www.nuitdorient.com

accueil -- nous écrire -- liens -- s'inscrire -- site

La Voie "la Terre contre la Paix" est-elle la Voie à Suivre avec l'AP ?

Par Yoram Ettinger, journaliste et politologue

23/2/21

Source : https://www.israelhayom.com/opinions/is-the-land-for-peace-route-the-way-to-go-with-the-pa/

Texte en anglais ci-dessous

Voir aussi les 50 derniers articles & l'Autorité Palestinienne 

 

"Nettoyer la terre de 1948 de la présence sioniste" - et non la coexistence pacifique - est le point central de l'ethos palestinien.

L'idée reçue est que l'Autorité palestinienne (AP) est prête à une coexistence pacifique avec Israël, que cette coexistence est favorisée par le soutien financier de l'AP, que l'une des principales préoccupations de l'AP est le territoire acquis par Israël lors de la guerre de 1967 et que le principe "terre contre paix" -- c’est-à-dire le retrait d'Israël sur les lignes antérieures à 1967 -- est une condition préalable à la coexistence pacifique entre Israël et les Palestiniens.

Ces hypothèses sont-elles compatibles avec la réalité palestinienne ?

Alors que l'ethos palestinien comporte des composantes religieuses, politiques, idéologiques, démographiques et juridiques, son ingrédient principal est une parcelle de terre spécifique, qui annihile l'hypothèse d’un compromis "terre contre paix".

La centralité de l’exigence "toute la terre de 1948" dans l'ethos palestinien est soulignée par feu Dr Yuval Arnon-Ohana, qui était à la tête de la division de recherche du Mossad et un chercheur émérite sur la question palestinienne (voir "Ligne de sillon et de feu"). Cette affirmation est confirmée par des livres palestiniens essentiels, tels que les six volumes "Al Nakbah" ("La Catastrophe de 1948"), ainsi que les chartes du Fatah et de l'OLP de 1959 et 1964 - qui constituent le noyau idéologique et stratégique de l'AP - et le programme éducatif palestinien.

Ces documents fondamentaux ont été à l’origine du terrorisme palestinien depuis 1948, et surtout depuis la signature des accords d'Oslo en 1993. Ils se concentrent sur les résultats de l'invasion militaire arabe ratée de 1948 de l'État juif, par cinq pays arabes voisins et les Arabes locaux.

Cette offensive arabe était attendue par la CIA, qui a estimé qu'elle serait couronnée de succès, entraînant la destruction de l'État juif et un deuxième Holocauste juif en une décennie.

Selon le Dr Arnon-Ohana, les documents palestiniens susmentionnés ont mis en lumière la fragmentation de la société arabe à l'ouest du Jourdain. Ainsi, les Arabes des montagnes de Judée, de Samarie (Cisjordanie) et de Galilée ont fait preuve d'une relative cohésion, sur le plan social, ethnique, culturel, politique et historique. D'autre part, les Arabes des plaines côtières ont présenté une structure sociale relativement faible, ayant récemment immigré de divers pays musulmans, comme en témoignent les noms des principaux clans.

Par exemple, le clan al-Mughrabi a immigré d'Afrique du Nord (Algérie), al-Turki de Turquie, al-Ajami d'Iran, al-Kurdi du Kurdistan, al-Iraqi d'Irak, al-Hindi d'Inde, al-Masri, Masrawi et Abu Kishk d'Égypte, Haurani de Syrie, Bushnak de Bosnie, Habash d'Éthiopie, Yamani du Yémen, Turkmènes du Turkménistan et du Caucase, Hawari du nord du Soudan, etc.

Si la plupart des Arabes des montagnes sont restés chez eux pendant la guerre de 1948/49, la plupart des Arabes des plaines côtières - dont la majorité a migré vers la région au cours du 19ème siècle et au début du 20ème - ont quitté leurs foyers. En fait, beaucoup d'Arabes des plaines côtières ont quitté leurs foyers avant le déclenchement de la guerre et pendant sa phase initiale, lorsque les forces militaires arabes d'invasion et les Arabes locaux avaient l’avantage.

Les Arabes, principalement ceux des plaines côtières, qui ont quitté leurs maisons, sont appelés al-Kharj ("l'extérieur") et les Arabes, principalement ceux des montagnes, qui sont restés sur place, sont appelés al-Dakhel ("l'intérieur").

