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L'action d'éléments islamiques pour corrompre de l'intérieur

le système des Droits de l'Homme

 

Par Magdi Khalil, progressiste égyptien

MEMRI  -  Middle East Media Research Institute

Dépêche spéciale n° 2459 – 2 mai 2009

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Dans un article mis en ligne le 2 mai 2009 sur le site www.elaph.org, le journaliste copte égyptien résidant aux Etats-Unis Magdi Khalil, directeur du Forum pour la liberté au Moyen-Orient, (1) évoque l'action de représentants musulmans au sein des organisations internationales des Droits de l'Homme. Il estime que ces représentants cherchent à corrompre de l'intérieur le système des Droits de l'Homme, en y étouffant toute critique dirigée contre les Etats musulmans ou l'islam et en encourageant l'hostilité à l'encontre d'Israël. Extraits :

 

L'action de la plupart des Etats islamiques dans le cadre de diverses organisations et conférences internationales donne le sentiment qu'ils cherchent à profiter de cette phase de trouble international pour corrompre le système des Droits de l'Homme.

Le système international traverse actuellement une période d'instabilité, ce qui est probablement signe de changements à venir. L'ordre mondial pourrait bien cesser d'être unipolaire, centré autour du leadership américain, pour devenir multipolaire, et l'ordre établi après la Deuxième guerre mondiale pourrait bien céder la place à un nouvel ordre adapté à l'ère post-mondialisatrice. Cet état d´incertitude est peut-être aussi annonciateur d´une guerre mondiale qui ouvrira sur un nouvel ordre mondial. Ou sur un état de chaos mondial et la disparition consécutive de la souveraineté pleine et entière des Etats, ou encore sur une modification des critères, permettant aux entités autres que les Etats –  telles les méga-sociétés, les institutions régionales, les grandes organisations civiles et les factions puissantes comme le Hezbollah et le Hamas, qui dans les faits contrôlent des Etats –  de participer au nouvel ordre mondial.

Quoi qu´il en soit, le fait est que le système international traverse une période trouble de transition qui pourrait durer des années ou même des décennies. Pendant toute cette période, les nations du monde continueront peut-être de percevoir les situations et d´intervenir de façons variées tout en participant à l´élaboration et à la mise en place du nouvel ordre.

 

L´action de la plupart des Etats islamiques dans le cadre de diverses organisations et conférences internationales donne le sentiment qu´ils cherchent à profiter de cette phase de trouble international pour corrompre le système des Droits de l´Homme. L´Institut d´Etudes sur les Droits de l´Homme du Caire relève dans son rapport de 2008 sur la situation des Droits de l´Homme dans les pays arabes : "Les Etats arabes et islamiques exercent leur influence au sein du Conseil des Droits de l´Homme de l´ONU pour affecter la promulgation des lois et mettre en place à l´échelle internationale de nouveaux critères moins exigeants en termes de Droits de l´Homme, ou niant ces droits."

 

L´action des représentants arabes et islamiques dans les forums internationaux a pour but d´empêcher toute critique à l´encontre de l´islam et de défendre sa réputation, de soutenir la cause palestinienne et d´encourager l´hostilité à l´encontre d´Israël, de bloquer toute tentative visant à condamner les Etats arabes et musulmans, même lorsque ceux-ci sont coupables de massacres de l´ampleur du génocide du Darfour."

 

Délit de blasphème au Nations Unies : "Les Etats arabes et islamiques ont réussi à faire passer une résolution contre la ´diffamation de la religion´ au Conseil des Droits de l´Homme de l´ONU"

Le 27 mars 2009, après deux années de dure campagne, les Etats arabes et islamiques ont réussi à faire passer une résolution contre la "diffamation de la religion" au Conseil des Droits de l´Homme de l´ONU. Vingt-trois Etats membres ont voté pour cette résolution. Ses grands défenseurs n´étaient autres que l´Egypte, l´Arabie saoudite, le Qatar, la Jordanie, la Palestine, la Malaisie, l´Indonésie, le Bengladesh et le Pakistan. La résolution a en outre bénéficié du soutien de la Russie, de la Chine et d´un certain nombre d´Etats africains, tandis que douze Etats membres, occidentaux pour la plupart, se sont opposés à la résolution, et que treize se sont abstenus.

