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LES NATIONS UNIES : PREMIER POURVOYEUR GLOBAL D’ANTISÉMITISME

 

Jerusalem Center for Public Affairs - Interview d’Anne Bayefsky par Manfred Gerstenfeld

N° 31, 1er avril 2005

http://www.jcpa.org/phas/phas-31.htm

Traduction française de Simon Pilczer, volontaire de l’IHC

 

Les Nations Unies pratiquent la discrimination contre Israël de plusieurs manières. Elles ‘délégitimisent’ l’auto-détermination du Peuple juif, dénient à Israël le droit de se défendre et le démonisent dans le cadre du régime général de la protection des Droits de l’Homme. L’ONU encourage aussi le terrorisme dirigé contre les Israéliens.

L’ONU a joué un rôle majeur dans l’échec à vaincre le racisme. L’organisation est devenue le premier pourvoyeur global d’antisémitisme – d’intolérance et d’inéquité envers le Peuple juif et son Etat.

En juin 2004, les Nations Unies ont organisé la première conférence sur l’antisémitisme après plus de 60 ans d’existence. C’est devenu juste un élément de plus dans l’effort de l’organisation pour séparer l’antisémitisme et les Juifs vis-à-vis d’Israël

 

Après 60 ans : Première conférence sur l’antisémitisme.

 

« Les Nations Unies sont devenues le premier pourvoyeur global d’antisémitisme – d’intolérance et d’inéquité envers le Peuple juif et son Etat », a déclaré le Pr. Anne Bayefsky aux participants de la première conférence de l’ONU sur l’antisémitisme tenue à New York en juin 2004¹.

 

Après près de 60 ans d’existence l’ONU a organisé cette conférence sur l’antisémitisme de manière à minimiser la critique croissante de son manque de souci pour ce fléau. Les organisateurs étaient mal préparés à l’intervention d’Anne Bayefsky, dans laquelle elle constata aussi : « Le tribunal de Nuremberg nous a enseigné que les crimes ne sont pas commis par des entités  abstraites. Les exécutants de l’antisémitisme ne sont pas plus abstraits aujourd’hui que ne l’étaient les nazis d’hier ».

 

« Aujourd’hui ce sont les prêcheurs dans les mosquées qui exhortent leurs fidèles à faire exploser des Juifs. Ce sont les auteurs des livres de classe de l’Autorité Palestinienne qui enseignent à une nouvelle génération de haïr les Juifs et d’admirer leurs tueurs. Ce sont les producteurs de télévision et les bienfaiteurs officiels des régimes autoritaires  comme la Syrie ou l’Egypte qui fabriquent et distribuent des programmes qui dépeignent les Juifs comme des conspirateurs mondiaux assoiffés de sang ».

 

Bayefsky, qui est depuis devenue conseillère supérieure à l’Institut Hudson, a conclu en mettant au défi le secrétaire général et l’ONU de prouver qu’ils étaient sérieux dans la volonté d’éradiquer l’antisémitisme : « Commencez par mettre un nom sur les terroristes qui tuent des Juifs parce qu’ils sont Juifs. Commencez par condamner les violateurs des Droits de l’Homme où qu’ils demeurent, même s’ils vivent à Ryadh ou à Damas. Cessez de condamner le Peuple juif pour son combat contre ses assassins ; et la prochaine fois que quelqu’un vous demandera de vous lever pour une minute de silence en l’honneur de ceux qui détruisent l’Etat d’Israël, dites Non ».

 

La conférence sur l’antisémitisme, conclut maintenant Anne Bayefsky, était seulement  un élément de plus dans l’effort des Nations Unies pour séparer l’antisémitisme et les Juifs vis-à-vis d’Israël. « Dans une certaine mesure, ils y sont parvenus. Ce que l’ONU a dit est une nouvelle version d’une vieille histoire. Cela revient à : « Certains de mes meilleurs amis sont Juifs, mais Israël est encore le pire violateur des Droits Humains dans le monde aujourd’hui ». L’ONU pense que ces choses vont confortablement ensemble. Elles ne reconnaissent pas l’antisémitisme quand des Israéliens et l’Etat d’Israël sont ses victimes, et la conférence sur l’antisémitisme était une partie de cette dynamique ».

 

Le réquisitoire du Peuple juif contre l’ONU

 

Quand elle est interrogée sur les principaux éléments du réquisitoire du Peuple juif contre les Nations Unies, Anne Bayefsky mentionne que plusieurs accusations sont interconnectées. « La première est que l’ONU essaie de nier la réalisation effective du droit du Peuple juif à l’autodétermination ; à savoir la continuité et le bien-être de l’Etat d’Israël.

