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LA DEMOCRATIE NE POURRA ETRE INSTAUREE QUE PAR LA FORCE AU MOYEN-ORIENT

 

Par Iyad Jamal al Din, parlementaire

Voici des extraits d'une interview du parlementaire irakien Jamal Al-Din, diffusée sur Al-Jazeera le 28 décembre 2006.

Voir le clip sur http://www.memritv.org/search.asp?ACT=S9&P1=1351

Traduction MEMRI  - Dépêche spéciale  n° 1422

 

Interviewer : "Comment le public irakien, qui est anti-américain, et qui prend l'Amérique pour le Grand Satan, peut-il soutenir des gens qui parlent comme vous ?

Iyad Jamal Al-Din : Ceux qui pensent que l'Amérique est le Grand Satan ne devraient pas lui serrer la main. Je ne considère pas les Etats-Unis comme le Grand Satan. Je les considère comme fondateur et sponsor du projet démocratique et comme défendant la démocratie en Irak. Vous pouvez être sûr que si l'Amérique se retirait aujourd'hui, les chiites massacreraient les chiites, les sunnites massacreraient les sunnites, et les Kurdes massacreraient les Kurdes. Les forts dévoreraient de nouveau les faibles, jusqu'à ce que qui vous savez revienne enfin. Il ne fait aucun doute [que les choses se passeraient de cette façon]. Nous sommes encore loin de la démocratie.

 

Interviewer : Sur quoi repose votre confiance dans les Etats-Unis et ses plans pour la région ?

Iyad Jamal Al-Din : La démocratie est la religion du dollar et elle est au service de ses intérêts dans le monde. Le dollar a une vie fougueuse : il est cher, noble et aimable. Il prend la mouche facilement, vous comprenez ? Le dollar a sa [propre] religion. La religion du dollar, c'est la démocratie. C'est ainsi partout dans le monde, car le dollar ne peut prospérer dans les pays dictatoriaux ; il ne le peut que dans les démocraties. Au nom de leur économie mondiale, [les Américains] instaurent la démocratie.

Nous, les peuples opprimés et massacrés, ne connaissons rien d'autre que les dictateurs, stupides ou sages. C'est soit l'un, soit l'autre. Les dictateurs sages ouvrent la voie et construisent des habitations, mais ils n'en sont pas moins des dictateurs. Parallèlement, il existe des dictateurs stupides, comme notre bon ami qui s'en est allé. Il est inconcevable que nous ayons enduré cette humiliation et cette tyrannie pendant 1400 ans, et que nous nous trouvions pourtant incapables de créer une démocratie. Même après 1400 ans, notre culture est encore…

 

Interviewer : La démocratie a mis l'Irak dans l'état où il se trouve actuellement.

Iyad Jamal Al-Din : Le résultat de la démocratie… Nous ne savons pas… Nous sommes très loin de la liberté. Savons-nous seulement que faire des valeurs de liberté ? A partir du moment où le gourdin de Saddam a été écarté de dessus nos têtes, nous avons tous voulu devenir Saddam. Nous avions un Saddam, et maintenant nous avons six, sept, dix ou quinze Saddam. Nous avons maintenant des mini-Saddam locaux. Je l'ai dit avant la guerre. J'ai dit que l'Amérique nous ferait une faveur de nous débarrasser de Saddam le dictateur, mais que cette faveur serait incomplète, si elle ne nous débarrassait pas des partis d'opposition. Or cela n'a pas été fait pendant la guerre. Ces gens sont des photocopies de Saddam. Saddam est resté 35 ans au pouvoir, autant que les dirigeants de tel et tel parti d'opposition – pas seulement en Irak, mais dans tous les pays arabes et islamiques.

L'opposition est le miroir du régime. Pour dire les choses plus simplement : comment se fait-il que Hosni Moubarak règne depuis 23 ans ? Je veux régner à sa place, non pour changer la nature du régime, pour en faire une démocratie respectueuse des êtres humains et de la propriété privée… Nous sommes encore loin de tout cela. C'est pourquoi, à mon avis, la démocratie dans notre région ne pourra être instaurée que par la force. La démocratie doit être instaurée par la force, et seule l'Amérique peut se charger de cette tâche."