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DES PROGRÈS EN IRAK
Kerry se trompe. Les nouvelles de Fallujah sont bonnes.

guerre en Irak, désinformation en Europe, démocratie, élections libres 

Édito du Wall Street Journal du Jeudi 21 Octobre 2004 –

Traduit par Stéphane Teicher.

 

Avec des sondages prévoyant une course présidentielle serrée, il est possible que John Kerry devienne bientôt notre commandant en chef. Il serait donc bon de penser qu’il s’intéresse suffisamment à ce qui se passe en Irak pour comprendre que la situation là-bas n’est pas, comme il l’a dit il y a quelques jours, « de pire en pire chaque semaine ».

 

Les kidnappings, attaques de mortier et bombes sur les routes continuent – et ils continueront jusqu’à la défaite de l’insurrection. Mais ces dernières semaines, les forces Américaines et Irakiennes ont enregistré des progrès dans la reprise de contrôle du vieux camp retranché de Saddam dans le Triangle Sunnite. Ce qui signifie que des élections crédibles en Janvier dans tout le pays sont plus que jamais probables.

 

La première des villes rebelles à retomber sous le contrôle du gouvernement Irakien a été  Samarra au début de ce mois. Ces derniers jours, les forces Américaines et Irakiennes ont aussi mené avec succès des raids anti-terroristes dans plusieurs villes juste au sud de Bagdad, peuplées d’anciens employés désoeuvrés du complexe militaro-industriel de l’ancien régime. Des cellules d’insurgés installées à  Mahmudiya, Yusufiya et Latifiya sont la cause de l’extrême insécurité qui règne sur la route de  Baghdad à Najaf.

 

Plus important, les forces alliées semblent enfin résolues à prendre le contrôle de Fallujah, qui est devenue zone interdite depuis l’accord d’Avril qui avait donné la ville aux ex-Baathistes appelés la Brigade de Fallujah. Cette décision a été sans conteste la plus grosse erreur de la guerre, car elle a amené amis et alliés à douter de la détermination des Américains, et a procuré aux fanatiques un abri sûr d’où ils ont pu préparer les attentats à la voiture piégée et autres attaques.

Pour le moment, les Marines ont établi un cordon autour de la ville et le gouvernement Irakien négocie avec les chefs tribaux la reddition des quelque deux mille combattants étrangers – y compris l’archi terroriste Abu Musab al Zarqawi—qu’on pense être dans la ville. Dans le même temps, des habitants de la ville fournissent des informations qui nous ont permis de tuer un grand nombre de ces combattants étrangers par des frappes aériennes. Il est à parier que la Maison Blanche et le Premier Ministre Irakien Ayad Allawi ne commettront pas deux fois la même erreur, et qu’une fois déclenché l’assaut contre  Fallujah, ils ne s’arrêteront qu’avec une reddition sans conditions.

Une des causes de ces progrès est qu’en fin de compte, nous sommes aidés par un nombre significatif de soldats Irakiens. La force qui a repris Samarra comprenait 3 000 Américains et 2 000 Irakiens, ces derniers apportant leur connaissance du terrain et contribuant à sécuriser les sites sensibles comme les mosquées.

 

Plus récemment autour de Mahmudiya, les forces U.S. ont encerclé de nombreux suspects, mais c’est seulement à l’arrivée Lundi du Colonel Mohamed Essa Baher de la Garde Nationale Irakienne qu’il a été possible d’identifier parmi les captifs l’un des principaux financiers de Zarqawi.  Le Colonel Baher a été pris dans une embuscade et a frôlé la mort Mardi- un de ses fils a déjà été tué-, mais il s’est juré de poursuivre les terroristes « jusqu’à leur dernier souffle ».

 

Ce qui nous amène à un autre point digne d’attention : le courage des Irakiens. Des jeunes gens continuent à faire la queue par milliers devant les bureaux de recrutement de la police et de la Garde Nationale, qui ont si souvent été visés par des attaques terroristes. Mardi dernier, un obus de mortier a frappé le Quartier Général de la Garde Nationale à Mushahidah, tuant quatre personnes. Mais pour Qusay Hassan, une jeune recrue “ si je ne rejoins pas l’Armée, qui défendra le pays contre les terroristes ? ».

 

Si nous avions une réserve à faire sur les progrès actuels en Irak, elle concerne la trêve apparente avec Muqtada al-Sadr. La bonne nouvelle est que Sadr City à Baghdad est pacifiée pour le moment, et que l’Armée du Mehdi de Sadr a déposé quelques armes lourdes. La mauvaise nouvelle est que Sadr a du sang Américain et Irakien sur les mains, et que notre échec à l’arrêter ou à le tuer peut constituer un nouveau fâcheux précédent. Mais contrairement à l’accord de Fallujah en Avril, au moins nous ne cédons pas de territoire aux méchants, mais nous en regagnons.

Le crédit d’être passé à l’offensive maintenant revient à Mr. Bush, car jouer la résistance minimum aurait conduit à ne pas agiter le nid de guêpes du Triangle Sunnite avant le 2 Novembre. En agissant maintenant et en urgence, nous disons aux Irakiens que nous avons l’intention d’honorer notre engagement à tenir des élections en Janvier. La violence n’aurait pas faibli en Irak, dans la course du 2 Novembre, car les Baathistes et les Islamistes cherchaient à démoraliser les votants Américains. Alors ne vaut-il pas mieux attaquer plutôt que d’attendre que les bombes nous frappent? Gageons que nous ne serons pas les seuls à nous sentir plus à l’aise vis à vis de la politique Irakienne de l’Administration le jour de l’Election, si la libération de Fallujah est finalement en route.

 

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