« Depuis la création des Nations Unies, le nombre des états membres s’est multiplié. Le cadre essentiel de sa croissance et de la qualité de membre a été le principe d’autodétermination dans la loi internationale – qui est couplé avec l’Etat si certaines conditions sont satisfaites. Le principe s’applique aux peuples avec diverses caractéristiques de définition : une histoire partagée, l’ethnicité, la langue, aussi bien qu’une connection  historique et physique sur un territoire défini.

« Le Peuple juif satisfait tous ces critères sur la terre d’Israël. Pourtant, l’ONU a, d’un côté, étendu le nombre d’états auxquels l’autodétermination s’applique et, d’un autre côté, fait tout son possible pour délégitimer l’autodétermination du Peuple juif ».

 

Déni du Droit à l’Autodéfense

 

« La seconde accusation est que l’ONU dénie à Israël le droit de se protéger efficacement contre les menaces mortelles auxquelles il a été confronté depuis sa création. L’autodétermination n’a pas de sens si un pays n’a pas le droit de se défendre contre de tels dangers. Le jeu de l’ONU a été de tenter de lier les mains des victimes israéliennes derrière leur dos, au lieu d’affirmer leur justification à la protection.

« Le droit à l’autodéfense signifie, simplement, la possibilité légale de se défendre. L’ennemi immédiat auquel Israël a été confronté ces dernières années n’est pas une entité étatique, bien qu’elle soit en partie constituée de participants agissant au nom d’états. Dominer un tel ennemi implique certaines nécessités pratiques.

« Par exemple, la convention de Genève et les lois de la guerre prévoient que des populations civiles utilisées comme des boucliers humains par des combattants armés peuvent malheureusement souffrir de maux lorsque des états se défendent contre de tels combattants. Ce n’est pas parce que ceux qui tentent de se défendre contre ces combattants visent délibérément des civils, mais plutôt parce que ces derniers deviennent les victimes inévitables indirectes de la guerre. Mais qui est responsable de ces victimes civiles ? La réponse doit être ceux qui utilisent les civils comme boucliers humains et non ceux qui tentent, comme dans le cas d’Israël, de se défendre contre l’agression ».

 

Kofi Annan fait de la discrimination contre Israël

 

« cependant, la réponse de l’ONU a été de critiquer Israël de se défendre, même quand il y a un minimum ou pas de victimes civiles. Ces critiques peuvent être entendues régulièrement de la part du secrétaire général Kofi Annan et des représentants senior tels Peter Hansen, jusque récemment Commissaire Général de l’agence de l’ONU UNWRA (UN Relief and Works Agency) ou Terje Roed Larsen, coordinateur spécial de l’ONU pour le processus de Paix au Moyen-Orient ».

Bayefsky explique : « Quand Israël vise des terroristes, l’ONU déclare qu’Israël viole la loi internationale en commettant une exécution extra judiciaire. Au contraire, les terroristes sont des combattants illégaux et il s’agit  d’une guerre. Ils n’ont pas de titre à un procès judiciaire avant d’être ciblés. Pourtant, Israël essaie de les arrêter quand il le peut. Mais dans de nombreux cas, l’arrestation n’est pas possible sans risque d’un nombre bien plus important de victimes et de risques inacceptables. L’autorité locale, l’Autorité Palestinienne, ne fait pas le moindre effort pour les arrêter.

« Quand Israël a tué le terroriste Abel Aziz Rantissi, bien qu’il n’y eût pas de victimes civiles, le secrétaire général Kofi Annan a dénoncé cela comme un assassinat extra judiciaire – ce qu’il n’est pas. Dans les dernières années, il y a eu 3.000 assassinats extra judiciaires au Brésil, des gens tirés dans le dos par les forces liées aux autorités. Un rapport de l’ONU là-dessus fut présenté en 2004 à la commission des Droits de l’Homme. Sur ces exécutions, Annan demeura silencieux².

« De plus, des maisons utilisées par les terroristes pendant les combats sont des cibles militaires légitimes. Mais le secrétaire général et son entourage critiquent Israël pour avoir ciblé ces maisons. Plus important, eux et les principaux corps de l’ONU, y compris le Conseil de Sécurité, refusent d’identifier les terroristes par leur nom, Hama, jihad islamique ou les brigades des martyrs al Aqsa ».

