d’Israël et c’est bien cela -- de manière a priori paradoxale -- qui chiffonne et met en rage l’Occident. Ainsi, non seulement D.ieu dérive la trajectoire des missiles pour qu’ils n’atteignent pas les Juifs qui habitent à Sion, mais, en plus, les soldats de Tsahal se comportent comme ne se sont jamais comportés les armées occidentales. La protection divine va donc de pair avec la justesse de la cause défendue et le respect des Commandements divins. L’Occident, après avoir perdu ou renié sa foi, a perdu au profit d’Israël ses valeurs dont il était si fier. Vous savez celles qu’il voulait léguer à la Libye, à la Syrie … (relire les élucubrations de BHL)

 

Non, cet article n’est pas achevé et à peine relu, mais je le publie tout de même parce qu'aujourd’hui Vendredi 1er Août, il y a une chance raisonnable pour que le conflit à Gaza connaisse une trêve et qu’ainsi cesse la perte de nos soldats.

 

A titre personnel, je me fous des roquettes qui volent au-dessus de ma tête, des sirènes, des remontrances américano-onusiennes, des dégâts de toutes sortes causés à Gaza, mais je ne supporte plus de voir la photo des jeunes soldats morts.

 

Suite, si D.ieu veut, au prochain numéro…