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Le Syndrome de Gaza

Par Pascale Zonszain

Le 22/06/2017

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 « Israël ne recherche pas l'escalade », assurait il y a quelques jours Binyamin Netanyahou. Le cabinet israélien venait d'entériner une nouvelle réduction d'approvisionnement en électricité de la Bande de Gaza, après la décision de l'Autorité Palestinienne de couper d'un tiers supplémentaire sa prise en charge de la facture. Israël aura mis une semaine avant de réduire de façon homéopathique sa fourniture de courant au territoire côtier, espérant encore qu'une solution finira par émerger, peut-être du côté de l'Egypte. « Il s'agit d'une affaire intérieure palestinienne », avait expliqué le Premier ministre israélien, qui ne voulait pas avoir à sceller le sort des Gazaouis.

Seulement le Hamas et le Fatah sont apparemment trop occupés à s'accuser mutuellement pour se soucier de la population. Dans la Bande de Gaza, on a pris l'habitude de vivre au rythme des coupures de courant. La pénurie d'électricité touche tous les secteurs, des hôpitaux à l'industrie, en passant par les systèmes d'alimentation en eau potable mais aussi des eaux usées. Les risques sanitaires augmentent et les problèmes de pollution pourraient aussi toucher Israël. Quant au chômage, il dépasse les 40%. Des dysfonctionnements en tout genre qui se sont accumulés depuis que le Hamas a renversé l'Autorité Palestinienne depuis exactement une décennie.

 

La Bande de Gaza sous gouvernement islamiste est devenue une entité isolée

La Bande de Gaza sous gouvernement islamiste est devenue une entité isolée. Depuis qu'Israël s'en est retiré unilatéralement en 2005, l'enclave côtière s'est révélée incapable de se transformer, restant à la remorque d'Israël, qui de son côté, n'a jamais réussi à sauter le pas de la coupure totale, par crainte d'une catastrophe humanitaire. Le projet ambitieux de construction d'une île artificielle au large des côtes qui offrirait les infrastructures nécessaires, porté par le ministre israélien Israël Katz n'a jamais obtenu l'aval du gouvernement. 
Résultat : le Hamas continue de régner, à défaut de gouverner, maintenant près de 2 millions de personnes dans la précarité. Ses alliances et rapprochements successifs avec l'Egypte d'avant Al Sissi, l'Iran, le Qatar ou la Turquie le rendent toujours plus dépendant. Et quand la situation devient intenable, le mouvement islamiste relâche la pression interne en la retournant contre Israël. Ses tirs de roquettes, ses réseaux de tunnels terroristes ont contraint les forces de sécurité israéliennes à engager pas moins de quatre opérations contre le Hamas depuis 2006, la plus importante ayant conduit à plus de 55 jours de guerre à l'été 2014.

Aujourd'hui, Gaza attend une promesse d'aide de la Turquie qui ne vient pas. L'Egypte se dit prête à donner un coup de main si le Hamas lui livre les terroristes de Daech du Sinaï qu'il protège, tandis que Mahmoud Abbas attend que le mouvement islamiste tombe comme un fruit mûr. Et c'est Israël qui doit éviter que la cocotte n'explose.