 

La barrière de Sécurité

 

Bayefsky souligne que les Nations Unie condamnent même l’utilisation par Israël de moyens non violents pour se protéger. La Cour Internationale de Justice a dénié la légalité de la barrière de sécurité d’Israël. « Parmi ceux qui ont voté en faveur de l’avis consultatif figurait la juge Rosalyn Higgins de Grande Bretagne. L’une des raisons qu’elle donna était que la règle de la Charte de l’ONU d’autodéfense ne s’appliquait pas aux moyens non violents.

« La décision de la cour ne fait aucune tentative de considérer le terrorisme et décide que l’autodéfense dans l’article 51 de la Charte de l’ONU ne s’applique pas aux actions entreprises contre des acteurs non étatiques. Cette opinion est problématique pour beaucoup d’autres nations démocratiques, pas seulement pour Israël ».

 

L’ONU démonise Israël

 

« La troisième accusation est que l’ONU démonise Israël dans le cadre du régime international de la protection des Droits de l’Homme. L’ONU défigure Israël en archétype du violateur des Droits de l’Homme dans le monde aujourd’hui.

« Il y a eu plus de résolutions et plus de temps de réunions passé sur l’Etat d’Israël dans l’histoire de la commission des Droits de l’Homme de l’ONU que sur tout autre pays dans le monde ».

Dans sa conférence à l’ONU sur l’antisémitisme, Bayefsky a déclaré : « Il n’y a jamais eu une seule résolution sur la répression étalée sur des décennies des droits civils et politiques pour 1.3 milliards de personnes en Chine, ou pour plus de un million de femmes travailleuses migrantes en Arabie saoudite détenues comme des esclaves virtuelles, ou pour le racisme virulent qui a mené 600.000 personnes au bord de la famine au Zimbabwe. Chaque année, les organismes de l’ONU sont appelés à produire au moins 25 rapports sur de prétendues violations des droits de l’Homme par Israël, mais aucun sur un système de justice criminelle iranien qui autorise de punitions telles que la crucifixion, la lapidation et l’amputation croisée [main pied, ndt]. Il ne s’agit pas d’une critique légitime d’états avec des avec un passé de Droits de l’Homme égaux ou pires. C’est la démonisation de l’Etat juif».

 

La conférence de Durban

 

Bayefsky ajoute alors : « Bien que la résolution ‘le sionisme est un racisme’ fût formellement annulée en 1991, la conférence des Nations Unies sur l’antiracisme à Durban en 2001 a donné lieu à une déclaration qui indique que les Palestiniens sont les victimes du racisme israélien. Israël est le seul pays désigné spécifiquement raciste.

« L’influence de la conférence de Durban, contrairement à l’opinion populaire, n’est pas de l’histoire ancienne. C’est la pièce centrale de l’agenda antiraciste de l’ONU, qui autorise aujourd’hui des rapports, des résolutions et des conférences  à travers le monde. Ces activités de ‘suivi’ sont payées par des cotisations de l’ONU, dont 22% proviennent des USA.

Sans tenir compte du fait que les Usa ont quitté la conférence de Durban et refusé d’être associés à cette déclaration ».

Bayefsky observe que dans les contextes de l’ONU, la fausse analogie entre l’Afrique du sud et Israël est répétée encore et encore. « L’ONU a inversé la question du racisme, aussi contraire que cela soit aux faits. Les états arabes ont presque totalement vidé leurs nations de leurs Juifs. En Israël d’un autre côté, un cinquième de la population est constituée d’Arabes, qui jouissent de pleins droits démocratiques. Les arabes ont plus de droits démocratiques en Israël qu’ils n’en ont dans le monde arabe.

Cette perversion de la question du racisme est particulièrement grotesque en considérant le fait que les Nations Unies ont été fondées sur les cendres du Peuple juif. La déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948 reconnaît cette dette. Selon ses mots, ‘l’indifférence et le mépris des Droits de l’Homme ont résulté en actes barbares qui ont outragé la conscience de l’espèce humaine’. Mais avec le temps, l’ONU a transformé les victimes juives des nazis  en leurs équivalents du 21ème siècle ».

