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LES QUATRE PILIERS CREUX DE LA SAGESSE

 

G W Goldnadel, Président de France-Israël, son dernier blog

08-02-08

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Dans le cadre de la querelle d'Orient, il existe quatre postulats, quatre principes quasi religieux qui partagent le privilège insigne d'être sacrés, indiscutables et faux.

En conséquence, l'iconoclaste qui s'exprime a aujourd'hui la détermination de les discuter au risque de brûler dans les flammes infernales du conformisme. 

 

Premier pilier : il faut améliorer les conditions de vie économique de la nation arabe de Palestine. C'est ainsi qu'elle se fera moins désespérée et donc plus modérée.

Faux. Depuis 1920, d'excellents esprits professent avec une parfaite bonne foi ce principe généreux mais objectivement erroné.

Les premiers sionistes ont contribué à l'amélioration des conditions de vie des Arabes dès leur arrivée (raison pourquoi de nouveaux «palestiniens» ont immigré en grand nombre de Syrie) : cela n'a modéré en rien les habitants, arabes et musulmans, de la région.

Le niveau de vie des Arabes israéliens ne cesse de croître. Il est infiniment supérieur à celui de leurs frères voisins : leur nationalisme et leur refus de l'État juif augmente dans les mêmes proportions.

Daniel Pipes vient d'écrire un article édifiant dans lequel il montre que la courbe des attentats terroristes suit de manière assez servile l'augmentation de l'aide internationale à la Palestine, plutôt que de décroître.

Je conseille en conséquence aux donateurs internationaux de bonne volonté de relire Tocqueville qui écrivait déjà que, contrairement aux idées reçues, la prospérité est souvent la mère éplorée de la radicalité.

Dois-je enfin rappeler aux esprits distraits que les kamikazes de Manhattan, de Londres ou de Madrid étaient d'excellents fils de famille, bien intégrés dans la société occidentale ? 

 

Second pilier : il faut qu'Israël fasse preuve de flexibilité et de générosité, c'est ainsi que le monde arabe lui tendra la main.

C'est ce que Bernard Kouchner, avec une insistance qui pourrait, à la longue, lasser ne cesse de très gentiment répéter. Mais c'est également faux.

La triste observation des faits infirme, hélas, cruellement ce noble postulat : Oslo, l'évacuation du Liban garantie par ce pays et l'ONU, l'évacuation unilatérale de Gaza ont été considérés par le camp arabe comme autant de signes de faiblesse montrant que l'ennemi détesté pouvait être vaincu par les armes de la terreur.

Ce débat quasi philosophique entre intransigeance et modération date, en réalité, de l'arrivée des pionniers juifs en Palestine : c'est Tabenkin, pourtant pacifiste d'extrême gauche, qui répondait à Jabotinsky, pourtant d'extrême droite, qui le sommait d'abandonner une position indéfendable, compte tenu de la disproportion du rapport de forces : «Dans l'univers culturel des Arabes palestiniens, un retrait serait considéré comme une preuve de faiblesse qui appellerait demain d'autres reculs et condamnerait les Juifs, du coup, à se retirer jusqu'au désert ou à la mer...»

Cet univers culturel a-t-il beaucoup changé ? 

Troisième pilier : L'Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas se caractériserait par la modération et l'esprit de compromis.

Certes, dans une théorie de la relativité politique, on est toujours le modéré de quelqu'un.Mais, précisément, l'examen factuel objectif oblige à relativiser cette optimiste croyance. Ce sont les «brigades Al Aksa» membres du Fatah du président palestinien qui commettent actuellement en Cisjordanie la plupart des attentats sans que ce dernier ne dise mais. Mahmoud Abbas, quand il condamne les actes de terreur du Hamas, ne dit pas qu'il s'agit d'actes immoraux, mais explique qu'ils desservent la stratégie palestinienne. Très récemment, il n'a pas manqué de transmettre ses condoléances attristées à l'un des leaders de l'organisation islamiste pour la perte de son fils, mort les armes à la main, exactement comme Yasser Arafat s'était jadis rendu aux obsèques d'Ayache alias «l'artificier» du Hamas.

Enfin, faut-il rappeler que jusqu'à présent ces «modérés» se refusent à reconnaître toute légitimité à l'existence d'un État juif qui vivrait aux côtés de l'État arabe palestinien en gestation.

Sans vouloir faire montre d'un esprit chagrin, si un responsable politique israélien adoptait une posture symétrique, il y a fort à parier qu'il ne serait pas étiqueté «modéré» par l'opinion politique et médiatique internationale. 

 

Quatrième et dernier pilier du dogme idéologique : la population arabe de Palestine est la victime d'un conflit dont elle ne porte aucune responsabilité.

Il s'agit ici du postulat le plus sacré, le discuter équivaut  au blasphème suprême.

Bien entendu, il ne saurait exister de responsabilité collective de tout un peuple.

Une fois posé ce lieu commun précautionneux, il ne devrait pas être interdit de s'interroger sur la responsabilité des élites, des dirigeants politiques, de la culture politique et intellectuelle, et sur les actes d'une population, fut-elle arabe et musulmane.

Dans ce cadre, j'affirme que les Arabes de Palestine sont les principaux responsables des maux qu'ils subissent et dont ils ont coutume de se plaindre depuis 60 ans.

Je ne parle pas seulement de leur irrédentisme obstiné, je ne fais pas seulement allusion à leur pratique mortifère qui a fait du terrorisme aveugle leur spécificité culturelle.

Je fais référence au fait que c'est cette population, et pas une autre, qui a porté au pouvoir un mouvement islamiste au moment même où la population de son ennemi avait donné mandat à un gouvernement élu précisément pour quitter les territoires revendiqués par elle.

Je fais référence également au fait que sur une portion du territoire évacué, cette population, plutôt que de créer un modèle de l'État en devenir, a préféré se transformer docilement en boucliers humains complices de lanceurs de missiles sur le peuple détesté.

J'affirme en conséquence que le phénomène de victimisation outrancière de cette population constitue l'une des perversions intellectuelles les plus tragiques de notre époque. 

Ainsi, les quatre piliers qui soutiennent l'édifice politique, moral et intellectuel que constitue la vision convenue du conflit israélo-palestinien sont creux comme les songes d'Orient.

Ce n'est pas d'aide économique, ni de flexibilité politique qu'ont besoin les Arabes de Palestine. Mais plutôt que d'être traités en mineurs incapables, d'être enfin placés devant leurs responsabilités. Comme un peuple majeur qu'ils aspirent, paraît-il, à être.