Les Arabes de la côte ou « extérieurs » constituent la direction et la majorité des membres de base de l'OLP, du Hamas et de l'AP. Ils revendiquent le "droit au retour" sur le territoire de 1948, qui est la terre d'Israël d'avant 1967. "Nettoyer la terre de 1948 de la présence sioniste" est le thème central de l'ethos palestinien, comme le soulignent le programme scolaire palestinien, les médias, les sermons religieux et les chartes du Fatah et de l'OLP de 1959 et 1964 (huit ans et trois ans avant la guerre de 1967).

Contrairement aux idées reçues, la préoccupation centrale des Palestiniens n'est pas l'"occupation" de 1967, mais celle de 1948 ; une existence pacifique non pas avec, mais sans Israël ; non pas la taille territoriale, mais l'existence même d'Israël.

..

Is the land-for-peace route the way to go with the PA?

by Yoram Ettinger

23/2/21

 Source: https://www.israelhayom.com/opinions/is-the-land-for-peace-route-the-way-to-go-with-the-pa/ 

 

"Cleansing the 1948 land of the Zionist presence" – not peaceful coexistence, is the focal point of the Palestinian ethos.

The conventional wisdom is that the Palestinian Authority is amenable to peaceful-coexistence with Israel; that peaceful-coexistence is advanced by financial support of the PA; that a core concern for the PA is the land acquired by Israel in the 1967 war; and that land-for-peace (Israel's retreat to the pre-1967 lines) is a prerequisite for peaceful Israel-Palestinian coexistence.

Are these assumptions consistent with the Palestinian reality?

While the Palestinian ethos features religious, political, ideological, demographic and legal components, its core ingredient is a specific parcel of land, which pulls the rug out from under the "land-for-peace" assumption.

The centrality of the "1948 land" in the Palestinian ethos is underscored by the late Dr. Yuval Arnon-Ohana, who was the head of the Mossad's Palestinian research division and a groundbreaking researcher of the Palestinian issue ("Line of Furrow and Fire"). This is documented by pivotal Palestinian books, such as the six-volume "Al Nakbah" ("The 1948 Catastrophe"), as well as the 1959 and 1964 Fatah and PLO covenants – which are the ideological and strategic core of the PA – and the Palestinian educational curriculum.

These foundational documents have served as a most effective generator of Palestinian terrorism since 1948, and especially since the signing of the 1993 Oslo Accords. They focus on the outcome of the failed 1948 Arab military invasion – by five Arab countries and the local Arabs – of the Jewish state.

This Arab offensive was expected by the CIA, which assessed that it would be successful, yielding the destruction of the Jewish state and a second Jewish Holocaust in a decade.

According to Dr. Arnon-Ohana, the aforementioned Palestinian documents shed light on the fragmentation of the Arab society west of the Jordan River. Thus, the mountain Arabs in Judea, Samaria (West Bank) and the Galilee have demonstrated relative cohesion, socially, ethnically, culturally, politically and historically. On the other hand, the coastal plains Arabs have exhibited a relatively feeble social structure, recently immigrating from Muslim areas, as evidenced by the names of major clans.

For example, the al-Mughrabi clan immigrated from North Africa (Algeria), al-Turki from Turkey, al-Ajami from Iran, al-Kurdi from Kurdistan, al-Iraqi from Iraq, al-Hindi from India, al-Masri, Masrawi and Abu Kishk from Egypt, Haurani from Syria, Bushnak from Bosnia, Habash from Ethiopia, Yamani from Yemen, Turkmen from Turkmenistan and the Caucasus, Hawari from north Sudan, etc.

While most of the mountain Arabs remained in their homes during the 1948/49 war, most coastal plains Arabs – the lion's share of whom migrated to the area during the 19th and early 20th centuries – left their homes. In fact, many of the coastal Arabs left their homes before the eruption of the war and during its initial stage, when the invading Arab military forces and the local Arabs had the upper hand.

The (mostly coastal plains) Arabs who left their homes are referred to as al-Kharj ("Outside") and the (mostly mountain) Arabs who stayed put are referred to as al-Dakhil ("Inside").

The coastal/outside 1948 Arabs constitute the leadership and most of the rank and file of the PLO, Hamas and the Palestinian Authority. They claim "the right of return" to the 1948 territory, which is the pre-1967 area of Israel. "Cleansing the 1948 land of the Zionist presence" is the focal point of the Palestinian ethos, as highlighted by the Palestinian school curriculum, media, religious sermons and the 1959 and 1964 Fatah and PLO covenants (eight years and three years before the 1967 war).

Contrary to conventional wisdom, the core concern of the Palestinians is not the 1967 but the 1948 "occupation"; peaceful existence not with but without Israel; not the size of but the very existence of Israel.