 

Déifier les Palestiniens

 

Bayefsky mentionne que, alors que les Israéliens sont démonisés, les Palestiniens sont presque déifiés. « Le rapporteur de l’ONU John Dugard décrivit les terroristes palestiniens comme «’durs’ et déclara que leurs efforts étaient caractérisés par leur ‘détermination, audace, et succès’. Chaque année, l’ONU marque le 29 novembre comme un jour de solidarité internationale avec le Peuple palestinien, parce que ce fut le jour où l’ONU vota la partition du mandat britannique sur la Palestine. Les Palestiniens l’appellent le début de ‘al Naqba’, la catastrophe. En 2002, Kofi Annan a décrit la 29 novembre comme ‘un jour de deuil et un jour de chagrin’.

« En novembre 2003, à la tête de la salle – en présence des représentants de 100 états membres – se tenaient le secrétaire général, le président du conseil de sécurité, et le président de l’assemblée générale. A leur droite un drapeau palestinien, un drapeau de l’ONU de l’autre côté, et au milieu une carte qui antidatait l’état d’Israël.  Tous les individus présents furent invités à se lever pour une minute de silence à la mémoire de ‘tous ceux qui avaient donné leur vie pour le peuple palestinien’. Cela incluait donc les bombes-suicides [islamikazes, ndt] ». Bayefsky note qu’elle fut la seule participante qui ne se leva pas. Le 26 novembre 2004, exactement le même scénario prit place, sauf que l’ambassadeur américain à l’ONU, John Danforth, qui était président du conseil de sécurité à ce moment-là, inventa de marcher seulement après la tenue de ces actes d’ouverture.

 

« Ce lien inséparable cimenté à l’ONU entre la démonisation des israéliens et la glorification des Palestiniens montre clairement que la question centrale n’est pas la cause déclarée de l’autodétermination palestinienne. Si une préoccupation du bien-être des Palestiniens était la force motrice de l’ONU, alors les résolutions de l’ONU décrieraient les pratiques de l’Autorité Palestinienne et de leurs médias dans l’incitation des enfants palestiniens à participer au conflit armé. Cela est contraire à la convention de Genève et à la convention de l’ONU sur les Droits de l’Enfant.

« Si l’ONU était vraiment préoccupé par les droits de l’Homme, ils décrieraient aussi la glorification des ‘bombes suicides’, ou l’usage calculé de la population civile par des terroristes comme boucliers humains, ou le refus des états arabes d’intégrer les réfugiés palestiniens de longue date dans leur société et de leur offrir le bénéfice de la citoyenneté qui est directement en contradiction avec la politique pour tout autre réfugié à travers le monde.

« La division des Droits palestiniens à l’intérieur de l’ONU est la seule entité dans toute l’organisation dédiée à un peuple spécifique et financée par un budget régulier de l’ONU ».

 

Encourager le Terrorisme

 

« Une quatrième accusation concerne l’encouragement au terrorisme. Des résolutions de la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies se réfèrent, par incorporation, à une /résolution antérieure de l’Assemblée générale (1982 A/RES/37/43) qui déclare que tous les moyens disponibles y compris la lutte armée sont légitimes pour combattre l’occupation étrangère et pour l’autodétermination. Bien que la résolution de la commission se rapporte seulement à Israël, d’autres nations doivent réaliser que cette sorte de déclaration est une menace pour tous les pays confrontés au terrorisme ».

Bayefsky souligne que cette attitude est promue dans un contexte qui encourage les gens à croire que la cause à la racine du terrorisme contre les Israéliens serait très différente du terrorisme auquel sont confrontées d’autres sociétés démocratiques. « c’est un mensonge conduit par l’ONU que l’occupation serait la cause à la racine de la violence dans le conflit israélo-arabe et que, si l’occupation cessait, il n’y aurait plus de terrorisme au Moyen-Orient.

« Parfois, cette assertion va même plus loin et dit que les sociétés démocratiques sont partout confrontées au terrorisme du fait de l’occupation israélienne. Il est ainsi statué que le terrorisme fondamentaliste islamique disparaîtrait  ans le monde si seulement se retirait des territoires. Aussi incroyable qu’une telle assertion puisse être, elle a pris place dans la psyché de beaucoup de sociétés démocratiques.

« En novembre 2004, le Comité de Relations Internationales du congrès des USA a publié que l’argent du programme Pétrole contre nourriture des Nations Unies avait contribué à payer des familles des bombes suicides [islamikazes, ndt] palestiniens. Ce programme était destiné à apporter une assistance humanitaire au peuple irakien. C’est là un exemple supplémentaire de l’implication de l’ONU dans le terrorisme dirigé contre les Israéliens.