La résolution stipule que le respect de toutes les religions et la protection contre la diffamation sont indispensables à la liberté d´expression, de pensée, de croyance et de religion. Elle dit en outre que le Conseil ´note avec inquiétude l´intensification de la campagne générale de diffamation des religions, d´incitation à la haine religieuse en général, notamment la stigmatisation ethnique et religieuse des minorités musulmanes depuis les événements tragiques du 11 septembre 2001.´ Elle souligne que ´tout le monde a le droit d´avoir des opinions, sans [subir d´]ingérence, droit à la liberté d´expression, dont l´exercice implique un certain nombre de devoirs et de responsabilités et doit donc être limité d ans le cadre de la loi ; ces limites sont nécessaires au respect des droits et de la réputation d´autrui, à la préservation de la sécurité nationale et de l´ordre public, à la santé et à l´éthique, au bien-être général.´

 

En lisant ces déclarations, on pourrait croire qu´elles ont été énoncées par le ministère égyptien de l´Information ou le parlement pakistanais, plutôt que par un Conseil dont la mission essentielle est de sauvegarder les droits et les libertés – et en premier lieu la liberté de pensée et d´expression. Le Professeur Elham Manea, militant des Droits de l´Homme basé à Genève, a très justement qualifié cette résolution de scandaleuse, demandant ironiquement si le Conseil avait prévu du travail pour l´Autorité saoudienne de la promotion de la vertu et la prévention du vice."

 

Les Etats arabes et islamiques qui ont motivé cette résolution… continuent de mépriser la diversité religieuse chez eux, comme l´indiquent les calomnies quotidiennes enregistrées contre toutes les religions – islam mis à part. 

Ces nations occidentales ont le privilège d´avoir des constitutions en harmonie avec les chartres internationales des Droits de l´Homme, dont la Déclaration universelle, qui manifeste le plus grand respect pour la liberté d´expression. C´est pourquoi elles ne prêteront pas attention à une résolution qui nie le droit fondamental à la liberté de pensée, d´expression et de conscience. Quant aux Etats arabes et islamiques qui ont motivé cette résolution, ils ont pour principal objectif d´intimider le monde occidental et d´exercer un chantage, tandis qu´eux-mêmes continuent de mépriser la diversité religieuse chez eux, comme l´indiquent les diffamations infligées quotidiennement à toutes les religions – islam mis à part.

Les nations islamiques et arabes sont adeptes des tactiques d´intimidation leur permettant de peser sur des démarches d´ordre légal et de manipuler les décisions du monde civilisé. On en a eu un exemple lors d´une session du Conseil des Droits de l´Homme des Nations Unies, en juin 2008 : le Conseil évoquait des rapports sur les Droits de l´Homme sur des sujets comme le statut des femmes dans les pays musulmans, les clauses de la Charia relatives aux femmes, la lapidation des femmes adultères et les mariages d´enfants. En pleine discussion, le délégué égyptien intervient pour dire : ´Il est très préoccupant qu´un Conseil qui devrait être garant de la liberté d&ac ute;expression [observe] des contraintes et des tabous ou rende certains sujets tabous."

 

Les Etats arabes et islamiques se sont battus pour protéger le régime soudanais en lui offrant des explications boiteuses et mensongères sur la situation au Darfour.

D´autres incidents, relevés par l´Institut du Caire, illustrent l´attitude subversive de délégués des Etats arabes et musulmans au Conseil des Droits de l´Homme en 2008. Dans la plupart des cas, ces Etats prétendaient prendre la défense de l´islam ou les droits des Palestiniens, mais les faits indiquent que leur véritable objectif était de corrompre l´héritage international des droits humains que le Conseil défend. Voici ces incidents :

-  L´Egypte, avec le soutien de l´Organisation de la Conférence islamique (OCI), s´est fortement opposée à l´envoi d´une équipe d´experts pour enquêter sur la situation au Darfour.

- Les Etats arabes et islamiques se sont battus pour protéger le régime soudanais par des explications boiteuses et mensongères de la situation au Darfour.

- Ils ont déployé des efforts similaires pour protéger le régime de Mauritanie en place depuis le coup d´Etat.

- La majorité des Etats arabes a voté contre la création d´un mécanisme d´observation qui aurait permis aux ONG et aux experts inépendants d´évaluer l´exercice des Droits de l´Homme dans les pays considérés.

- Les Etats arabes et islamiques se sont servis du problème palestinien pour écarter l´attention du Conseil de détérioration de la situation des Droits de l´Homme dans leurs propres Etats. En 2008, trois des cinq sessions spéciales censées discuter de sujets sensibles ont été consacrées à la Palestine ; en outre, les Etats arabes et islamiques ont réussi à consacrer une séance à l´aud ition de la cause palestinienne à chaque réunion du Conseil.

- Les Etats arabes et islamiques étaient hostiles aux ONG et ont fait leur possible pour maginaliser leur rôle en dedans et en dehors du Conseil.

- En somme, les Etats arabes et islamiques ont poursuivi leur programme négatif en termes de Droits de l´Homme, aussi bien à l´intérieur du Conseil qu´aux différents forums internationaux. Ils ont été un frein plus qu´une aide, ont justifié les violations au lieu d´exprimer leurs regrets, et se sont efforcés d´exporter leurs valeurs rétrogrades au lieu d´interagir de façon positive avec les valeurs du reste du monde.

