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PREPARONS NOUS A UNE RIPOSTE IRANIENNE

L’expérience du passé nous montre que l’Iran va vraisemblablement réagir à l’incident Syrien.

 

Par Zaki Shalom, maître de conférence à l’Université Ben Gourion et chercheur à l’Institut National d’Etudes sur la Sécurité.  

Paru dans www.YnetNews.com – 17 septembre 2007

Traduit par Stéphane Teicher pour www.nuitdorient.com

 

Le 16 Février 1992, des hélicoptères de combat Israéliens attaquaient un convoi circulant au Sud Liban, qui transportait notamment le secrétaire général du Hezbollah Abbas Musawi, sa femme, son fils de six ans, et plusieurs gardes du corps.

Tous furent tués dans l’attaque. Le plan initial était d’enlever Musawi dans le cadre des efforts destinés à assurer la libération du pilote des Forces Aériennes d'Israël Ron Arad. Cependant, il apparut évident rapidement qu’une opération d’enlèvement était impossible. En conséquence, le Chef d’Etat Major de l’époque, Ehud Barak, décida d’assassiner Musawi.

Israel admit être derrière cette attaque. Au même moment, Musawi était rapidement remplacé par un jeune religieux nommé Hassan Nasrallah.

L’Iran, qui se considère comme le patron du Hezbollah, ne pouvait voir l’opération de Tsahal autrement que comme une provocation et un défi. Et donc, semble-t-il, ce pays décida d’engager l’escalade, probablement en accord avec ses alliés la Syrie et le Hezbollah. Le 17 Mars 1992, plusieurs semaines après l’assassinat de Musawi, une sérieuse attaque terroriste visait l’ambassade d’Israël en Argentine. Au total, 29 personnes trouvaient la mort et plus de 240 étaient blessées.

 

Le 21 Mai 1994, un commando de Tsahal enlevait Mustafa Dirani. D’après les informations en possession d’Israël, il était la dernière personne à retenir Ron Arad prisonnier au Liban, tout en dirigeant une petite organisation terroriste liée à l’Iran et appelée la Résistance des Fidèles.

Le 2 Juin1994, les avions de l’armée de l’air attaquaient un camp d’entraînement du Hezbollah près de la frontière Syrienne. L’attaque intervint alors que les Shiites, dans les principales villes du Liban, y compris Beyrouth, célébraient la fête de l’Ashura, par de grandes cérémonies. Cinquante terroristes furent tués dans ce bombardement, et plusieurs douzaines blessés. La radio du Hezbollah qualifia cette attaque de "barbare" et promit "une vaste réponse à tous les niveaux".

A peine près deux mois plus tard, le 18 Juillet1994, une énorme explosion dévastait le centre communautaire Juif de Buenos Aires. Au total, 86 personnes qui se trouvaient dans le bâtiment ou à proximité furent tuées par l’explosion, et on dénombra près de 240 blessés. Une grande partie du bâtiment s’effondra et plusieurs bâtiments du voisinage furent sérieusement endommagés. Là aussi, tous les indices désignèrent l’Iran.

 

La crédibilité de l’Iran est défiée

 

Nous devons rappeler ces deux évènements au moment d’examiner l’opération menée par Israël en Syrie la semaine dernière. La nature de cette action est toujours enveloppée d'un brouillard, mais il semble toutefois clair que des avions de l’armée de l’air ont profondément pénétré l’espace aérien Syrien pour procéder à une action offensive. Cette fois, et contrairement aux précédents, les leaders Israéliens ont montré une approche plus mûre et sophistiquée en s’abstenant de revendiquer une responsabilité directe, tout en évitant des déclarations enthousiastes. Toutefois, il était difficile pour les décisionnaires Israéliens de dissimuler des signes de jubilation et de satisfaction. Pour le moment, la Syrie à choisi d’éviter une réponse "appropriée" à l’opération de Tsahal. Mais je crains qu’au milieu de la "célébration d’une victoire", nous ayons tendance à ignorer la possibilité d’une réponse Iranienne. Si la Syrie peut "faire le dos rond", supporter cette insulte, et poursuivre ses activités, il sera difficile pour l’Iran de faire de même.

L’expérience du passé nous montre qu’il est hautement probable que l’Iran ne laissera pas passer cette opération Israélienne et trouvera un moyen d’y répondre par une action qui ne laissera aucun doute sur ses commanditaires, même si en réalité il évitera d’en assumer la responsabilité. 

La crédibilité de l’Iran comme allié de la Syrie a été mise à l’épreuve. Les dirigeants Iraniens se sont clairement engagés à défendre la Syrie en cas d’attaque Israélienne. Maintenant, l’Iran devra agir sur la base de ces déclarations, afin que l’alliance de Téhéran avec la Syrie reste stable. Si l’Iran s’abstenait de répondre, la Syrie et peut être aussi le Hezbollah pourraient en déduire que l’Iran n’est pas un allié fiable. – L’Iran va probablement faire tout son possible pour ne pas être affublé d'une telle image.

 

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