« L’ONU n’a jamais mentionné la relation étroite entre le terrorisme du Fatah’ et Arafat comme chef de l’Autorité Palestinienne. L’ONU ne nomme pas des entités comme le Hamas, le Hezbollah ou le jihad islamique comme des organisations terroristes. Cela  inhibe la capacité aussi bien des états et de l’ONU  d’agir contre ces terroristes par des mesures politiques. En les exemptant d’une critique directe et sans équivoque, l’ONU les encourage » .

 

Groupes régionaux

 

Bayefsky mentionne aussi qu’Israël est le seul état qui n’est pas pleinement membre d’un groupe régional de l’ONU. « Cela signifie qu’on lui dénie l’entrée dans des réunions, des sessions de négociations importantes, dans les organisations de l’ONU et les agences élues en dehors de New York. Nombre d’organismes de l’ONU sont élus à Genève ou ailleurs. Cet état des affaires est aussi le cas pour ceux qui sont élus à New York mais se réunissent à Genève.

« Quand la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU se réunit pour six semaines chaque année, chaque matin pour neuf dixième, les groupes régionaux se réunissent. Même les représentants de l’OLP sont autorisés dans l’un des groupes régionaux. Seul Israël est laissé dans le hall ».

 

Antisémitisme

 

Bayefsky ajoute une accusation de plus. « La démonisation d’Israël a pour effet l’antisémitisme. Ce dernier, après la création de l’état d’Israël, n’est plus lié seulement à la discrimination et à la démonisation d’individus juifs, mais aussi à celles de l’Etat juif. La démonisation d’Israël n’est pas une abstraction. Elle alimente le terrorisme et encourage les ennemis de la dignité humaine à cibler et à tuer des Israéliens. C’est l’antisémitisme de la pire espèce parce que c’est une violation du droit à la vie des Juifs.

« Depuis leur création, les Nations Unies n’ont jamais, en dépit de leur dette historique au Peuple juif et aux victimes de  l’Holocauste, eu une seule résolution de solidarité de l’assemblée générale consacrée au sujet de l’antisémitisme ou un seul rapport centré sur ce sujet. Ils ont omis la mention de l’antisémitisme et de l’Holocauste délibérément dans les traités et les déclarations de l’ONU depuis les 40 années passées. Durant la décennie passée, des références mineurs au seul mot « antisémitisme » ont été enterrées dans des résolutions sans être clairement liées à l’exigence d’une étude et d’un rapport détaillés sur le sujet – par contraste aux rapports de l’ONU sur la discrimination contre les Arabes et les Musulmans.

« L’ONU n’a fait aucun effort pour enquêter systématiquement sur l’antisémitisme sous touts ses formes. Si personne ne le fait, personne ne peut l’explorer et le décrire comme un phénomène global et qu’on retrouve à l’état endémique dans les sociétés musulmanes.

Les ennemis d’Israël dans le monde arabe et à l’ONU jouent un rôle majeur dans l’échec à à vaincre les racistes de notre époque. Au contraire, ils inversent le racisme, blâment la victime et alimentent l’intolérance ».

 

L’assemblée générale de 2003

 

« Un exemple de cela est survenu à l’assemblée générale en 2003. La question soulevée concernait l’insertion du mot « antisémitisme » dans une résolution sur l’intolérance religieuse dans un préambule. L’Irlande, qui avait était l’état à la tête de ce sujet sur l’intolérance religieuse depuis des années, était déterminée à ne pas mentionner l’antisémitisme.

« Aussi Israël décida qu’il ferait avancer un amendement pour l’ajouter depuis la salle. L’Irlandais fut décontenancé. Le ministre des Affaires Etrangères irlandais Brian Cowen et le ministre des Affaires Etrangères Silvan Shalom firent un arrangement pour qu’Israël retire sa menace d’amendement à la résolution sur l’intolérance religieuse. En échange, l’Irlande introduirait pour la première fois dans l’histoire de l’ONU une résolution sur l’antisémitisme.

Israël était enchanté de la perspective. La délégation irlandaise siégeait dans le troisième comité, attendait que la résolution sur l’intolérance religieuse passe devant le comité sans mention de l’antisémitisme. Ils retirèrent alors leur résolution promise sur l’antisémitisme. Leur excuse était le manque de consensus. Parmi d(‘autres, l’Irlande alla chercher le soutien des Iraniens. Ils proclamèrent ensuite qu’ils avaient été surpris par l’opposition. Pour résumer : il n’y eut pas de résolution sur l’antisémitisme ».

