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UNE SEMAINE DE GUERRE AU MOYEN ORIENT

 

Par Albert SOUED, écrivain – 27 mars 2003

 

On ne peut se réjouir d'aucune guerre. La guerre d'Irak enflamme les esprits, considérée comme injuste par la majorité de l'opinion et juste par une petite minorité bigarrée.

Au bout d'une semaine de guerre, on ne peut pas encore apporter un jugement péremptoire sur les prémisses et les attendus de ce conflit.

 

On peut toujours rappeler qu'après les événements dramatiques de septembre 2001, les Etats Unis se sont sentis menacés dans leur chair et dans leurs convictions. C'était un "Pearl Harbour", nouvelle formule, avec un ennemi caché, insaisissable dont les revendications tangibles n'apparaissaient pas clairement.  Pourtant dans le passé, il y eut une série de coups de semonce au sous sol du même World Trade Center, à Nairobi, au Yémen et ailleurs, sans que la puissance américaine ne daigne répondre sérieusement.

Mais Septembre 2001, c'était trop…La légitime défense entraîna l'occupation du principal instigateur, l'Afghanistan. G W Bush désigna du doigt les autres pays visés "tous ceux qui abritaient les terroristes".

Or l'Irak a abrité sur son territoire les rescapés d'al Qaeda, rebaptisés "Ansar al Islam" qui se terrent dans la montagne kurde au nord-est du pays. Le président Bush n'a jamais caché que dans sa liste de cibles figurait le régime de Saddam Hussein, en bonne seconde position. S'il avait enchaîné la guerre d'Irak après l'Afghanistan, on n'aurait pas assisté à cette incroyable levée de boucliers; la guerre aurait été justifiée, dans la chaleur de l'affront subi.

L'homme de la rue raisonne avec ses tripes et à travers les médias. Il n'a pas une connaissance infuse des menaces qui le guettent. Après 18 mois, l'affaire du WTC est devenue pour lui une histoire ancienne, finalement pas aussi dramatique qu'on le dit, et vite oubliée. Depuis Durban, d'autres problèmes lui semblent plus urgents que Saddam Hussein, et bien entendu l'inévitable "problème palestinien"!

 

Alors devant une guerre d'Irak qui a de fortes chances de durer, on va servir au peuple un "os à ronger", le "problème palestinien". Heureusement qu'il était là, celui là! D'ailleurs il est toujours là, quand on en a besoin. La braise est toujours maintenue flambante depuis la fin de la dernière guerre mondiale. Et de nombreux pays s'en sont servis, notamment les pays arabes, principalement l'Irak. Le mot "Palestine" (falastine) est toujours dans la bouche de Saddam Hussein, un sésame ouvre-toi, pour obtenir ce qu'il veut de son peuple exsangue. Mais il n'est pas le seul. Dès qu'un chef d'état se sent en difficulté, il sort "le problème palestinien" de sa besace, aujourd'hui c'est Tony Blair, avec son ministre du Foreign Office Straw (de la paille… pour aller enflammer ailleurs!)

Au moins il sert à quelque chose, ce "problème palestinien".

 

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