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L'Iran est un Pays
Artificiel
Par Mordekhay Kedar, professeur et historien israélien
Arouts7
29/5/16
Traduit par Albert Soued http://symbole.chez.com pour www.nuitdorient.com
Le Kouzistan au Sud-Ouest abrite les
Arabes, groupe minoritaire, mais c'est là où se trouvent les réserves de
pétrole et de gaz, à leurs pieds. Ils sont shiites, comme la majorité des
Perses, mais ils sont traités avec dédain par le gouvernement. Cette région
s'appelait autrefois Arabistan, mais après la
conquête perse de 1925, les Perses ont changé son nom, dans une tentative d'occulter
sa spécificité arabe. Aujourd'hui son nom est Ahwaz, comme sa capitale. Elle couvre une superficie 3 fois
supérieure à celle d'Israël, avec une population de 4,5 millions d'âmes, soit de
moitié inférieure.
Bien
qu'ayant la majeure partie des ressources énergétiques du pays, cette région
n'en bénéficie nullement, mais plutôt en souffrirait. Ses dirigeants ne se définissent
pas comme un groupe ethnique arabe et interdisent l'arabe comme langue
officielle d'usage. La population n'est pas autorisée à engager des activités
au niveau culturel ou politique qui seraient perçues comme une solidarité de
groupe.
Le
gouvernement iranien a construit des barrages sur les 2 principales rivières du
coin, pour amener l'eau ailleurs, vers les régions perses. Résultat, les
campagnes autour des rivières locales manquent d'eau, les paysans arabes n'ont
plus de revenus agricoles et se déplacent vers les villes où ils vivent dans
une extrême pauvreté !
Les champs
pétrolifères d'Ahwaz attirent des compagnies occidentales et chinoises qui
forent, produisent et raffinent le pétrole, entraînant une pollution tellement
massive qu'il devient dangereux de résider dans cette région.
Le régime
iranien est indifférent à la souffrance du peuple ahwazi,
au point que celui-ci a manifesté en 2005 pour être reconnu comme une ethnie à
part et que ses ressources naturelles, eau, pétrole et gaz, ne soient pas
volées. Le gouvernement dispersa les manifestants tuant quelques centaines
d'arabes.
Il existe
des groupes souterrains actifs, avec en tête le Conseil Patriotique Ahwazi, dont l'objectif avoué est de se débarrasser de
l'emprise perse, appelée "occupation". En août
Le 6/3/16,
un chef religieux arabe d'Ahwaz, Baqr al Naami, a été arrêté par le régime iranien et enfermé
personne ne sait où exactement. Le gouvernement nie sa détention; pourtant de
nombreux témoins oculaires ont vu des agents de la sécurité en civil envahir sa
maison, et le jeter dans une voiture des services secrets. Mais ce n'était pas
la première fois qu'il était arrêté, et gardé en réclusion solitaire pendant
des mois. La dernière fois ses livres et téléphones furent saisis. Le régime
considère qu'il diffuse une propagande contre lui et qu'il "insulte
l'islam", "ayant quitté la shiah pour la
sunna", qu'il organise des lectures du Coran, des prières et des fêtes
selon les coutumes de la sunna arabe. Sa famille s'est tournée vers des
organisations internationales, notamment Dr Ahmed Shahid,
un officiel représentant l'Iran au Conseil des Droits de l'Homme de l'Onu, mais
sans succès.
Selon une
des organisations souterraines qui se battent pour libérer le territoire du
joug iranien, "Le Mouvement de la Lutte arabe pour libérer Ahwaz", la
persécution des Arabes s'amplifie, les arrestations sont plus fréquentes, même
des femmes. Ainsi tout récemment une activiste a été arrêtée pour 3 jours, puis
après sa libération, elle a été confinée chez elle, sans pouvoir communiquer
avec quiconque. Le gouvernement a introduit de faux textes sur sa page Facebook pour l'accuser. Cette arrestation a entraîné des
manifestations et des protestations au niveau mondial. Cette publicité a obligé
le régime iranien de la libérer, avant son confinement.
La
sensibilité du régime à la critique extérieure est due à sa crainte que le
soulèvement arabe puisse se propager aux autres minorités ethniques, notamment
les Kurdes et les Balouches, jetant de l'huile sur le
feu des tensions existantes entre les Perses et les autres minorités,
déstabilisant le gouvernement.
Les
porte-parole des organisations souterraines désignant les Perses comme des
"occupants", Ahwaz comme "une terre occupée"…
Le monde
occidental "éclairé" ignore les méfaits de l'Iran à Ahwaz, comme il
ignore les nettoyages ethniques, les meurtres en masse et les guerres du monde
arabo-islamique. Aussi longtemps que les réfugiés et "migrants"
fuyant un Orient et une Afrique en feu ne se montrent pas, l'Occident ne lève
pas le petit doigt pour mettre un terme au désastre qui se poursuit.
De plus,
malgré l'oppression de ses minorités arabes, kurdes ou balouches,
l'Iran est devenu le "bienaimé" des occidentaux, qui font la queue
pour faire de nouvelles affaires, maintenant qu'ils lui ont rempli ses coffres
vides de milliards $ ! Au lieu de renforcer les sanctions existantes contre le
régime des ayatollahs, l'Occident a trahi les minorités persécutées, laissant
croire aux ayatollahs qu'ils étaient libres de poursuivre leur oppression. Et
personne ne s'en inquiète…(1)
L'Histoire
jugera les dirigeants occidentaux pour leur silence et la reprise des affaires
avec l'Iran, comme si rien ne se passait, au prix de la mort et des souffrances
de millions de gens opprimés, obligés de vivre sous un joug meurtrier que
personne ne pourrait tolérer en Occident. On n'a jamais vu une plus grande hypocrisie !
Note de www.nuitdorient.com
Rappelons
que l'Administration Obama n'a pas levé le petit
doigt pour venir en aide au "soulèvement vert" des Iraniens lors de
l'été 2009, qui a été écrasé dans le sang. Une aide aux minorités ethniques les
aurait débarrassés du joug iranien.