 

La dilution des résolutions

 

Dans un article, Bayefsky décrit les développements après la conférence sur l’antisémitisme à l’ONU de juin 2004. Elle écrivit de nouveau que la conférence de juin a servi à l’ONU à une approche en deux voies : « Mettez les Juifs d’un côté, Israël de l’autre, et divisez pour vaincre ».

Bayefsky a observé que pendant plusieurs mois il y avait des discussions sur une résolution de l’ONU consacrée à l’antisémitisme. «La bataille associée pour présenter une résolution autonome nouvelle et importante sur l’antisémitisme, cependant, effraya chaque état membre démocratique de l’ONU. L’idée suivante fut de prendre l’Union Européenne (UE) comme parrain d’une résolution sur l’antisémitisme modelée sur la déclaration de Berlin, qui fut adoptée en Avril 2004 par l’organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE). Dans ce document il y avait une petite référence à Israël, bien que les Européens ne pussent vraiment s’investir pour dire que le terrorisme destiné à nettoyer ethniquement Israël des Juifs était aussi une forme d’antisémitisme.

Une autre attente en échec fut que l’Allemagne jouerait le rôle principal dans la présentation d’une résolution spécifiques condamnant l’antisémitisme. Bayefsky écrit : « dans le langage du milieu, l’Allemagne devait comprendre qu’un tel rôle gâcherait son espoir d’un siège permanent au conseil de sécurité, et tout sens de la responsabilité historique s’évanouit.  Pas plus qu’aucun autre membre de l’UE n’était prêt à se confronter à l’opposition arabe ou musulmane. Pour finir, le mot antisém0itisme fut autorisé dans la résolution sur l’intolérance religieuse. Mais l’opposition fut publique et considérable, et s’arrangea pour diluer la mention à un addendum mineur au milieu d’un ensemble d’autres questions incluant l’islamophobie. D’un autre côté, il y a une résolution annuelle de la Commission de Droits de l’Homme centrée sur la diffamation de l’Islam ».

Bayefsky observe : « A côté de tout cela, il y a aussi parfois un antisémitisme absolument évident. A la commission des Droits de l’Homme des Nations Unies, l’organisme majeur des droits de l’Homme de l’ONU, les représentants palestiniens ont proclamé qu’Israël peut seulement célébrer des fêtes comme Yom Kippour en faisant couler le sang palestinien, et ont accusé Israël d’injecter aux enfants palestiniens du sang HIV positif. Le délégué algérien à la commission 2002 et 2003 des Droits de l’Homme a déclaré que les actions d’Israël  répétaient la ‘nuit de cristal’ chaque jour. Il déclara aussi que les Palestiniens  ont des nombres inscrits sur leurs bras et se demanda combien de temps on allait attendre que les Israéliens commettent un massacre comme Babi Yar. Aucun état, sauf Israël, n’a attiré l’attention sur cette déclaration ».

 

Demander aux racistes leur opinion sur l’antisémitisme

 

Bayefsky rapporte qu’en novembre 2004 un rapporteur spécial de l’ONU – sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance associée – a convoqué une réunion pour rassembler le matériel sur son rapport à préparer, et l’antisémitisme était sur l’agenda.

« Le bureau du haut commissaire de l’ONU pour les Droits de l’Homme et l’UNESCO ont invité des experts à Barcelone. On leur demanda de fournir à Doudou Diéne, le rapporteur de l’ONU, des conseils sur l’antisémitisme, la chistianophobie et l’islamophobie ».

Bayefsky, dans un article d’opinion du Wall Street Journal, écrivit : « De qui l’ONU tient-elle ses conseils ? Il y avait Tariq Ramadan de l’Université de Fribourg en Suisse, qui se vit refuser l’entrée aux Usa en août sur la base d’une loi concernant les étrangers qui avaient usé d’une position éminente dans un pays approuver ou épouser les activités terroristes, ou sont considérés comme un ‘risque pour la sécurité publique ou une menace pour la sécurité nationale’. Mais apparemment l’ONU pensa qu’il  valait la peine d’entendre les vues sur le racisme de quelqu’un qui déclara le 25 septembre 2001 que [Oussama] Ben Laden est peut-être un homme de paille utile, comme Saddam Hussein, dont la représentation diabolique sert peut-être d’autres projets politiques, économiques ou géostratégiques »(4).

 

Bayefsky mentionne que parmi les invités il y avait aussi quelques Israéliens aux lisières extrêmes de la société du pays. »Ces gens sont ouvertement antisionistes et considèrent que la destruction de l’Etat juif rendrait le monde meilleur. L’ONU a invité des gens, qui ont des vues qui sont antithétiques à la lutte contre l’antisémitisme, à une conférence supposée mener à vaincre l’antisémitisme ».