 

Malheureusement, les Etats islamiques comptent sur un système de "votes en bloc", qui ressemble plus au modus operandi des gangs hors-la-loi qu´à celui des nations respectables : le premier article de la charte de l´OCI évoque la notion de "vote unifié", par lequel les Etats musulmans doivent présenter un front unifié et voter ensemble en bloc. Ce principe se base sur l´interprétation d´un dicton arabe : ´Défendez la cause de votre frère musulman, qu´il soit oppresseur ou oppressé.´ Vu que les groupes arabes et islamiques détiennent 26 des 53 sièges au Conseil (...), ils ont une grande influence et peuvent orienter le Conseil dans la direction souhaitée.

L´approche fanatique et condescendante des Etats arabes et islamiques a jeté une ombre non seulement sur le Conseil des Droits de l´Homme, mais sur plusieurs autres forums et organisations internationales. Toutefois, beaucoup plus dangereuse encore est leur capacité à soulever les communautés musulmanes en Europe pour les inciter à la haine et la violence.

 

Si la Suisse, qui autorise la construction de mosquées et la libre pratique de toutes les religions, est qualifiée de pays raciste et discriminatoire à l´encontre de l´islam, nous aurons du mal à trouver un qualificatif approprié à l´attitude des Etats islamiques à l´encontre des autres religions.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmed Abu Al-Gheit a joué le rôle que l´on sait en déclenchant la crise des caricatures de Mahomet, et la Syrie s´est servie de l´incident pour pousser la populace à attaquer les ambassades étrangères en Syrie et au Liban, en message d´avertissement aux Etats occidentaux. Ce comportement hystérique a dernièrement atteint de nouveaux sommets d´absurdité, quand la Ligue musulmane suisse a organisé une manifestation à Genève, le 19 avril 2009, pour protester contre le racisme suisse ! Si la Suisse, qui autorise la construction de mosquées et la libre pratique de toutes les religions, est qualifiée de pays raciste et discriminatoire à l´encontre de l´islam, nous aurons du mal à trouver un qualificatif approprié à l´attitude des Etats islamiques à l´encontre des autres religions.

Les Etats arabes et islamiques recourent à une statégie de confusion et de chantage pour empêcher le reste du monde de discuter de problèmes dominants dans les Etats islamiques, tels que la violence à l´encontre des femmes, l´absence de liberté religieuse, la diffusion de textes relligieux qui encouragent la violence, la haine et la perception des non-musulmans comme des infidèles, la discrimination à l´égard des minorités non-musulmanes, l´intimidation des intellectuels par des menaces, l´incarcération, le meurtre et la confiscation de la propriété, des actes de violence contre les musulmans, le recours à des châtiments prohibés au niveau international mais dictés par la Char ia, les mariages d´enfants, le viol de mineurs et le harcèlement des non-musulmanes, la confusion entre religion et Etat de manière à renforcer la culture d´oppression ; les violations des Droits de l´Homme sous des prétextes religieux ; la justification des actions terroristes commises par des mouvements islamistes ; la présentation du djihad comme une notion islamique sacrée qui se situerait au-delà de toute critique. (Notez que nous n´avons pas encore eu une seule fatwa contre Ben Laden).

 

Pour conclure, je voudrais réitérer une remarque de l´Institut du Caire pour les Etudes sur les Droits de l´Homme concernant l´action des Etats arabes et islamiques au Conseil des Droits de l´Homme : les Etats arabes sont regroupés en blocs politiques et régionaux au sein du Conseil. Ils sont très actifs et influents, et fortement déterminés à manipuler les résolutions du Conseil dans le but de préserver leurs propres gouvernements et les gouvernements de leurs alliés de toute critique. Les Etats membres de l´OCI et le groupe des Etats arabes sont les plus audibles au sein des blocs africain et asiatique, et ont l´avantage d´occuper 26 des 53 sièges.

 

Quand donc le monde se réveillera-t-il face au danger qui menace l´héritage international des Droits de l´Homme et des chartes internationales des Droits de l´Homme ?"

 

Notes

(1) Magdi Khalil est directeur exécutif du Forum pour la liberté au Moyen-Orient, et directeur exécutif de l´hebdomadaire copte égyptien Watani International. Ses articles paraissent dans plusieurs journaux arabes ; il est également auteur ou co-auteur d´une vingtaine d´ouvrages et de nombreux articles traitant du Moyen-Orient, des relations entre pays arabes et occidentaux, de l´islamisme et de la situation des minorités non musulmanes dans les Etats islamiques. Il est également commentateur politique sur plusieurs chaînes satellitaires arabes.

 (2) http://www.elaph.com/Web/ElaphWriter/2009/5/435596.htm.