Dans son article, Bayefsky résuma la message dans le projet de rapport de la réunion de l’ONU : ‘Selon le projet de rapport, c’est la perception d’un soutien juif inconditionnel à Israël qui conduit certains à attaquer un cimetière juif, et que l’antisémitisme était absent du monde musulman avant le conflit israélo-arabe (en dépit du mufti de Jérusalem et de son allié Hitler). Le projet de rapport suggérait donc que la manière de vaincre l’antisémitisme est pour les Juifs de couper le lien de la défense de l’Etat d’Israël. Et l’antisémitisme diminuera si les juifs cessent de souligner l’horreur unique de l’Holocauste.

Le même rapporteur de l’ONU qui convoqua cette conférence, Doudou Diéne, écrivit dans son rapport d’octobre à l’assemblée générale que les actions d’Israël pour finir contribuaient à l’ascension de l’antisémitisme. Bayefsky le cite dans son article du journal Wall Street Journal : « Le cycle d’extrême violence déclenché par la dynamique de l’occupation… a alimenté un profond antagonisme ethnique et la haine… La population palestinienne… souffre de discrimination. Même si Israël a le droit se défendre… un mur de sécurité constitue un symbole discordant d’isolement, érigé par un peuple… marqué par le rejet du ghetto. Un … effet de conflit est sa… contribution à l’ascension de … l’antisémitisme ». 

Bayefsky identifie le message réel comme suit : « Dit simplement, les Juifs sont responsables de l’antisémitisme. Ou, s’il n’y avait l’insistance d’Israël à se défendre lui-même de la même manière que le ferait n’importe quel autre confronté à cinq décennies de guerres destinées à son éradication, les juifs se porteraient mieux ».

 

Les acteurs impliqués

 

Quand on l’interroge sur les actions de fonctionnaires spécifiques de l’ONU à l’encontre d’Israël, Bayefsky mentionne Peter Hansen, le précédent directeur l’UNWRA. « Il en vint récemment à défendre des membres du Hamas employés par l’UNWRA. Il a de façon répétée déformé et mal interprété les faits, à commencer par l’opération ‘Bouclier de défense’ à Jénine. L’une des communiqués de presse de l’ONU disait :  ‘Stop aux tueries dans les camps‘. Un autre fonctionnaire élevé qui grossissait les évènements sur le terrain était Terje Roed Larsen.

« Kofi Annan et ses proches associés ont failli à dénoncer le terrorisme contre les Israéliens en nommant les terroristes et les responsables du terrorisme. La façon dont les Nations Unies s’occupe du terrorisme quand les Israéliens en sont les victimes est d’émettre des déclarations générales qui disent soit que les deux parties devraient cesser toute violence, ou que l’Autorité Palestinienne devrait travailler davantage pour mettre fin à la violence. Ils ne disent jamais qui est spécifiquement responsable de la violence dirigée contre les Israéliens.

« Le Conseiller spécial du Secrétaire Général de l’ONU, Lakhdar Brahimi appela Israël – un Etat membre des Nations Unies – ‘le grand poison du Moyen-Orient’. De tels commentaires ne concernent pas les Palestiniens. Ils concernent la haine de l’Etat juif ».

 

Commémorer la libération d’Auschwitz

 

Bayefsky répond à la session commémorative de janvier 2005 de l’Assemblée Générale et à l’exposition correspondante sur le 60ème anniversaire de la libération d’Auschwitz de cette manière : « Une semaine avant la session et l’ouverture de l’exposition, le Secrétaire Général avança dans le plan de l’assemblée Générale pour créer un registre des dommages palestiniens déclaré comme résultant de la barrière de sécurité d’Israël. S’il était développé, il pourrait avoir de sérieuses implications économiques et politiques. Il n’y a pas de plans pour enregistrer les dommages fiats aux Israéliens par le terrorisme palestinien.

« Un mois avant l’exposition sur l’Holocauste, il y eut une exposition annuelle liée au ’Jour de solidarité de l’ONU avec le Peuple palestinien, souffrant depuis longtemps de la catastrophe (al Naqba selon de nombreux membres de l’ONU) de la création de l’Etat d’Israël. Cette année, l’ONU a montré une série de photos de Palestiniens à la fois réelles et stylisées avec des vêtements révélant leur ventre, dont l’objectif était de montrer l’humiliation gratuite du fait des Israéliens. Rien dans l’exposition ne fournissait un contexte à la démonstration. La session de l’assemblée générale elle-même était conçue pour n’avoir pas de résultat durable ; il n’y a par exemple, pas de document final ou de déclaration d’intention agréée. Pour faire court, alors que l’ONU peut commémorer des Juifs morts depuis longtemps, les morts récents, ou le danger présent et réel de davantage d’Israéliens morts – ciblés parce qu’ils sont Juifs dans le foyer national juif – ne sont pas reliés au message d’Auschwitz ou d’une réelle préoccupation ».

 

La Paralysie

 

Bayefsky résume son opinion sur l’ONU : « Le démon de l’antisémitisme aujourd’hui se meut dans son hôte ONUsien comme un germe pathogène opportuniste. D’abord, la discrimination d’Israël suivie par sa démonisation ; la déification des ennemis de l’Etat juif ; le déni des victimes juives ; la dénonciation des Israéliens qui se défendent ; et finalement, le refus d’identifier les assaillants.

« Pourtant il y en a beaucoup qui nient encore qu’il y a de l’antisémitisme. Ils s’en tiennent à des intérêts commerciaux, des politiques régionales, une identité de groupe, une solidarité opportuniste – et l’objectif d’enquêter l’examen plus étroit des violations des Droits de l’Homme chez soi – ou à l’amélioration des carrières individuelles.

« Des spécialistes des Sciences Politiques discernent un cœur central des états arabes et musulmans ayant un agenda politique ; un réseau de pays en développement qui comptent des pays arabes et musulmans parmi leurs amis ou s’alignent eux-mêmes à l’encontre d’une longue liste d’intérêts occidentaux ; des démocraties libérales paralysées par la critique de colonialisme et de racisme, et des collaborateurs parmi les organisations  non gouvernementales et des représentants auto proclamés de la société civile.

« Les acteurs de l’ONU et leurs soutiens restent presque uniformément dans le déni du pathogène et de sa nature. En dernière analyse, cependant, alors que les motivations des acteurs internationaux varient, les terribles conséquences de ces forces combinées de lâcheté, d’opportunisme, d’antisémitisme – mobilisées et investies de pouvoir par l’ONU – sont les mêmes ».

 

NOTES

1. Anne Bayefsky, "Perspectives on Anti-Semitism Today," Lecture at Conference 'Confronting Anti-Semitism: Education for Tolerance and Understanding,' United Nations Department of Information, New York, 21 June 2004. "One Small Step," WSJ.com, Opinion Journal, Wall Street Journal, June 21, 2004, http://www.opinionjournal.com/extra/?id=110005245.
2. E/CN.4/2004/7/Add.3, 28 January 2004.
3. Anne Bayefsky, "Fatal Failure," National Review online , 30 November 2004.
4. Anne Bayefsky, "Your Tax Dollars at Work," Wall Street Journal , 18 November 2004.

Anne Bayefsky est conseiller supérieur au “Hudson Institute” et professeur en visite à la fois à “Metroplitan College » et à l’Ecole de Droit de Touro. Elle a aussi enseigné à l’Ecole de Droit de l’université Columbia et à l’Université d’Ottawa. Elle est actuellement en congé de l’Université de New York. Elle a publié en 2001 un rapport en collaboration avec le bureau du Haut commissaire de l’ONU pour les Droits de l’Homme. Bayefsky a beaucoup écrit sur l’ONU. Elle a appartenu à plusieurs délégations canadiennes à l’assemblée générale et à la Commission de l’ONU pour les Droits de l’Homme dans les années 1980 et 1990.

 

Dore Gold and Manfred Gerstenfeld, Co-Publishers. Zvi R. Marom, Editor. Joel Fishman and Chaya Herskovic, Associate Editors. Jerusalem Center for Public Affairs, 13 Tel-Hai St., Jerusalem, Israel; Tel. 972-2-561-9281, Fax. 972-2-561-9112, Email: jcpa@netvision.net.il. In U.S.A.: Center for Jewish Community Studies, 1616 Walnut St., Suite 1005, Philadelphia, PA 19103-5313; Tel. (215) 772-0564, Fax. (215) 772-0566. © Copyright. All rights reserved. ISSN: 1565-3676.

 

Les opinions exprimées ci-dessus ne reflètent pas nécessairement celles du comités des conseillers du « Centre de Jérusalem pour les Affaires Publiques » (‘Jerusalem Center for Public affairs’)